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Comment porter une combinaison pour homme ?

Antho, le chef styliste du Camion, nous sert un peu de baromètre de la mode masculine. Il a un style très affirmé mais en même temps assez intemporel. En gros, il sait ce qui est à la mode, bien entendu, mais sent aussi ce qui arrive doucement et devrait s’installer sur la durée. Et c’est le cas de la combinaison pour homme. Le “coverall” ou “jumpsuit” est désormais un indispensable de la garde-robe féminine, au point d’être devenu, dans l’imaginaire collectif, une pièce “feminine”, expliquant sa discrétion dans les vestiaires masculins. Pourtant, il s’agit à l’origine d’un vêtement (très) masculin, bien couillu comme il faut, et, depuis quelques années, les créateurs et modeux semblent l’avoir bien compris puisqu’on la voit de temps en temps se faire une place sur les podiums de grands noms de la mode comme Isabel Marant, les marques workwear américaines n’hésitent plus à la remettre en avant et même les marques généralistes mettent un orteil dans l’eau en proposant des combinaisons pour homme. Les combinaisons, c’est à nous, il est temps de nous les réappropier, mais reste à savoir comment les porter !

Sommaire :

Origines de la combinaison pour homme

Quand on vous dit “combinaison”, vous pensez directement à Sophie, du marketing, dont les gosses ont des noms de fruits et qui ne loupe jamais un cours de Pilates. Ou à Véro, sympathique coiffeuse dont le nom du salon est un jeu de mots douteux. Bref, à une femme. Mais, à l’origine, la combinaison a été imaginée pour des hommes. Des militaires et, plus précisément, des parachutistes, qui étaient ainsi à l’aise pour effectuer leurs manœuvres et leurs sauts sans que le vent ne s’engouffre (accessoirement, ils ne se retrouvaient pas cul nul). C’est d’ailleurs à cette première fonction qu’il doit son nom anglais de “jumpsuit” ou “costume de saut”. Son utilisation s’est démocratisée dans l’armée peu après la Première Guerre mondiale et se généralisera pendant la Seconde.

Mais, entre temps, la combinaison pour homme aura également colonisé les usines. Pratiques, elles permettent de s’habiller et se déshabiller en moins de temps qu’il ne faut pour le dire – on gagne du temps au vestiaire avant de pointer et après le service – et protègent l’intégralité du corps des éclaboussures, coupures, etc. C’est le fameux “bleu de travail” que l’on retrouvera, après les chaînes d’usine, dans les garages, les fermes, les aciéries, les prisons aussi, bref, partout où l’on risque de se tacher (ou pire). Aujourd’hui, les uniformes des métiers de la propreté sont principalement des combinaisons. Elle est devenue – surtout aux États-Unis, certes – un symbole du workwear au même titre que la veste de travail ou le blouson court. Mais, on la voit moins, tout simplement parce qu’il s’agit d’une pièce plus forte et moins facile à associer.

Apparition dans le vestiaire masculin

Des vestiaires militaires et workwear au vestiaire masculin “civil”, il n’y a qu’un pas. Alors, comme on l’a déjà (trop ?) dit dans cet article, la combinaison pour homme se fait encore un peu rare dans nos rues. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir ses précurseurs. Et le plus célèbre d’entre eux pourrait bien être Paul Newman. Considéré comme l’un des hommes les plus cools, charismatiques et stylés de l’histoire, l’interprète de Butch Cassidy est l’un des premiers à avoir porté une combinaison “hors contexte”, notamment lors d’une séance photo mythique avec un autre monstre sacré, Clint Eastwood, en 1972. Newman y porte un jumpsuit zippé, aux motifs ethniques sur le bas des jambes et des manches, associé à une paire de mocassins et des chaussettes blanches. Un style qui lui a été inspiré par sa passion pour la course automobile où, là aussi, on porte des combinaisons. En dehors de Newman, ils sont quelques-uns à avoir franchi le pas, Brad Pitt notamment, qui en a fait l’une de ses pièces signatures, mais aussi… une grande partie des chanteurs “glamour”, ou presque, des années 60 et 70, Bowie en tête. Mais là, elle était plutôt utilisée pour brouiller les pistes et jouer à fond la carte de l’androgynie.

La combinaison pour homme, pour quelles morphologies ?

Le mieux, c’est encore de laisser la parole à Antho, le styliste de l’équipe :

La combinaison, notamment sur des matières plus rigides (twill de coton, dans un esprit worker) peut convenir à de multiples morphologies. Mais attention à ne jamais la porter ajustée : la coupe doit être droite, nette.

Autrement dit, et contrairement aux idées reçues, on peut être un peu épais, voire trapu, et même petit, et porter correctement une combinaison. À condition donc de choisir une coupe droite, qui ne moule pas à la taille ni au ventre et d’ouvrir un peu sur un t-shirt pour ne pas être engoncé (et, accessoirement, de se renseigner sur les couleurs à privilégier…). Concernant la coupe ajustée, on sera moins catégorique que notre styliste, mais on la réserve aux mecs grands et fins.

Combinaison vs Salopette

C’était le grand débat : la salopette est-elle une combinaison ? La réponse est non… à 99%. Tout simplement parce que, malgré un statut identique de vêtement de travail, la salopette a une poche de kangourou sur la poitrine, des bretelles, et se porte rarement sans rien en dessous, contrairement à une combinaison qui est le plus souvent zippée et dispose d’un col et de manches courtes ou longues. La salopette est, en outre, un peu plus répandue et a surtout connu une énorme popularité dans les années 90, portée par des stars du rap à l’image de Tupac Shakur. Enfin, elle a le gros désavantage de convenir à beaucoup moins de physiques que la combinaison, comme l’explique Antho :

La salopette n’est pas facile à porter lorsqu’on est corpulent : le boutonnage se faisant sur les hanches, la salopette possède très peu de découpes au niveau du ventre et bas ventre, n’aidant pas visuellement à affiner la silhouette.

En résumé, la salopette méritait son petit paragraphe dans ce sujet, en tant que “sous-espèce” la plus connue des combinaisons. Mais elle présente le désavantage de ne pas être un vêtement “principal”, contrairement à la combinaison pour homme et, par-dessus le marché, de ne pas convenir à toutes les silhouettes (si vous êtes mince, vous aurez une chance de ressembler à Will Smith ou Tupac, dans le cas contraire, ce sera Carlos ou Coluche), ce qui fait, là encore, pencher la balance vers le jumpsuit.

Comment porter une combinaison pour homme

La façon la plus simple et épurée nous est offerte par Brad Pitt : une combi foncée, un t-shirt simple contrastant, un petit collier, une paire de baskets, et le tour est joué. Mais ça peut vite, si l’on n’a ni la gueule ni l’aura de Brad, de devenir un peu plat. Le mieux c’est encore d’accessoiriser, avec une belle montre en roulotant la manche par exemple, en ouvrant encore un peu plus le col, en portant quelques bagues et/ou un bracelet, et de choisir une paire de lunettes style vintage. Les chaussures aussi peuvent vite devenir la meilleure manière de “pimper” une combinaison. Des mocassins à la Newman, c’est peut-être un peu extrême, mais une paire de “Wallabee” de chez Clarks, des Derby commando, des chaussures bateaux- sans chaussettes, il y a de quoi s’amuser ! Sinon, on joue le total look chicano en portant un débardeur, une paire de Vans slip-on aux pieds et en enroulant le haut de la combinaison autour de sa taille. Avec ça, même avec la tête de Hervé Dumont dans Camera Café, on devient instantanément le mec le plus respecté du barrio.

Les marques de combinaisons pour homme

Avant de se tourner vers le neuf, il peut être amusant de fouiner un peu dans des friperies. Les combinaisons pour homme se démocratisant, on en trouve de plus en plus, et des modèles cool comme celle d’Antho qui appartenait à un ouvrier allemand si l’on en croit les broderies au nom d’une entreprise d’outre-Rhin. Pour ceux qui ne veulent pas forcément de vintage mais quand même de l’authenticité, il y a les marques de workwear américaines. Carhartt, qui propose une version hivernale dans son célèbre Canvas, ou Dickies, qui propose plusieurs déclinaisons, avec cordon de serrage, ceinture, manches courtes ou manches longues, les “coveralls” professionnels (notamment pour les concierges et femmes de ménage) sont l’une de ses spécialités et reconnus pour leur longue durée de vie.

 

 

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Mais il y a aussi des modèles plus modernes et qui sortent un peu du cadre workwear et s’adaptent à des looks plus tendance. On a ainsi repéré des combinaisons chez American Vintage et Maison Standards (en rupture pour le moment, preuve que c’est une pièce qui s’installe un peu quand même) aux couleurs douces, aux coupes droites et aux tissus costauds.

Combinaison American Vintage | Combinaison Dickies | Combinaison Maison Standards

Voilà pour notre immersion dans le monde fascinant de la combinaison pour homme. Vous avez désormais toutes les cartes en main pour franchir le pas et découvrir le plaisir de porter une pièce iconique du workwear qui n’a pas encore été visitée et revisitée et re-revisitée par tout le monde. Le plaisir, aussi, d’aller aux toilettes en nouant le haut de sa combi au haut de ses cuisses pour éviter que ça traîne par terre…

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