Montre Yema Meangraf Super : Test & Avis

Il m’en fallait une. Une belle montre de pilote automobile. Depuis le film Le Mans 66 – magnifiquement incarné par Christian Bale – j’essaye d’incorporer un peu plus de pièces inspirées par le bitume et la gomme brulée dans ma garde-robe. Histoire de pouvoir faire crisser les pneus avec style devant le café des copains. Au volant de ma superbe Opel Astra millésime 1996 – un vrai ramasse poulettes, littéralement – il me manquait jusqu’alors une belle breloque scintillante au poignet. Une toquante qui fait claquer la lumière de l’été sur le pare-brise, qui attire les regards au feu rouge, la main posée sur le volant, à 12h. Le problème avec les montres – et c’est aussi ce qui créer l’intérêt qu’on y porte – c’est le prix. Quand on en porte une seule, ça va. Mais lorsque l’on s’amuse à accorder sa montre au reste de la tenue, c’est un véritable gouffre financier. Gouffre dans lequel je ne suis pas prêt à plonger – pour cette fois. Heureusement, aujourd’hui l’offre est telle qu’en s’inspirant de modèle très haut de gamme, on peut trouver son bonheur pour un prix beaucoup plus raisonnable. Et c’est pour cela que j’ai testé, pour vous, mais surtout pour moi, la Yema Meangraf Super, une réédition musclée d’un modèle iconique de la marque franc-comtoise.

Marque

S’il ne fallait en garder qu’une, ce serait certainement celle-ci. Yema est la marque de montre française la plus connue dans le monde. Créée en 1948 par Henry Louis Belmont, élève à l’école nationale d’horlogerie de Besançon, la marque tricolore se révèle dans les années 60 grâce à un modèle devenu mythique : la Superman. Une montre pour les professionnels de plongée et réputée indestructible qui finira par équiper l’Armée de l’air française. En 1966, la marque produit la Rallygraf, un chronographe qui rentre dans la légende de la marque grâce à Mario Andretti, pilote de Formule 1 et vainqueur à Indianapolis en 1969. En 1982, Jean-Loup Chrétien s’élance de la base de Baïkonour pour un séjour dans l’espace. Il porte une Yema, la première montre française dans l’espace. Après des années de succès, la marque tombe peu à peu dans l’oubli. Subissant rachats et échecs commerciaux, elle sort de la torpeur en 2017, avec une réédition de sa Superman. Aujourd’hui, la marque propose des montres de plongée, de pilote automobile, d’aviation ou encore d’étonnants modèles à LED comme celui testé dernièrement par Gurvan.

Fiche technique

Montre Yema Led Silver : Test & Avis

Boîtier

Le boitier a un diamètre de 39 mm mais c’est sa forme, presque carrée, et son épaisseur de 13 mm qui en imposent. Le coucou pèse son poids mais c’est aussi ça le monde automobile : il faut montrer ses muscles et c’est exactement ce que fait cette Meangraf Super. L’acier est brossé et résistera donc mieux aux micro-rayures que s’il était poli. Deux poussoirs sont présents pour l’usage du chronomètre tandis que la couronne a été légèrement surdimensionnée pour répondre aux besoins des pilotes portant des gants. Le fond de boite est frappé du blason de la marque dans un mélange d’acier poli et brossé du plus bel effet. La lunette, elle, est bidirectionnelle et permet le calcul de la moyenne horaire en vitesse de son véhicule. Enfin, c’est un verre minéral bombé que l’on retrouve sur cette Meangraf Super. On y gagne en authenticité mais à l’inverse d’un verre plexi que l’on peut polir facilement, celui-ci devra être changé s’il est trop rayé.

Cadran

Cette montre existe en 3 versions : un cadran noir – que je teste – avec deux cadrans de chronomètre et deux déclinaisons qui incorporent un design un peu plus « tableau de bord » au centre et des cadrans internes blancs. Ces dernières reprennent le design de la Meangraf d’origine des années 70. En ce qui concerne celle qui se trouve à mon poignet, le réhaut dispose de chiffres qui, alliés à la lunette permettent de calculer sa vitesse moyenne. Le chemin de fer est très précis avec un tracé pour chaque minute. Les aiguilles glaives indiquent les heures et les minutes. Tout comme les index, elles sont revêtues d’une couche de SuperLuminova qui s’éclaire en bleu dans l’obscurité. Un détail de plus qui accentue le rétro de cette montre. La trotteuse ne fonctionne que pour le chronomètre. Enfin, le guichet de date est placé à 6h.

Mouvement

J’ai pu tester cette montre en avant-première et je l’ai reçue sans aucune documentation. À l’ouverture de la boite, j’étais persuadé que j’avais affaire à une montre automatique. Que nenni, après avoir secoué la toquante près de mon oreille, c’est un quartz qui fait battre le cœur de cette montre. Le mouvement est un Mechanical-quartz Seiko VK64. Il est, comme de plus en plus de voitures, hybride. L’heure est indiquée par le mouvement quartz mais le chronomètre est dirigé par un mouvement mécanique, ce qui permet à la trotteuse d’avancer de manière fluide, sans à-coups de seconde. Plus généralement, c’est un mouvement de qualité qui ne nous laissera pas tomber de sitôt.

Bracelet

Plusieurs possibilités ici. Du cuir ou de la maille milanaise. Personnellement ma préférence va à l’acier qui correspond, à mon sens, plus à l’esthétique de cette montre. L’entrecorne est de 20 mm et c’est une boucle à clip qui ferme ce beau bracelet. L’avantage de ce bracelet mesh, c’est ça souplesse d’abord. Contrairement à d’autre bracelets en acier, la maille épouse vraiment le poignet et c’est très agréable. Enfin, la boucle, gravé du logo historique de Yema, permet d’ajuster très rapidement sa taille.

Essayage

En découvrant cette Meangraf Super, j’ai eu une petite retenue. Si je trouvais l’esthétique de la montre plutôt réussie, elle me semblait trop imposante pour mon poignet de bébé. Je porte idéalement des montres en 34 mm. De plus, ma montre de tous les jours est une Longines vintage des années 60, alors mieux vaut se mouiller la nuque avant de faire le changement. Et bien après quelques jours, j’ai complètement oublié mes réticences pour embrasser pleinement le look pilote automobile que m’offre cette montre. Alors, imposante certes, mais une montre sportive de 34 mm aurait-t-elle un réel intérêt ?

L’avis de notre styliste

L’esprit rétro de cette montre m’a inspiré et naturellement orienté vers une silhouette vintage. Hugo aimant les grosses mailles, ce gilet zippé à col montant marine était idéal. Le pantalon est une réplique de ceux utilisés par les américains pendant la guerre du Vietnam, et la chemise marron est en flanelle de coton.

Gilet Asphalte | Pantalon Champ de manoeuvres | Chaussures Rudy’s | Montre Yema