Montre Baltic : Test & Avis

Nous l’avons répété maintes fois dans nos pages, l’homme voue une relation toute particulière avec les montres qui va au-delà du simple fait de pouvoir lire l’heure. En effet, cet objet a cela de fascinant qu’il est bien plus qu’un accessoire de mode, mais surtout le fruit d’un travail méticuleux. Rien ne doit être choisi au hasard, de la forme du boîtier, sa taille, le choix des matériaux et des composants. Des marques de montres, il s’en crée des centaines chaque année dans le mode. Seulement, il est bien plus rare qu’un nouveau nom aux produits qualitatifs vienne rejoindre le paysage horloger français. C’est le cas aujourd’hui avec Baltic, une marque bien de chez nous dont la campagne de financement participatif sur Kickstarter termine le 17 mai 2017 et a déjà atteint 450 000€. On a testé leur modèle Bicompax 001.

La Marque

Derrière ce projet initié en 2015 se cache Étienne Malec. Fils d’un homme collectionneur de montres, il a en tête l’idée d’une marque horlogère à part, au milieu de tous ces projets qui foisonnent sur les plateformes de financement. La sienne s’inspirerait du froid de la mer Baltique, du style montres anciennes que l’on portait dans les années 1940 pour proposer une ligne que l’on pourrait qualifier de neo-vintage. Là ou beaucoup conçoivent la montre sous un oeil surdimensionné, il choisi de coller aux codes de la tradition horlogère en optant pour un diamètre raisonnable en jouant sur des matériaux modernes. Des lignes brutes, des mouvements automatiques et un assemblage en France dans la région de Besançon pour une marque prometteuse qui a déjà explosé son seuil de financement.

Fiche Technique

La gamme de montres Baltic se définit comme inspirée du vintage et conçue dans une optique modèle tout en respectant les codes de l’horlogerie traditionnelle. Elle se compose pour son lancement de deux modèles, un premier à trois aiguilles au mouvement automatique et un second nommé Bicompax 001 qui fait l’objet de notre test du jour. C’est un chronographe réalisé dans un boîtier de 38mm en acier inoxydable au cadran minimaliste et travaillé, surmonté d’une couronne à 9h et de deux boutons poussoirs entourant cette dernière. Le dessin rappelle celui des chronographes anciens avec trois aiguilles de forme « feuille », des repères ronds avec deux chiffres arabes à 6 et 12h et de deux sous-cadrans caractéristiques de ce type de montre. Ils assurent la fonction seconde (nommée sous cette forme « petite seconde ») et le compteur de minutes de la fonction chronomètre. Le tout est scellé par la présence d’un verre bombé Hésalite.

Disponible dans pas moins de 6 coloris (crème, gris, bleu et doré, noir et argent, noir et doré et or), la Bicompax 001 embarque un mouvement chinois dont la réputation n’est plus à faire, le Seagull ST1901 à remontage manuel et à réserve de marche de 45h. Le tout est servi avec deux bracelets en cuir de veau véritable en provenant d’Italie et assemblés en France.

Test

Ce style inspiré des codes de l’horlogerie ancienne, ce vintage remis au goût du jour manque clairement dans le paysage des marques proposant des produits de qualité et abordables. Aussi, jamais je n’avais pu avoir entre mes mains un modèle à remontage manuel équipé de ce mouvement chinois connu des amateurs, ce test lierait alors deux aspects pour moi : le plaisir d’avoir une jolie montre entre mes mains et la découverte d’un nouveau calibre. J’ai donc reçu en avant première un modèle de la Baltic Bi-Compax 001 dans son écrin en liège surmonté du logo de la marque. A l’intérieur, la montre est là, posée sur un lit de velours bleuté. Si en image on la trouve déjà très travaillée, elle laisse dès le premier regard une impression encore meilleure.

En effet, toute l’attention est avant tout portée sur ses lignes parfaitement arrondies. Entre boîtier et cadran, on trouve immédiatement le cachet du vintage qui ne peut laisser insensible aucun amateur. D’ailleurs, le premier est subtilement travaillé et comporte une finition brossée pour sa base, rehaussée par un cercle miroir entourant le cadran. Le tout est complété par ce verre bombé Hésalite (dont on dit au passage plus sujet aux rayures qu’un saphir) créant un effet « trois dimensions ». Ainsi, si au départ on peut trouver son diamètre de 38 mm relativement petit par rapport aux standards de notre temps, ce travail d’épaisseurs vient plus que compenser l’impression de petitesse pour la tourner à l’avantage de cette montre.

Le cadran lui aussi a fait l’objet d’une attention toute particulière. Il est entièrement fait de lignes arrondies blanches sur fond noir. L’extrémité est ainsi marquée par un discret cerclage gradué et on retrouve deux sous-cadrans que l’on affectionne tant sur les chronographes anciens à 3h et 9h. En se rapprochant, on constate leur guillochage en ton sur ton, laissant penser au visuel d’un vinyle et donnant encore plus de goût à l’ensemble. Les aiguilles avec leur finition argentée miroir viennent elles se fondre dans le tout sans que cela ne nuise à leur lisibilité.

La vue de côté est tout aussi satisfaisante et met plus en relief les différentes « dimensions » de la montre, comme les marches d’un escalier. Par ailleurs, on constate à cet endroit que la couronne a été gravée du l’initiale « B ». On aperçoit par la même occasion le bracelet et son épaisseur conséquente. Pour coller à cette ambiance neo-vintage, Baltic a souhaité équiper sa montre d’un modèle en cuir plutôt rigide et brut au grain moyen. Il semble qualitatif et se distingue par ses deux empiècements en fils beige, puis par sa boucle gravée du nom de la marque.

Enfin, le dos des montres Baltic est au choix. On a ainsi une version pleine d’office ou l’on peut payer un supplément de 30€ pour avoir ce fond transparent laissant apparaître le mouvement. C’est à ce propos toujours agréable de pouvoir constater le travail d’orfèvre qu’il représente.

Essayage

Habituellement, je porte plutôt des montres de diamètre bien supérieur à celle-ci, oscillant entre 40 et 43 mm. Je n’ai pas forcément un poignet surdimensionné, mais j’aime tout de même que mes montres occupent l’espace sans forcément d’exagération. Au moment de passer cette montre, on constate tout d’abord sa légèreté et une fois au poignet, on ne peut apprécier à nouveau tous les détails abordés dans ce test. Portée, elle ne semble pas vraiment aussi petite que je le craignais, bien au contraire, son relief compense sa taille et en fait une montre adaptée à la plupart des poignets à mon sens. La seule condition est d’aimer son style qui en pratique présente l’avantage de s’accorder avec des tenues de tous les styles. En quelques jours de test, le mouvement ne s’est pas montré moins qualitatif qu’un automatique de chez ETA ou Miyota par exemple, et ne retarde que de maigres secondes au bout d’une semaine.

Avis

Baltic propose actuellement dans le cadre de sa campagne de financement sa montre Bi-compax au tarif de 479€ au lieu de 649€. Si vous avez lu ce test, vous l’avez compris : elle nous séduit en tout point. Son apparence est finement travaillée tout d’abord, ce qui est au final le plus important pour une majorité d’hommes. Le jeu de matières et de textures (brossage, miroir, guillochage) crée un tout que l’on a envie d’arborer fièrement à son poignet. Niveau style elle est indiscutablement parfaite et ne laisse place qu’à la subjectivité de chacun. Niveau mécanique, on aurait peut être souhaité la présence d’un mouvement automatique plutôt que celle d’un remontage manuel. Néanmoins, il faut reconnaître que c’est là toute la cohérence de cette démarche de proposer une montre vintage et qu’au final il lui colle bien à la peau. Soutenez le projet comme déjà près de 1000 contributeurs et vous ne serez pas déçu !