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Spring Court G1 : origine et histoire d’une tennis ventilée

S’il y a bien une marque de baskets mythique dont nous pouvons nous vanter en tant que français (pour une fois… :D) c’est bien Spring Court ! Initialement créée pour la pratique du tennis, son histoire n’est rien de plus que celle d’une chaussure dont l’usage a dévié vers l’univers de la mode. D’ailleurs, savez-vous que c’est de cette paire que provient l’appellation générique « tennis » ? Ici je vais évidemment parler de la G1, le premier modèle de Spring Court, tout simplement celui avec lequel la marque s’est lancée. De Nastase à Kasabian en passant par John Lennon et Serge Gainsbourg, voici l’histoire de la Spring Court G1 :

Sommaire

1. Une histoire de famille
2. Création de la première paire de tennis : Spring Court G1
3. Spring Court, l’après-guerre
4. Des courts de tennis à la ville
5. Des difficultés dans les années 70 avant un renouveau dans les années 2000
6. Spring Court aujourd’hui

1. Une histoire de famille

Rappelons le contexte : on est en 1870, et un tonnelier nommé Théodore Grimmeisen, alsacien de naissance, décide de partir s’installer à Paris avec sa famille afin d’y ouvrir sa propre usine. C’est dans le quartier de Belleville qu’il trouve son bonheur. Si au départ, Théodore et son fils continuent leur activité de tonneliers, celle-ci va rapidement évoluer. Ainsi, le fils de Théodore Grimmeisen s’intéresse au développement de bouchons en caoutchouc étanches.

tonnelier origine spring court

En 1930, Théodore Grimmeisen prend sa retraite, laissant alors les rênes à son petit-fils : Georges Grimmeisen. Ayant plus d’affinités avec le travail du caoutchouc et pris de passion pour la chaussure, ce dernier décide de créer une botte étanche moulée d’une seule pièce de caoutchouc. Le modèle est alors nommé « Colibri ». On dit que le succès fut immédiat dans le milieu rural. Une première expérience qu’il concrétisera six ans plus tard en fondant la marque « Spring Court ».

2. Création de la première paire de tennis : Spring Court G1

Dans les années 30, le tennis est alors un sport qui commence tout juste à se pratiquer comme loisir et se joue essentiellement avec des espadrilles. En tant qu’amateur et joueur de tennis, Georges décide de créer en 1936 une paire de chaussures ventilée, faite de toile de coton et de caoutchouc vulcanisé, parfaitement adaptée aux courts en terre battue. À l’époque, ses amis sont les premières personnes à tester le modèle, et l’enthousiasme est de mise, du type : « Avec cette chaussure, on est comme sur des ressorts ! ». Ainsi, le nom de la marque est trouvé : Spring, pour le « ressort », et Court, pour le « court ». La G1 est révolutionnaire : elle est souple, étanche, légère et adhérente. À l’époque, la G1 de Spring Court est une des premières paires de chaussures créées pour la pratique d’un sport de haut niveau. Très vite, les joueurs de tennis préfèrent les Spring Court aux espadrilles. Et croyez-moi, la liste des joueurs portant des Spring Court durant les décennies suivantes est longue : Lew Hoad, Ilie Nastase, Rod Laver, Françoise Dürr, François Jauffret, Pierre Barthès, etc.

La fabrication du modèle reste inchangée depuis 1936. Après la découpe et les coutures, la tige est jointe à la semelle en caoutchouc dans un moule en aluminium qui va cuire dans un four durant dix-huit minutes à 150 degrés. Sans ajout chimique, ce processus (la vulcanisation) rend le tout flexible et résistant. Les 8 trous disposés de part et d’autre de la semelle assurent la ventilation du pied ainsi qu’une autre semelle intérieure amovible (qui arrivera qu’après guerre, en 1946).

3. Spring Court, l’après-guerre

La version finale de la chaussure date de 1950, juste avant le décès de son créateur, George Grimmeisen, en 1956 (alors âgé de 56 ans). C’est Théodore, son fils, qui reprend l’entreprise familiale. Très vite, la communication change, on parle d’un produit pouvant être porté aussi bien lors d’une pratique sportive que pour des moments de détente. Ce concept, encore avant-gardiste pour l’époque, est probablement une des raisons qui expliquent que les tennis Spring Court sont toujours là aujourd’hui.

Histoire spring court

4. Des courts de tennis à la ville

La marque est présente sur les courts de tennis jusqu’en 1960. Puis, elle va peu à peu commencer à être portée hors de son usage premier pour conquérir les rues. En parallèle, on notera également une diminution du nombre de courts de tennis en terre battue. La Spring Court est alors vu comme un symbole à part entière. Avec un style simple et l’absence de logo, la marque parle à tous les âges, toutes les coutumes, ainsi qu’à tous les milieux sociaux. Ainsi, on retrouve la paire aux pieds de John Lennon sur la pochette d’Abbey Road et même à son mariage avec Yoko Ono en 1969. La paire est également portée par une pointure de la chanson française : Serge Gainsbourg.

5. Des difficultés dans les années 70 avant un renouveau dans les années 2000

La marque ne survivra pas aux années 70 face au pouvoir financier de ses concurrents. Proche du dépôt de bilan, l’usine de Belleville est contrainte à fermer et la production est délocalisée en Asie. Seulement des années plus tard, le mythe resté intact renaît de ses cendres. Les années 2000 voient le retour de la tennis blanche qui incarne désormais « le chic à la française ». Grâce à une époque en quête d’authenticité, mais également à la société Rautureau Apple shoes, à qui la licence d’exploitation est vendue en 1990, la G1 retrouve ses lettres de noblesse. Elle est à nouveau portée par des vedettes de cinéma et autres troubadours modernes : Kasabian, Johnny Deep (je ne continue pas sinon ça va faire trop Voici).

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6. Spring Court aujourd’hui

La G1 sert de base à d’autres modèles de Spring Court : la G2 qui n’est que peu différente (semelle plus basse et tige) et la B1 qui est sa version dédiée à la pratique du basketball. De nombreux co-brandings (ou collaborations artistiques) ont été fait autour de la G1 : Comme des Garçons, Hixsept, Beatles ou encore Still Good. Même si la marque n’est bien évidemment plus aussi présente sur les courts de tennis, cette dernière est devenue une référence lorsqu’on évoque les tennis en toile. Avec un design simple et une semelle vulcanisée, les chaussures Spring Court restent un modèle iconique, résistant et intemporel. Pas mal pour une paire de 1936 non ? ;)

Look Spring Court

Plus d’infos sur : www.springcourt.com

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1 commentaire sur “Spring Court G1 : origine et histoire d’une tennis ventilée

  1. A quoi reconnait-on une G1 d’une G2? Sur l’eshop de la marque, on remarque que la G2 apparait comme la « classique ». On ne trouve la G1 que via un modèle organic.

  2. @Chip : les différences entre les deux sont maigres. D’après mon enquête, sur la G1, la partie de caoutchouc qui couvre les pieds est légèrement plus vaste que sur la G2. Aussi, il semblerait que la semelle de la G2 soit légèrement plus basse que celle de la G1. Les deux gardent les mêmes attributs de flexibilité et d’aération.

  3. Justement je viens de recevoir des baskets Spring Court façon jeans achetées sur le site venteprivee.com. C’est vrai qu’elles sont supers confortables ;)

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