Boots Crockett & Jones Coniston : Test & Avis

C’est passé vite hein ? Dans quelques jours, l’année 2022 va tirer sa révérence. Avec elle nous avons retrouvé le goût des sorties, nous avons dansé, chanté (surtout dimanche dernier), grandi. Il a fallu s’adapter, analyser, comprendre un nouveau monde qui nous avait échappé pendant un peu plus de deux ans. Tout s’est accéléré en 2022. L’instantanéité est devenue la norme, encore plus qu’avant, quitte à fatiguer les esprits. C’est aussi ça le bilan de cette année, si riche, qu’il semble encore difficile de la digérer. En douze mois, l’histoire a pris un peu plus de poids, pour le meilleur et pour le pire. Loin de la frénésie de nos quotidiens, j’aime à penser qu’il reste des modèles immuables, insensibles aux transformations de notre monde. Le savoir-faire et l’artisanat en font partie selon moi. C’est pour cela qu’avant le coup d’envoi de ce fabuleux cirque que sont les fêtes de fin d’année, je voulais parler d’une maison qui incarne la sérénité face à la précipitation qui nous guette. La boutique Crockett & Jones de la rue Chauveau Lagarde matérialise parfaitement ce sentiment. C’est dans cet écrin, à l’abri des turpitudes d’une année harassante, que j’ai su consoler ma (relative) peine en choisissant une paire de “Coniston”. Un rêve d’ado, à regarder chaque matin pour se rassurer que le monde tourne toujours à l’endroit.

Marque

On en a déjà parlé lors de précédents tests de Chukka et de boots, mais je me devais de glisser un mot sur l’une des plus grandes marques de chaussures du monde. Crockett & Jones a été créée en 1879 à Northampton, là où elle continue aujourd’hui de produire ses chaussures. La marque n’arrive en France que dans les années 1970 et ouvre sa première boutique à Paris en 1998. Connue des experts depuis longtemps, la marque se taille aujourd’hui une belle réputation auprès d’un public plus large. Et le fait que James Bond porte des Crockett & Jones n’y est certainement pas pour rien.

Fiche technique

Boots Crockett & Jones Islay : Test & Avis

Présentation

Il est rare que l’on fasse état de la présentation d’un modèle de chaussures. Une boite et une boite non ? Mais comme pour tout le reste, chez Crockett & Jones, le packaging reflète avec réussite la philosophie de la marque. C’est peut-être notre côté un peu trop geek de la fringue qui parle, mais c’est le type de boîte que l’on veut ranger tout en espérant que quelqu’un tombe dessus. Elle inspire la finesse et le raffinement de celui qui la possède. En revanche, question pratique, C&J insère toujours deux sacs de transport pour leurs boots, ce que certaines marques ont tendance à faire disparaître au nom des économies. C’est toujours un plaisir de les ajouter à notre collection !

Design

La “Coniston” existe depuis des décennies dans le catalogue de la marque britannique. C’est l’un des modèles les plus vendus de chez C&J. La version la plus répandue étant celles en cuir grainé. Ici, nous testons leur version daim brut. Le cuir utilisé dégage un aspect de solidité et d’authenticité. Le tannage est régulier, uniforme, pour ne pas créer d’effet faussement vieilli. Sur la forme, c’est une botte relativement haute et large qui se présente à nous. La Derby boot est inspirée des commandos et autres paires d’officiers. Des chaussures pour aller partout, affronter tous les temps, voilà ce à quoi elles nous font penser d’entrée de jeu.

À l’avant des boots, on retrouve un laçage à 8 œillets, dont 4 disposent de crochets métalliques afin d’assurer un maintien optimal de la cheville. Les lacets en coton, eux, ne sont pas cirés et sont suffisamment épais pour ne pas craquer au premier coup de laçage ! La pointe du pied est un modèle utilisé depuis 1995 par la marque. C’est le numéro 325, choisi pour son équilibre entre finesse et confort pour nos doigts de pieds. Enfin, une languette se situe à l’arrière pour chausser plus facilement la chaussure. Le talon, lui, ne dépasse pas les 3 centimètres.

Conception

Crockett & Jones est très réputée pour la conception de ses chaussures. En 2017 le fameux « royal warrant » leur a même été octroyé par le Prince de Galles, désormais roi d’Angleterre, Charles III. Autant vous dire que si défaut il y a, c’est vraiment que nous n’avons pas de chance. Et pour avoir déjà eu recours au service après-vente de la boutique, nous y retournerons presque pour le plaisir tant ils sont arrangeants et plaisants ! Nos “Coniston”, directement sortis de l’usine de Northampton, sont exempts de toutes mauvaises surprises. Cette régularité, c’est ce qui fait la réputation des grandes maisons et permet encore aujourd’hui à C&J de chausser la famille royale et James Bond, entre autres.

L’originalité du modèle testé, c’est son cuir. Le daim brut et huilé de ces “Coniston” fleure bon la campagne. On a envie d’aller les plonger dans la boue, juste pour voir. Croyez-moi, si Paris n’est pas le meilleur endroit pour le faire, nous allons profiter des vacances de noël pour les traîner partout. En plus de ce style terriblement authentique, le cuir enduit de wax a des propriétés imperméables évidentes. Ce sont quand même des Anglais qui ont conçu cette paire ne l’oublions pas !

Dernier point, Ô combien important lorsque l’on parle de chaussures : la semelle. C’est une lapalissade mais quand même. Oui, ces “Coniston” disposent d’un cousu Goodyear, comme toutes les chaussures de la marque hormis quelques mocassins de conduite. Plus que Goodyear, sur toutes les boots on retrouve du Stormwelt. Autrement dit, la trépointe déborde légèrement sur la couture petits points pour assurer une bonne étanchéité de la chaussure. Autre point, c’est une semelle gomme Dainite qui a été posée sur les “Coniston”. Et pas n’importe quelle Dainite ! Elle a été produite par Harboro, une entreprise anglaise plus que centenaire. Et pour faire simple, ils ont littéralement inventé cette semelle que l’on retrouve désormais partout dans le monde. D’autres questions ?

Boots Crockett & Jones Ross : Test & Avis

Essayage

J’avais déjà une paire à mon actif de chez C&J et plusieurs paires de chaussures à cousu Goodyear. Certaines m’ont fait souffrir le martyr, d’autres pas du tout. Crockett fait partie de cette deuxième catégorie. Je suis donc allé les yeux des pieds fermés dans ces nouvelles boots. Et, finalement, je crois qu’il va me falloir un peu plus de temps que prévu pour les faire. La fois passé j’avais choisi un cuir extrêmement souple, qui s’adaptait très facilement à mon pied et avec une semelle commando très large.

Les “Coniston” sont un peu plus fines et leur cuir a besoin d’être travaillé pour donner tout son confort. Rien d’alarmant cela étant. J’ai choisi une paire en 42 (8UK) soit une pointure de moins qu’habituellement. Les chausseurs anglais ont tendance à voir grand et la chaussure va se détendre. Si vous choisissez une pointure de trop, le bout risque de s’affaisser à la longue, je ne le conseille pas ! Côté style, j’ai tout de suite adopté ces boots très rustiques, mais si faciles à associer. Un jean, un pantalon habillé ou même un fatigue pants iront parfaitement avec un modèle éprouvé comme celui-ci. Comme quoi, certaines choses sont bel et bien immuables.

L’avis de notre styliste

Fabriquées à partir de daim brun épais sur lequel a été appliqué un traitement à la cire pour favoriser sa résistance à l’eau, les boots “Coniston” incarnent parfaitement l’élégance et le savoir-faire de Crockett & Jones. Sa semelle en caoutchouc Dainite iconique fabriquée en Angleterre par l’atelier Harboro Rubber Co. participe à la valeur ajouté du produit.

Veste en cuir Bexley | Pull Montlimart | Jean Maison Standards
Chaussures Crockett & Jones

Photos : Emeline Hamon