Les marques de vêtements, chaussures et accessoires Made in France
Depuis son lancement en 2004, on a à cœur au camion de dénicher des petites marques et nous sommes particulièrement sensibles aux marques françaises. Parmi celles-ci, de plus en plus produisent en France. On vous en parle souvent et tout particulièrement depuis une petite dizaine d’années car on assiste à une « mini révolution industrielle » : des usines textiles se remettent en activité, certaines filières redeviennent actives, et on recrute de nouveaux savoir-faire ! On s’est alors dit qu’il serait intéressant de réunir toutes ces marques que l’on évoque toute l’année, et on a fait le choix de les présenter par type de produits : certaines marques fabriquent uniquement une catégorie de produits en France, quand d’autres proposent un vestiaire complet. Évidemment, cette liste n’est pas exhaustive : on vous invite donc à nous laisser en commentaire vos marques favorites :-).
Quelles marques pour quels vêtements Made in France ?
Sommaire :
Ça veut dire quoi, Made in France ?
Les hauts Made in France
Les bas Made in France
Les chaussures Made in France
Les accessoires Made in France
Les limites du Made in France
Ça veut dire quoi, Made in France ?
Avant de débuter cette liste, il convient de bien définir le terme « Made in France ». Car, qu’on se le dise, ce dernier peut parfois englober tout et n’importe quoi. D’après la partie « Économie » du site du gouvernement, le terme « Made in France » ou « Fabriqué en France » est « un marquage d’origine que les entreprises peuvent indiquer sur leurs marchandises. ». Ok. Mais concrètement ? Tout d’abord, il faut savoir que cette mention est facultative et qu’elle concerne les produits non alimentaires. Ainsi, elle permet d’apporter une légitimité supplémentaire à ces fameux produits, tant en France qu’à l’étranger. Cela peut même leur apporter un avantage commercial ! Exemple tout simple : faut-il privilégier un jean, certes proposé à un tarif préférentiel par une marque de fast-fashion, mais dont la qualité et la confection sont de qualité médiocre, ou bien investir dans un jean Tuffery (par exemple), dont on est quasiment sûrs de la durabilité et de la qualité de confection ?
Bien entendu, il ne suffit pas de broder une étiquette avec la mention « Made in France » pour que notre produit soit déclaré comme tel. En effet, plusieurs critères doivent être respectés, notamment si une ou plusieurs de ses parties sont d’origine étrangère. Je cite la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI) :
– respecter un seuil maximum de valeur de ses matières premières et composants non français par rapport à son prix.
– avoir fait l’objet en France de certaines opérations de transformation à partir des matières premières et composants non français. »
Pour simplifier, chaque matière première importée pour la fabrication d’un produit doit se conformer à un processus douanier spécifique, être relativement transformée en France et n’être présente que jusqu’à un certain pourcentage dans un produit. Ce dernier point est relativement intéressant, puisqu’il met indirectement en exergue les limites du principe même de Made in France. En effet, pour qu’un produit soit reconnu comme fabriqué en France, sa dernière transformation et/ou 45% de sa valeur ajoutée doivent avoir été réalisées en France ! En d’autres termes, le pull que l’on a entre les mains peut très bien avoir été monté en France mais une grande partie de ses composants peuvent provenir de l’étranger.
En plus de la mention « Fabriqué en France », il existe également des labels, qui permettent de légitimer encore davantage le produit en question. Parmi eux, on retrouve le label « Origine France Garantie » ainsi que le label « France Terre Textile », qui s’adaptent particulièrement bien au monde du vêtement. Le premier permet de garantir aux consommateurs que le produit prend ses caractéristiques essentielles en France et qu’entre 50 et 100 % du prix de revient unitaire de ce produit sont acquis en France. Quant au second, il garantit qu’au minimum 75% des étapes de fabrication ont été effectuées en France.
Les hauts Made in France
Les manteaux Made in France
Lorsque vient le moment d’investir dans un manteau, le choix de ce dernier se doit d’être mûrement réfléchi. Et pour cela, beaucoup de points rentrent en compte. Premièrement, il s’agit de bien définir la forme que l’on souhaite : pardessus classique, caban, duffle-coat, etc. Une fois fait, la question de la matière se pose : faut-il partir sur une pièce en grande partie réalisée en laine pour ses propriétés isolantes et sa capacité à évacuer efficacement l’eau ou bien miser sur des matières techniques. Au-delà, reste à bien cibler la coupe qui sera le plus adaptée à notre morphologie.
Pour ses manteaux, De Bonne Facture mise sur le savoir-faire d’ateliers spécialisés. Ainsi, la marque s’est tournée vers deux petits ateliers familiaux, l’un à Pantin, l’autre à Bagnolet, réputés dans la confection de pièces à manches et de manteaux. Pour Gentle Factory, l’idée est également de valoriser des savoirs-faire mais aussi, de produire de façon locale. Ainsi, ses parkas sont par exemple confectionnées dans une usine spécialisée dans le nord de la France.
Les pulls et sweats Made in France
– Pulls Made in France
C’est sans aucun doute son savoir-faire le plus développé et le mieux protégé : le travail de la maille. En effet, la France possède de nombreux ateliers spécialisés dans la confection de pièces en laine. Que ce soit en Bretagne, avec de nombreuses filatures tournées vers les vêtements de mer ou bien dans les régions montagneuses, la laine est une matière première que les ateliers savent transformer. Qui plus est, elle permet de faire vivre plusieurs métiers différents et, ainsi, sauvegarder un patrimoine mais aussi de l’emploi.
Maison Izard, par exemple, travaille avec une filature, trois manufactures, un atelier de conception et un atelier tisserand, tous situés dans la région pyrénéenne. Une proximité volontaire et logique, afin de développer des produits locaux de la meilleure des façons. Le cas de Frenchaholic est également très intéressant puisque la marque est née entre Paris et Hong-Kong. Elle aurait alors très bien pu répondre aux appels du « Made in Asia ». Cependant, son fondateur a préféré faire confiance à de petits ateliers français, composés d’ouvriers qualifiés.
– Sweats Made in France
Le coton est la fibre la plus utilisée dans le secteur de l’habillement. Et pour la cultiver, il faut de l’eau, beaucoup d’eau. De plus, la plupart des producteurs utilisent des engrais chimiques, des pesticides et des herbicides pour s’assurer de meilleurs rendements. Pire encore, lors de la récolte, afin de séparer les fibres des feuilles, ces mêmes producteurs utilisent un défoliant toxique. Enfin, des additifs peuvent également être ajoutés afin de rentre le coton plus résistant. Teindre du coton passe bien souvent par l’utilisation de métaux lourds et de chrome. En plus de contaminer les sols, la culture du coton expose également les ouvriers textiles à de graves soucis de santé. Autre problème : les pays producteurs de coton sont l’Inde, la Chine, les Etats-unis, le Brésil et le Pakistan. La France n’en produit qu’une minuscule quantité : le seul champ de coton français se situe dans le Gers et mesure 14 hectares. Petit point positif cependant : l’exploitation n’a pas besoin de système d’irrigation. En effet, les terres argilo-calcaire du terroir gersois conservent parfaitement l’humidité, les températures sont régulières en été, il y a une bonne hygrométrie et suffisamment d’eau.
De plus en plus, on constate également que des marques se tournent vers l’utilisation d’un coton dit biologique. Sa culture entraîne plusieurs bénéfices, comme la non-utilisation de pesticides et une réduction accrue de la consommation d’eau. D’autres vont désormais plus loin en utilisant des matières recyclées. C’est le cas de la marque Les Vilains Parisiens qui se sert de chutes de rouleaux de coton non utilisées et destinées à être détruites, mais aussi de vêtements recyclés (également destinés à la destruction).
Les chemises Made in France
Certains l’ignorent peut-être, mais la France possède un très beau savoir-faire en matière de réalisation de chemises. Bien souvent axé sur le très haut de gamme, de nombreux ateliers louent leurs services aux grandes maisons de couture afin de leur réaliser des pièces. Mais certains d’entre eux ont également ouvert leurs portes à de jeunes marques afin de produire des pièces de prêt-à-porter de qualité. C’est le cas par exemple de Fyu, que nous suivons depuis ses débuts par le choix de ses matières ainsi que la qualité de montage de ses chemises.
Les t-shirts Made in France
2 500 et 48 000. Ces chiffres, ce sont respectivement les litres d’eau utilisés pour la confection d’un t-shirt et les kilomètres parcourus par les potentielles différentes matières qui le composent. Un bilan carbone déplorable, pour une pièce qui vaut bien souvent moins de 10€. Si à une époque, beaucoup d’entre nous préféraient la quantité à la qualité, les choses ont bien changé. En effet, en plus d’une belle qualité de toile, c’est une certaine éthique que l’on souhaite désormais, quitte à y mettre le prix, mais un prix juste. Coton biologique, matières recyclées et recyclables, confection locale, etc., tout est désormais mis en oeuvre pour produire une pièce plus « propre ». C’est de ce postulat qu’est justement partie Le T-shirt Propre : seulement 410 km séparent son fabricant d’emballage à Colomiers de son fabricant d’étiquettes à St Didier en Velay.
Les bas Made in France
Les jeans Made in France
Autre catastrophe écologique présente dans nos dressings, le jean. Pour le produire, il ne faut pas 2 500 mais presque 10 000 litres d’eau. Bien souvent délavés par des opérations de sablage ou blanchis au chlore, nos « blue jeans » sont également teints à l’aide de métaux lourds. Mais comme pour les sweats ou bien les t-shirts, des alternatives sont possibles. Et le jean de Patrimoine (Ndlr : cette marque n’existe malheureusement plus depuis) en est la preuve : son selvedge, réalisé à 100% à partir d’un coton biologique, a été tissé artisanalement en Bourgogne. Son montage a ensuite été réalisé en Normandie. Avec cette pièce, cette jeune marque a su lier deux points importants et nécessaires pour notre mode de consommation actuel et futur : produire localement de manière responsable. Et le jean est, qui plus est, vraiment sympa !
Depuis presque 130 ans, Atelier Tuffery a fait de la toile jean sa spécialité. C’est d’ailleurs Célestin, le fondateur de la marque qui, lors de la création d’une voie de chemin de fer traversant les Cévennes, aurait détourné une toile robuste produite à Nîmes pour en faire un habit de travail. Aujourd’hui, l’atelier familial perpétue ce savoir-faire et n’a que peu modifié la façon de réaliser un jean. Autre marque légitime de ce secteur : 1083. Avec son projet de relocaliser la fabrication du jean en France. Tissage français, coton biologique ou coton recyclé et délavage laser, la marque met tout en oeuvre pour sauvegarder un patrimoine artisanal français tout en minimisant son impact sur l’environnement. Citons également la marque Dao qui depuis 2012 propose un jean selvedge réalisé en France.
Les pantalons Made in France
Les maillots de bain Made in France
Les chaussures Made in France
L’industrie française de la chaussure est considérée depuis toujours comme une activité traditionnelle dans l’Hexagone. Principalement cantonnée aux villes de Romans-sur-Isère, Fougères, Paris, Nancy, Limoges, Cholet ou encore de Pont-de-l’Arche, elle s’étend désormais sur presque tout le territoire. Étonnamment, elle touche toutes les strates du marché, en passant de la production de masse à l’excellence et l’artisanat de la chaussure de luxe. Bien entendu, ce secteur a été touché par la mondialisation mais heureusement, de très belles marques ont subsisté, principalement grâce au fait qu’elles aient su protéger habilement leur savoir-faire. Je pense notamment à Paraboot, qui a vu le jour en 1908 et qui fait partie aujourd’hui des marques les plus plebiscitées dans le milieu de la mode actuellement.
Les chaussures de ville Made in France
Les chaussures casual Made in France
Les accessoires Made in France
Les sous-vêtements made in France
Là encore, la production de sous-vêtements est une institution française. Historiquement, ce sont les sous-vêtements féminins qui ont eu en premier lieu les faveurs des créateurs de lingerie. Pour l’homme, il faudra attendre l’avènement des sous-vêtements modernes pour voir des marques s’y intéresser. Aujourd’hui, ce sont des noms comme Éminence ou même Lemahieu qui sont les garants du sous-vêtement français, alors que des marques comme Le Slip Français représentent son avenir.
– Caleçons/boxers/slips Made in France
– Chaussettes Made in France
Les bijoux Made in France
Autre spécialité hexagonale : la joaillerie. Son histoire moderne débute aux alentours du XVIIe siècle, avec l’introduction d’une nouvelle technique qui influe sur la forme des bijoux et la façon de les porter. Avec son goût poussé pour les bijoux, c’est le Cardinal Mazarin qui va pousser les joailliers français à se surpasser afin de créer de nouvelles façons de tailler les pierres mais aussi de les fabriquer. Aujourd’hui bon nombre de joailliers célèbres sont français : Cartier, Mauboussin, Chaumet, Boucheron, etc. De nombreux ateliers sont présents dans la plupart des villes françaises, ce qui favorise ainsi l’accès à une offre de plus en plus accessible.
Les sacs et la maroquinerie Made in France
Si on a l’habitude de parler des cuirs italiens comme étant les plus beaux au monde, l’artisanat du cuir français n’est pas en reste. Si le nombre d’ateliers n’est plus aussi important qu’autrefois, il subsiste encore de nombreux ateliers perpétuant un savoir-faire ancestral. Aujourd’hui, le cuir « Made in France » est reconnu à l’international et s’exporte facilement. Mais plus qu’une institution, le travail du cuir a su se réinventer, que ce soit sur la façon de travailler les peaux mais également sur le choix de nouvelles matières.
Lunettes de soleil Made in France
Montres Made in France
L’horlogerie française, au même titre que l’horlogerie helvétique, est reconnue mondialement. Certains même affirment qu’elle la surpasserait par le simple fait que son inventeur serait français : Jean L’Aulogier. Quoi qu’il en soit, l’horlogerie a toujours occupé une place prépondérante dans l’industrie française. Reconnue comme véritable art durant le Siècle des Lumières, l’horlogerie française n’a eu de cesse par la suite de représenter l’excellence « Made in France ».
Les autres accessoires
Chapeaux/casquettes/bonnets Made in France
Écharpes/chèches Made in France
Noeuds-papillons/cravates/ceintures/bretelles/parapluie
Les limites du Made in France
De façon objective, le « Fabriqué en France » apporte une certaine garantie (je dirais même une certaine sécurité) au consommateur qui peut, de fait, faire confiance à la marque qui lui propose un t-shirt ou un pantalon « Made in France ». Mais aujourd’hui, est-ce que prôner une production 100% française est toujours synonyme de qualité ? Est-ce que cela a toujours un réel sens ? En effet, qui ne se souvient pas de cette vague de « blue washing » en 2012, lancée par Arnaud Montebourg ! Si le principe de base était clairement louable et même logique, on avait le sentiment d’assister à une véritable course à la production française, quitte à oublier parfois d’autres fondements : la qualité, le style. Combien de fois, et encore aujourd’hui, a-t-on entendu des phrases du type « C’est français, c’est forcément de la bonne came ! » ou à l’inverse « Made in China : très peu pour moi ! ». On le sait, la réalité est plus complexe.
Autre point quelque peu dérangeant, la propension de certains industriels à abuser du « Made in France ». En effet, il n’est pas/plus rare de se rendre compte qu’une marque revendique des produits « Made in France » alors qu’en réalité, seule une (petite) partie de sa collection en bénéficie. Plus qu’une véritable certification, il semblerait que, parfois malheureusement, le « Made in France » soit devenu un argument marketing, au grand dam de certains professionnels qui, eux, continuent de perpétuer des savoirs-faire. Pour savoir démêler le vrai du faux, le plus important est alors de se renseigner, afin de pouvoir comparer de façon pragmatique. Clairement chaque pays à ses spécificités :
– L’Angleterre est depuis toujours réputée pour la qualité de ses lainages (et en particulier les gros comme le tweed) mais aussi pour le tissage du coton.
– L’Italie est réputée pour ses peausseries mais aussi son travail de la laine.
– Les pays d’Europe de l’Est, comme la Pologne par exemple, ont d’excellents ateliers de montage pour les chemises mais aussi les costumes.
– La Péninsule Ibérique travaille depuis toujours le cuir.
– La Chine, n’en déplaise à certains, est sans aucun doute le pays le plus qualifié pour la réalisation de matières techniques (mais aussi du travail de la soie).
Et évidemment, et bien que l’industrie textile ne soit pas au mieux de sa forme, la France n’est pas en reste. Si le travail du lin représente, pour ainsi dire, la spécialité nationale, il reste encore quelques tanneries, quelques ateliers de montage de chaussures et d’autres spécialités régionales (la soie lyonnaise par exemple). Outre les manufactures, plusieurs usines de confection sont également bien présentes. Fort heureusement, de nombreuses marques en sont pleinement conscientes et les choisissent pour réaliser leurs collections. Je prends l’exemple de Fleurs de Bagne, qui fait monter l’intégralité de ses pièces dans un petite atelier français. La marque propose une « snow parka » (magnifique) dont le tissu provient… d’une manufacture écossaise ! Faut-il cependant lui enlever son étiquette « Made in France » ? Je ne pense pas. En réalité, il s’agit de savoir faire la part des choses : la France excelle dans certains domaines, mieux vaut donc se tourner vers ces derniers. Et ce sera d’autant plus vrai lorsque la crise sanitaire que nous traversons actuellement sera terminée. Comme beaucoup d’autres secteurs, le milieu de la mode est gravement impacté. Mais comme il faut toujours savoir voir du positif dans le négatif, cette crise sanitaire nous aura poussé à consommer autrement, consommer plus local. Alors pourquoi ne pas décliner ce principe pour nos vêtements ?
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