Olow : la mode qui associe art, poésie et escapades
La volonté de créer une marque peut puiser son origine dans diverses volontés. En effet, certains le feront pour véhiculer un message, d’autres pour donner au monde de la mode un aspect plus éthique et responsable ou d’autres encore pour devenir le nouvel Amancio Ortega Gaona. Si l’on a là les principales raisons qui poussent un individu à se lancer dans le monde du prêt-à-porter, il faut reconnaître que certains suivent des chemins bien différents avec des buts autres. C’est le cas de la marque qu’on vous présente aujourd’hui, Olow, et qui se considère davantage comme un label d’artistes pouvant laisser exprimer pleinement leur art plutôt qu’une marque de textile à proprement parler.
1. La Marque
On doit la venue au monde de Olow à ses deux géniteurs, Mathieu Sorosina et Valentin Porcher. Les deux compères lancent la marque à Montreuil en 2006. Dès le départ, ils la pensent plus comme un projet artistique qu’une simple marque. Elle allie alors streetwear et textile de qualité afin de proposer une ligne de vêtements brute et étudiée pour un mode de vie simple. Pour ce qui est de la production, Olow a dès le départ fait le choix de produire au Portugal, à Braga pour être exact. Ainsi, chacune des pièces de la marque bénéficie d’un savoir-faire et d’une qualité de production certaine. Mais elle ne s’arrête pas là. En effet, Mathieu et Valentin ont su, au gré de diverses rencontres, s’entourer d’une centaine d’artistes en une dizaine d’années, leur laissant quartier libre quant à l’expression de leur potentiel sur les produits siglés d’un marteau et d’une matraque.
2. La Collection
Lorsqu’on regarde cette collection Printemps / Été 2017, il convient de se poser une question : avec quel regard suis-je en train de l’analyser ? Cela peut paraître un peu étrange dit comme ça mais vous comprendrez mieux une fois que j’aurais donné ma vision de la marque à l’heure actuelle. Quand on parcourt son e-shop, on s’aperçoit que Olow a fait la part belle aux couleurs douces voire pastels. Si c’est quelque chose qu’elle faisait déjà habituellement, on note toutefois une accentuation de ces couleurs. Niveau graphisme, la donne a également changé : exit les t-shirts arborant un « gamer » ayant une « petite gâterie » de la part de sa chère et tendre, place aux flocages plus raffinés comme un surfeur sur son Vespa ou bien un paysage baigné dans un coucher de soleil. En soi, ce changement de cap montre implicitement que la marque a muri sans pour autant perdre ce qui nous avait plu chez elle. En parallèle, et pour un néophyte qui viendrait de découvrir Olow, cette dernière lui apparait sûrement comme une marque de streetweat certes classique mais simple : honnêtement, et quelque soit son style, il apparait comme difficile de ne pas trouver chaussure à son pied une pièce qui nous plaise dans cette collection.
3. Test
Afin de réaliser cet article, il nous paraissait nécessaire (si ce n’est indispensable) de nous procurer diverses pièces afin de vous donner notre avis global sur Olow. Dans cet objectif, nous avons sélectionné une veste en jeans, une chemise manches courtes, un pull et un short. Vous remarquerez qu’aucun t-shirt de la marque n’est présent, ce qui pourra paraître comme saugrenu pour certains tant cette pièce est le produit phare de la marque. Mais notre raison est simple : c’est précisément pour cela que nous voulions éviter les t-shirts. Place maintenant aux tests !
A. Veste « Pick up » en denim
On commence donc cette « review » par une pièce classique du vestiaire masculin, la veste en jeans. Si le modèle « Trucker » reste la base pour ce type de veste, force est de constater que de nombreuses marques se la sont réappropriées afin de sortir leur propre vision de ce que doit être une « denim jacket ». C’est le cas de Olow avec cette « Pick up ».
Lorsqu’on regarde cette veste dans son ensemble, on remarque rapidement qu’Olow est partie d’une feuille blanche afin de penser sa veste en jeans. Ainsi, cette dernière n’arbore pas les classiques poches poitrine boutonnées et en préfère de larges et hautes au niveau des flancs. Son large col de 7 centimètres est étonnamment souple pour une pièce de ce genre. La boutonnière est composée de six larges boutons semblables ressemblant à des têtes de vis. On retrouve d’ailleurs ces boutons au niveau du poignet et à l’arrière de la veste afin de la fitter. Comme un clin d’oeil à la version d’origine, les pans de cette « Pick up » sont chacun parcouru par une large couture verticale.
Essayage et avis
Nous avons commandé cette veste en taille M, celle que porte habituellement Max. Si on ne peut pas dire grand chose sur la carrure tant il la rempli aisément, cette « Pick up » pêche sur certains autres points. Cela commence par la coupe, très – très – large ! Même en serrant le bas de veste grâce aux boutons prévus à cet effet. Les manches sont également un poil trop longues. J’ai également passé cette pièce et mon avis converge vers celui de notre beau brun ténébreux : même pour moi les manches sont trop longues et la coupe trop large. Assurément, une taille au-dessus aurait été bonne. En somme, une pièce qui rend bien en photo mais qui est tout autre une fois en main.
B. Pull « New Braga »
Certes, la première pièce ne nous a pas emballé mais ne nous laissons pas abattre et passons à la suivante ! Il s’agit ici d’un pull nommé sans aucun doute en hommage à la ville de production des pièces de la marque. Pleinement satisfait du pull Olow que nous vous avions proposé dans notre Pack d’Hiver, on voulait savoir si ceux de la belle saison valait également le coup.
La première chose qui nous a attiré chez ce pull est sans aucun doute sa couleur. En effet, ce dernier arbore un beau vert kaki (d’après Olow) plutôt original et généralement sous exploité. La façon dont il a été tricoté est également un de ces points forts. Effectivement, il a été monté de telle sorte que les mailles passent de chevrons en lignes fines à des lignes légèrement plus grossières. C’est discret mais relativement bien fait pour que cela soit tout de même visible sans que cela saute aux yeux. On retrouve au niveau du col mais également des poignets et des hanches du bord-côte. Enfin, ce pull est composé à 85% de coton, le reste étant obtenu avec de la laine.
Essayage et avis
Là encore, nous avons commandé une pièce en M pour Max. La carrure, les manches et la longueur du pull tombent parfaitement, sa coupe est idéale. Et c’est à peu près tout ce que l’on peut dire sur cette pièce. En effet, ce « New Braga » ne révolutionne en aucun cas le monde du pull (si il existe) mais démontre simplement que Olow maîtrise parfaitement le travail de la maille et est ainsi capable de sortir des pièces de qualité. On apprécie toutefois la finition effectuée afin de donner un certain relief au produit.
C. Chemise « Saguaro »
On poursuit notre inspection de la collection Printemps / Été 2017 Olow par une pièce que nous testons que trop peu souvent, la chemisette. Souvent critiquée et affublée de tout un tas d’adjectifs péjoratifs, la chemise à manches courtes tend à faire son « come-back » ces dernières années et ce après une longue période de railleries. Souvent portée de façon beaucoup trop large par certains comptables ces 20 dernières années, cette pièce atypique du dressing masculin se voit aujourd’hui affinée et près du corps. Et cette « Saguaro » ne déroge bien évidemment pas à la règle.
Cette chemise se pare d’un fin tissu Oxford de couleur bleu ciel. Imprimés en « all over », de petits nageurs en slip de bain la parcourt comme si ils faisaient des longueurs dans une véritable piscine. Une poche poitrine fermée vient habiller le flanc gauche de la pièce. Cette dernière est d’ailleurs fermée par un bouton semblable à ceux de la gorge de boutonnage qui sont en nacre. Le col se voit également muni de boutons en nacre au diamètre inférieur à ceux présents sur la chemise. En somme, cette « Saguaro » est une college shirt à manches courtes.
Essayage et avis
Une fois de plus, cette chemise a été commandée en M. Pour Max, la taille est idéale, que ce soit au niveau du cintrage comme des épaules ou de la longueur. Les manches sont un poil serrées mais la carrure sportive de notre mannequin n’est pas nécessairement le plus parfait exemple (les manches paraissaient par exemple moins serrées sur mon faible corps). À porter, cette chemise est vraiment agréable et ce principalement grâce à tissu léger et respirant. Si habituellement, nous ne sommes pas pour les motifs voyant et recouvrant la totalité de la pièce, force est de constater que ceux présents sur cette « Saguaro » savent se montrer discrets et que l’on a trouvé vraiment sympas.
D. Short « Écume »
On termine logiquement cette vue d’ensemble par un bas. Si la marque n’est pas vraiment connue pour ces pantalons et autres shorts, on voulait voir de plus près ce qu’elle avait à nous proposer pour nous aider à parer les hautes températures. Un short s’est donc imposé de lui-même.
Ce dernier est obtenu à partir d’une toile légère en 100% coton. Très sobre, il est fermé grâce à une fermeture Éclair ainsi qu’un bouton ton sur ton. Ses poches latérales sont dites à l’italienne et celles arrières sont passepoilées et fermées par un bouton. Long de 41 centimètres, il s’arrête juste après la mi-cuisse. Il est muni de cinq passants de ceinture et arbore une pièce de cuir noir à l’arrière où y est gravé le logo de la marque. Relativement slim fit cet « Écume » fait 25 centimètres de large au bas de sa jambe.
Essayage et avis
On a commandé ce short en taille M. À réception et après l’avoir enfilé, Max ne s’est senti à aucun moment trop serré. Une fois en mains, les 25 centimètres qui forment la largeur des jambes de ce short paraissent immenses. Il parait large, très évasé. Au final, et une fois enfilé, ce short est plus fitté qu’il n’en a l’air. La toile, fine et légère, est vraiment idéale pour cette belle saison. Sobre et efficace, il pourrait aisément nous suivre tout l’été sans broncher.
4. Avis
Simple, efficace, mature et de qualité. En résumé, la collection Olow recèle de beaux produits, tous réalisés avec soin. On émettra toutefois une petite critique ou, du moins, une sorte de « déception ». En effet, Olow est une marque que nous connaissons depuis ses débuts et que nous apprécions. Si l’hiver apparait comme la saison où il est facile de trouver des pièces à notre goût, cela est un peu plus dur à affirmer pour cette période estivale. Alors est-ce nos goûts qui ont évolué ou bien est-ce le fait que la marque amorce un changement de cap stylistique ? Difficile à dire. Quoiqu’il en soit, et aux vues des quatre pièces que nous venons de tester, on peut toujours affirmer qu’Olow est une valeur sûre lorsqu’il s’agit de trouver des pièces originales mais portables et surtout de qualité. Comme dit précédemment, il parait quasi impossible de ne pas trouver au moins une pièce à notre goût dans ce que la marque montreuilloise propose.
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