Barbour, une histoire de plus d’un siècle
Lorsque l’hiver fait son retour, on se tourne vers des pièces plus techniques nous permettant de nous protéger efficacement de la pluie, du froid, et autres agressions extérieures. Il existe aujourd’hui de nombreuses marques nous permettant de nous équiper en pareille situation. Indéniablement, Barbour fait partie de ces marques auxquelles on pense. Une marque avec un riche héritage, des origines workwear, et qui doit en grande partie sa renommée et son succès à sa célèbre veste cirée. La marque fête cette année ses 125 ans (ça en fait des bougies à souffler !), l’occasion de redécouvrir son histoire et ses produits phares (oui pour le coup, on a mis en illustration un phrase pour illustrer le propos) :
Sommaire
1. John Barbour, le créateur
2. Malcolm Barbour, l’ouverture à l’international
3. Des pièces devenues mythiques
4. La succession de Barbour
5. Barbour, la marque aux trois Royal Warrants
6. À la poursuite de l’héritage
1. John Barbour, le créateur
L’histoire débute en 1894 à South Shields, une ville côtière à l’embouchure du fleuve Tyne, située dans le district métropolitain de South Tyneside, au Nord-Est de l’Angleterre. Cette ville tournée vers la mer était historiquement un port de pêche. John Barbour, d’origine écossaise (Galoway), décide de s’y installer et de fonder son entreprise Barbour & Sons. C’est pour les besoins des marins et des pêcheurs qu’il va réaliser ses premiers vêtements imperméables. En s’installant près du fleuve local, la Tyne, John Barbour lance son activité à un endroit stratégique où le trafic est alors important. Au début du XXème, Barbour & Sons équipe ainsi les marins en vestes huilées, pour les aider à affronter les intempéries de la mer du Nord, et plus largement les paysans et ouvriers de la région, en vêtements de pluie.
2. Malcolm Barbour, l’ouverture à l’international
Malcolm, le fils de John Barbour a également joué un rôle important (si ce n’est plus) dans l’entreprise. À l’origine destiné à devenir journaliste, il a l’idée de rédiger des catalogues pour présenter les produits qu’il propose par correspondance. Le premier sort en 1908 et est composé de douze pages. L’initiative va permettre également à la marque de se développer par la suite à l’international. Des commandes arrivent directement du Chili, de Hong-Kong ou encore de Nouvelle-Zélande. La marque est alors réputée dans toute la Grande-Bretagne. À cette même période, durant la Première Guerre mondiale, Barbour & Sons équipe l’armée britannique afin de les protéger des intempéries. Malheureusement, John Barbour décèdera le 7 juillet 1918.
3. Des pièces devenues mythiques
En 1928, c’est au tour de Duncan Barbour (fils unique de Malcolm) de marquer l’histoire de la marque. Passionné de motos, il décide de présenter rapidement une gamme de vêtements spécialement adaptés pour ce sport. La marque équipe la plupart des équipes britanniques avec des costumes Barbour de 1936 à 1977 (date à laquelle Barbour a cessé de proposer ce type de produits aux motards).
A. La veste International
Un des modèles emblématiques de la marque britannique, la veste Barbour International. En 1957, on estime que cette toile cirée équipait 97% des participants d’une course de motos écossaise (la concurrence n’était pas aussi rude qu’aujourd’hui). Voici une photo prise durant les six jours de l’évènement (n’avaient-ils pas l’air heureux dans leur veste Barbour ?).
Revenons sur l’histoire de cette veste ! En 1934, Barbour lance sa gamme “Barbour International”, spécialement dédiée aux motocyclistes. C’est en 1936 que Barbour va sortir sa veste International, qui deviendra dès lors une veste de moto de premier choix des années 50 aux années 70. L’International a la particularité d’être composée d’un col relativement court et d’une attache, donnant l’avantage de ne pas ressentir de gêne lors du port du casque. La poche pectorale gauche en biais permet quant à elle de pouvoir accéder rapidement à ses papiers ou une carte par exemple. La ceinture va permettre de cintrer la veste et de la fermer en toute sécurité pour être prêt à prendre la route !
En 1964, l’acteur de cinéma Steve McQueen portait la veste Barbour International en tant que membre de l’équipe américaine à l’ISDT, les six jours internationaux d’enduro.
Même si aujourd’hui on fait mieux en terme de protection au niveau des vestes de moto, la veste International est devenu une pièce mythique et qui est toujours commercialisée. Fidèle à son héritage, on la retrouve dans une version retravaillée faite dans un coton ciré 8 oz, dans une finition mate et équipée de protections. Comme le modèle original, elle est composée d’une ceinture à boucle, d’un col court et de quatre poches (dont celle de gauche en biais). Sur la partie droite, on y retrouve le célèbre logo Barbour International qui fait partie de la collection World Tour (logo qui apparaîtra dès 1980).
B. la veste Ursula
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Duncan Barbour est appelé pour combattre auprès de l’armée britannique. C’est alors à son père Malcolm Barbour et à Nancy (son épouse) de reprendre l’entreprise familiale. Ayant déjà eu un rôle important lors de la Première Guerre mondiale, Barbour élabore une combinaison dédiée aux sous-mariniers et portant le nom du sous-marin de classe U, Ursula.
Le commandant d’Ursula, le capitaine George Philips (présent ci-dessus), a d’ailleurs joué un rôle important dans la production de cette combinaison spéciale. Ce modèle, aujourd’hui emblématique, est toujours produit et remit au goût du jour. Des décennies plus tard, la veste Ursula n’a pas pris une ride ! En effet, les japonais en tant qu’admirateurs du workwear sont des adeptes de ce style de pièces chargées d’histoire et d’héritage. C’est d’ailleurs pourquoi on la retrouve à travers la collection « Made For Japan », spécialement conçue pour le pays du Soleil Levant. Contrairement à l’originale, la toile est plus fine et plus souple. Cependant, fidèle à ses origines, la veste est cirée et teintée d’un vert sauge (déclinée en navy), mais aussi dotée d’une touche de velours côtelé à l’intérieur du col. Le modèle est zippé et composé d’un storm flap (rabat-tempête) et de plusieurs poches. Fière de son passé, la veste en coton ciré devenue mythique, est toujours aussi résistante aux intempéries !
4. La succession de Barbour
Les années 50 et 60 ne sont pas les meilleures années pour la famille Barbour. À commencer par le décès de Duncan alors âgée de 48 ans en 1957. Malcolm Barbour reprendra l’activité de la maison avec Nancy et son petit fils John Barbour (âgé de 19 ans). En 1964, Malcolm Barbour décèdera à son tour à l’âge de 83 ans. Nancy Barbour assumera donc le rôle de présidente avec John en tant que directeur général. Malheureusement, quatre ans plus tard, John décèdera lui aussi, laissant derrière lui sa femme, Margaret et Helen, leur fille alors âgée de deux ans. À 25 ans, Margaret se retrouve immédiatement nommée membre du conseil d’administration. Elle deviendra présidente de l’entreprise en 1973.
Margaret a également marqué à son tour l’histoire de Barbour. Elle a notamment conçu et lancé les vestes cirées Bedale, Beaufort et Border. Des modèles que l’on trouve toujours aujourd’hui ! Tout aussi intéressants que les précédents que l’on a pu citer.
A. La veste Bedale
C’est en 1980 que Margaret lance le modèle Bedale (destiné aux hommes) et Beadnell (pour les femmes). L’originalité de ce nouveau modèle ne venait pas forcément de son design, mais plutôt de ses coloris. En effet, pour la première fois, la marque ne propose pas une veste kaki ou marron, mais un coloris bleu marine. Dans les années 80, on constate un attrait certain pour le jean, ce genre de coloris s’accordait donc parfaitement ! En plus d’être composé d’un nouveau coloris, la veste est relativement plus courte et possède un col doublé en velours bleu marine.
B. La veste Beaufort
Cette veste voit le jour dans les années 1980 où Margaret rentre d’un séjour de France et décide de s’inspirer des vestes de chasse françaises traditionnelles en gardant ce que l’on appelle le carnier (poche se trouvant à l’arrière pouvant contenir un gibier). Tout comme la Bedale, la Beaufort adopte une silhouette plus courte, ce qui lui permet d’être portée lors de différentes occasions. On retrouve un intérieur tartan devenant alors emblématique de la marque.
5. Barbour, la marque aux trois Royal Warrants
Le succès se poursuit au fil des décennies marquant à jamais Barbour dans l’histoire. À commencer par le nombre de Royal Warrants que la marque s’est vu recevoir tout au long de son parcours. Le premier lui est décerné le 1er avril 1974 par l’Altesse Royale (S.A.R.), le duc d’Édimbourg (prince Philip). Huit ans plus tard, le 1 janvier 1982, Barbour reçoit une deuxième distinction royale, cette fois-ci décernée par la Reine d’Angleterre.
Sous la directive de Margaret, en 1987, Barbour reçoit un troisième Royal Warrant par le Prince de Galles, plaçant alors la marque comme la seule à en posséder trois. Fournissant la famille royale au fil des générations, Barbour entretient une relation particulière avec cette dernière. On retrouve d’ailleurs les trois armoiries présentes sur les étiquettes de la marque dans l’usine et dans les bureaux de l’entreprise familiale. Aussi, Margaret Barbour a été anoblie en personne par la Reine Elizabeth II, ce qui lui donna le titre de Dame.
6. À la poursuite de l’héritage
Aujourd’hui, la marque fête ses 125 ans, ce qui relève d’un exploit à part entière. Barbour est restée fidèle à ses origines et ce depuis plus d’un siècle, gardant ainsi certains détails comme la toile utilisée ou encore l’intérieur au motif tartan propre à l’héritage laissé par son fondateur John Barbour (qui était rappelons le d’origine écossaise).
Depuis des décennies, la marque veille à ce que la qualité des pièces soient respectées. Pour cela, Barbour garde toujours un oeil averti sur l’ensemble de ses lignes et de ses productions. Même si la plupart des pièces sont confectionnées en Europe, il n’en reste pas mois qu’une partie est toujours fabriquée au Royaume-Uni. Barbour ne produit plus dans l’usine historique, mais a déplacé sa production à Simonside, non loin de South Shields, où elle continue d’y confectionner la ligne classique et ses modèles Bedale et Beaufort.
Même si Barbour propose toujours les modèles qui ont tant participé à sa renommé, elle propose désormais de nouvelles coupes et de nouveaux modèles s’ouvrant alors vers de nouveaux horizons. En effet, hormis les intemporels, Barbour a présenté pour la première fois en 2015 ses créations à la Fashion Week de Londres. Etant toujours une marque qui a fait le souhait de vivre avec son temps et d’évoluer ainsi, elle a présenté en 2017 une campagne appelée « Way of Life » (Mode de vie pour les moins bilingues d’entre nous). Cette campagne avait pour but de mettre en scène les clients de la marque via les réseaux sociaux, où ils pouvaient partager leur propre #BarbourWayOfLife. Voyant le phénomène du vintage et des pièces intemporelles faire leur retour, la marque lance en 2018 la ligne Barbour Beacon, des pièces s’inspirant de l’héritage et du workwear tout en comportant une touche de modernité (coupes, matières, coloris, etc.)
L’année 2019 représente donc une étape importante pour l’histoire de la marque. Au fil des décennies, la famille Barbour a toujours su innover en proposant le meilleur de son savoir-faire. L’authenticité et l’héritage sont donc deux valeurs importantes pour Barbour qui a fait le souhait de toujours proposer des pièces qualitatives et durables, la classant à tout jamais (on l’espère) dans l’histoire !
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