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Le style Ivy League – Preppy : histoire, tips et pièces incontournables

Mais d’où viennent mes fringues ? Voilà une question que je me pose presque systématiquement lorsque j’acquiers une nouvelle pièce. Même si c’est un sujet passionnant, je ne vais pas parler de localisation géographique ou de sourcing ici, mais plutôt d’histoire. D’où vient l’idée de cette belle chemise accrochée sur un cintre de mon dressing ? Pourquoi mes pulls possèdent des manches raglan ? Et puis c’est quoi des manches raglan d’ailleurs ? Enfin, je me demande ce qui constitue l’image que nous avons d’un produit. Par exemple, si l’on me parle de mocassins, je vais automatiquement penser à des Penny Loafer. Fascinant non ? Toutes ces questions trouvent réponse dès lors que l’on jette un œil à l’histoire de la sape. Et le style Ivy League est pour beaucoup dans notre façon de designer les vêtements d’aujourd’hui. Dans son esprit, mais aussi dans la forme. Son retour en force depuis quelques années est l’occasion parfaite de vous en parler. Qu’est-ce que le style Ivy et comment le porter aujourd’hui ?

Sommaire :
1. Origines et déclinaisons du style Ivy
2. Comment porter le style Ivy aujourd’hui ?

1. Origines et déclinaisons du style Ivy League

A. Du rosbeef au bifteck : quand la mode traverse l’Atlantique

Le style Ivy est intrinsèquement lié à l’histoire américaine. Il fait référence au look arboré par les étudiants de la Ivy league dans les années 1950. Qui lui-même est inspiré de la mode britannique. Je m’explique. La Ivy league, c’est huit prestigieuses universités américaines. La plus ancienne étant Harvard, fondée en 1636, mais on y retrouve également Princeton, Yale, Columbia ou encore Cornell. Toutes sont situées sur la côte Est et leur architecture est inspirée des universités britanniques. D’ailleurs, Ivy signifie « lierre » en référence à ces feuilles qui recouvrent les façades des institutions universitaires anglaises. Et tant qu’à faire, les Américains ont également repris les codes vestimentaires des étudiants de Cambridge ou Oxford pour ne citer qu’elles. Des deux côtés de l’Atlantique, ces étudiants portent des cravates club, des chemises à col du même nom, des pantalons en flanelle et des vestes en tweed.

Le Ivy ça part de là, mais il faut attendre les années 1950 pour que les Américains se démarquent réellement. Grâce à des marques comme Brooks Brothers, J.Press ou G.H.Bass, les étudiants façonnent le style Ivy League. À la sortie de la guerre, de nombreux soldats perçoivent une bourse – la GI Bill – leur permettant de faire des études. C’est ainsi que le chino, vêtement militaire, s’introduit dans les universités américaines et s’intègre à la panoplie Ivy. Moins formel, plus coloré, plus confortable, l’Amérique adopte rapidement ce look dont Paul Newman, Steve Mcqueen et JFK sont les égéries.

B. Le preppy : enfant sauvage de l’Ivy League et parent du casual chic

On ne peut pas parler de l’Ivy League sans évoquer le style preppy. Malgré son évolution, le look Ivy reste très codifié et onéreux. Il fait la part belle aux matériaux de qualité comme la laine, le tweed ou la flanelle et reste discret dans son ensemble. Le style preppy s’oppose à cet esprit avec l’utilisation de matériaux beaucoup moins prestigieux comme le coton. Visuellement, on y retrouve aussi l’utilisation de couleurs beaucoup plus prononcées. Pour résumer le preppy en quelques mots : short chino coloré, sleeper loafers et chemise en madras. Le look preppy ne se réfère plus au monde de l’intellect universitaire, mais bien plus à la condition sociale de son porteur, souvent issu de l’upper class de la côte Est. Avec les années, le preppy s’est démocratisé jusqu’à devenir la source principale d’inspiration de notre actuel casual chic.

C. L’Ivy League japonais

Dans les années 60, le style Ivy fait son incursion au Japon. La génération née juste après la guerre fait son arrivée à l’université et adopte assez largement le style américain, un style jusqu’alors réservé aux voyous. Les étudiants font tomber les Gakuran – uniformes traditionnels noirs – pour reprendre les codes Ivy. Chemises blanches en oxford, vestes pied-de-poule et mocassins font leur apparition. Le soft power américain se diffuse notamment par le magazine « Men’s club » très vendu au Japon. On y retrouve de nombreuses photos faisant référence au style Ivy.

En 1965, sort même le livre « Take Ivy », très difficile à trouver à ce jour, qui décrit avec précision le style de vie américain sur les universités de la Ivy league. Ce livre a eu une grande influence sur la mode japonaise de l’époque. Aujourd’hui, les Japonais sont encore très friands de ce look. On retrouve sur Instagram quantité d’influenceurs nippons qui s’en inspirent et le modernisent.

2. Comment porter le style Ivy aujourd’hui ?

Maintenant que l’on a vu d’où venait le style Ivy League, il est temps de savoir comment le porter en 2022. Voici donc quelques pièces indispensables. Bien sûr, ce n’est pas exhaustif et il faut savoir jouer des codes et les interpréter à sa manière.

  • Chemise OCBD

La chemise OCBD pour Oxford Cotton Button Down shirt est une pièce clé du vestiaire Ivy. Introduite en 1896 par Brooks Borthers, elle participe à l’appropriation de ce look aux US grace notamment à son emblématique col « Button Down ». Pour l’anecdote, les boutons permettent au col de ne pas se relever lors de parties de polo endiablées. Aujourd’hui, beaucoup s’amusent à la porter sans boutonner le col pour casser le côté trop formel de la tenue et faire un peu de zèle entre connaisseurs. Attention, si vous portez ce type de chemise, assurez vous d’avoir un grand col !

Quelques suggestions de marques :

 

  • Pull shaggy dog

Pour l’hiver, le pull shaggy dog est la référence à connaitre. J.Press, implanté directement sur les campus des universités de la Ivy league, a largement diffusé ce produit. La laine shetland est brossée pour donner ce rendu volontairement « hirsute ». Important, le pull shaggy dog a des manches raglan ! Il est aujourd’hui possible de trouver des alternatives à J.Press chez beaucoup de fabricants écossais de pull shetland. Par contre, il va falloir craquer sa bourse.

Quelques suggestions de marques :

 

  • T-shirt blanc

Les chemises de l’époque étant très fines, les hommes portaient un t-shirt blanc par-dessous. C’est notamment le cas de Don Draper dans la série Mad Men, qui en porte toujours un sous ses chemises Brooks Brothers. Il est également idéal pour bricoler le dimanche. Encore un reste des dotations de l’armée Américaine à avoir dans son placard !

Quelques suggestions de marques :

 

  • Les vestes

Le Ivy se porte facilement en dépareillé. Le tweed ou le velours côtelé sont très prisés, mais il ne faut pas hésiter à partir sur des vestes sport. Le motif pied-de-poule ou les boutons dorés sont très répandus dans le style Ivy. On peut aussi partir sur des vestes déstructurées, qui donnent l’impression d’avoir un peu plus de vécu.

Quelques suggestions de marques :

 

  • Les cardigans

En 2022, le Ivy se supperpose. Une chemise, une cravate, un cardigan, une veste et un manteau, ça fonctionne très très bien. En utilisant seulement le bouton du milieu, on structure la silhouette et on laisse paraître cravate et chemise. Comme expliqué plus haut, mieux vaut privilégier les matières nobles, comme de la laine shetland, plutôt qu’un cardigan en mérinos très fin qui n’aura pas le même rendu.

Quelques suggestions de marques :

 

  • Pantalons

Il y a deux possibilités ici : la flanelle ou le chino. La flanelle pour ceux qui souhaitent adopter un style plus formel. En costume ou en dépareillé, c’est très facile à accorder. Le chino se porte également avec un blazer ou dans un style plus décontracté. Sur des mocassins ou des tennis, n’oublions pas de toujours avoir un pli de pantalon impeccable pour impressionner nos compères.

Quelques suggestions de marques :

 

  • Le madras

C’est un textile originaire d’Inde rapporté en Europe par les colons britanniques. Pas vraiment le plus facile à porter, mais il est une véritable signature du style preppy. Le motif madras, en chemise ou en pantalon, peut plaire aux plus radicaux d’entre nous !

Non, vraiment, je n’ai pas de marques à vous proposer. Mais si ça vous tient vraiment à coeur, faites un tour sur Vinted.

  • Les chaussures

Côté chaussures, le mocassin est roi. Le Penny Loafer plus précisément. À l’origine, la marque américaine G.H.Bass et son modèle Weejuns. De nombreuses enseignes ont par la suite repris cette forme, Sebago en tête avec son modèle Dan Classic. Pour les puristes, je recommande les chaussettes blanches. Si vous n’êtes pas prêts à être comparé à Mickael Jackson, optez pour du bleu marine !

Quelques suggestions de marques :

Grosse tendance du style Ivy, les Chukka boots. Les plus réputées étant les fameuses Sanders portées par Steve McQueen. Mais on n’est pas obligé de se limiter à ce modèle, des dizaines d’autres existes à des tarifs bien différents !

Quelques suggestions de marques :

Le look Ivy permettait en théorie la pratique du sport. Une paire de tennis blanches soulagera nos pieds du port trop régulier des mocassins. Novesta, Superga, Jack Purcell ou Springcourt sont de bonnes pistes !

  • Casquette

N’oublions pas qu’à l’origine du Ivy, il y a une volonté de rendre les vêtements plus confortables et adaptés à la pratique du sport. Rien d’étonnant à retrouver une casquette dans ce petit guide. Aujourd’hui c’est un accessoire indispensable pour casser une tenue Ivy un peu trop formel.

  • Montres

Côté montres, partons sur du classique. Des montres fines, simples, et avec un petit boîtier. Longines, Omega et Jaeger Lecoultre sont des très bonnes références dans le domaine. Possibilité de se tourner également vers des montres militaires. Hamilton fournissait l’armée américaine et il n’était pas rare dans les années 60 d’en voir au poignet des vétérans de la seconde guerre mondiale.

  • Cravate club

Il me fallait terminer cet article par l’emblème même du look Ivy : la cravate club. Utilisée pour se différencier les régiments ou les associations universitaires, elles n’ont plus de signification aujourd’hui. Mais elles restent du plus bel effet.

Pour conclure, si le style Ivy renvient en force dans les collections de ces dernières années, laissons-nous l’opportunité de le réinventer, de le repenser à notre manière. Singer les références que j’ai pu apporter dans cet article n’est pas une fin en soi, inspirons-nous de cet héritage pour donner notre interprétation de ce style !

 

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