Les rues de Barcelone

Trouver la mer sans carte lorsque l’on ne connait pas Barcelone, c’est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin. On erre dans ce labyrinthe de rues étroites, suivant l’air iodé, se fiant à son flair tel une souris qui aurait reniflé un bout fromage, et aux quelques indications que les catalans daigneraient bien donner à demi-mot. Une fois le port de plaisance passé, on sait que l’on est proche de la mer, mais ces rues n’en finissent pas ! Alors pour essayer de raccourcir la distance, on essaie de se laisser bercer par le linge séchant par dessus les balcons, dont le mouvement que génère une douce brise fait tourner la tête, comme contempler la jupe d’une fille se soulever de manière impromptue dans la rue. A cela vient s’ajouter le soleil : si fort que l’on en aurait la nausée, tapant sur le crane presque jusqu’à l’évanouissement. Si loin et si près à la foi, la plage semble un but inatteignable. Fort heureusement, on tombe de manière fortuite (ou non) sur des bars servant quelques rafraîchissements sur le chemin sinueux menant à l’Olympe. Récit basé sur une histoire vraie.