Montre Nordgreen Guardian : Test & Avis

De plus en plus de marques intègrent la responsabilité environnementale au cœur de leur processus créatif, et nous en faisons écho chaque semaine. Il est un secteur où ces raisonnements semblent moins présents : celui de l’horlogerie. La marque danoise Nordgreen, dont nous vous avons déjà présenté ses montres au style minimaliste, est née de cette volonté, qu’elle a même inscrit dans son ADN en associant deux mots qui symbolisent son identité nordique et son engagement envers l’environnement : “Nord” & “Green”. 5 ans après son lancement, la jeune marque a tenté de relever un nouveau défi : celui de réaliser la montre la plus durable au monde, une montre qui pourrait durer 100 ans et avoir une seconde vie dans une logique circulaire. De ce projet de recherche et développement est né « Guadian » qui a notamment la particularité d’être sa première montre automatique. Un garde-temps au design scandinave affirmé où le choix de chaque matériau répond à cet objectif de limiter l’impact environnemental et offrir la meilleure durée de vie. Il est l’heure d’étudier tout cela de près…

Fiche technique

Packaging

Dans une logique écoresponsable, mieux vaut limiter l’utilisation d’emballages, mais personne n’imaginerait recevoir un si bel objet simplement emballé dans une feuille de papier kraft. Nordgreen a donc recherché le meilleur compromis. La boite qui sert d’écrin à la montre est imprimée en 3D à partir d’emballages alimentaires en PET recyclé. Elle est produite à la demande, pour éviter la surproduction. Et elle est équipée d’un simple système aimanté qui permet de la maintenir fermée sans aucun autre mécanisme. La marque danoise a par ailleurs souhaité intégrer une puce NFC au fond de chaque boîte pour permettre aux propriétaires de se connecter à l’univers Guardian. Les emballages sont transportés de la Suède au Danemark dans des véhicules électriques. Pour expédier ses boites dans le monde entier, Nordgreen utilise un emballage en papier carton certifié FSC, ce qui garantit que le matériau provient de forêts gérées de manière responsable. Puis, pour compenser les émissions de carbone liées au transport et à la logistique, la marque travaille en partenariat avec carbonfund.org en soutenant des projets axés sur la durabilité.

Boîtier

Les résultats de l’analyse environnementale menée par Nordgreen ont permis de comprendre que la phase d’extraction des matériaux a un impact plus important que la phase de fabrication, tant en termes de consommation d’énergie que d’empreinte CO2. Le boitier qui représente le corps de la montre est une des parties qui a le plus d’incidence. Le matériau qui a été sélectionné est un acier inoxydable 316 LN recyclé qui représente 85% de l’alliage final. Le boitier, de forme ronde, est proposé en diamètre 40 mm (le format du modèle que nous testons) et 36 mm. C’est un boitier épais avec une finition en métal brossé. Il dégage clairement un sentiment de robustesse. Il est refermé par un verre saphir plat. Ce matériau est traditionnellement utilisé dans l’horlogerie, car il résiste mieux aux rayures et aux fractures qu’un verre minéral. Le choix d’un verre plat expose encore moins la montre à ces risques et permet ainsi d’envisager une durée de vie supérieure. Pour cette même raison, le boîtier intègre un protège-couronne. Cette dernière est relativement imposante et l’ajustement de l’heure est facilité par son contour cranté. Au dos, le fond de boite est vissé (sans vis, pour là encore améliorer la durée de vie) et gravé d’une forme géométrique qui semble composée d’entrelacs de symbole infini ∞

Cadran

Dans sa recherche de matériaux dont l’extraction ait un impact limité sur l’environnement et dont les propriétés offrent une bonne durabilité, Nordgreen a décidé de réaliser son cadran en laiton. Il est composé de 3 niveaux, ce qui visuellement apporte de la profondeur. Un choix qui fait peut-être écho à celui d’un verre plat qui ne permettait pas d’obtenir ce rendu. Au centre de ce cadran en laiton peint, on trouve un anneau fabriqué en titane dont la vision, je cite « reflète l’environnement du monde extérieur ». Des aiguilles bâton parcourent un chemin de fer rythmé d’index métalliques appliqués à chaque heure. La fine aiguille des secondes intègre un cercle à son extrémité. La marque danoise y voit là encore une certaine poésie, puisque ce cercle permettrait « d’encapsuler chaque seconde au fur et à mesure que l’aiguille des secondes tourne, illustrant l’importance de vivre le moment présent ». Ce cadran est un modèle de design scandinave, épuré, réduit aux seuls éléments ayant un rôle à jouer dans cette mécanique du temps.

Mouvement

Quoi de plus logique pour une montre ayant pour objectif d’être la plus durable possible que d’intégrer un mouvement mécanique ou automatique ? Pas de piles, pas de risque de perdre en étanchéité en ouvrant le boitier, pas d’entretien. Pour aller encore plus loin, Nordgreen a sélectionné le calibre Miyota 9039, un mouvement lancé par la firme japonaise en 2018 qui nécessite moins d’huilage, donc un entretien moins fréquent que les autres mouvements. Sa réserve de marche est cependant un peu courte (42 h), ce qui nécessite de porter sa montre relativement souvent (ou d’utiliser un remontoir à montres), pour que le mécanisme reste toujours parfaitement huilé. Le fond de boîte n’étant pas transparent, nous ne pouvons pas apercevoir ce mouvement.

Bracelet

Avec le boitier, le bracelet est évidemment l’autre composante majeure d’une montre. Il est fabriqué dans le même alliage composé à 85% d’acier inoxydable 316L. Précisons d’ailleurs que cet acier est fourni par le premier producteur mondial de ce matériau : Outokumpu. Une société nordique, basée à Espoo en Norvège, spécialisée dans les technologies métallurgiques et les aciers inoxydables. Nordgreen a conçu un bracelet dénommé H-link composé de solides maillons, larges et épais, qui semblent posséder tous les attributs pour durer dans le temps. Le bracelet est équipé d’une boucle déployante de type papillon, qui permet de passer facilement la montre à son poignet. En soi, ce système, bien qu’indispensable, pourrait constituer le seul point faible de ce bracelet, même s’il paraît également robuste.

Essayage

La montre étant essentiellement composée d’acier, sans surprise, elle est relativement lourde. Je l’ai mise sur la balance de la cuisine entre deux fournées de cookies, elle affichait 155 grammes. Un poids conséquent qui ne m’impressionne pas plus que ça, car j’apprécie de porter des montres imposantes. Au poignet, cette sensation est néanmoins visuellement atténuée par la forme ronde et relativement compacte du boitier. Son bracelet métallique épouse mon poignet de manière harmonieuse. J’aime la dualité qu’il exprime : l’aspect brut de la matière et l’élégance des formes. Je trouve que le style de cette Guardian est d’ailleurs suffisamment polyvalent pour envisager de porter cette montre aussi bien avec une tenue décontractée, comme c’est ici le cas avec ce jean et ce sweat, qu’avec une tenue plus habillée.

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