Les lieux de fabrication et leur(s) spécialité(s) dans la mode
À l’ère de la globalisation de l’industrie textile, il n’échappe à personne que nos vêtements ont parcouru un certain nombre de kilomètres. Pour des raisons économiques, mais également de savoir-faire, les marques ont en effet recours à des ateliers se situant aux 4 coins du globe. Le but de cet article n’est pas de se pencher sur les conséquences environnementales de cette mondialisation de l’industrie, car on sait tous déjà que malheureusement, la mode est l’une des industries les plus polluantes au monde. L’objectif de cet article n’est pas non plus d’énoncer les stratégies financières des différentes firmes pour réduire les coûts. Nous allons plutôt axer notre sujet sur les différents savoir-faire de quelques territoires de notre planète, en commençant par évoquer l’ultra domination du continent Asiatique dans la production textile dans le monde (1). Nous verrons ensuite que l’Australie est le leader au monde de la production laine (2), puis qu’une certaine montée en puissance de l’Europe est évidente dans l’approvisionnement de vêtements (3). Enfin, nous ferons un focus sur le Made in France, inévitable depuis quelques années (4) !
Sommaire :
1. L’ultra domination de l’Asie dans la production textile dans le monde
2. L’Australie, premier producteur de laine au monde
3. La montée en puissance de l’Europe dans l’approvisionnement de vêtements
4. Le cas du Made in France
1. L’ultra domination de l’Asie dans la production textile dans le monde
Il n’est pas démesuré de dire que l’Asie peut être considérée comme le berceau de l’industrie textile. En effet, dès 5000 av JC, les populations de ce territoire, notamment d’Inde et du Pakistan, se sont mis à avoir recours à des fibres végétales. Mais pas n’importe quelles fibres végétales, on parle de celles qui seront les plus utilisées dans la confection de vêtements : le coton. Plus tard, vers 3000 av JC, des fibres animales vont également voir le jour, cette fois-ci en Chine : la soie. Dans les deux cas, il s’agit de fibres d’origine naturelle. Pour faire simple, les fibres textiles se divisent en deux catégories. D’une part, les fibres naturelles. De l’autre, les fibres dites chimiques. Les premières nommées peuvent être végétales (le coton et le lin), animales (la laine, la soie, la chèvre, le lapin…) et même minérales (laine de verre…). Les fibres chimiques, également appelées fibres synthétiques, sont notamment l’acrylique, le polyester et le polyamide (petites sœurs du nylon, apparu en 1932 aux USA). Naturelles ou synthétiques, ces matières suivent ensuite différents procédés de transformation : la filature, le tissage, le tricotage, etc.
Bref, revenons-en au coton : importé dans l’Occident dès les XIᵉ et XIIᵉ siècles, il va peu à peu s’imposer comme l’une des fibres les plus commercialisées dans le monde, notamment aux XIXe et XXe siècles, au moyen de deux révolutions : l’une industrielle, l’autre technologique. Aujourd’hui, la Chine est considérée comme le premier producteur de coton dans le monde, et fait donc figure d’acteur majoritaire de la mode. Dans les années 80, la Chine produisait même 70% de l’industrie de l’habillement à elle seule ! Cependant, le plus souvent, les tendances émergent d’Europe ou d’Amérique, car les collections sont pensées à Paris, Londres, Milan, New-York… Des destinations dans lesquelles justement, la Chine exporte en masse du coton et de la soie chaque année. L’Amérique du Nord, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie sont en effet de gros consommateurs de mode, phénomène qui contribué au développement de la fast fashion, surtout depuis le début des années 2000. L’industrie de la mode est en effet soumise à la saisonnalité ainsi qu’à la variabilité de la demande des différents produits. Pour répondre à ce phénomène, la production de fibres synthétiques, aux coûts de production plus faibles, s’est accentuée au point de largement détrôner la production de fibres naturelles. Et dans cette production, la Chine est forte, très forte.
Cependant, depuis les années 2000, la main d’œuvre est devenue de plus en plus chère en Chine. La production textile s’est alors peu à peu délocalisée, et les cartes se sont redistribuées en Asie du Sud et de l’Est. Aujourd’hui, un triptyque majeur est à l’origine d’une grande partie de la production mondiale : Bangladesh, Turquie, Inde. Regardez par vous-mêmes les étiquettes ! À leurs côtés, on retrouve également la Tunisie, le Maroc, le Vietnam, le Sri Lanka, le Pakistan et le Cambodge. À noter qu’il ne faut pas non plus oublier l’Afrique, notamment des pays tels que l’Ethiopie, le Kenya, ou l’Afrique du Sud.
2. L’Australie, premier producteur de laine au monde
Il n’y a pas que l’Asie dans la vie, il y a l’Océanie aussi ! Et spécifiquement le pays majeur du continent : l’Australie. Pourquoi citer les Australiens ? Tout simplement parce qu’ils sont les premiers producteurs d’une fibre naturelle animale que nous utilisons énormément après le coton, surtout en période hivernale : la laine. Maintes et maintes fois vantées pour ses vertus en termes de chaleur et respirabilité, cette fibre textile provenant des poils de mouton, de lapin, de yak, d’Alpaga ou encore de chameau, est issue à environ 25% du pays des kangourous. Mais encore une fois, les Chinois ne sont pas bien loin… Ils figurent en effet à la deuxième place du classement (et ce sont eux qui achètent massivement la laine aux Australiens).
Par ailleurs, le Royaume-Uni, et en partie l’Angleterre, monte sur la 3e place du podium. Le pays est connu pour ses pièces faites de grosse laine notamment, ainsi que ses tweeds. Un voisin, non loin de l’Australie, figure parmi les plus gros producteurs de laine également : la Nouvelle-Zélande. Enfin, certains États des États-Unis ainsi que l’Argentine participent aussi nettement à la production de laine. En Europe, si l’Italie ne figure pas au rang des puissances productrices de cette fibre naturelle, le pays est cependant reconnu pour sa qualité de tissage et du tricot de sa laine.
3. La montée en puissance de l’Europe dans l’approvisionnement de vêtements
Si vous êtes lecteur de Comme un camion et que vous lisez la fiche technique d’une majorité de nos tests et/ou la partie « conception », vous avez dû réaliser une chose : un recours de plus en plus fréquent à une fabrication Européenne chez de nombreuses marques. Et lorsqu’on parle de fabrication Européenne, on fait référence à certains pays d’Europe du Sud en particulier : le Portugal et l’Espagne. Ces pays sont en effet reconnus comme étant de fins techniciens, notamment en ce qui concerne le travail et le tannage du cuir qui habille nos chaussures, mais aussi la maroquinerie, sans oublier le travail de la petite maille.
Mais si un nom nous vient directement en tête en guise de référence de la mode en Europe, aux côtés de la France, c’est l’Italie. Le pays respire la mode, et il suffit de s’y rendre pour s’apercevoir que cette culture de l’habillement est fortement présente ! (Expérience vécue récemment). En tout cas, lorsque l’on observe les importations textiles réalisées en France ces dernières années, l’Italie ne fait pas pâle figure puisque le pays se retrouve dans le top 3 (derrière la Chine et le Bangladesh). Et du côté des exportations françaises, même constat : l’Italie se retrouve là encore dans le trio gagnant. Qu’ont-ils donc de spécial alors, ces Italiens ? Ces derniers sont notamment reconnus pour le travail des matières dites nobles, et donc la confection d’une garde-robe haut de gamme (on pense aux costumes).
L’Europe occidentale, c’est bien d’en parler. Mais que se passe-t-il à l’Est au juste ? Les pays d’Europe de l’Est ont également leur mot à dire. On parlait du haut de gamme et du luxe dans le paragraphe précédant, mais il est également d’actualité ici. On recueille en effet sur ces territoires de nombreux ateliers produisant pour de grandes marques de luxe, pour tout ce qui concerne notamment le montage de manteaux, chemises, robes, mais aussi la maroquinerie de manière générale (sacs) ou des accessoires (écharpes). Lorsqu’on fait référence à l’Europe de l’Est, ce sont principalement la Bulgarie et la Roumanie auxquels on pense, et même considérés comme les « ateliers textiles de l’Europe ». On peut également citer un peu plus loin les Balkans (Macédoine, Moldavie, Albanie, Grèce). Le textile est l’un des secteurs industriels majeurs dans ces pays, qui produisent principalement du coton et de la soie.
4. Le cas du Made in France
Le textile français vit actuellement sa renaissance, il retrouve des couleurs. Si la quasi-totalité des profits de l’industrie de la mode revient aux plus grosses entreprises du secteur (Nike, Inditex, LVMH, TJX, Kering, Hermès, Fast Retailing, etc.), il faut toutefois noter que ces groupes sont de plus en plus décriés. À l’image de l’industrie alimentaire, les consommateurs mettent un point d’honneur à s’informer davantage sur l’origine des composants de leurs vêtements. L’éthique devient en effet un facteur clé lors de l’achat d’une pièce, et de plus en plus de marques misent sur la transparence en affichant la provenance de leurs collections, et les processus de fabrication. Cela profite notamment au Made in France, un label fortement convoité, car il fait écho dans l’esprit des consommateurs.
Si l’on peut remettre en cause la comparaison selon laquelle Made in France = qualité (de manière automatique), nous allons plutôt nous pencher sur ce que l’on sait particulièrement bien produire dans l’Hexagone : le lin. La France est en effet le premier producteur de lin au monde ! Pour autant, le lin n’est pas né en France : c’est en Égypte qu’a pour la première fois été tissée cette fibre végétale, à partir de 3000 av JC. Il pénètrera par la suite l’Europe, dont la France, par bateaux sur la Méditerranée. Aujourd’hui, cette fibre est très recherchée dans le monde, et notamment exportée sur le continent asiatique. C’est même pas si loin du camion qu’une grosse partie du lin est produite, puisque le berceau de la production se situe chez nos amis les Normands !
Mais la France n’est pas seulement réputée pour le lin. Non, l’Hexagone tire également son épingle du jeu dans la production d’une autre fibre : le chanvre ! Ainsi, la France se place n°1 mondiale de production de chanvre dans le monde. Outre l’industrie textile, cette plante est reconnue pour avoir de multiples bienfaits, et c’est la raison pour laquelle on y a recours pour fabriquer des cosmétiques. Si son utilisation est moindre en comparaison du lin, le recours au chanvre ne cesse toutefois de s’accroître d’années en années. Pourquoi ? Car le chanvre est une fibre naturelle qui possède des atouts pour l’environnement, et est utilisée pour la papeterie ou la construction. Cocorico !
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