Notre test de la montre Mido Multifort TV Big Date

Depuis mon arrivée au Camion il y a près d’un an, je m’échine à le dire : “Mido est certainement la marque suisse la plus sous-côtée !” Pas la moins connue (elle appartient au Swatch Group tout de même), ni la plus “niche”, tous ceux qui ont déjà eu une montre de la maison entre les mains s’accordent à dire que c’est de la bonne came, ses mécanismes sont pour la plupart des ETA – qui appartient aussi au Swatch Group – retravaillés, que l’on peut donc considérer comme des (bons) mouvements maison, le design est original mais pas clivant… Alors pourquoi Mido n’est-elle que très rarement présente dans les “top 10” du “grand public” horloger ? Ce n’est pas un déficit d’histoire, puisque la marque suisse a vu le jour en 1918 et est à l’origine de nombreuses innovations concernant l’étanchéité, l’antimagnétisme et la lisibilité, entre autres. C’est la concurrence alors ? Même pas ! Mido est l’une des meilleures marques son segment autour de 1 000€ et figure régulièrement dans le top 5 des marques horlogères suisses en termes de volume de ventes. Mais alors pourquoi diable Mido – dont le nom vient du mot espagnol pour “je mesure” – met toujours un peu plus de temps que d’autres marques à nous venir à la bouche au moment d’évoquer les fabricants de tocantes ? J’ai ma petite idée : la marque cultive ce marketing discret, réservé aux initiés, se voulant une marque de connaisseurs dont on parle à son pote qui en parlera à son pote… Mauvaise nouvelle pour toi Mido, le Camion est là pour mettre sous le feu des projecteurs ta dernière création, la Mido “Multifort TV Big Date” !

Montre Mido

L’esthétique de la montre

Commençons par le gros morceau, qui a donné son nom à la Mido “Multifort TV Big Date” : le boîtier “TV”. Pas tout à fait un coussin, pas tout à fait carré (techniquement, 39,20 x 40 mm ça fait un rectangle), il a des coins arrondis et l’acier inoxydable alterne ici entre finitions brossées sur la “lunette” et polie sur les chanfreins, puis brossée à nouveau sur le reste de la boîte. Son épaisseur de 11,5 mm est en harmonie avec son diamètre et on apprécie particulièrement que le verre saphir soit affleurant et pas bombé. Cette forme de boîte a quelque chose de rétro qui fait son petit effet, nous replongeant dans l’âge d’or de la télévision, pendant les Trente Glorieuses, période durant laquelle certains fabricants horlogers ont imaginé ce design. C’est d’ailleurs en piochant dans ses archives, notamment des années 70, que Mido a trouvé l’inspiration pour cette nouvelle “Multifort”.

Il n’y a pas que “TV” dans l’appellation de notre montre du jour. Il y a aussi “Big Date”. Et, c’est parce que cette complication est présente sur le cadran. Un guichet pour les dizaines, un autre pour les unités, c’est le principe, et le tout placé à 12 heures ! Pas 3 heures, pas 6 heures, pas 9 heures, non, Mido joue la carte de l’originalité et, s’il faut un peu de temps à s’habituer, c’est finalement très lisible et satisfaisant. Le reste du cadran est tout aussi original. D’abord, la couleur. Sur notre modèle, il est gris, avec des reflets chocolat et strié. Ou brossé. Au choix. Surtout, il arbore un vignettage comme on peut en retrouver sur les vieilles photos ou… les vieilles télés ! Si ce côté vieillissement artificiel peut faire peur a priori, c’est plutôt bien fait sur la “Multifort TV Big Date”, grâce à un dosage savant et un bon choix de couleur. Périlleux, mais réussi. Pour le reste, du classique : des index appliqués et luminescents ronds (trapézoïdaux à 3, 6 et 9 heures) et un chemin de fer discret parcourt la face intérieure de la boîte. À noter que la montre propose également un cadran vert ou bleu.

Avant d’entrer dans le vif du sujet concernant le bracelet, il est bon de savoir qu’il existe en version acier. Et sur du caoutchouc bleu. De mon côté, j’étais très chaud pour le métal et un peu moins pour la deuxième solution, mais après tout, pourquoi pas ? Tout, du moment que ce n’est pas le caoutchouc orange, la troisième option disponible. Malheureusement pour moi, c’est la version favorite de Joe qui est également la personne en charge de remplir mes fiches de paie. C’est donc, avec un plaisir non dissimulé, que je teste la Mido “Multifort TV Big Date” montée sur un bracelet caoutchouc orange ! Blague à part, c’est une couleur estivale à laquelle on s’habitue finalement assez rapidement, qui donne du peps à n’importe quelle tenue et, je dois bien l’admettre, se marie très bien avec la couleur de notre cadran. Reste à voir si on ne risque pas de se lasser. Si c’est le cas, un système de changement rapide du bracelet est disponible. Le toucher du bracelet est très agréable et les stries intérieures contribuent à laisser respirer le poignet et éviter une sudation excessive.

Le cœur de la Mido Multifort TV Big Date

À l’intérieur, c’est du classique de chez Mido. Le calibre 80, base ETA, retravaillé par la maison pour atteindre 80 heures de réserve de marche et une masse oscillante finition côtes de Genève sur laquelle sont inscrits le nom de la marque et celui du mouvement : c’est du propre, du costaud, de l’efficace. Un moteur que l’on peut observer à travers le fond transparent et qui ne fait pas un bruit désagréable comme ça peut arriver sur certaines montres du même segment de prix. Ici, il est bien “chaussé” dans la boîte et ça démontre, au-delà du simple mécanisme, le savoir-faire de Mido quand il s’agit des finitions. C’est franchement quali du toucher de la boîte à l’esthétique du mouvement.

Au poignet

Question style, il va maintenant falloir assumer ce bracelet orange. Et ce n’est finalement pas si compliqué ! Au début, j’ai eu le réflexe primaire de vouloir l’associer à des couleurs vives, mais, sur les conseils d’Antho, le patron du style au Camion, j’ai plutôt opté pour des couleurs organiques et minérales, principalement des beiges, marrons et gris, et des matières naturelles, du coton et du lin. Résultat : un look de “baroudeur” avec la Mido “Multifort TV Big Date” en accessoire détonnant et néo-rétro qui donne du caractère à la tenue. C’est d’ailleurs l’esprit du shoot de ce test durant lequel Joe portait un jean droit, une veste en denim écru (pépite !) et un t-shirt blanc.

Et le ressenti au poignet alors ? Eh bien le bracelet est très doux et confortable ! Premier bon point. Le cadran est vraiment très cool, très agréable à regarder, on lui découvre de nouveaux reflets régulièrement en fonction de la source de lumière et, malgré son design fort, on ne s’en lasse pas. La boîte épouse parfaitement le poignet, bien aidée par ses cornes relativement courtes. Enfin, elle n’est pas très lourde mais juste assez pour souligner la qualité de l’acier et, personnellement, j’aime sentir que je porte quelque chose à mon poignet alors c’est validé !

Veste Iron & Resin | T-shirt Lee Cooper | Jean LePantalon | Montre Mido | Chaussures CALA 1789

Photos : Emeline Hamon