Les vêtements marins iconiques à connaître
Sentir l’odeur iodée et le souffle du vent sur notre visage. En voilà une belle sensation ! Que l’on vive sur le littoral ou dans les terres, notre esprit a été abreuvé des représentations du monde maritime. Et en particulier d’un personnage qui respire l’aventure : le marin. Que ce soit dans des chansons, des récits historiques ou des superproductions hollywoodiennes, c’est un personnage central dans notre culture. Petit point de définition : le marin est une personne dont la profession est de naviguer sur les mers et océans. Ce terme englobe donc les marins pêcheurs, ceux qui sont dans la marine marchande et les marins militaires. Et, comme ce fut le cas avec beaucoup de professions qui ont traversé les âges, celle de marin a eu une grande influence sur la mode.
En effet, pour répondre aux besoins spécifiques de cette population qui passait le plus clair de son temps sur la mer et dans des conditions compliquées, il a fallu développer certaines pièces spécifiques. Ainsi, le caban, la vareuse, le ciré, le miki ou la mythique marinière ont été créés pour les marins. Désormais, ces pièces ne répondent plus seulement à des besoins techniques mais ont été largement ré-interprétées pour correspondre au vestiaire masculin contemporain et urbain. C’est pourquoi, après un article sur les vêtements militaires, nous proposons cette fois-ci des vêtements marins à connaître !
Le caban
C’est certainement LE vêtement qui fait penser au commandant en train de manier le gouvernail de son navire. Si son origine est assez floue, comme nous l’expliquons dans cet article, le caban pour homme tel qu’on le connait aurait été popularisé par la Royal Navy (Marine Royale britannique) au XIXème siècle. Ce manteau court possède un large col qu’il est possible de relever dans le but de se protéger du vent. Il se caractérise également par la présence, sur le ventre et la poitrine, de deux rangées de boutons. Ce boutonnage croisé permet ainsi de fermer le vêtement dans les deux sens. De chaque rangée des boutons se trouvent deux poches ventrales, pensées pour qu’on y glisse ses mains afin de les réchauffer.
Historiquement, le caban est fabriqué dans une laine lourde, qui protège du froid et a généralement un effet déperlant. Si c’est encore le cas pour certains modèles, la version revisitée du caban n’est plus obligatoirement synonyme d’un vêtement lourd et épais. Tout comme sa couleur qui, si elle a longtemps été le bleu marine, est désormais variée. Mais, parce qu’on aime bien les grands classiques de qualité, nous avons sélectionné ici un caban de la marque Frenchaholic. Col, double rangée de boutons, couleur bleu marine : tout y est ! Le drap de laine utilisé est également épais (450 g/m²). Et, comme toujours avec cette marque, la fabrication est française !
Caban Frenchaholic
Le duffle-coat
On reste dans le manteau d’hiver avec le duffle-coat. Moins répandu que le caban, il n’en est pas moins une pièce iconique. Son nom est directement lié à la matière qui le compose, à savoir le duffle. Mais dis moi Jamy, qu’est-ce que c’est que le duffle ? C’est pas sorcier, le duffle est une laine épaisse qui provient de la ville de… Duffel, en Belgique ! Cet épais manteau long, qui arrive généralement mi-cuisses, a d’abord été porté par les pécheurs belges en proie aux vents violents venus de la mer du Nord. Puis, ce sont les Anglais qui l’adoptent et en particulier la Royal Navy, encore elle ! Ce qui est apprécié sur ce manteau, c’est son système de fermeture. Ici, les boutons sont en forme de cornes en bois (ou en corne) que l’on fait passer dans des boucles. De quoi assurer une fermeture facile même si l’on est équipé de gants.
La pièce que nous avons sélectionné provient de chez Saint James (à prononcer « Jame » et non « Djames », cette petite piqûre de rappel est toujours utile). La marque est reconnue pour son savoir-faire centenaire et ses fabrications made in France (et même made in Saint James !). Avec elle, les design sont peu aventureux mais fidèles aux pièces incontournables du vestiaire marin. Ce duffle-coat ne fait, logiquement, pas exception. Fabriqué dans un drap de laine, il possède une fermeture zippée et des brandebourgs en corne et en cuir, et il est proposé en bleu marine.
Duffle-coat Saint James
La vareuse
Ah la vareuse ! On assiste depuis plusieurs années à un retour (encore timide) de ce vêtement pourtant très intéressant. Cela, notamment, grâce aux friperies, dans lesquelles on trouve des vareuses dans un état impeccable. Normal, car ce vêtement a été pensé pour être très résistant. À l’origine, cette blouse au col fendu était confectionnée à partir de vieilles voiles de bateaux que des marins découpaient. D’où l’épaisseur de la toile ! Cela permettait ainsi d’être protégé du vent mais aussi, dans une moindre mesure, du froid. La vareuse intègre des poches intérieures sur le ventre. Son bouton de fermeture est également situé à l’intérieur dans le but de ne pas entraver l’activité des marins. En effet, les boutons à l’extérieur risquaient de se prendre dans les filets de pêche…
L’autre spécificité de la vareuse, c’est qu’elle peut délibérément se porter dans les deux sens ! En effet, une fois de retour au port, les marins avaient l’habitude de retourner leur vareuse afin que celle-ci soit -presque- propre. Forcément, lorsqu’on parle de vareuse, on pense à Le Glazik. Cette marque originaire de Quimper propose des vareuses depuis… 1928 ! Autant dire que, niveau savoir-faire, il y a de quoi bien faire. Son design est très classique mais de nombreuses couleurs (10 !) sont disponibles. Niveau durabilité, c’est tout simplement imbattable. Cet été, Alexis avait d’ailleurs eu l’occasion de la tester.
Vareuse Le Glazik
Le ciré
S’il y a bien un emblème vestimentaire récent de la Bretagne, c’est le ciré jaune ! Il a été inventé en 1964 par Guy Cotten, fondateur de la marque du même nom. Très vite, les marins du port de Concarneau adoptent ce nouveau vêtement innovant en PVC. Rien à voir avec les vareuses. Le ciré est incroyablement étanche à l’eau et au vent. Il possède des poches avec fermetures à glissière et un rabat, pour assurer la protection de ce qu’on y met dedans. Avec sa couleur jaune, il est beaucoup plus facile d’être repéré, même en temps de brouillard. Et c’est important car le temps des pirates est désormais loin ! Il s’agit d’assurer sa sécurité et d’être facilement visible, en particulier si l’on tombe à la mer. Le ciré dépasse vite le seul cercle des marins pour intéresser le grand public.
À l’époque, en pleine période des Trente Glorieuses, les classes de mer, les écoles nautiques et tout ce qui tourne autour de la navigation de plaisance connaît un énorme boom. Le ciré est alors un indispensable des sorties en mer puis sur terre ! Plus besoin d’avoir un bateau pour en porter un. Le ciré devient alors une pièce de mode comme les autres. Pour rendre un bel hommage au ciré jaune, nous avons choisi une belle pièce de la marque suédoise Stutterheim, proposée sur le site de L’Exception. Ces dernières années, le design scandinave a énormément été inspiré par l’imperméable. Cette pièce légère et unisexe bénéficie d’un joli design « urbanisé » tout en étant en phase avec ce qui caractérise le ciré : longueur, capuche, poches, couleur. Évidemment, le tout est toujours très efficace en cas d’intempéries !
Le pull officier de Marine
Les par-dessus passés en revue, il est désormais l’heure de s’intéresser de plus près à ce que l’on porte en-dessous. Et s’il y a bien un impondérable, qui existe sous mille et une formes et dans tous les corps de métier, c’est bien le pull ! Parmi les pulls portés par les marins, il y a un modèle qui est devenu culte en France : le pull d’officier de la Marine. Celui-ci se reconnait facilement à ses renforts aux épaules et aux coudes, ses épaulettes, ses portes-badge et son porte-stylo qui structurent son design. Un vêtement technique, qui devait répondre à des impératifs de praticité mais également de robustesse et d’efficacité afin de résister au froid.
S’il a évidemment été adapté en long, en large et en travers par de nombreuses marques, il existe un modèle qui représente la pure tradition et le savoir-faire français. C’est celui produit par Le Minor, présenté ici. Cette marque bretonne née en 1922 est tout simplement celle qui avait fourni la Marine nationale pendant plus de 40 ans. Leur pull Marine nationale est fidèle au « jersey réglementaire », tricoté en pure laine et avec un col remaillé.
Pull officier de Marine Le Minor
La marinière
Quand on dit marinière, on pense forcément à Jean-Paul Gauthier. Ou à Arnaud Montebourg. Chacun ses références ! À l’origine, la marinière est un simple tricot rayé en jersey. Il faut savoir qu’à l’époque, au début du XIXème siècle, les hommes ne portent pas encore de slip ou de caleçon. Le tricot fait alors office de sous-vêtement puisqu’il descend au niveau des cuisses et se rentre dans le pantalon. Ce tricot rayé n’est alors pas -encore- un uniforme. Il le devient en 1858, lorsqu’un décret du Bulletin officiel fixe même le nombre de rayures et la largeur qui doit les séparer. Il faut attendre un peu avant que la marinière ne s’impose dans le vestiaire des civils.
Au début du XXème siècle, des couturières de renom (dont Coco Chanel) vont proposer des marinières en soie à une clientèle fortunée. L’idée va plaire et charmer, au fil des décennies, les plus grands créateurs de mode, d’Yves Saint Laurent à Jean-Paul Gauthier. La marinière proposée ici par la marque Royal Mer est une continuité de cette histoire. Avec ses bandes bleu marine écru, cette pièce possède une encolure arrondie et a été réalisée dans un épais jersey en 100% coton peigné.
Marinière Royal Mer
La casquette de marin
Mille milliards de mille sabords ! Une casquette de marin ? Évidemment ! Ce couvre-chef tient ses origines de la Marine russe. À l’époque, les officiers de Marine portaient encore un bicorne (le même couvre-chef que Napoléon). Mais celui-ci n’était pas vraiment pratique et plutôt encombrant ! Petit à petit, il est remplacé par la casquette dans la plupart des Marines, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Par la suite, cette casquette ne se cantonne plus à la mer car elle séduit et se diffuse parmi des ouvriers d’Europe du Nord. Elle devient ainsi un incontournable chez les classes populaires. À partir des années 1960, elle dépasse ce cadre, étant notamment portée par des artistes comme Bob Dylan ou John Lennon. Le cuir ou le denim remplace donc le feutre de laine de cette casquette qui se transforme en symbole de la pop culture. Cette casquette, mixte, est également adoptée par les plus grandes figures féminines de l’époque, en France, comme Brigitte Bardot.
Désormais, la casquette de marin revisitée semble un peu passée de mode et il vaut mieux s’orienter vers un retour aux sources. C’est le cas du modèle sélectionné ici et qui propose un design très authentique de casquette de marin. C’est pour cela que nous avons choisi la marque Armor Lux, qui est gage d’une bonne qualité et d’un savoir-faire breton à l’œuvre depuis 1938. Celle-ci est réalisée en laine (à 70%) et possède une cordelette sur le devant qui est maintenue par 2 clous gravés d’une ancre. La couleur est évidemment le bleu marine.
Casquette de marin Armor Lux
Le bonnet miki
Voilà quelques années qu’il a fait un retour remarqué sur la tête de nombreux urbains. Le miki est un couvre-chef de petite taille, à mi-chemin entre casquette et bonnet, qui se caractérise par le fait qu’il ne protège pas les oreilles de celui qui le porte. Plutôt inutile ? Pas du tout ! Celui-ci couvre ma calvitie naissante, conserve la chaleur de notre crane et confère un très bon style. Traditionnellement, ce miki est porté par les dockers et les marins bretons pour garder la tête au chaud sans être gênés par un bonnet trop long qui aurait tendance à obstruer la vision. Et, puisqu’il ne couvre pas les oreilles, il permet également d’être à l’écoute des instructions de l’équipage ! Un mystère subsiste quant à l’origine de son nom. Le préfixe « mi », qui signifie moitié, complèterait le « ki » qui signifierait au choix bonnet ou casquette…
Parmi les marques qui ont accompagné le retour en force du miki dans la mode masculine, il y a Béton Ciré. Dès 2013, sa créatrice imagine un premier modèle. Depuis, le miki est devenu un emblème de la marque, qui le propose dans de nombreuses couleurs et matières. Et en deux tailles ! Ce qui est particulièrement appréciable quand on a souvent affaire à des tailles uniques. Le miki présenté ici est réalisé dans un denim en 100% coton sur le chapeau, qui est complété par une patte de serrage en cuir de vache. Le tout a été fabriqué dans un atelier de chapelier en France.
Bonnet miki Béton Ciré
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