Costume sur-mesure Les Nouveaux Ateliers : Test & Avis

Si j’en crois mes amis, un premier costume, ça se porte en sortie d’école ou de fac. Au premier entretien, puis pendant la période d’essai. On le traîne aux baptêmes et aux mariages de l’été. Parfois même, il nous sauve pour célébrer un défunt. Puis vient le premier contrat. Le polyester bon marché commence à flétrir alors que notre compte en banque de jeune actif se remplit peu à peu. Vient le moment décisif de faire faire son premier costume de travail. Quitte à en porter tous les jours, autant que la laine soit bonne. Je parle de mes amis parce que je n’ai pas eu cette expérience. En 2022, beaucoup d’entreprises n’exigent plus le costume, mais j’ai entendu dire qu’ils cherchaient quelqu’un pour reprendre les dossiers à Matignon. Quitte à tenter ma chance, on va tout miser sur les apparences. Pour y parvenir, il faut que je me rende chez un tailleur français, pour faire honneur à notre République. Et qui plus est, spécialiste du costume business. J’ai donc choisi de faire mon complet de futur Premier ministre auprès des Nouveaux Ateliers.

Marque

Lancée en 2010 sous le nom “Atelier NA”, la marque française fait peau neuve. L’enseigne, qui a déposé le bilan en 2020, a été rachetée par Athena Family, un groupe d’investissement qui a restructuré toute l’entreprise. Terminé la production en Chine, les boutiques aux quatre coins de la France et les délais d’attente interminables pour un costume. Les Nouveaux Ateliers ont gardé l’esprit business et français aux origines de la marque tout en restructurant leur production autour de 5 boutiques parisiennes. Désormais, les costumes sont faits au Portugal dans un atelier bien connu des tailleurs de la capitale. Les délais sont respectés et la qualité restituée. La marque propose également des chemises sur-mesure et quelques cravates mais les costumes business et de mariage sont la spécialité de la marque.

Personnalisation

Pour créer ce costume, il faut que je me visualise sur le perron de l’Hôtel de Matignon. Edouard Philippe avait choisi le complet bleu marine, et Jean Castex un anthracite. Voyons plus loin, il faut que je me démarque de ces deux prédécesseurs. Si je suis choisis – ce dont je ne doute nullement – je tiens à garder mon identité. Un peu de vintage et de rétro mais avec style et humilité.

Dans la boutique de la rue Saint-Honoré, à deux pas de Châtelet, je suis accueilli par Jérôme, le styliste de la maison. Il comprend très vite ma demande et me propose de partir sur de la rayure. Comme lui, tiens ! Faut dire qu’il en est un exemple assez convaincant. Ayant déjà un costume uni, je suis les conseils de Jérôme et je me lance à la quête du tissu de mes rêves de mon mandat.

Les Nouveaux Ateliers proposent un peu plus de 1 900 tissus, ce qui laisse franchement peu de place à la déception. Personnellement, je n’ai pas la patience d’éplucher tous ces petits carrés de laine. Heureusement, Jérôme est là pour affiner mon choix en fonction de mes besoins. Ma possible investiture pourrait avoir lieu sous un beau cagnard, mieux vaut donc partir sur un costume d’été. Je me laisse tenter très rapidement par la collection “Australis” de Loro Piana. Les tissus sont en super 150’s avec un stretch naturel. Voilà qui garantit un peu de confort et d’aisance pour mes futurs déplacements. De plus, la laine que j’ai choisie est traitée pour ne pas trop se froisser. Un must pour prendre le Falcon de la République ! Côté style, c’est un tissu avec des rayures assez épaisses, presque “craies”, sans l’être.

Même si je suis assez fan de la fantaisie, les Français ne sont pas encore prêts à me voir avec un costume croisé, je reste donc sur un deux pièces à boutonnière droite. Dans la même idée je choisis des poches à rabat classiques et une double fente pour la veste. Le pantalon ne possède pas de pince sauf pour le serrage. C’est un costume sur-mesure, je ne me vois pas mettre de ceinture avec ! Enfin, je choisis des boutons ton sur ton, pour accorder mon complet à toutes les couleurs de cuir.

Bon, n’oublions pas que je veux quand même me démarquer un peu, il y a de la concurrence pour le poste. En plus de mes rayures, j’opte pour des revers à crans aigus. Histoire de montrer un peu mon autorité de futur chef de gouvernement. C’est aussi, et surtout, un clin d’œil rétro que je choisis ! Ils font 8 cm mais la forme aiguë accentue l’importance du revers, c’est donc bien suffisant.

Passons à l’épaule : je l’ai choisie à l’italienne. C’est un montage d’épaule romaine qui a été fait sur ma veste. Sans qu’il y ait trop de padding, elle est beaucoup plus structurée que l’épaule “con rolino” ou que la “spalla camicia” qui suivent de manière plus naturelle le bras. Pour moi c’est parfait, cette romaine me donne visuellement un petit surplus de carrure. Si je dois porter un pays sur mes épaules, ça peut m’être utile ! Ici, les vestes sont proposées au semi-entoilage, ce que j’ai évidemment choisi pour une meilleure tenue dans le temps.

Le côté fun du costume sur-mesure, c’est aussi toutes les petites personnalisations que l’on peut faire sans que le prix du costume n’en soit impacté. En l’occurrence, je me suis fait plaisir avec une doublure à motif. J’ai aussi choisi une broderie à l’intérieur de la veste. Là dessus, Les Nouveaux Ateliers proposent un très grand choix de tissus pour marquer sa petite différence !

Comment (bien) choisir un costume ?

Fiche technique

Prise de mesure

La promesse d’Atelier NA puis des Nouveaux Ateliers se faisait notamment sur la prise de mesures. Prises par une cabine 3D en une demi seconde, ce qui permet de faire gagner du temps et donc de l’argent. De mon expérience, on ne m’a pas proposé de passer par la fameuse cabine mais plutôt de faire des mesures sur gabarit.

Mais c’est là où, à mon sens, Les Nouveaux Ateliers se démarquent de ses conccurents de la même gamme. Je m’explique. Lors de ma visite, Jérôme, qui est styliste et conseiller de vente, fait une première prise de mesures. Puis elle est complétée par un tailleur qui vient ajuster encore le gabarit sur mes épaules. Deux paires d’yeux valent mieux qu’une ! Ensemble, ils prennent vraiment le temps de revenir sur chaque détail du costume pour s’assurer que le résultat final me plaira. Je me suis vraiment senti bichonné !

Essayage

Il faut compter environ cinq semaines pour retrouver son costume en boutique. Les Nouveaux Ateliers passent par le Portugal pour réaliser leurs complets. Lors de mon essayage, je n’ai eu qu’une seule retouche à effectuer. La ceinture, légèrement trop grande, a été reprise. Et pour le coup, c’est fait directement en boutique, en quelques jours à peine. Du reste, tout était bon. Le tombé au niveau des épaules est parfait et la veste est cintrée mais de manière raisonnable afin de garder l’aspect “professionnel” du costume. La veste pèse son poids et pour moi c’est une bonne chose. Contrairement à un costume plus détendu, celui-ci doit respirer la confiance en moi. Je dois me sentir sûr de mes capacités lorsque je l’enfile. C’est exactement le sentiment qu’il m’a donné au premier essai !

Côté pantalon, j’aime beaucoup cette coupe qui n’est pas trop slim. J’ai un peu de marge au niveau des cuisses et mes mollets sont à l’aise. C’est une coupe presque droite, comme je l’avais demandée. J’ai fait le choix d’une ouverture de jambe à 19 cm, d’une taille haute et d’un tombé sans cassure lorsqu’il est porté avec des mocassins. Juste ce qu’il faut de rétro tout en respectant les codes du formel. Il est l’heure de faire ma première sortie de candidat !

Look

La boutique où j’ai réalisé mon costume est située en plein cœur de Paris. Il n’a pas fallu longtemps pour dénicher une jolie place où immortaliser ma tenue. À quelques centaines de mètres de la boutique, derrière le Passage Vérité, on se retrouve la Place de Valois. Je vois quelques badauds, le téléphone dans la main prêt à prendre des photos. Je suis moi-même étonné : l’annonce de ma candidature a-t-elle fuitée ? Que nenni ! Ce lieu est désormais célèbre pour être l’emplacement des bureaux d’“Emily in Paris”. C’est la douche froide pour mon ego mais la séance photos peut se dérouler sans encombre.

Pour mettre en avant les belles rayures de mon deux pièces, j’ai choisi la carte de la sobriété sur le reste. Chemise blanche obligatoire pour la cérémonie d’investiture. Je la porte en Oxford très épais de la marque Première Manche. Son tissu m’évitera clairement une sudation trop visible comme cela pourrait être le cas avec de la popeline. J’aurais chaud, mais personne ne le saura ! Une cravate Howard’s en grenadine de soie verte est nouée autour de mon cou. La grenadine de soie, ça fait sérieux et intelligent. Deux qualités a priori compatibles avec mes prétentions salariales. De plus, le vert foncé fonctionne très bien avec le bleu et c’est moins morne qu’un ton sur ton !

Côté chaussures, j’ai enfilé mes Richelieu de chez Orban’s. Elles sont en cuir grainé et collent parfaitement à la tenue. Classes mais avec un petit supplément d’âme ! Je porte une montre Charlie au poignet. Une marque française messieurs-dames ! Elle est équipée d’un calibre Soprod, concurent suisse d’ETA et de Sellita. Après la Rolex de Nicolas Sarkozy et la Swatch de François Hollande, j’espère, moi aussi, marquer l’horlogerie lorsque je serai à la tête de l’exécutif français.

Cette jolie plongeuse aura de quoi attirer les regards des photographes lorsque je les saluerai depuis le perron. Après quelques poses pour faire état de ma tenue, j’ai tenté, comme tout le monde, d’entrer dans les bureaux d’Emily. Sans succès, vous vous en doutez ! J’ai donc décidé de reprendre ma route, direction Matignon.

L’avis de notre styliste :

Quoi de plus authentique qu’une rayure “tennis” sur un costume marine ? Cela donne un aspect rétro que très peu osent arborer, mais si vous cela ne vous fait pas peur vous vous démarquerez nettement et votre allure tout droit sortie d’un film italien des années 50 ne laissera assurément pas indifférent !

Costume Les Nouveaux Ateliers | Chemise Première manche | Cravate Howard’s

 Chaussures Orban’s | Montre Charlie Paris