Notre essai de la montre Seiko Presage Style 60’s

Le soleil, les manches qui se raccourcissent et les tenues qui se font moins complexes incitent forcément à miser sur les accessoires pour donner du caractère à son look. Et chez les hommes, le roi des accessoires, c’est la montre. À tel point, même si c’est subjectif, que nos garde-temps ne sont plus vraiment des accessoires. Personnellement, je me sens tout nu si je pars de chez moi sans rien au poignet, et je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas. Mais trêve de digression et concentrons-nous sur l’objet de notre test du jour : la montre Seiko “Presage Style 60’s” référence SSK009J1, avec bracelet et boîte en acier inoxydable et cadran bleu double finition. Elle fait partie des trois nouveautés de la collection “Style 60’s” apparue en 2021 au sein de la ligne “Presage”, elle même lancée en 2016 par l’horloger japonais. “Presage”, ce sont des montres mécanique aux cadrans ultra-travaillés et “Style 60’s”, comme son nom l’indique, intègre des montres aux accents rétro, dont le design est inspiré par le modèle “Crown Chronograph” de 1964. Et notre référence dans tout ça ? Elle rend hommage aux automobiles des années 60 en mêlant épure, classicisme et détails chics. De belles promesses, que nous passons ici, avec délectation, au banc d’essai.

Montre Seiko

L’esthétique de la montre 

On commence par le plus évident, le boîtier. Les proportions annoncées sont très intéressantes : 40,75 mm (que l’on abrégera en 41 mm à partir de maintenant…) de diamètre pour 13 mm d’épaisseur. Ça peut paraître beaucoup, mais c’est parce que le verre (minéral trempé) est pris en compte dans la mesure. Si l’on prend la boîte en elle-même, elle est en réalité un peu plus fine. Côté design, reprenant le thème de l’automobile sixties, Seiko a fait simple, sans fioritures, avec des cornes courtes et une forme ronde classique. Mais ceux qui connaissent un peu les voitures anciennes savent que derrière une certaine simplicité se cachent souvent des détails qui font la différence. Les chromes sur une Renault Floride par exemple. Eh bien ici, il s’agit du verre bombé – on aime beaucoup – de la lunette GMT (une première sur une “Presage Style 60’s”) qui, même si elle est très fine, avec de petits indicateurs, contraste avec l’ensemble grâce à sa couleur noire et du cadran, aux multiples détails, dont on parle juste en dessous.

Le cadran, comme sur la plupart des montres de la collection “Presage”, est le principal élément différenciant de cette “Presage Style 60’s” référence SSK009J1 (le mouvement est sympa aussi hein, mais on en parle un peu plus tard). Sa couleur, un bleu pétrole profond, est parfait pour l’été, mais n’est pas importun pour autant le reste de l’année. Surtout, il propose une double finition, avec une grande partie brossée et un cercle qui suit les index, ton sur ton mais plus brillant. Les index, justement, ils sont striés et facettés, donc ils jouent perpétuellement avec la lumière, tout comme les aiguilles dauphines heures/minutes, spécialité de Seiko. Pour l’indicateur de GMT, une flèche classique qui se marie bien avec l’ensemble. Le tout est couvert de Lumibrite, pour la luminosité nocturne. On trouve un guichet date à 3 heures et un chemin de fer de 5 en 5, chiffres arabes, très discret, permettant d’augmenter la lisibilité sans marcher sur les plates-bandes des index. Le “Made in Japan” entre 6 et 7 heures est le petit détail qui plaira aux puristes de l’horlo nippone.

Le bracelet, c’est une bonne surprise. Un trois maillons relativement classique mais bien proportionné et, surtout, pas trop épais. Visuellement, on n’a pas d’effet paquet que l’on retrouve parfois sur ce type de bracelet en acier. Et ça fonctionne particulièrement bien avec la finesse et l’aspect néo-rétro de la boite. Il est souple et se plie particulièrement bien, signe d’une fabrication qui n’a pas été bâclée. Mais le point fort de ce bracelet, c’est sa boucle déployante. Sur ce segment de prix, certaines marques en font trop sans en avoir les moyens et on se retrouve avec un système complexe mais pas abouti et parfois récalcitrant. Ici, c’est tout l’inverse : Seiko fait simple et fait bien. La boucle ne force pas.

Le cœur de la Seiko Presage Style 60’s SSK009J1

Le cœur de la bête est visible à travers un fond vissé transparent, d’où l’on peut apercevoir la masse oscillante gravée du logo Seiko. Le géant japonais qui est l’une des rares maisons horlogères à pouvoir se targuer, pour des montres à moins de 1 000€, de proposer des mouvements manufacture. Il s’agit ici d’un 4R34 qui permet de faire tourner la fonction GMT tout en se glissant dans un boîtier fin, en plus d’être – c’est toujours bon à prendre – un joli mouvement. Seiko annonce une précision +45/-35s, nous laissant penser que la marque se “couvre” en annonçant des chiffres aussi larges, parce qu’on imagine mal un mouvement de cette qualité ne pas proposer une meilleure précision.

Au poignet

C’est le moment fatidique. Alors, d’abord, ce qui est super, c’est que l’on a pu (Serge et moi faisons le même tour de poignet) demander la mise à la taille du bracelet dès la commande. Ça nous évite un bricolage maison un peu risqué ou un passage en boutique. Une fois au poignet, l’impression de souplesse donnée par le bracelet au moment de sortir la montre de son écrin est confirmée. C’est agréable de ne pas avoir la sensation d’un bracelet rigide que l’on retrouve parfois avec ce type de maillages. Les proportions sont top, le boîtier de 41 mm avec sa grande ouverture et sa lunette fine permettent de profiter au maximum de ce beau cadran et d’avoir une montre bien visible sans pour autant qu’elle dévore notre (petit) poignet. Le verre bombé est un bon point, qui apporte un côté montre-outil appréciable, mais on regrettera tout de même qu’il ne s’agisse pas de verre saphir. Les maladroits vont devoir redoubler d’attention.

Pour la couleur du cadran, on avait le choix entre ce bleu pétrole, un crème et un noir. Si les deux derniers sont plus classiques, on a décidé de partir sur du bleu, d’abord parce que c’est la seule version montée sur bracelet acier (pour l’instant), mais aussi parce qu’il apporte un petit plus par rapport aux deux autres concernant le caractère et, paradoxalement, la polyvalence. On peut l’associer littéralement avec toutes nos tenues d’été, des plus formelles aux plus détendues (le slip de bain, on ne va pas vous faire un dessin), et, comme dit plus haut, on n’imagine pas s’en lasser après l’été indien, au retour des gros pulls. Au contraire.

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Photos : Emeline Hamon