L’histoire de la Detroit Jacket de Carhartt

Aujourd’hui est un grand jour pour moi car je vais enfin pouvoir mettre en lumière à la fois ma marque préférée et surtout ma pièce préférée : la “Detroit Jacket” de Carhartt. Un blouson simple, court, robuste et chaud qui ne quitte plus mes épaules d’octobre à mai, qui va avec tout et que l’on reconnaît au premier coup d’œil. Car, oui, plus que de quoi se couvrir, la “Detroit Jacket” est sans conteste la pièce la plus emblématique de Carhartt – et Carhartt WIP – même si, en France, on cite souvent le bonnet en premier (merci Hubert dans “La Haine”). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle tient son nom de la ville d’origine de la marque (j’y suis même allé en pèlerinage, mais ça c’est une autre histoire), soulignant ainsi un peu plus son importance au sein du catalogue de Carhartt. Puis, la “Detroit Jacket”, c’est l’Amérique. Toute l’Amérique même, des grandes plaines du Midwest aux chantiers de construction en passant par les quartiers populaires et les soirées de la jeunesse dorée, c’est une référence vestimentaire qui transperce les barrières sociales, de couleur, de religion et même de langue. Wow, je suis peut-être parti un peu loin pour un simple morceau de coton… Alors je vais tenter de reprendre mes esprits pour revenir sur l’histoire de la “Detroit Jacket” de Carhartt.

Près de 100 ans d’histoire

Avant de parler de la “Detroit Jacket”, il faut se plonger dans les origines de Carhartt. La marque a vu le jour en 1889, fondée par Hamilton Carhartt à Détroit. À  ses débuts, elle se spécialise dans la fabrication de vêtements de travail destinés aux ouvriers du chemin de fer (c’est d’ailleurs le cas de nombreuses griffes workwear américaines), mais elle a été obligée de diversifier son offre pour répondre aux besoins des travailleurs d’autres secteurs. C’est là qu’entre en jeu la “Detroit Jacket”. Elle apparaît au catalogue de Carhartt dans les années 1930 en tant que veste de travail polyvalente imaginée pour les ouvriers au sens large, mais elle sera principalement utilisée par les employés des usines automobiles. Pourquoi ? Alors quelques indices : le surnom de Détroit c’est “Motor City”, l’équipe de basket locale s’appelle les Pistons, la marque Cadillac a été appelée ainsi en hommage au fondateur de la ville, Henry Ford est né dans sa banlieue et y a monté sa première usine. Voilà pourquoi. Bref, revenons à nos moutons et à notre “Detroit Jacket”. Comme prévu, elle quitte petit à petit les usines du Michigan pour se propager au cours du XXe siècle chez les ouvriers du bâtiment, les paysagistes, les camionneurs, les ranchers, grosso modo tous les gars qui bossent en extérieur, et c’est toujours le cas aujourd’hui.

Les caractéristiques qui ont fait le succès de la Detroit Jacket :

Son tissu : Le canvas typique de Carhartt, une toile de coton épaisse et résistante, permettant de s’adapter à n’importe quel boulot en extérieur. Sa déclinaison “Hamilton Brown” est la plus connue, on l’appelle même parfois le “marron Carhartt”.
Fermeture éclair : S’il en existe des versions boutonnées, la plus courante est tout de même la version zippée, reconnaissable à sa fermeture Éclair dorée. Elle s’ouvre d’en bas et d’en haut, ce qui permet d’ajuster la température et l’ajustement du blouson pendant ses tâches.
Les poches : Deux pour les mains, profondes, une à la poitrine pour glisser un stylo ou des mèches et tournevis, une à l’intérieur. C’est simple, efficace, et suffisant pour la plupart des ouvriers qui ne veulent pas s’embêter avec une multiplication de poches inutiles.
Doublure : Motifs ethniques, unie ou rayée, la doublure d’une Detroit Jacket est le plus souvent en flanelle (parfois en sherpa). Cela permet simplement de tenir chaud à son porteur, sans perdre en liberté de mouvement car elle est relativement fine.
Le col : Le col droit est une caractéristique typique de la Detroit Jacket, il est le plus souvent contrasté et mon préféré c’est celui en velours côtelé, surtout sur une Hamilton Brown.
La coupe : Il faut distinguer Carhartt, la marque originelle, et Carhartt Wip, qui distribue en Europe sous license. La première est un peu plus ample que la seconde. Mais dans les deux cas, ça taille grand et, surtout, ça propose une coupe plutôt rare (même si souvent copiée), entre l’ample et l’ajusté. Comment ça ? Eh bien il y a de la place pour les bras et le dos, mais pour faciliter les mouvement, elle est légèrement cintrée sous la poitrine. Sur les modèles récents, on trouve également deux petites martingales à pression qui permettent de régler l’ajustement au bassin.

La “Detroit Jacket” de Carhartt dans tous les vestiaires

Avec un tel CV, la “Detroit Jacket” de Carhartt ne pouvait pas se contenter des vestiaires d’usines et des Algeco. Elle a gagné en popularité au fil des années pour toutes les raisons expliquées plus haut, mais aussi parce qu’elle propose… du style. Oui, elle est boxy, virile, robuste, un peu comme le jean ou la veste de travail classique, elle porte en elle toute une histoire et ça lui donne une gueule folle. Les premiers à l’avoir intégré à leurs tenues civiles étaient les stars hollywoodiennes des années 80, souvent celles qui voulaient se donner un côté popu et décalé. Mais, comme souvent, ce sont les rappeurs qui ont fait le boulot et ont propulsé la veste sur le devant de la scène. En réalité, les rois du hip-hop des années 90 ont surtout plébiscité Carhartt en général. Tupac, Eazy-E, Eminem (il est de Détroit et a même collaboré avec eux), ils aimaient s’approprier ces pièces symboliques de la classe ouvrière et, parmi elles, la “Detroit Jacket”. Une tendance qui sera reprise, un peu plus tard, par les skateurs.

Une icône de la mode

Après les travailleurs et les rappeurs, c’est le reste du monde qui a adopté la “Detroit Jacket”. Parmi les célébrités à l’avoir étrennée, on compte entre autres Johnny Depp, Austin Butler, Robert Pattinson et Kanye West dans la vraie vie, mais aussi Matthew McConaughey dans “Interstellar” et Josh Brolin dans “Outer Range”, à chaque fois comme un symbole du travail agricole à l’américaine.

Reine du vintage

Les tendances streetwear et workwear avaient déjà bien installé la “Detroit Jacket” dans le paysage mode. Mais les dernières années ont vu l’explosion de la seconde main, des plateformes comme Vinted prenant de plus en plus d’ampleur. Et parmi les marques qui profitent à fond de cette tendance, il y a Carhartt. Et parmi les pièces Carhartt qui profitent le plus de cette tendance, on trouve, ex æquo, les pantalons “Double Knee” et la fameuse “Detroit Jacket”.

Où acheter la “Detroit Jacket” :

• Carhartt WIP
• Carhartt
• Asos
• Citadium
• Printemps

Guide des tailles Carhartt WIP

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