Comment s’habiller quand on est fort ou corpulent ?

Gros, costaud, balaise, enveloppé, rond, massif, enrobé… On a eu du mal à trouver un titre à ce “comment s’habiller”. Finalement, on a opté pour “fort” et “corpulent” (pas réellement un pléonasme, puisque le premier exprime aussi une notion de taille) qui nous semblaient les plus convenables sans pour autant tourner autour du pot. Après les petits et les (très) grands, c’est donc au tour des mâles les plus imposants de profiter des conseils du Camion. Pour illustrer tout ça, deux looks composés à partir de pièces Le Chemiseur et Izac, deux marques qui ont fait de la grande taille l’une de leurs spécialités et qui, logiquement, interviennent ici en tant qu’experts. Et le modèle alors ? On a déniché la perle rare sur Instagram ! Thomas (@teiixou), lecteur du blog, a ainsi accepté de poser pour nous le temps d’un shooting.

Sommaire :

• • • Définition et obstacles
    • Les erreurs fréquentes
    • Quels motifs ?
    • Quelles matières et coupes ?
    • Quelles couleurs ?
    • En bref

Définition, obstacles et solutions

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous paraît utile de poser quelques bases : on peut considérer qu’un homme corpulent est vraiment en galère quand il ne trouve pas sa taille dans les magasins classiques (où ça s’arrête souvent au XL ou en 48 pour les pantalons). Mais aussi pour ceux qui – miracle ! – arrivent à trouver leur taille se retrouvent avec des vêtements dont la coupe/la forme fait défaut car les grandes marques se contentent souvent, pour des raisons économiques, d’agrandir les pièces classiques sans les adapter aux morphologies les plus costaudes qui nécessitent un nouveau patron. Maintenant qu’on a l’obstacle, quelles sont les solutions ? Le sur-mesure (la spécialité de Le Chemiseur) ou le grande taille de certaines marques de prêt-à-porter qui accordent une vraie importance à ce segment (c’est le cas d’Izac qui propose des références retravaillées spécialement du XXL au 5X).

Les impairs les plus fréquents

On commence par ce qui fâche : les erreurs les plus fréquentes. Si on parlera plus loin des motifs, coupes et couleurs à éviter et privilégier, ici on parle des impairs les plus généraux. En tête, il y a le fait de ne pas prendre en compte que sa morphologie sort des normes de la mode. Ça vaut pour les grands, les petits et donc les corpulents. Mais si vous êtes en train de lire cet article, c’est que c’est déjà intégré. Puis il y a une autre erreur, plus fréquente encore, celle de s’acharner à vouloir s’habiller chez les mêmes fournisseurs que les copains plus maigrichons. Ce n’est pas parce que le magasin préféré du cousin Paul propose un rayon “grande taille” qu’il faut lui emboîter le pas : les pièces mal coupées, trop excentriques ou, à l’inverse, trop basiques sont légion. Il faut faire un tri, ne pas hésiter à commander en ligne (quitte à renvoyer les pièces si elles ne vont pas) jusqu’à trouver “LA” marque qui fonctionne. Souvent, on repère les griffes qui font de vrais efforts sur leurs collections “big” aux différences de conception entre le XL et le 3XL par exemple, à des créations inédites ou simplement à un vrai turnover dans les collections. Enfin, troisième impair, celui d’imaginer que le sur-mesure est hors de prix et inaccessible. Chez Le Chemiseur par exemple – ils ont accepté de répondre à nos questions et habiller notre modèle, donc à tout seigneur tout honneur – on trouve des chemises et pantalons adaptés à toutes les morphologies pour des tarifs parfois en dessous du prêt-à-porter. La chemise que porte Thomas pour ce shooting coûte ainsi autour de 100€ alors qu’elle a été créée spécialement pour lui à partir des indications transmises à la marque.

Les motifs

Contrairement aux idées reçues, les motifs ne sont pas à proscrire, bien au contraire. Le plus important, c’est de choisir ce qui va mettre en valeur notre corps. L’objectif, c’est d’allonger la silhouette et d’éviter de se tasser ou de souligner les formes. Pour nous aider dans cette tâche, il existe des incontournables : les rayures fines et verticales, les petits motifs géométriques (les points en tête) et les carreaux sont à privilégier pour atteindre notre objectif principal : porter une pièce qui nous va sans nous fondre dans le décor.

Les coupes, matières et accessoires

Au rayon des matières, il y a trois points à regarder attentivement : la souplesse, l’épaisseur et l’élasticité. Encore une fois, l’idée n’est pas de cacher, mais de sublimer. Trop rigide ou trop épais, un tissu peut avoir un effet “loupe” désagréable. Trop “stretch”, il aura tendance à mouler le corps et ce n’est ni gracieux ni confortable. Ensuite, il existe quelques astuces pour gommer les effets négatifs récurrents chez les hommes forts et corpulents : pour contrer les épaules tombantes, une veste à épaulettes, pour la taille un peu large, pas de manteau ceinturé et pour les cous imposants, on ouvre la chemise. Bien entendu, la cravate n’est pas à proscrire, à condition de la fermer avec un nœud large. Ce qui nous permet d’embrayer sur les accessoires : on prend du grand, du visible, rien qui ne nous fera paraître plus gros qu’on ne l’est réellement. Donc gros diamètres de montres (à partir de 42 mm), gros sacs, même si ce n’est pas à la pointe de la tendance, et on n’hésite pas à égayer sa silhouette avec des foulards ou des casquettes (qui permettent également d’apporter des touches de couleurs). Enfin, on a beaucoup parlé de pièces de haut – c’est souvent ce qui bloque le plus… – mais qu’en est-il du bas ? Pour ses pantalons, même s’il n’est pas forcément conseillé de faire de gros revers, on peut se permettre, en été, de roulotter le bas de son pantalon jusqu’à la cheville.

Chemise Izac | Pantalon Le Chemiseur | Chaussures CALA 1789 | Sac Balibaris | Lunettes Polette

Les couleurs

Attention, c’est tricky ! En fait, il n’y a qu’une seule “règle”, et, même si elle n’est pas immuable, elle sert de base solide pour éviter les faux pas : pas de couleurs trop vives et brillantes. Au contraire, on va plutôt miser sur des basiques foncés, marine et noir en tête, car ils affinent la silhouette. À noter, qu’en outre, les looks monochromes sont connus pour leur effet amincissant. C’est triste ? Un peu. Alors comment porter des vêtements plus colorés quand on est costaud ? En jouant la carte du pastel par exemple, qui permet d’enfiler du vert et du bleu plus facilement. Et le blanc, indispensable au moins pour les t-shirts et les chemises ? On ne peut pas s’en passer, peu importe sa morphologie, alors on prend une teinte mat, pas de brillant ni de satiné. Et si l’on veut porter des couleurs plus chatoyantes et gaies, alors on passe par, comme dit plus haut, des touches sur les accessoires. Un cadran de montre, un foulard, un chapeau/casquette, des bracelets, des empiècements en cuir sur ses baskets, le choix est large.

Blouson Izac | Chemise Le Chemiseur | Pantalon Izac | Chaussures In Corio | Casquette Bocage

En bref : 

Si on “récapépéte” (Vincent Lagaf me manque parfois, pas vous ?), il faut d’abord se trouver un ou plusieurs fournisseurs en prêt-à-porter grande taille en faisant bien attention au soin apporté par les marques aux spécificités des morphologies corpulentes, et ne pas hésiter à franchir le pas du sur-mesure. Puis on choisit des coupes classiques, pas ajustées, des couleurs sombres, pastel ou organiques, dans des tons mats. Côté motifs, les rayures verticales sont les reines du game, mais un peu de pois (sans jeu de mot) ne fait pas de mal non plus. Enfin, et c’est Alexandra Garnier de chez Le Chemiseur qui le résume le mieux : « Le tout est de se sentir bien dans ses vêtements et de se faire plaisir ! Il n’est pas question de s’interdire de porter quelque chose mais de comprendre ce qui nous met plus ou moins en valeur et de jouer avec ça ». Pas mieux !

Photos : Emeline Hamon

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