Baskets Zespà ZSP4 : Test & Avis

On vous propose aujourd’hui un article de Maxime qui a réalisé un stage à nos côtés il y a quelques semaines et qui s’est notamment passionné pour les sneakers. Voici donc son test. On vous a tannés – comme le cuir – avec Zespà depuis 2014 lorsqu’on a découvert la marque lors du Who’s Next, et qu’on a dans la foulée dédié une news au lancement de la nouvelle collection de la marque. Depuis lors, celle-ci ne nous a jamais lâchés, elle habillait les pieds de Romano au cours de nombreux tests de jeans, elle était présente dans notre comparatif des baskets blanches pour homme, ainsi que dans notre article conseil sur comment bien choisir ses baskets blanches pour n’en citer que quelques-uns. On en parle, on la porte, on la compare, mais l’a-t-on déjà testée ? C’est ici et maintenant, accrochez vos lacets !

Pour ce test nous avons donc choisi le modèle iconique de la marque, la « ZSP4 », une basket blanche minimaliste qui, on le rappelle, est un must-have de notre garde-robe, et qui torture les consommateurs au moment d’en choisir une paire tant l’offre est immense, et parfois malheureusement, un peu redondante. En effet, face au succès du modèle, énormément de chausseurs s’y sont essayés, si bien que le marché s’est vu inondé de baskets blanches qui, pour la plupart, se ressemblent beaucoup. Au milieu de cette marée blanche, rares sont les marques qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu et à se distinguer. C’est justement là que réside le succès de Zespà, il suffit d’un quart de battement d’oeil à un initié pour reconnaitre les presque mythiques – j’exagère à peine – languette et talon de la « ZSP4 » et leur écriture finement dorée indiquant « Zespà, Aix-en-Provence ». Car oui, on connaissait l’utilisation du label « Paris », mais ici on est sur du plus local avec Aix-en-Provence (on aurait même entendu parler d’un projet de marque de chaussure à Saint-Remy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson, oui oui, ça existe, c’est dans la Marne).

La marque

Cette originalité est à l’initiative de 3 ingénieurs de l’École Normale Supérieure d’Arts et Métiers d’Aix-en-Provence, qui en 2009, lancent la marque qui produit alors… des espadrilles ! Ils ne connaissent rien à la chaussure à l’époque et passent alors un an à visiter ateliers, sous-traitants, tanneurs, showrooms et bureaux de presse en France dans le but d’apprendre. Ce voyage éducatif est très important pour comprendre l’esprit de la marque, car au moment de la lancer, les ingénieurs ont donc décidé de travailler avec ceux qui les avaient initiés aux métiers de la chaussure : les ateliers et artisans français. L’idée est de mettre en cohérence le fond et la forme, puisque la marque se revendique française. Précisons que ses produits ont d’ailleurs été produits en France pendant quelques années, mais que ne trouvant pas d’atelier capable de suivre les quantités et les délais de production souhaités, la marque a dû relocaliser au Portugal. Voilà donc l’essence de la marque aixoise, rapidement, elle élargit sa gamme pour proposer des sneakers. Elles sont aujourd’hui arrivées dans nos pieds, les voici :

Fiche Technique

• Modèle : ZSP4.HGH NAPPA WHTE
• Coloris : White
• Tige : cuir en veau pleine fleur façon nappa origine Italie
• Laçage : 8 oeillets, lacets en coton peigné, plats, non cirés
• Doublure : cuir veau pleine fleur
• Semelle intérieure : cuir veau pleine fleur, amovible
• Semelle extérieure : gomme de qualité premium
• Montage : cousu
• Fabrication : Portugal

Comment choisir ses baskets blanches homme ?

Présentation

J’ai commandé ma paire de Zespà chez l’Exception, elle m’a donc été remise dans le petit sac noué en son sommet caractéristique du site, on est jamais déçu du service ! J’en sors une boite de taille classique, d’un bleu intense, dont l’uniformité n’est interrompue que par un ovale doré au sommet du couvercle (que j’ai supposé être une référence à l’accent aigu du “à” de Zespà), ainsi que par les 4 inscriptions « Zespà, Aix-en-Provence » sur les 4 cotés du couvercle. Jusque-là pas de surprise, un packaging extérieur caractéristique de ce type de produit.

Le choc est venu plus tard, au moment de découvrir le contenu de la boite. Je m’attendais à un positionnement haut de gamme pour ces Zespà, mais j’étais loin d’imaginer un tel niveau de détails, bien qu’ayant auparavant eu l’occasion d’acquérir des National Standard, des Garçonne et Chérubin ou encore des Belledonne. Pour cette paire, il n’y a non pas un dust bag fourni afin de la protéger en cas de transport, mais deux dust bags fournis afin de protéger chaque chaussure individuellement. Et ce n’est pas tout, on y trouve aussi un petit chausse-pied, une paire de lacets supplémentaire rangée dans une petite boite en carton aux couleurs de la marque, et enfin des formes en plastique au fond de chaque chaussure. Le positionnement de la marque est donc très clair, on joue dans la cour des grands.

Design

La ZSP4 HGH ici présente est donc posée sur une semelle au design proche des Margom ce qui lui donne un aspect général proche des modèles minimalistes d’autres marques utilisants les semelles de la marque. Mais notons que la chaussure iconique de Zespà existe aussi en version OG, semelle originale, et se démarque alors de ses concurrente par une semelle plus basse et spécifique à la marque aixoise. A l’intérieur, on trouve inscrit le nom de la marque sur la semelle, ainsi que les inscriptions « assemblage par piqué latéral », « première cuir anatomique » et « intégralement doublé cuir ». À l’extérieur, la chaussure est complètement blanche, à l’exception des deux inscriptions dorées sur la languette et sur le talon : « Zespà, Aix-en-Provence ». Les empiècements de cuir sont en petit nombre, ce qui donne un aspect très épuré à la chaussure.

Conception

On est donc sur un produit fabriqué au Portugal, mais attention, cela ne signifie pas que les matières premières proviennent exclusivement du Portugal, la marque utilise généralement des cuirs italiens ; c’est le cas ici. Nous sommes donc avec un cuir de veau pleine fleur, on le rappelle, il s’agit de la partie supérieure de la peau de l’animal, où sont implantés les poils, et qui ne subit aucune altération une fois tannée, ce qui en fait le traitement le plus noble pouvant être appliqué à une peau. Les doublures intérieures et extérieures sont aussi entièrement en cuir de veau pleine fleur, bref on est sur du cuir très haut de gamme. Pour être honnête, la qualité du cuir est ce qui m’a le plus impressionné sur ces chaussures, son touché est tellement lisse que je me surprends des fois à me caresser le visage avec, voir même à les emmener dans mon bain pour les câliner.

En ce qui concerne les coutures, elles ont l’air solides, très solides même, ce qui est classique de ce qu’on a l’habitude de rencontrer sur ce type de modèle et de gamme : les Zespà devraient durer dans le temps. Enfin, autre point qui m’a beaucoup frappé, le coussin au niveau des chevilles est d’une épaisseur très impressionnante, bien plus gros que celui présent sur des National Standards ou des Common Projets. Ce n’est pas forcement un gage indispensable de qualité, le coussin est généralement un plus, sensé garantir du confort au niveau de la cheville, mais certaines marques n’en utilisent même pas telles que Garçonne & Chérubin ou encore Axel Arigato.

Beaucoup de positif dans la confection de ces chaussures, donc, mais aussi quelques points négatifs tout de même, que je tenais à souligner. Le premier concerne les lacets, puisque ceux-ci ne sont pas cirés, et, on le sait, des lacets non cirés ont tendance à se salir beaucoup plus rapidement que leurs pairs waxés. Sur un modèle de cette gamme-là, j’aurais attendu des lacets cirés.

Le deuxième point négatif concerne la semelle. Il existe deux versions de la ZSP4 de Zespà : la OG (semelle originale), et la HGH (semelle haute). Ici, le modèle testé est la ZSP4 HGH dont la semelle (haute, donc) ressemble comme deux gouttes d’eau à la mythique semelle Margom, utilisée sur la plupart des modèles de baskets de luxe, mais n’en est pas une. Le phénomène Margom a à la fois été acclamé pour produire des semelles d’une qualité extraordinaire, mais a aussi été critiqué car étant donné que les semelles conditionnent la forme de la sneaker, on a commencé à voir sans arrêt la même collection de baskets chez tous les créateurs. Ici, utiliser le style Margom sans la qualité Margom, c’est un peu comme avoir les inconvénients sans les avantages. Je nuance tout de même mes propos : la qualité a l’air très bonne aussi.

Essayage

J’ai le problème comme beaucoup de personnes d’avoir une taille de pied entre deux pointures, ce qui m’a causé pas mal de soucis dans mes choix de chaussures. Après avoir consulté le guide des tailles, j’ai choisi de prendre la pointure du dessous, car Zespà semblait chausser plutôt grand, et j’ai bien fait ! La chaussure en 41 me va à merveille, je recommande donc comme moi de prendre la taille en dessous en cas d’hésitation entre deux pointures.

L’avantage de la basket blanche est qu’elle peut se porter avec une grande diversité de tenues, allant des plus décontractées au costume. Pour ma part, j’ai choisi une tenue très simple composée d’un sweat à capuche sushi de chez Axel Arigato et d’un pantalon de chez Bleu de Paname. Et je me suis aventuré dans la cours intérieure de l’Hoxton hôtel à Paris, un endroit plein de charme qui a gentiment accepté d’accueillir notre shooting photos.

Le cuir n’étant pas encore assoupli par le port, il m’a fallu utiliser un chausse-pied (fourni, donc) afin de les enfiler. En revanche, une fois dedans, ma première impression a été celle d’un grand confort. Je ne dirais pas que les Zespà sont le type de chaussures qu’on oublie après quelques minutes de marche tellement elles sont souples, mais pour un cuir de cette qualité et de cette épaisseur, j’ai été bluffé. Il m’a fallu beaucoup plus de temps à habituer mon pied à bien d’autres paires de chaussures ! Le super coussin y est sans doute pour quelque chose également. C’est donc très agréablement surpris, que j’ai passé la journée les pieds au chaud dans mes nouvelles Zespà, et que je les ai retirées le soir sans aucune douleur à déclarer.

Sweat Axel Arigato | Jean Bleu de Paname | Baskets Zespa

Crédit photos : Florie Berger
Et merci au The Hoxton pour l’accueil !