agnès b. : la mode créative et élégante

Il est certaines marques dont on a l’impression de les avoir toujours connues. Un nom qui nous semble familier depuis le premier âge où l’on s’intéresse à la chose vestimentaire et qui nous suit. C’est le cas d’agnès b., une marque référence pour son style élégant et créatif inimitable que l’on trouve dans la plupart des grandes villes de notre pays. Aussi étrange que cela puisse paraître, on compte sur les doigts de la main les fois où nous avons écrit sur agnès b. en plus de dix ans d’existence. C’est aujourd’hui chose faite via la présentation de sa dernière collection.

1. La Marque

Née en novembre 1941 à Versailles, Agnès Troublé découvre rapidement une fibre mode en elle et devient rédactrice pour le magazine féminin « Elle » avant de faire ses premières armes en tant que styliste chez la marque Dorothée Bis. En 1975, elle lance sa propre marque sous le nom agnès b., le « b » étant une initiale empruntée à son premier mari, l’éditeur Christian Bourgois. Pour ses collections de luxe accessibles et notamment sa pièce distinctive, le cardigan à boutons pression, le succès est immédiat. Très vite, elle s’intéresse aux hommes et ouvre dès 1981 sa première boutique 100% masculine.

Une telle longévité, agnès b. la doit avant tout à son style très raffiné, un brin dandy avec toujours en toile de fond, une note artistique. Pas étonnant lorsque l’on sait la créatrice également collectionneuse d’art contemporain. Le travail est centré sur la coupe de ses vêtements qui expriment toujours une certaine modernité, une vision du bon goût, mais également sur les matières scrupuleusement sélectionnées. Le résultat est une marque haut de gamme pour des hommes qui aiment s’habiller et ajouter à leur tenue une touche de légèreté et de désinvolture.

2. La Collection

Pour la saison printemps-été 2017, agnès b. a concocté une collection très fidèle au style qui a fait tout son succès au cours des années. Contemporain, osé et coloré sont les maîtres mots qui peuvent la définir au mieux. Plus concrètement, la marque ne s’est pas seulement contentée de suivre la tendance mais y a ajouté sa touche si distinctive.

Le bomber par exemple, se marie avec un pull jaune moutarde quand chemises et costumes s’habillent parfois de motifs « all-over » pour explorer un côté plus rock. Le denim tient également une bonne place dans des teintes inspirées des années 1990. Mais l’homme agnès b. se pare toujours de cette touche dandy en arborant un foulard noué autour du cou, un pantalon montant haut sur les chevilles ou un costume trois pièces avec une veste 4 boutons ! Enfin, le cardigan fait toujours une apparition remarquée. En résumé, du agnès b. classique avec la touche d’audace qui la caractérise, et c’est surtout ça qui nous plait !

3. Test

Pour les besoins de cet article, nous nous sommes procurés plusieurs pièces de la collection agnès b. afin de nous faire un avis global et actualisé de la marque. Au final, deux chemises ont eu nos faveurs ainsi que deux paires de chaussures mais également une ceinture. Nous retenons également le bomber que vous avez déjà pu apercevoir dans notre comparatif dédié. Par contre, les pantalons nous ont moins emballé par leur coupe ou matière respectives. Nous ne nous y attarderons donc pas. Place aux tests désormais !

A. Chemise « Thomas » noire

La chemise « Thomas » est devenue depuis les années 2010 un des modèles les plus populaires de la marque. Pour cause, elle est réalisée dans une fine popeline de coton et arbore un col dit « pointe » de taille réduite. Le contraste opère ainsi avec des manches aux bouts arrondis, comme pour lier deux opposés. Mais le plus saisissant sur cette pièce, c’est évidemment son imprimé rappelant à la passion d’Agnès Troublé pour l’art. Elle s’habille d’un motif similaire à des coups de pinceaux blancs sur fond noir. De par sa couleur, mais aussi sa coupe ajustée, la chemise est taillée pour un look à tendance rock, mais vous allez voir que l’on peut tout à fait la détourner dans un style tout autre.

Essayage et avis

Très enthousiaste quant à la réception de cette chemise qui correspond sur le papier à ce que j’ai l’habitude de porter (tant au niveau du style que de ses caractéristiques propres), je l’ai commandée dans ma taille habituelle, à savoir 40. Créer des chemises fantaisies, ce n’est pas forcément rogner sur la qualité et agnès b. nous le prouve avec une première impression excellente. On ne s’en rend pas vraiment compte sur son site, mais le tissu est souple et léger avec un toucher plutôt doux. Clairement, cette chemise a été pensée pour un port casual et s’associe bien avec un pantalon clair. Le jeans restera pour sa part l’alternative la plus crédible.

B. Chemise « Thomas » blanche

On l’annonçait dans le descriptif de sa consoeur à tendance fantaisiste, le modèle « Thomas » est décliné dans plusieurs variations de coloris par la marque. Dans sa version blanche, elle garde sa construction en popeline de coton, son petit col pointu et ses manches arrondies mais se rend radicalement différente par l’originalité de son tissu. En effet, la chemise forme des rayures en ton sur ton créées au moment du tissage, en offrant cette texture en relief. C’est assez difficilement perceptible sur le site, mais on s’en rend mieux compte sur nos photos.

Pour réaliser ce test, j’ai emprunté le corps de Max à qui on a commandé cette chemise dans sa taille habituelle, à savoir 40. Le plus surprenant au déballage, c’est évidemment sa texture que nous avons évoqué plus tôt. A vrai dire, elle est bien plus marquée en vrai qu’en photo et on note immédiatement que l’on ne savait pas tout à son propos. En effet, une fois sous les yeux, impossible de ne pas remarquer le jeu de texture voulu pour cette version. Ici, agnès b. a souhaité proposer une chemise rayée dans un coloris uni, simplement par des altérations volontaires de son tissu. Mais la marque a ajouté une touche de contraste non négligeable au niveau du col, des épaules et de la boutonnière qui ont été choisis dans un tissu uni et régulier. Le modèle en sort bien plus animé que si l’on avait une simple chemise blanche et dévoile ainsi tout son caractère.

A l’essayage, on apprécie le tissu qui est une nouvelle fois souple et léger, parfait pour les beaux jours à venir. Sur Max, les épaules, manches et la longueur conviennent parfaitement, même si, prêt-à-porter oblige, de légers plis se forment au niveau de la poitrine. Enfin, si elle propose également des caractéristiques casual, rien n’empêchera de porter cette chemise dans des tenues plus formelles grâce à sa nature : blanche. Petits bémols cependant : le tissu sur ce modèle a davantage tendance à se froisser et apparaît parfois comme un peu trop transparent suivant la luminosité.

C. Derbies « Miral »

Avant ce test, je n’aurais jamais osé penser à me tourner vers agnès b. pour l’achat d’une paire de chaussures. A vrai dire, je ne consulte que très rarement les marques de prêt-à-porter pour cela et leur préfère les chausseurs tant j’ai été maintes fois déçu par la qualité des produits : c’est beau mais ça ne tient pas dans le temps. Mais lorsque j’ai vu les derbies « Miral », je me suis dit qu’elle méritait le coup d’oeil avec leur style très sartorial. En effet, peu d’hommes osent aujourd’hui porter ce style proche de celui des années 1930. Pour rester chic une fois la saison chaude arrivée, elles sont parfaites avec leur tige alternant cuir lisse et coton et leur coloris marron/beige. agnès b. a choisi d’habiller sa derby d’un bout fleuri traditionnel ainsi que d’ornements sur les pièces en cuir. Ce sont des lacets ronds en coton qui viennent ensuite finir le tout. La chaussure est enfin montée sur une semelle en cuir soudée.

Essayage et avis

Curieux de pouvoir concrétiser ce style vraiment marqué dans une tenue digne de ce nom, j’ai commandé cette paire de derbies dans ma pointure habituelle, à savoir 44. Une fois reçues, il n’y a pas à dire, elles sont vraiment belles. Leur cuir et sa couleur cognac a un grain très fin ce qui est agréable au regard, mais marquera certainement. Les parties en coton semblent elles bien rigides et laissent penser que ces chaussures sont qualitatives. Par ailleurs, la marque a prévu un renfort en cuir au niveau du tendon d’Achille afin de limiter la casse dès les premiers jours de ports, on apprécie ! Notons enfin la présence d’un cousu au niveau de la semelle qui lui est purement décoratif.

Une fois portées, on apprécie avant tout leur confort et leur légèreté sera une aubaine lors des journées les plus chaudes de l’été. Finalement, après quelques ports, le cuir ne marque absolument pas de manière exagérée et suit un vieillissement normal. J’affectionne le style de ces chaussures, mais moins le prix qui semble élevé pour une telle qualité de construction. Si elles restent très belles, un cousu Goodyear durera certainement de nombreuses années supplémentaires. Une fois de plus donc, cette paire a l’air parfaite vue dans son ensemble mais proposer du soudé à 275€, cela est peu abusé osé. Pour comparaison, j’ai notamment une paire de Carlos Santos qui me suit depuis maintenant 5 ans. Payée le même prix et mise à côté de cette dernière, la paire portugaise surpasse de très loin celle-ci.

D. Baskets « New Come »

Toutes les marques de prêt-à-porter dignes de ce nom s’y sont essayées, agnès b. ne fait pas exception et propose aussi sa version de la basket blanche. Si leur rendu visuel est tout à fait conforme à ce que l’on peut attendre d’une paire de qualité, elle ne décrit pas vraiment en détails sa « New Come ». Les seules caractéristiques sur lesquelles on obtient quelques informations sont la présence de broderies au niveau du talon où l’on trouve respectivement les lettres « A » et « B. », une tige en cuir de veau aux découpes finies par des surpiqûres, une semelle en gomme et un intérieur en cuir rembourré à la cheville. Néanmoins, la photo du site montre l’image d’une semelle à l’aspect cousu qui présage le meilleur pour la suite. Impossible par contre de connaître quelque information qu’il soit à ce propos.

Essayage et avis

Une nouvelle fois, Max m’a prêté ses pieds et son bon 44 pour la réalisation de ce test. C’est dans sa pointure habituelle que nous avons commandé la paire de baskets « New Come ». Livrées dans leur boîte surmontée du logo de la marque, elles font belle figure dès le premier regard. Le cuir se pare d’un grain fin et semble qualitatif tant au niveau des découpes proprement réalisées et de son toucher ni trop rigide, ni trop souple. Notons les superbes finitions et les doubles coutures voulues par la marque pour renforcer l’assemblage des différentes parties de la tige. Si l’on s’intéresse de plus près à la semelle, là aussi c’est plutôt « clean » avec un cousu/collé bien réalisé, mais surtout une découverte qui change tout lorsqu’on retourne la chaussure. En effet, la présence de ce petit logo carré est la marque de Margom, fournisseur attitré de semelles pour les plus grandes marques de sneakers et réputé pour la durabilité extrême de ses produits. De ce fait, il y a fort à parier que ces baskets sont parties pour plusieurs années !

Une fois enfilées, leur chaussant est adouci par la présence de ce renfort à la cheville ce qui est somme toute assez rare sur ce type de modèles. Alors certes, on n’est pas aussi à l’aise que dans une paire de running, mais la « New Come » ne fera pas autant souffrir que nombre de paires proposées dans une gamme de prix similaire (voire supérieure). Niveau style, il n’y a absolument rien à dire et les baskets blanches ont fait leurs preuves depuis des années en terme de versatilité. Le prix peut paraitre quelque peu élevé certes, mais certaines finitions viennent justifier un tel prix.

E. Ceinture « Elyes »

On termine cette présentation par cette « Elyes ». Cela peut paraître étonnant mais des marques proposant des ceintures de qualité à un prix abordable, cela ne court pas les rues. Nous avons jeté notre dévolu sur elle tant sa couleur est celle que nous recherchons lorsque l’on souhaite acquérir ce type de produit. En effet, sa teinte, oscillant entre le cognac et le chocolat, lui permet de se marier à une grande pluralité de modèles de chaussures. De plus, la boucle dorée vient habiller cette « Elyes », la rendant ainsi moins simpliste. Le détail du cuir, légèrement ridé, promet un vieillissement et une patine des plus appréciables après quelques mois de port. Aux vues de la qualité de son cuir et de ses finitions, cette ceinture propose un rapport qualité/prix des plus acceptables surtout lorsqu’on voit ce qui se fait dans les gammes inférieures (et parfois supérieures) de prix.

4. Avis

Lorsqu’on se rend chez agnès b., c’est pour trouver un « luxe abordable » dans tous les sens du terme : fabrication, finitions et style. Pour être honnête, c’est une marque qui m’a toujours attiré mais qui m’a souvent laissé le sentiment de proposer des produits trop chers pour ce qu’ils sont vraiment. Et cette impression s’est confirmée avec cette paire de « Miral », certes très belle, mais décevante d’un point de vue montage. Les baskets avec leur semelle Margom m’ont beaucoup plus convaincu sur ce point mais restent chères. Tout comme le jeans. En revanche, la ceinture et les chemises m’ont vraiment plu et le rapport qualité/prix me semble juste. Ces pièces représentent bien l’image que je me fais d’agnès b. mêlant habillement créativité et élégance. Enfin, je ne peux qu’évoquer à nouveau leur bomber que nous avions sélectionné dans notre dernier comparatif et qui est définitivement mon gros coup de coeur de cette collection !