Comment choisir et porter un blazer pour homme ?
Choisir et porter un blazer sont des exercices de style ô combien difficiles, mais on vous l’assure, c’est à la portée de tout le monde. Pourquoi difficile ? Parce que d’une part, les coupes, ainsi que les matières et motifs, sont diversifiés. Mais également parce que lorsque l’on sélectionne un blazer avec plus d’appréhension qu’un t-shirt ou un polo par exemple, car il revêt une autre dimension. Cornélien, le choix d’un bon blazer s’avère utile, car c’est une pièce véritablement polyvalente. Contrairement au costume, que l’on peut essentiellement porter dans un contexte professionnel, le blazer, lui, nous accompagnera partout grâce à son côté plus décontracté, mais pour autant élégant : du bureau aux terrasses de café, en passant par les évènements sportifs ou même les barbecues entre amis. Au travers cet article, nous allons tenter d’y voir plus clair sur son histoire puis ses différences avec la veste de costume, mais aussi évoquer les matières, coupes et couleurs qu’il semble pertinent de choisir. Sans oublier les fameux détails qui font la différence. Et bien entendu, nous vous fournirons les bonnes adresses !
Sommaire :
1. La petite histoire du blazer
2. Quelle est la différence entre un blazer et une veste de costume ?
3. Quelles matières, coupes et couleurs choisir pour un blazer ?
4. Quels détails font la différence pour un blazer ?
5. Où trouver un blazer de qualité ?
1. La petite histoire du blazer
On aurait aimé que l’histoire du blazer soit liée aux camions, mais non ! Elle est plutôt liée à un autre mode de transport, le navire. Mais pas n’importe lequel, on parle du HMS Blazer, un navire de patrouille de classe Archer de la Royal Navy. Revenons en 1837 : le capitaine Wilmott de cette frégate britannique reçoit un petit SMS de la Reine Alexandrina Victoria de Wettin, montée sur le trône la même année. Elle l’avertit de sa volonté de venir visiter son bateau. Immédiatement pris de panique et considérant que son équipage n’a pas suffisamment la classe, il décide de mettre sur le dos de ses marins des vestes croisées ressemblant à celles des costumes dits « classiques », avec des boutons-écussons en métal en plus, s’il vous plait ! L’histoire ne dira pas si la Reine Victoria fut impressionnée par ces vestes au tissu bleu marine, mais une chose est certaine : son origine est donc navale, il provient de l’autre côté de la Manche et remonte au 19ème siècle.
L’appellation Boating jacket (veste de navigation) utilisée par les anglais pour évoquer le blazer prend alors tout son sens ! Depuis, ces derniers l’appellent également Sport jacket ou encore Sport coat. Si le blazer d’origine était taillé dans un tissu bleu marine et disposait de boutons dorés contrastants, caractéristiques des vêtements militaires de la marine, cette pièce a bien évolué par la suite. Le blazer à double boutonnage 6×2 s’est en effet par la suite démocratisé de plus en plus, avec l’autorisation de la jeune Reine, mais cela ne signifie pas que le blazer à simple boutonnage n’existait pas. Il n’avait par contre pas de rapport avec l’armée Britannique et était plutôt utilisé pour des activités sportives telles que l’aviron, le cricket ou encore le tennis ! Il pris également de l’ampleur au sein des universités. Quant à ses caractéristiques, il dispose d’une poche poitrine, de deux poches avec rabats ainsi que de deux fentes latérales dans le dos.
L’histoire du blazer et son utilisation diffèrent donc amplement de celle de la veste de costume, car cette dernière est vue comme une évolution de “l’habit de cour”, et s’avère être la partie supérieure d’un ensemble composé d’un pantalon et d’un veston, mais jamais comme étant une pièce individuelle. Le blazer renvoie l’image d’un habit jeune, décontracté, à destination des populations dites aisées, et il a la particularité d’être dépareillé du pantalon qui l’accompagne. Pour l’anecdote et pour épater vos potes, le mot « blazer », comme chacun s’en doutera, est un mot anglais. « To blaze » signifie en français s’enflammer, ou encore bruler. On vous laisse interpréter cela comme vous voulez, mais cela annonce la couleur ! À nous de rendre honneur à cette étymologie désormais, grâce aux conseils ci-dessous ;-).
2. Quelle est la différence entre un blazer et une veste de costume ?
Pas de doute, si on interroge notre entourage, voici la question fondamentale qui va revenir au coin des lèvres de la majorité. Et à juste titre car la frontière entre ces deux pièces devient de plus en plus poreuse, si bien qu’elles deviennent quasi similaires ! Certaines vestes de costume ont en effet des coupes de plus en plus modernes, sportives et décontractées. Par ailleurs, l’austérité laisse place à de plus en plus de diversité et d’audace au niveau du tissu et des motifs. Si bien qu’on pourrait même parfois admettre le port d’une veste de costume de manière dépareillée, tout comme le blazer. Cependant, il convient de les départager sur certains points qui ne trompent pas.
A. Le blazer, une pièce solitaire
Tout d’abord, comme nous l’avons brièvement vu dans la partie précédente, le blazer et la veste de costume n’ont pas la même origine historique. En outre, le blazer n’est jamais imaginé et conçu pour être porté dans un ensemble. On peut ainsi très bien le porter avec le pantalon de notre choix, qu’il s’agisse d’un jean, d’un chino ou autre, en n’hésitant pas à varier les matières et les couleurs afin de créer du contraste. Il laisse également beaucoup de liberté quant au choix des chaussures, qu’elles soient formelles ou plus décontractées. La veste de costume, quant à elle, a été pensée pour être associée à un pantalon qui soit à la fois dans le même tissu et les mêmes teintes. À part si on la dégote en friperie, on trouvera donc nécessairement un pantalon qui a été conçu pour aller avec.
B. Focus sur la coupe
Quelques mots sur la coupe désormais, qui elle aussi diffère. À l’origine, le blazer est assez court et présente une coupe déstructurée, plus ample, de façon à porter en dessous un pull par exemple, ou encore un t-shirt, une chemise, ou même une chemise sous un pull. Bref, le blazer est plus confortable, plus pratique et son épaule est généralement plus souple. De plus, on a plus d’aisance dans nos mouvements en le portant. En revanche, la veste de costume a un aspect plus formel, elle est en effet est plus longue que le blazer, tombant entre le milieu et le bas des fesses. En outre, elle a été coupée de façon à ce que l’on porte en dessous une chemise, et uniquement une chemise.
On ne verra que très rarement des vestes de costume dépareillées, et au niveau des épaules, elles ont plus de padding, autrement dit de structure, que le blazer. En soit, ces deux vestes ne se portent donc pas pour les mêmes occasions, la veste de costume ayant un côté plus strict. On la portera évidemment avec… un costume donc ! Il s’agit de la pièce élégante par excellence, réservée au monde du travail, aux cérémonies et aux soirées mondaines, là où le blazer pourra être utilisé au bureau dans un cadre moins formel, mais être conservé sur le dos pour une soirée entre amis, ou même une balade en ville ou à la campagne !
C. Quid des tissus et détails ?
Enfin, comme nous l’avons déjà mentionné, les tissus utilisés dans la confection d’un blazer sont souvent plus originaux, risqués, que ceux auxquels les créateurs ont recours pour la confection d’une veste de costume. Outre les tissus, les couleurs diffèrent également. Originellement bleu marine, des couleurs plus flashy se sont peu à peu développées pour le blazer, tandis que les teintes de la veste de costume restent le plus souvent très sobres. Les détails présents sur les deux types de vestes ne sont pas non plus les mêmes. Le blazer possède souvent quelques originalités non présentes sur la veste de costume. On pense aux cols, aux boutons, aux poches où l’on se permet plus de fantaisie que pour la veste de costume.
3. Quelles matières, coupes et couleurs choisir pour un blazer ?
Maintenant que tout le monde maîtrise bien les distinctions entre le blazer et la veste de costume, il est temps de se focaliser spécifiquement sur le blazer, la pièce qui nous intéresse ici. Nous allons passer en revue les différents types de blazers que l’on peut trouver sur le marché, notamment leurs diverses constructions, ainsi que les matières à privilégier et enfin les couleurs pour lesquelles opter. Après la découverte de ces éléments, le blazer n’aura plus de secret pour vous !
A. Quels sont les différents types de blazers existant ?
Traditionnellement, on estime qu’il existe trois différentes silhouettes : la silhouette européenne (italienne), avec un blazer au tissu léger, sans épaulettes, assez déstructuré et des poches plaquées. La silhouette britannique, avec des épaulettes, un boutonnage simple (avec revers à cran) ou croisé (avec revers à piques), trois boutons et des doubles fentes. Puis la silhouette américaine, avec un boutonnage simple, deux boutons, des épaules américaines, des revers à cran, poches à rabat et une fente simple. D’ailleurs, aux Etats-Unis, le blazer est encore plus difficile à différencier de la veste de costume en raison du padding, mais aussi car la longueur est souvent conséquente. En Europe, on part généralement sur un style plus décontracté, avec une silhouette déstructurée et des blazers assez courts. Le type de blazer le plus répandu et le plus polyvalent est probablement le blazer bleu marine à deux boutons, tandis que le blazer à trois boutons est moins fréquent même si on a tendance à l’observer de plus en plus ! Il sera notamment intéressant pour les plus grands d’entre nous. Quant au blazer croisé six boutons (6×2), ce dernier a un aspect bien plus formel et contient en règle générale des poches passepoilées et revers à pique. Dans tous les cas, peu importe le nombre de boutons, la règle est à retenir est la suivante : on ne ferme JAMAIS le dernier bouton, ok ?
Outre les silhouettes, lorsque l’on investit dans un blazer, il est important d’en observer la construction. On distingue trois types de constructions, grosso modo de la moins chère à la plus chère : la construction thermocollée, la construction semi entoilée (dite aussi semi traditionnelle), et l’entoilage complet (dite aussi la construction traditionnelle). Vous me direz, c’est technique tout ça, quel est l’intérêt de le savoir ? Eh bien, sachez que l’entoilage est fondamental pour le tomber de la veste. Tout dépend bien entendu de notre budget, mais la construction thermocollée, que l’on retrouve la plupart du temps dans les modèles d’entrée de gamme, n’est pas des plus confortables, assure une respirabilité très loin d’être optimale, et surtout un rendu parfois cheap (en même temps, pour moins de 150€, de nous attendons pas à des miracles !). L’entoilage complet, à l’opposé, est bien plus confortable, plus fluide, et assure un tomber plus naturel et élégant. Mais ça représente un certain budget que nous ne disposons pas tous (entre 700 et 1 000€ tout de même !).
Au camion , on estime que le semi entoilé peut être un bon rapport qualité-prix, avec un thermocollant très fin sur toute la veste, un plastron volant au niveau de la poitrine, et des revers qui ne descendent pas jusqu’en bas. On comptera à peu près entre 300 et 500€ pour ce type de blazer. On estime que c’est le prix à payer pour un blazer de bonne confection, un esthétisme convaincant et une bonne durabilité. Attention, en boutique, s’il est aisé de voir la différence entre une construction thermocollée et une construction semi-traditionnelle, il n’est cependant pas évident de distinguer cette dernière de la construction traditionnelle. Outre le prix qui est un facteur révélateur, on pourra jeter un oeil au bas du blazer en écartant les tissus intérieurs et extérieurs afin de voir s’il existe un tissu entre les deux. Si oui, c’est de l’entoilage complet Monsieur !
B. Quelles sont les matières à privilégier ?
En dehors des techniques de construction du blazer, l’un des éléments déterminants lors du choix de cette pièce est nécessairement sa matière. Gardons à l’esprit qu’on la sélectionnera selon la saisonnalité. Pourquoi pas, par exemple, opter pour un blazer fin en matière technique respirante ou du lin pour l’été ? Pour le printemps et l’automne, un blazer en coton fera l’affaire. Tandis qu’en hiver, on conseillera de partir sur de la flanelle. Il s’agit en effet d’une des formes les plus rêches de la laine ! On peut également opter pour des vestes confectionnées en laine sergé, l’un des tissus utilisés pour les uniformes de l’armée en raison de sa robustesse et sa douceur. Pourquoi pas également se tourner vers du cachemire, dont l’avantage est son extrême douceur cumulée à la chaleur procurée, bien qu’il soit moins robuste que la laine sergé.
On retrouve même parfois des vestes réalisées en laine peignée. Enfin, plus rarement, on trouve des vestes en fresco, ces dernières étant composées de divers fils de laine et créées au moyen d’un tissage uni. Parfait pour la belle saison, moins pour notre portefeuilles ! Vous n’arrivez pas à vous décider quant à la matière du blazer ? Pas de soucis, on a la solution, qui est loin d’être une solution par défaut : le mélange des fibres. Cela permet de cumuler les propriétés de certaines matières, mais aussi de mélanger des fibres naturelles et synthétiques pour obtenir un ensemble cohérent. On évitera ainsi de ne pas trop faire monter la note avec du 100% naturel, et de ne pas tomber dans le cheap, non durable et non respirant, avec du 100% synthétique. Notons enfin que l’origine du tissu a toute son importance. On conseillera de rester focalisé sur les grandes maisons, telles que Reda, Vitale Barberis, Loro Piana ou encore Lanificio F.lli Cerruti, etc.
C. Pour quelles couleurs opter ?
En termes de couleurs de blazer, on a deux équipes : celle qui ne jure que par le bleu marine, et celle qui estime qu’on peut se permettre plus de fantaisie pour cette pièce et laisser la monotonie ambiante à la veste de costume (notre équipe !). La question est : combien de blazers possédons-nous déjà ? Si la réponse est « aucun pour le moment », évidemment, le bleu marine originel sera de vigueur. En revanche, pour ceux qui possèdent déjà cette pièce, n’hésitez pas à porter également du gris anthracite, du beige, marron, du vert bouteille et même du rouge. On évitera cependant le noir si possible, sauf pour une cérémonie funéraire… !
Les motifs ne sont pas à bannir, bien au contraire, mais qu’on s’entende bien sur le mot : il ne s’agit pas de porter un blazer qui ressemblerait à notre chemise Hawaïenne, mais d’opter pour de fines rayures, des carreaux, motifs caviar, pied de poule, pied de puces, etc. Le mot d’ordre est le suivant : ne ressemblons pas à tout le monde, et choisissons un blazer qui ait une vraie identité, que l’on portera fièrement ! À noter que la couleur à elle seule ne créera pas la personnalité de la pièce portée : la matière, associée à cette couleur, est prépondérante. N’hésitons pas également à jouer avec les textures ! Enfin, ce qui compte bien évidemment, c’est de jouer avec les contrastes. La couleur du blazer dépendra bien sûr aussi de celle de notre chemise, de notre t-shirt, de notre pantalon et de nos chaussures.
4. Quels détails font la différence pour un blazer ?
On en arrive aux éléments qui font toute la différence entre le blazer qui a un petit quelque chose supplémentaire, sur lequel nous recevrons des compliments, et le blazer correct mais sans plus. L’une des premières choses à regarder, c’est la cassure des épaules. En effet, celle-ci doit se faire sur l’os de l’omoplate, et il ne doit pas y avoir de plis visibles ! De plus, lors de l’essayage du blazer, il faudra prêter attention à la coupe. Cette dernière se doit d’être ni trop ample, ni trop ajustée. C’est-à-dire que la veste doit épouser nos hanches sans les étouffer. Des poches plaquées peuvent aussi être présentes afin de donner un peu de caractère au blazer, et surtout, un look décontracté.
Etre vigilant sur la longueur est également une bonne idée. Lorsqu’on parle de longueur, on parle bien de la longueur du blazer, afin qu’il tombe entre le milieu et le bas des fesses, ni plus ni moins. Mais on parle aussi de la longueur des manches, l’idée étant qu’elles soient d’environ 1 cm plus courtes que la chemise (cette dernière étant à essayer en même temps que le blazer, sauf si on compte le porter avec un t-shirt ou un pull !). Si elles sont trop longues, on aura toujours la possibilité de les faire retoucher chez un spécialiste. Si elles sont trop courtes… elles sont trop courtes, merci, au revoir ! D’autres détails comptent également, comme la boutonnière, qu’il s’agisse de la matière des boutons (si possible naturelle : en corne, nacre ou corozo) et la belle réalisation des finitions (boutons solides et bien cousus).
Enfin, outre les détails à observer, c’est aussi et surtout la manière de porter le blazer qui comptera. Quelques conseils sont ainsi les bienvenus. Si l’on choisit un t-shirt à porter en dessous, on privilégiera le t-shirt à col rond plutôt que le col V. Si l’on choisit le polo, on… Ah non, on ne choisira pas le polo sous un blazer, ce n’est pas élégant ! Enfin, et c’est le cas le plus fréquent, si l’on porte la chemise, on veillera à en sélectionner une avec un col robuste qui ne se déforme pas, puis à toujours privilégier une chemise dans les tons plus clairs que notre blazer. Voici quelques idées d’associations : un blazer bleu marine, avec une chemise banche ou bleu ciel, et un chino beige, un pantalon blanc, ou un jean.
5. Où trouver un Blazer de qualité ?
Comme à notre habitude, on vous propose de découvrir une liste (non exhaustive) de marques classées par gammes de prix (et par ordre alphabétique dans chaque gamme) !
A. Marques de Blazer « entrée de gamme »
B. Marques de Blazer « milieu de gamme »
- Anthony Garçon
- Barena
- Boggi Milano
- Brummell
- Cadot
- Cowt
- Engineered Garments
- Filippa K
- Hackett
- Hast
- Hircus
- Lardini
- Louis Purple
- Officine Générale
- Suitsupply
- Wicket
- Wolbe
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