Le style workwear : histoire, tips et pièces incontournables
On va arrêter de se mentir, la mode n’a rien inventé. Si certains diront que j’y vais peut être un peu fort, il suffit d’ouvrir notre placard, d’en tirer une pièce au hasard, et faire quelques recherches sur pourquoi cette dernière existe pour s’en rendre compte. Le caban pour homme, par exemple, a été à l’origine réalisé pour les aspirants de la Royal Navy. Les desert boots ont été conçues pour les troupes britanniques stationnées en Inde, et le jean pour les fermiers et mineurs américains. Globalement, on peut donc affirmer que l’on s’inspire de ce qui nous entoure pour créer des pantalons, des chemises, des pulls, etc. En fonction de l’origine, le rendu de telle ou telle pièce sera alors bien différent, formant de fait plusieurs styles. L’un des plus probants et des plus aboutis est sans nul doute le workwear. Reprenant comme son nom l’indique certains codes du monde du travail, il a su s’imposer comme l’une des tendances les plus appréciables de ces dernières années. Pleins feux sur le syle workwear, de sa genèse à aujourd’hui :
Sommaire :
1. L’origine du workwear
2. Aujourd’hui, qu’est-ce que le style workwear ?
1. L’origine du workwear
A. Le workwear américain : merci Tonton Sam !
Difficile de parler pleinement du style workwear sans citer la terre des cow-boys, des burgers plus gras que le gras lui-même et des camping-cars aussi grands que des bus. Si la paternité de cette mouvance ne peut pas être complètement attribuée aux États-Unis, force est de constater que le pays de l’oncle Sam lui a construit de très solides bases.
En effet, le workwear américain puise son inspiration dans une bonne partie des principaux corps de métiers présents sur le territoire aux alentours des XVIIIème et XIXème siècles. Prenons par exemple le t-shirt. Avant de devenir l’emblème du vestiaire masculin, il faisait partie de l’uniforme des marins dans les années 40. Le jean ? Les fermiers, ainsi que les cow-boys, en font leur pantalon de prédilection grâce à son incroyable résistance. Le Henley ? C’est un dérivé des sous-vêtements des chercheurs d’or.
B. Le workwear japonais : Arigato gozaimasu Nihon
Si les États-Unis peuvent être considérés comme le berceau du style workwear, le pays du Soleil Levant reste, pour moi, celui qui lui a apporté ses lettres de noblesse. L’histoire du workwear au Japon est intimement liée à celle du denim. Pour bien le comprendre, il faut remonter plus de 70 ans en arrière, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Si vous n’avez pas passé l’intégralité de vos cours d’histoire à dormir, vous n’êtes pas sans savoir que le Japon s’est pris une bonne branlée correction par les États-Unis. Après les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, l’archipel est placé sous tutelle américaine, et ce, jusqu’en 1951.
Si le pays développe depuis des siècles un tissu similaire au jean, le choc des cultures, créé « grâce » à la guerre, le catapulte alors comme le maître en la matière. En effet, durant les décennies qui suivirent (c’est à dire les années 60, 70 et 80), la demande de jeans explose au Japon. Les grands pontes du denim abandonnant la production de qualité pour celle de masse, et le selvedge américain voit sa côte décliner. Désormais, l’archipel nippon est sans conteste la référence en jean. Mais plus encore, c’est ce dont il a fait du style workwear qui permet au pays d’être aussi respecté dans le domaine. Comme pour sa culture au sens large, le Japon a su allier tradition et modernité en proposant une tendance léchée et extrêmement travaillée.
C. Et le workwear européen dans tout ça ?
Mes amis, c’est le moment d’évoquer les vestes, symbole du workwear aujourd’hui (chacun pourra aller dans les boutiques pour le constater). De plus en plus de vestes en vitrine ont un ancêtre, la veste coltin, ou plus communément appelée veste de travail. Bien souvent réalisée dans de la moleskine de coton, elle se distingue par une toile très épaisse et robuste, des poches plaquées sur sa face avant ainsi qu’une fermeture avec de gros boutons.
Elle était alors portée par à peu près tout le monde, du pêcheur au charpentier. C’était également l’une des vestes les plus portées par les ouvriers des usines londoniennes au début du XXème siècle. En parlant de Londres, difficile de ne pas citer l’Angleterre dans sa globalité. Véritable géniteur du costume et de l’habit de gentleman, le pays n’est pas en reste lorsqu’il s’agit d’étoffer un dressing de pièces issues du workwear. Mais n’oublions pas également la France, terre du workwear !
2. Aujourd’hui, qu’est-ce que le style workwear ?
Du coup, c’est bien beau tout ça, mais concrètement, ça donne quoi aujourd’hui ? Et bien une mode considérée par certains comme une mode bien dépassée, ou comme un art de vivre par d’autres. Qui à tort, qui a raison ? Difficile de trancher. Toujours est-il que, en ce qui concerne les pièces, peu de modifications ont pu être apportées. Effectivement, mis à part peut-être la coupe et une amélioration de la praticité du vêtement, ces derniers restent pratiquement inchangés depuis leur création. Et c’est sûrement ce point précis qui fait de ce style l’un des plus plébiscités depuis de nombreuses années.
On pourrait résumer le style workwear d’aujourd’hui en trois mots : pratique, confortable et résistant. Il convient également de préciser une chose : le workwear prend racine dans un milieu modeste entre le XIXème et le XXème siècle. Pour schématiser grossièrement, il emprunte le vestiaire de travail des petites gens, des ouvriers et des métiers dits parfois « ingrats ». De fait, le côté résistant est primordial. Et qui dit résistance dit… budget. Ainsi, s’il nous prend l’envie d’ajouter des pièces workwear dans notre dressing, on pourra être refroidis par la note salée que cela représente. Un véritable paradoxe quand on voit l”origine ouvrière de ces vêtements. Cependant, malgré leur prix, ces pièces dureront probablement toute notre vie !
Les pièces clés du style workwear :
Bien entendu, le style workwear puise principalement son inspiration dans les métiers artisanaux. De fait, on peut simplifier en affirmant qu’il existe des styles workwear et non pas un style workwear. Afin d’être le plus schématique possible, on a décidé de ne mettre en exergue ici que les pièces les plus représentatives et utilisées. Segmentées par famille (haut, bas, chaussures et accessoires), elles permettent de se projeter facilement et de créer une silhouette workwear rapidement.
A. Les hauts : veste de travail et chemise en flanelle
La veste incontournable ici sera bien entendu la veste de travail. Pouvant servir de blouson, on la choisit de préférence en moleskine de coton (milleraies ou twill de coton épais acceptés), soit destructurée (pour coller à son côté brut) soit doublée pour braver les intempéries hivernaux. Pour ce qui est de la couleur, on a plutôt le choix : basique en partant sur du marine, du kaki, du caramel ou du noir. Un peu plus pêchu avec du jaune, du rouge ou encore en patchwork de couleurs.
Quelques suggestions de marques :
Quelques suggestions de marques :
B. Les bas : l’indétrônable jean selvedge
Ici, pas de quoi tergiverser, c’est le bon gros jean selvedge qui prédomine ! On le choisit en coupe droite, bien brut (mais le délavé peut fonctionner), avec une toile épaisse (pas en dessous de 13 Oz). Si les premiers ports ne seront pas forcément des plus agréables, une fois que le tissu se sera fait à notre morphologie et aura patiné, on ne pourra plus s’en passer.
Quelques suggestions de marques :
C. Les chaussures : les boots
Là encore, le choix ne se limite qu’à un type bien particulier de chaussures : les workboots. Pouvant littéralement être traduit par « chaussures de travail », elles se distinguent de boots classiques par leur côté relativement imposant. Que ce soit des modèles type Red Wing ou bien des pieds légèrement plus discrets comme la 1000 Mile de chez Wolverine, la workboot se doit d’être en cuir et quasiment indestructible. Comme le jean, c’est lorsque la paire sera patinée et aura subi le passage du temps qu’elle révèlera tout son potentiel. Une paire dont on prend soin donc, mais pas trop non plus !
Quelques suggestions de marques :
D. Les accessoires : bandana, bonnets, ceintures, gants
Le style workwear ne se prédestine pas nécessairement à être accompagné d’accessoires. Cela dit, s’ils sont bien choisis, ils permettent de l’affirmer davantage ! Pêle mêle, on notera que les casquettes type gavroches sont des couvre-chefs vraiment intéressants ainsi que des bonnets en gros points. Un bandana peut par exemple se porter autour du cou, se glisser dans une poche arrière et même être accompagné d’une chaîne de porte-monnaie. On choisira également une ceinture dans un cuir épais avec une boucle grossière. Par temps froid, une paire de gants en cuir se fondera facilement dans une tenue workwear. Enfin, un sac en toile épaisse type baluchon ou bien en cuir épais fera également parfaitement l’affaire.
Quelques suggestions de marques :
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