Chemise Octobre Editions : Test & Avis

Il y a des matières comme ça, qu’on associe davantage à un moment, à une saison. Si je vous dit feu de cheminée, balade dans les sous-bois, soirée raclette d’hiver entre amis, feuilles d’automne, vous me dites ? (le premier qui répond “élasthanne” ou “tulle”, ça va mal aller hein !) Le velours côtelé ! Cette matière, démocratisée au XIXème siècle par les ouvriers qui louaient sa chaleur et sa solidité, a connu le statut de basique dans les années 1980/90. Peu à peu, il est devenu désuet, jusqu’à être associé à la figure du “papy” ou du professeur d’histoire-géo qui a de la salive à la commissure des lèvres. Désormais, c’est de l’histoire ancienne, et le velours côtelé a fait son grand retour dans nos vestiaires, et même sur les podiums des grandes maisons de couture. Entre pantalon, veste et même sac, il est partout ! Octobre s’en est emparé, et l’a transposé sur une sur-chemise, prénommée “Barney”, enchanté !

La marque

Si vous êtes férus de mode et de pièces classiques, il y a fort à parier pour que vous connaissiez Octobre. Cette toute jeune marque, née en 2016, est la petite soeur de la marque féminine Sézane. À l’instar de cette dernière, Octobre se développe au sein d’une boutique appartement au coeur de Paris, avec pour mots d’ordre l’élégance, le savoir-faire, et la qualité. Un dressing masculin complet, des pulls col rond jusqu’aux accessoires, en passant par les chaussures, la petite marque a su se faire un nom très rapidement dans le milieu de la mode masculine; et Morgane Sézalory et Corentin Petit (les créateurs de Sézane et Octobre) ont réussi à affirmer une identité forte, sans perdre de vue la portée qualitative des produits.

Fiche technique

• Sur-chemise en velours côtelé bordeaux issu d’une filature française
• Modèle “Barney”
• 100% coton
• Coupe ajustée
• Col à boutons cachés
• Deux poches boutonnées plaquées au niveau de la poitrine
• Fabriquée au Maroc

Comment choisir une chemise pour homme ?



Test

À titre personnel, et bien au-delà du cadre du test, je porte régulièrement des pièces de chez Octobre. Je n’ai pas toujours été convaincu par tous les types de pièces développés par la marque, mais je suis assez conquis par la marque en général. C’est donc le pas décidé et l’âme sereine que j’attaque le test de cette sur-chemise, que j’ai décidé de porter en chemise, parce que pourquoi pas ! Toujours avec cette identité sobre et efficace, on retrouve le nom de la marque inscrit sur l’étiquette avec, en prime, un petit bouton supplémentaire, juste au cas où.





La force de cette pièce est sans nul doute le col. Si ce dernier se tient si bien, qu’il pleuve qu’il neige ou qu’il vente, c’est en raison de sa coupe américaine, boutonnée sous patte. Un bouton masqué par le col donc, qui contribue à rendre la chemise la plus dépouillée possible, sans faire abstraction des détails. On note l’absence de baleines de renfort, qui se voit remplacées par la robustesse du tissu, la position des boutons, et l’usage de sur-chemise plus informel présenté par la marque. La patte de boutonnage, parcourue par 7 boutons (dont le dernier n’est malheureusement pas horizontal), donne à voir des coutures et une surpiqure bordeaux sans défaut apparent, qui semble se lier à la robustesse globale de ce velours côtelé. Les poignets sont, quant à eux, simples, fermés par un bouton, sur une patte capucin uniforme. À part ça, je ne note pas de décalage à l’emmanchure au niveau des aisselles (qui favorise le confort et le repassage), et n’aperçoit pas non plus d’hirondelles de renfort. Mais après tout, est-ce une norme qualitative, surtout pour une matière aussi résistante par nature ?









Mais un autre point notable de cette chemise est sans aucune doute les deux poches plaquées, et fermées par un bouton, similaire à la patte de boutonnage ou aux poignets. Ici, il n’y a donc pas une seule poche à gauche, comme bon nombre de marques le proposent, mais bien deux (cousues en pointe), qui nous rappelle qu’il s’agit bien là d’une SUR-chemise, bien loin d’un usage professionnel ou formel en soi. Néanmoins, la poche, si elle peut être pratique pour certains ou donner un style un peu plus désinvolte, a aussi la réputation de briser la ligne du torse, donc de tasser la carrure. Ici, ce point est un peu plus anecdotique, si on choisit de porter la chemise comme conseillé, mais il est toujours bon de le noter.





Essayage

Comme vous pouvez le voir sur les photos, j’ai donc décidé de prendre l’usage de la sur-chemise à contrepied, et d’intégrer cette dernière à mon look comme une chemise basique. Choisi en taille M (ma taille habituelle) ce modèle, choisi dans un bordeaux très profond, est présenté par Octobre comme une coupe ajustée, qui, à titre personnel, me correspond totalement. D’un point de vue bête et méchant, je me sens parfaitement bien dedans, et même en chemise simple, la robustesse du velours est agréable à porter, car fluide à la fois. Les poignets ne me serrent pas trop, et je peux même remonter les manches si l’envie m’en dit (et l’envie m’en dit assez souvent).



Avis

Vendue 95€, pour un tissu venant d’une filature française et un assemblage réalisé au Maroc, cette sur-chemise “Barney” m’apparaît donc comme un bon produit, qui allie un usage informel, à une qualité globale très satisfaisante. Malgré quelques détails manquants qui auraient, selon moi, marqués le souci du détail (un décalage à l’emmanchure au niveau de l’aisselle par exemple, mais c’est vraiment parce que je suis tatillon), ce modèle constitue un vrai bon modèle basique, qu’il convient pour tout un chacun d’avoir dans son vestiaire, pour un dimanche matin au marché, un rendez-vous décontracté, ou encore une promenade en famille. Également disponible en marine (et du XS au XXL !), il y a fort à parier pour que Barney me suive encore quelques temps dans mon quotidien.

Plus d’infos sur https://www.octobre-editions.com