Vol de jour

Pour démarrer cette nouvelle année civile, il fallait bien que je sorte mon premier look d’hiver. Après tout, 2023 est prête à prendre son envol, et moi aussi. Et quand on choisit de vous proposer des tenues inspirées des tendances de la saison, on tient compte de l’identité du rédacteur et humble serviteur du blog. N’ayant pas perdu mon engouement pour les films de guerre à base de gros avions et de mitraillettes bien graissées, nous allons explorer une mise à la Buzz Rickson. Avec le succès de “Top Gun : Maverick” l’an dernier, pas de doute que le look aviateur va revenir en force. De Steve McQueen à Tom Cruise en passant par les récits des Saint-Exupéry et Kessel pour ne citer qu’eux, l’univers des as de l’aviation a largement fourni notre imagination depuis un siècle. Il est donc grand temps de sortir ses plus belles lunettes, son shearling et ses boots. Pour des raisons évidentes, on ne me verra malheureusement pas à cette occasion grimper dans un Spitfire, mais au culot, je pourrai toujours dire qu’il est en réparation.

Pour composer cette tenue je me suis largement – et peut-être lâchement – inspiré du King of cool et roi de la dégaine. Tout lui va et il guide parfois trop les errements de ma carte bleue. Toujours avec l’espoir inavouable d’obtenir un bout de son âme et de son charisme légendaire – quête irrationnelle et stupide évidemment. Je parle de Steve McQueen et de sa tenue sur le tournage de “L’homme qui aimait la guerre”. Dans ce film, McQueen incarne Buzz Rickson, un pilote de bombardier guidé par une pulsion de mort. Rien ne lui résiste alors il tente les missions les plus difficiles, au péril de sa vie. Un rôle taillé sur mesure pour l’acteur américain.

Pour commencer, il faut évidemment parler du blouson d’aviateur. Une recherche parfois difficile avant de trouver la bonne pièce. C’est un sacré investissement mais avec l’assurance d’obtenir un manteau pour la vie. Pour ce look je me suis tourné vers Daytona 73 et leur peau lainée en mouton véritable. Ce n’est pas une reproduction d’un modèle officiel de l’USAAF (United States Army Air Forces) ou de la RAF (Royal Air Force) mais on peut considérer qu’il est très inspiré des modèles “B6” et “D1” de l’armée américaine. On a même fait tout un test de cette veste ! Nous avons choisi celui-ci avant tout pour des considérations stylistiques. Voulant s’éloigner du style original, il fallait un modèle plus contemporain. Le traitement du cuir et sa couleur ainsi que celle de la peau lainée, apportent une touche plus urbaine qui convient tout à fait à l’usage que l’on en fait.

En dessous de mon épaisse et chaude veste d’aviateur, j’ai choisi la sobriété avec l’association d’une chemise blanche et d’une maille torsadée écrue. Pour la première, c’est chez The Nines que je me fournis et pour la deuxième, chez Octobre. Ce pull aux accents irlandais est fabriqué dans l’Union Européenne. La marque essaye au maximum de produire avec de la laine mérinos issue de filière en « Mulesing free ». Nous l’avons choisi pour son côté rétro inspiré des mailles des années 1950. Petit clin d’œil au style Ivy, que maîtrisait parfaitement le King of cool.

En parlant de Ivy, nous continuons cette tenue avec un pantalon en flanelle. Il nous vient de chez Hast. La marque qui avait démarré avec des chemises en 2012 propose désormais un vestiaire très complet, à commencer par les pantalons. Celui-ci est conçu dans une laine vierge italienne mouchetée, ou « pucée » comme l’explique la marque. On est sur une confection européenne et du 100% laine évidemment ! En plus de superbement compléter notre look à la McQueen, cette flanelle nous assure de rester bien au chaud pour tout l’hiver.

Pour me chausser nous avons regardé du côté de chez Kleman. Steve McQueen porte des Sanders Luther, qui, si elles sont très sympathiques, ne correspondaient pas à notre envie de moderniser la tenue. Les “Cagna V” de la marque Française sont une très bonne alternative. Des Chukka Boots fabriquées dans l’hexagone avec une semelle crantée idéale pour les nombreux jours de pluie dans la capitale. La tige est en croûte de velours et la semelle est soudée comme à l’habitude de la marque. En noir, elles répondent tout à fait à notre bombardier Daytona 73.

Enfin, côté accessoires, une écharpe à carreaux de L’exception vient ajouter une touche de couleur à la tenue. Sa longueur de 200×50 cm me permet de la nouer largement autour du cou ou de la faire pendre et dépasser de ma veste pour créer plus de structure dans la tenue. La couleur, qui se superpose à la fois sur la maille écrue et sur le pantalon gris, fait le lien entre ces deux éléments. Et puis, si cet hiver est particulièrement doux, rien n’indique que le thermomètre ne va pas finir par chuter !

La cerise sur le gâteau, le pompon sur le clocher, l’ultime élément de cette tenue est à mon poignet. J’ai craqué sur une tocante de chez Auricoste. Elle est animée par un calibre suisse de la marque ETA qui assure une réserve de marche de 38h. Montée sur un bracelet NATO, cette Auricoste “Spirotechnique” reprend les codes de la montre militaire. Les index sont surdimensionnés et ne laissent aucun doute sur l’heure qu’il est. Pour les amateurs d’eaux profondes, elle est étanche jusqu’à 300m ! J’aurais pu choisir une montre d’aviateur et non pas une montre de plongée mais si je me lasse de Steve McQueen je pourrai toujours me prendre de passion pour Jacques Mayol.

Bombardier Daytona73 | Chemise The Nines | Pull Octobre | Pantalon Hast
Chukka boots Kleman | Écharpe L’Exception Paris | Montre Auricoste