Comment choisir une veste en jean (denim) ?
Ah la veste en denim, typiquement le genre de pièce intemporelle qui traverse les années et les époques sans prendre une ride. Nous nous devions de lui rendre l’hommage qu’elle mérite, en lui consacrant à son tour un guide. Portée en été sur un simple t-shirt, par dessus un sweat ou un hoodie lorsque la nuit tombe, ou sur un pull au retour de l’automne, la veste en jean se porte toute l’année (pour les moins frileux). On vous propose aujourd’hui de revenir sur son histoire, les détails qui la différencie, ses différentes teintes, ses coupes et on conclura par une liste d’adresses pour se procurer cette veste tout droit venue des Etats-Unis.
1. L’histoire de la veste en denim
A. Les premiers pas
Tout de suite, quand on évoque le denim, un nom est censé nous venir en tête : celui de Levi Strauss & Co. L’histoire commence en 1873. Pendant que le maréchal de Mac Mahon est élu Président de la République en France, de l’autre côté de l’Atlantique, va naître le tout premier jeans de l’histoire des jeans. Celui-ci a été conçu par la marque Levi’s, issue d’une association entre deux hommes, Jacob Davis et Levi Strauss. Ils obtiennent alors le brevet sur le jean, le 139,121, intitulé « improvement in Fastening Pocket-Openings ». Grâce à ce brevet, l’entreprise va connaître une situation de monopole sur le marché et va fructifier, du moins avant l’expiration de ce titre exclusif en 1890, date à laquelle la concurrence va commencer à faire irruption.
Mais… on a zappé un épisode là ! Oui, celui de la veste en jean. Revenons donc à nos moutons, ou du moins à notre denim. Peu après l’arrivée du premier jeans, c’est bien une veste dont le potentiel était surement insoupçonné à l’époque qui va être confectionnée : la Triple Pleat Blouse Jacket. Ça l’air offensif comme ça mais ça ne mord pas. Cette veste indigo, conçue dans une toile de denim épaisse, tient son nom des trois plis présents de chaque côté de la boutonnière. Munie de poches et de rivets, cet habit utilitaire, à l’origine destiné aux ouvriers comme aux cowboys, évolue jusqu’à la réalisation en 1967 du modèle Type III Trucker, dite la Trucker Jacket. Merci Levi’s !
B. L’expansion de la veste en jean et sa diversification
Pourquoi le type parle de Type III ? Si t’es malin, t’en déduis qu’on a passé deux ou trois étapes. En effet, la marque américaine a auparavant élaboré les vestes Type I et II. La première nommée est la 506XX Blouse, développée en 1905. Pas fous les types, après nous avoir couvert les jambes, pourquoi ne pas adopter le full jeans en mettant ces vestes sur nos épaules également ? Leur point commun ? Elles sont élaborées pour être des vêtements de travail, en raison de leur robustesse. Pas question à ce moment là de se pointer sur les défilés de mode. Leurs différences ? La Type I est dotée d’une unique poche sur la poitrine gauche, ainsi que d’une martinguale à l’arrière, tandis que la Type II (507XX), élaborée plus tard contient deux poches poitrine et la martingale disparait. Enfin, en 1967, la Type III (557XX) voit ses poches poitrine réhaussées, un col réajusté, et des finitions et détails plus poussés.
La veste en jean a ensuite largement quitté le monde du travail manuel pour devenir une pièce tendance dans le courant du XXème siècle. Elle s’est exportée partout dans le monde, sa coupe a été revisitée par un certain nombre de marques, des teintes diverses et variées se sont développées, les matériaux se sont perfectionnés. Bref, on l’aura compris, ce fut l’expansion considérable de cette veste, portée aujourd’hui par tous, ou presque.
2. Qu’est-ce qu’un bon denim ?
A. Définition du denim
Même si on parle souvent de “veste en jean”, il est plus juste de parler de veste en denim. Pourquoi ? Parce que le denim est la toile que l’on utilise pour fabriquer des vestes, des chemises et surtout des jeans. La solidité de cette toile de coton à armure de sergé est due à un tissage très serré. À l’origine, ce tissage est fabriqué à partir d’une chaîne teinte en bleu et d’une trame écrue ou blanche. Le dessin de tissage, autrement appelé armure, est constitué de trois fils de trame se glissant sous un fil de chaîne puis d’un fil de trame passant sur cette même chaîne. Le décalage de ce dessin sur quatre fils conduit à des lignes diagonales visibles caractéristiques du sergé. Bien entendu, le denim est réalisé à partir de fibres de coton.
B. Toiles selvedge vs toiles classiques ?
S’il y a quelques années encore, on vantait la vertu des toiles selvedge, il faut savoir qu’elles s’adressent essentiellement aux plus passionnés d’entre nous. Une veste en denim selvedge peut s’avérer intéressante pour ceux qui recherchent une toile brute qui se délavera et se patinera au fil des ports (attention au délavage de l’indigo sous les bras). Si ce n’est pas votre souhait, sachez aussi que l’on trouve aujourd’hui des vestes qualitatives montées à partir de toiles classiques (japonaises, italiennes, etc.). On a souvent tendance à dire qu’il vaut mieux miser sur une bonne toile non selvedge qu’une toile selvedge bas de gamme. Quoi qu’il en soit, sur une veste en denim, au-delà de la qualité de la toile et de sa provenance, on va prêter attention à la teinte, au degré de délavage, mais surtout à la coupe !
Quelles sont les autres matières que l’on peut retrouver sur ce type de vestes ?
Même si on parle de la veste en denim, il faut savoir que depuis de nombreuses années, des marques ont conservé la forme et la coupe de cette pièce pour proposer d’autres alternatives : laine, coton léger ou encore velours côtelé. Sur certains modèles taillés pour l’hiver, il n’est pas rare de voir une doublure réalisée en sherpa ou en laine !
3. Quelle teinte choisir pour une veste en denim ?
Évoquer toutes les teintes existantes de ce basique de la garde robe masculine serait fastidieux et ne faciliterait la tâche à personne pour choisir sa veste en denim. De ce fait, nous avons décidé de nous focaliser sur les trois principales teintes que nous recommandons, à savoir brut, washed ou bleached. Mais de nombreuses variantes sont possibles : la teinte blanche, noire, etc. On se rappellera une règle d’or : peu importe la teinte choisie, on veillera à créer du contraste. C’est-à-dire que si l’on opte pour une veste sombre, on portera un pantalon plus clair, et vice versa. Une autre règle qu’il peut être utile de suivre : on évite le look “total denim”, sauf si on le maîtrise à la perfection. Sinon, on ressemblera rapidement à Marty McFly dans Retour vers le Futur, à moins que ce ne soit votre objectif. Ce n’est pas le nôtre même si on est amateurs de la trilogie (comme de la trilogie des vestes en denim Levi’s Type I, Type II, Type III pour ceux qui ont suivi).
A. La teinte brute
Voici la teinte originale de la veste en denim, celle qui n’a subi aucun délavage. Les avantages de ce type de teinte sont multiples. D’une, c’est certainement le choix le moins “risqué” de la liste. Donc pour ceux qui veulent se laisser tenter une première fois par la veste en jean, c’est probablement le bon choix. La veste en denim brut sera assez facile à porter avec une bonne partie de notre dressing. On associera sa patine foncée avec un chino beige par exemple, ou même un pantalon blanc ou kaki. Cette veste peut se porter toutes les saisons de l’année ! Un autre avantage, c’est qu’avec le temps, la teinte va vieillir avec nous (que c’est poétique), et offrir un délavage naturel très agréable à l’oeil, créant ainsi une teinte personnalisée que l’on ne retrouvera nulle part. Certaines vestes en denim brut sont rigides dans un premier temps (je pense principalement aux vestes en toile selvedge), sachez qu’elles s’assoupliront dans la durée. Patience donc !
B. La teinte washed
Lorsque l’on pense à une veste en jean, c’est souvent cette teinte qui nous vient à l’esprit. Choisir une veste ayant été soumise à un délavage est une bonne idée, à condition cependant de prêter attention à la qualité et la beauté du délavage, sinon, cela peut vite devenir risqué et dans ce cas, autant conserver le brut. En effet, de nombreuses marques se sont lancées dans le défi de créer des belles teintes washed sans obtenir le résultat escompté. Cette teinte, c’est comme un symbole. Plus accentué que l’effet usé, ce type de délavage fait disparaître davantage les pigments d’indigo au profit de beaux contrastes entre les fils de l’armure. Pour les amateurs d’authenticité et de style rétro, il s’agit de la teinte parfaite ! Cette veste est assez polyvalente, on peut alors se permettre de la porter avec des pantalons plus clairs ou plus foncés.
C. La teinte bleached
Plus délavée que délavée… j’ai nommé la teinte bleached ! Et son nom parle pour elle. Dans ce cas de figure, l’indigo encore présent sur les deux derniers exemples a disparu dans sa quasi totalité. Un effet usé bien prononcé, comme si l’on avait travaillé durement avec pendant des années. Ce type de délavage est particulièrement bien apprécié des rockeurs et a également été vu sur un certain nombre de stars du grand écran. On portera ces vestes à la teinte bleached de préférence avec un pantalon de couleur foncée, et dans un style plutôt affirmé.
4. Quelle coupe choisir pour une veste en denim ?
Ce type de paragraphe est toujours délicat. Tout simplement car les coupes sont surtout une affaire de goûts. À la rédaction, nous avons nous même notre propre style, et si j’ai l’habitude avec Max de porter mes vêtements près du corps, ce n’est pas le cas de Gurvan qui favorise souvent une coupe ample. S’il n’y a donc pas de règles absolues à suivre, on peut toutefois vous fournir quelques conseils. Sur les vestes en denim, certains défauts sont récurrents. Notamment, le fait que beaucoup d’entre elles soient parfois trop courtes, ou ne mettent pas du tout en valeur notre silhouette. Sur certaines vestes, on déplore également l’absence de poches, ou le trop plein de poches, fonctionnelles mais non esthétiques. Ainsi, nous recommandons de privilégier des vestes en denim cintrées, mais non moulantes, avec une longueur juste en dessous de la ceinture.
Au delà cet aspect, on prêtera attention à la boutonnière, aux éventuelles pattes de serrage, au col ainsi qu’aux poches externes comme internes. Certaines personnes osent l’oversize, et on a envie de dire pourquoi pas ! Mais il faut réussir à l’assumer et cela n’ira pas à tout le monde. Enfin, le style n’est pas tant une affaire de coupe, c’est aussi la superposition qui rentre en ligne de compte. Cela peut valoir le coup, notamment avec un t-shirt blanc et une chemise en dessous, ou bien même un hoodie qui fera son petit effet. On peut également opter pour des pièces qui vont se superposer à la veste, comme une parka par exemple. Bref, les possibilités sont infinies, faîtes-vous plaisir !
5. Où trouver une veste en denim ?
Comme à notre habitude, on vous propose de découvrir une liste (non exhaustive) de marques classées par gammes de prix (et par ordre alphabétique dans chaque gamme) !
Vestes en denim à moins de 100€
Vestes en denim entre 100€ et 200€
Vestes en denim au-dessus de 200€
- Acne
- APC
- Double RL
- Fullcount
- Lee 101
- Levi’s Vintage Clothing et Made & Crafted
- Momotaro
- Naked & Famous
- Officine Générale
- Oni Denim
- orSlow
- Rogue Territory
- Studio d’Artisan
- Surgar Cane
- Warehouse & Co
Si vous souhaitez ajouter votre pierre à l’édifice (car on n’a pas énuméré toutes les marques qui proposent des vestes en denim), n’hésitez pas à nous suggérer d’autres marques en commentaires !
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