Percival : la mode Retour vers le Futur
Starsky et Hutch, le disco, les pattes d’eph, le combo rouflaquettes moustache, des gens tout nu à la télé et au cinéma ainsi que des pubs pour de la farine Made in Colombia dans la plupart des magazines américains. Quand on fait le bilan, les années 70 ont sûrement été la décennie la plus prolifique culturellement parlant du siècle passé. Cette période de liberté d’expression fut d’ailleurs si riche qu’elle inspire encore aujourd’hui un bon nombre d’artistes contemporains (et il n’y a qu’à voir le travail du photographe Théo Gosselin pour s’en rendre pleinement compte). La mode n’est bien entendu pas en reste, on observe depuis quelques années des pièces qui font leur retour sur le devant de la scène alors qu’elles étaient remisées au placard depuis des décennies. Dans notre effort quotidien de trouver de nouvelles marques, une nous a fait de l’œil depuis son lancement mais nous n’avons jamais pleinement pris le temps le présenter comme il se doit. Foncièrement tournée vers les seventies mais résolument hype, Percival (c’est son nom) fait l’unanimité au sein de la rédaction. On vous présente ses pièces fortes de sa nouvelle collection :
1. La Marque
L’histoire de Percival débute à Londres en 2010. À l’origine, la marque ne distribue ses pièces qu’au travers de sa boutique en ligne mais également de revendeurs scrupuleusement sélectionnés. Après deux ans à vivre au travers de pop up stores, elle décide d’ouvrir sa première boutique physique en 2012 à East London. La philosophie de la marque est simple : proposer des produits classiques du vestiaire masculin revisités au travers d’une sélection minutieuse de matières et de motifs afin de plaire aux jeunes hommes (comme aux plus âgés). À chaque collection, la plupart des pièces sont réalisées en très petites quantités afin que chacune soit quasiment uniques.
2. La Collection
Des couleurs vives, des matières originales et des motifs inusités. Lorsqu’on parcourt la collection Percival, le moins que l’on puisse dire est qu’elle tente par tous les moyens de se démarquer de la concurrence. Avec seulement cinq ans réelles d’existence, Percival nous livre un dressing plutôt complet et savamment maitrisé. Ainsi, surchemises, manteaux, pulls à col roulé, sweats et chemises se parent de motifs et de matières tous plus originaux les uns que les autres afin de trouver une place dans notre dressing. Mais le point fort de la collection reste l’entière compatibilité des pièces. Plusieurs associations sont clairement possibles.
3. Test
La première fois que nous avons refait connaissance avec les produits Percival, c’était il y a quelques mois et sur Instagram. Et il a fallu que Joe nous menace de confisquer nos téléphones pour que l’on arrête de baver regarder la collection et qu’on se remette à travailler ! Par la suite, j’ai réalisé un look qui contenait une de leur chemises, fausse excuse pour voir de plus près un produit de la griffe anglaise. Nous confirmant le potentiel de la marque, nous avons (non sans mal) sélectionné des pièces afin de réaliser non pas une, ni deux, ni trois mais bien quatre tenues (on est des fous) 100% Percival mais seulement quatre pièces vont passer sur le banc d’essai. Voici ce que nous en avons pensé :
A. Veste Vincent
On commence cette présentation par l’une des pièces fortes de la marque, la veste Vincent. Entièrement montée à Londres, elle est obtenue grâce à un joli velours côtelé italien couleur bronze. Son large col d’environ sept centimètres vient habiller sa partie haute. Six boutons en corne véritable permettent de la fermer complètement. Boutons qui sont cousus de façon parallèle et renforcés à leur base. Au niveau de la poitrine, une poche quasiment invisible pouvant accueillir nos effets les plus petits.
Veste Vincent
Sur les côtés, deux larges poches (on peut directement voir la taille de leur contenant via leur couture qui court le long du velours) permettent quant à elle d’accueillir aisément nos mains en cas d’oubli de gants lors des fortes baisses de températures. L’intérieur de la veste n’est pas doublé et laisse donc apparaître avec quel soin cette Vincent a été montée. Les coutures sont impeccables (même si on observe ça et là quelques fils qui dépassent, notamment au niveau de la boutonnière). On constate également que la marque a rajouté un liseré noir sur les principales coutures susceptibles de s’abîmer plus vite.
Essayage et avis
Cette veste a été commandée en 3, qui correspond à la taille M traditionnelle d’après le guide des tailles Percival. À réception, j’ai été surpris par la teinte de la pièce. En effet, cette dernière était plus claire que sur les photos de la boutique en ligne. Au final, et même si j’appréciais vraiment la couleur de Vincent sur écran, je la préfère dans cette version. Portée, la veste se révèle plus cintrée et plus courte que ce que j’imaginais, sans doute que la taille 4 aurait alors été plus adéquate pour Mon dad bod ma morpohologie. Le velours est beau et agréable au touché. Dans sa globalité, cette pièce est le parfait exemple de l’esprit Percival : rétro et modernité. Cette première pièce nous conforte dans ce que nous pension déjà : il va être difficile de trouver quelque-chose à redire sur les vêtements estampillés Percival.
B. Pull Bramble
Bien souvent, le col roulé à grosses mailles est considéré à tort comme une pièce aux qualités stylistiques douteuses. C’est trop large, ça gratte et cela donne une dégaine pas vraiment réussie. Pourtant, réalisé avec une belle laine, dans des coloris neutres et correctement coupée, cette pièce est l’un des must have à avoir dans son dressing pour passer l’hiver au chaud et avec style.
Sans aucun doute, Percival l’a bien compris et nous délivre avec ce Bramble sa vision du pull à col roulé. Celui-ci est réalisé à partir d’une laine d’agneau au Portugal. Écru, il possède cinq rayures disposées aux alentours de la poitrine de couleur vert foncé, presque noir. Sa maille, plutôt fine pour ce type de produit, a été spécialement étudiée pour être un parfait compromis thermique. En d’autres termes, le pull doit porter suffisamment chaud à l’extérieur pour ne pas nous laisser mourir de froid et ses points sont assez espacés afin de ne pas suer comme dans un hammam une fois en intérieur.
À la taille et aux poignets, il est terminé par de larges bord-côtes afin de bien le maintenir. Son col (la partie la plus intéressante de ce style de pull) est très long ce qui permet de l’adapter à notre convenance afin de protéger efficacement tout type de cou, de celui d’un taureau comme celui d’une girafe (note pour plus tard, ne pas regarder de documentaire animalier lors de la rédaction d’un article).
Essayage et avis
Comme pour la veste précédente, j’ai commandé ce Bramble en taille 3. Si cette dernière était un tout petit peu juste, ce pull est pile à la bonne taille ou, du moins, comme je me l’imaginais. Je m’explique : lorsqu’on parcourt les photos de la fiche produit, on peut constater que la pièce semble droite, limite ample. Une fois porté, cette supposition se confirme : la partie buste du Bramble est relativement large, sans que cela ne soit gênant. Outre cela, la carrure est bonne, seules les manches paraissent un poil longues. Au final, on se retrouve avec une pièce parfaitement travaillée, une nouvelle fois dans le plus pur style néo-rétro et qui aurait mérité de petits ajustements pour être impeccable. Pour l’associer efficacement, on lui préfèrera un pantalon sombre afin d’avoir une tenue harmonieuse et on oublie bien évidemment les skinny.
C. Manteau Pea Coat
Bien souvent, le manteau est l’une des pièces que l’on a du mal à acquérir. Les deux problématiques étant principalement de choisir une pièce de qualité médiocre pour profiter d’un tarif léger ou bien accélérer la réception d’un héritage (si vous voyez ce que je veux dire) pour obtenir un manteau de qualité à un prix exorbitant. Heureusement pour nous, il existe des marques bienveillantes qui proposent des pièces mêlant prix attractif et qualité premium.
Percival en fait partie et nous propose ce Pea Coat au tarif de 299 livres (soit environ 337 euros avec les taux actuels). Sa toile extérieure est réaliser à partir d’une laine bouillie couleur marine/noire. Son large col nous permet soit de le maintenir dans une position classique soit de le relever afin de nous protéger des vents froids d’hiver par exemple. Ses larges poches avant, avec leurs ouvertures en biais, permettent d’accueillir nos mains mais également d’y fourrer un portefeuille et un portable aisément.
Pour la fermeture, Percival l’a muni de cinq boutons en corne véritable similaires à ceux présents sur les autres pièces de la griffe. L’intérieur est entièrement doublé d’un tissu en viscose rayé bleu et blanc. Relativement épais, ce manteau semble tout à fait capable de nous protéger efficacement contre le vent froid. Dans son ensemble, ce Pea Coat fait penser à un manteau de marin.
Essayage et avis
Le Pea Coat a été commandé en taille 3 (qui pour rappel correspond à du M). Comment on peut en juger sur les photos, la coupe ample du manteau nous permet de multiplier les couches tel un énorme oignon. Si cela peut apparaître comme un point fort pour certains, il apparaît cependant dommage de devoir partir sur une taille inférieure pour l’obtenir légèrement plus cintré, quitte à peut-être se retrouver avec une pièce avec des manches trop courtes par exemple. Malgré tout, ce Pea Coat reste une alternative sérieuse à prendre en compte lorsqu’on souhaite acquérir un manteau original, de qualité et au tarif intéressant.
D. Pantalon en velours côtelé
Si on vous dit pantalon en velours, vous nous répondez ? La pièce favorite de grand-papy, qu’importe la saison. Et on serait tenté de vous donner raison tant cette pièce a malheureusement subi à tort une fausse image vieillotte. Cependant, malgré un caractère fort et affirmé, le pantalon en velours (si il est bien coupé et monté avec de belles couleurs) paraît comme l’une des pièces fortes d’un dressing d’hiver.
Pantalon velours | Surchemise | T-shirt
Dans son optique de proposer un vestiaire mélangeant de manière subtile rétro et moderne, Percival a placé ce pantalon comme l’une des figures de proue de ses trousers. Ce pantalon est en réalité une version moderne du précédent modèle. Sa coupe a donc été revue : sa taille est plus basse et ses jambes plus fittées. La forme des poches a également été repensée afin d’être plus ergonomique et ainsi s’adapter plus harmonieusement à la jambe.
Au delà de cela, on retrouve tous les éléments basiques d’un pantalon classique. Ce sont donc des boutons en corne véritable qui font office de fermeture. Les poches avant sont dites italiennes et les poches arrières sont passepoilées. Le fuselage des jambes est fait de sorte qu’elles aient une forme appelée « carotte » (plus large aux cuisses qu’aux chevilles). Le bas de pantalon a spécialement été pensé afin qu’on puisse le roulotter sans que cela ne soit disgracieux.
Essayage et avis
On a commandé ce pantalon en 30, la taille que Max porte habituellement. Là encore, c’est une bonne pioche tant le tour de taille est idéal. Uniquement disponible en longueur de jambes 34 (et ce qu’importe le choix du tour de taille), ce pantalon permet de descendre légèrement sur une paire de baskets tout en étant légèrement cassant. Malgré sa coupe revisité, ce dernier reste toutefois encore un poil large. On serait donc tenté d’opter pour une légère retouche mais sa longueur juste pourrait le rendre trop court une fois fitté. Sa couleur rouille n’est pas des plus simples à porter et il faudra penser à l’associer avec des hauts sombres et unis. Enfin, l’intérieur du pantalon nous a surpris. Non pas que ce soit un détail capital mais de nombreux fils étaient présents nous donnant l’impression d’une pièce non terminée. Dommage, car dans sa globalité, ce pantalon est magnifique.
Trench Sherlock | Pantalon gris | Pantalon marine
4. Avis
Des matières de qualité, un montage sérieux dans la globalité, et un parti pris artistique parfaitement maîtrisé. Il n’y a pas à dire, Percival nous livre une collection Automne-Hiver 2017 des plus réussies. Mêlant parfaitement le rétro au moderne, le vestiaire de la marque permet de réaliser une multitude de tenues, des plus classiques aux plus travaillées. Si l’on devait classer ses pièces, la plus haute marche du podium serait occupée par la veste Vincent, puis le pull Bramble, le manteau Pea Coat et enfin le pantalon. Classement qui s’avère très serré tant chaque pièce se valent. Présentes également sur le shooting, les autres produits Percival nous ont également séduits. On mentionnera notamment le pardessus Sherlock pour sa couleur bleu canard très originale et sa toile totalement imperméable. Petit point à préciser toutefois : le sizing, qui pourra s’avérer juste par moment pour les plus grands d’entre nous. En somme, Percival est sans aucun doute l’une des marques anglaises à suivre de près.
Plus d’infos sur : www.percivalclo.com
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