Montre LIP Dauphine : Test & Avis

Plus qu’une légende, la maison horlogère LIP fait partie intégrante de notre culture et du patrimoine français. Après la sortie de l’Himalaya en 1950, puis de l’Electronique en 1952, c’est en 1957 que naît la Dauphine. Son nom fait directement référence à la célèbre « Dauphine » de Renault (sortie elle en 1956). Symbole de vacances et de liberté,  ce modèle automobile fut un grand succès populaire. LIP souhaitait alors conquérir un nouveau public en proposant une montre plus abordable. Ce modèle coûtait deux fois moins cher en moyenne, si bien qu’il fut dans un premier temps présenté comme une sous-marque avec la simple mention « Dauphine ». Ce qui ne fut pas sans poser problème puisque le nom appartenait à Henri Basquin, un industriel horloger. Fred LIP dut racheter (au prix fort) le nom mais heureusement ce modèle fut un succès commercial notamment dans les années 60, si bien que la mention « Dauphine – Lip », puis « Lip – Dauphine » apparut ensuite sur les modèles. Dotée d’un design simple, d’un mouvement mécanique manuel et d’un petit boîtier (34 mm/36 mm), la Dauphine restera dans les catalogues de l’horloger français jusqu’en 1972 (période où LIP rencontre des difficultés économiques dues à l’arrivée des premières montres à quartz). Dans une version plus contemporaine, avec un mécanisme à quartz et un boîtier plus large, la Dauphine fait son grand retour ! 63 ans après sa première commercialisation, voyons ce que vaut la LIP Dauphine :

Fiche technique

Boîtier

Pour proposer des montres plus abordables, Fred Lip rationalise notamment le travail du boitier. Les placages sont moins épais, l’habillage est moins travaillé et les boitiers sont généralement en chrome, qui est un métal moins coûteux que l’acier. Ce n’est pas le cas de cette réédition dont le boitier est bien en acier (316 L poli) et qui est par ailleurs proposé dans une taille supérieure : un diamètre de 38 mm. Le boîtier en acier est arboré d’un verre minéral bombé, renforçant les codes des montres vintage et apportant une certaine touche d’élégance. À 3h, on trouve une couronne permettant de régler la date et l’heure. Le fond du boîtier, lui aussi en acier, est tout simplement emboîté. Niveau épaisseur, pas d’inquiétude à avoir, le boîtier est relativement plat et discret au poignet.

Cadran

Toujours dans cet objectif de proposer une montre abordable, Fred Lip a simplifié au maximum le cadran de la Dauphine afin d’abaisser les coûts de fabrication et donc de vente (tout en conservant un bon niveau de qualité). Les cadrans étaient parfois issus d’anciens stock Lip de la collection précédente qu’il fallait écouler. Autre époque mais même esprit avec son cadran rond, une aiguille des heures et des minutes de forme dauphine et une fine trotteuse également assortie au boitier. Les heures sont indiquées par de simples index bâtons sans chiffres. Les index situés à 3, 6, 9 et 12 heures sont par contre doublés. Contrairement à l’originale, le fond du cadran de cette réédition est argenté, faisant ressortir les jeux de lumière et les reflets. Enfin, le nom du modèle est inscrit à 6h (au lieu de 12h sur les modèles d’époque) et le logo de la marque à 12h. Alors que certaines marques ajoutent un guichet date à 3h, Lip a quant à elle fait le choix d’en ajouter un à 6h. Ce n’est pas dérangeant visuellement, mais au contraire, réussi. Et l’ensemble offre une très bonne visibilité de l’heure.

Mécanisme

Une des autres astuces de Fred Lip pour proposer sa « Dauphine » à un prix plus abordable fut de l’équiper de mouvements non manufacturés par Lip ou provenant de surstock. Après une décennie où Lip vendra jusqu’à 100 000 « Dauphine » par an, le début des années 70 est marqué par l’arrivée des montres à quartz qui sont beaucoup plus abordables. Lip stoppera la production de son modèle en 1972. Aujourd’hui, la marque utilise cette même technologie pour rester compétitive. C’est donc tout naturellement que ce modèle abordable est équipé d’un mouvement quartz. Il s’agit du calibre suisse Ronda 715 réputé pour sa précision et sa fiabilité. Avec une plus longue autonomie que les calibres classiques, celui-ci peut animer la montre jusqu’à 5 ans (en moyenne). Il permet de faire fonctionner l’aiguille des heures, celle des minutes, la trotteuse, ainsi que le guichet date.

Bracelet

Pour cette édition spéciale, l’horloger français a fait le choix de proposer cette Dauphine montée notamment sur un bracelet en nylon bleu blanc rouge. Classique et robuste, il puise ses inspirations dans les bracelets NATO de l’armée britannique. On notera une entre-corne de 20 mm, une dimension standard qui permet de pouvoir changer de bracelet sans grande complication. Si cette option vous semble un peu trop « François le Français », sachez que Lip propose également des bracelets en cuir, en caoutchouc ou en maille milanaise qui peuvent équiper ce même modèle et modifier son apparence.

Essayage

Le bracelet NATO, quelle que soit sa couleur, reste en tout cas un bracelet simple à mettre et très agréable à porter. Le diamètre de 38 mm est une taille aujourd’hui très populaire qui convient à la plupart des formes de poignets. A l’usage, j’apprécie la simplificité et l’excellente lisibilité de l’heure. En plus, avec ce bracelet bleu blanc rouge, je repère immédiatement que je n’ai pas oublié ma montre sur ma table de nuit et qu’elle est bien à mon poignet ! Plus sérieusement, j’en ai fait la pièce forte de ma tenue qui est par ailleurs composé de tons unis et sobres comme illustré ici avec ce jean brut, cette chemise bleue et blouson en cuir marron. J’ai par contre fait le choix de conserver également des bracelets à mon poignet car je ne me résous pas totalement à l’idée que l’été soit fini.

Blouson Asphalte | Chemise FYU | Montre Lip

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