Jean Bolid’ster Hip’ster : Test & Avis
Les habitués du blog ont pu le remarquer à plusieurs reprises, j’aime les deux roues ! Je les affectionne d’autant plus quand ils sont dotés d’un moteur. Après avoir roulé avec mon Speedfight refroidissement liquide équipé Bidalot durant mes années lycée, j’ai passé mon permis moto dès que j’en ai eu l’opportunité. Je me rappelle encore de mes premiers kilomètres au guidon de ma 600 Bandit… bridée à 34 cv. 18 ans plus tard, et après m’être essayé au roadster, au supermotard, au bobber et à l’enduro, la passion est restée intacte. La simple odeur de gaz d’échappement d’un moteur 2 temps suffit à me mettre de bonne humeur ! Lorsque l’on roule en moto, l’équipement est primordial. Seulement, il n’est pas forcément des plus esthétiques, ni des plus pratiques une fois que l’on est descendu de sa selle. Pour remédier à cela, une marque française s’attache depuis 2015 à concilier sécurité du pilote, style et praticité. Alors qu’à première vue, ce jean Bolid’ster ressemble à beaucoup d’autres, il regorge pourtant de certains atouts. Notamment, celui qui lui permet d’être aussi agréable à porter en ville que lorsqu’il s’agit d’aller s’amuser sur de petites routes sinueuses. Je pouvais donc difficilement passer à côté de l’opportunité de mêler mode et passion du deux roues, accompagné en prime de cette très belle BMW nineT !
Marque
L’histoire de Bolid’ster est directement liée à la ténacité de son créateur, j’ai nommé Pierre-Henri Servajean. En 2003, ce dernier se lance dans le projet de créer un tissu ultra résistant. Un tissu capable de protéger de l’abrasion en cas de chute : l’Armalith. Étant déjà dans le milieu du textile depuis une vingtaine d’années, c’est après un accident de moto et un jean éventré qu’il se met un quête du jean idéal. Un jean qui puisse sécuriser sa pratique du deux roues en cas de futures glissades ! Il se rend alors compte que cette offre n’existe pas, et se met en quête d’un tissu spécifique pour pouvoir lui-même créer son jean parfait. S’impose à lui un second constat : celui que ce tissu n’est tout simplement pas disponible sur le marché. Après de nombreuses investigations, il se met donc en tête de concevoir lui-même le fil qui servira à la réalisation de ce futur tissu.
Après de multiples tentatives et des brevets déposés, Pierre-Henry donne vie à l’Armalith qu’il utilisera lors de la création de la marque ESQUAD en 2006. Il l’améliorera ensuite jusqu’en 2014 avec la mise au point de l’ARMALITH 2.0. Ce tissu composera alors l’ensemble des pièces de sa nouvelle marque Bolid’ster. Son offre se compose aujourd’hui d’une Trucker jacket, d’un short et de 3 modèles de jeans pour hommes. Ces derniers sont déclinés en plusieurs coloris, divers degrés de protection, et même d’un modèle de jean pour femme. Depuis 2017, l’ensemble des opérations de montages sont réalisées en France et la marque s’attache à limiter au maximum son empreinte écologique. Comment ? En favorisant les circuits courts, la teinture à froid, et les matériaux labellisés qui puissent répondre aux différentes contraintes liées aux produits.
Fiche technique
- Jean Bolid’ster Hip’ster
- Coupe : ajustée
- Taille : mi-haute. Disponible du 38 au 54 (FR)
- Toile : Armalith 2.0 Long Stretch 14 Oz (51% Coton, 33% UHMWPE, 9% PA 6.6, 7% Lycra®)
- Fil de couture PA6.6 haute ténacité, dérivé de la technologie airbag
- Coloris : indigo brut
- Nombre de poches : 4 + 1 coin pocket
- Fermeture : boutonnée
- Jacron : cuir
- Boutons : Zamak (alliage de zinc)
- Rivets : cuivre
- Ceinture : 6 passants
- Signe distinctif : résistance à l’abrasion sur une distance de 20 m en cas de chute moto ou 70 Km/h
- Garantie : 10 ans
- Fabrication : France
Présentation
On ne peut que souligner l’effort apporté au packaging, qui se caractérise ici par une grande enveloppe aspect kraft du plus bel effet. Simplement ornée du logo de la marque sur sa face avant, elle contient de petits encarts au sujet de la Bolid’ster et de l’Armalith au dos. La signature du directeur de production y est même apposée. Ceci atteste, dès la réception du jean par le client, de la volonté de fournir un service de qualité. Le soin procuré à l’élaboration de ce packaging semble présager que chaque détail aura également son importance pour le produit qu’il contient. Ce qui, pour une première approche, est plutôt bon signe !
Design
Rien n’indique à première vue qu’il s’agit d’un jean pouvant être dédié à la pratique de la moto et plus largement de sa capacité à nous protéger en cas de chute. Ayant plus d’affinités pour les coupes ajustées, j’ai préféré le modèle Hip’ster par rapport à la version droite nommée Jean’ster. 5 déclinaisons sont offertes, mais c’est la teinte indigo, qui est celle qui se rapproche le plus de ce que j’ai l’habitude de porter habituellement qui a attiré mon attention.
En le balayant de haut en bas, on semble être sur un jean au look plutôt classique, sans fioritures. Néanmoins, il se distingue par des fils et des doublures de poches d’un orange assez vif. Par ailleurs, il possède également une bande de tissu au niveau des ourlets, de cette même couleur orange !
Deux larges poches viennent orner la partie arrière sans signes distinctifs apparents, si ce n’est la volonté de respecter les codes classiques des pièces en denim. La ceinture 6 passants est agrémentée d’un joli patch en cuir floqué du nom de la marque. Sur celui-ci, est précisé le numéro d’exemplaire du modèle : le 005764 me concernant !
Conception
Si ce Hip’ster semble visuellement standard, c’est qu’il cache rudement bien son jeu. En effet, il regorge d’un certain nombre de détails techniques. Commençons par sa toile 14oz en Armalith. Grâce au tissage de fibres de coton combiné à l’UHMWPE (un polymère) issu de recherches dans le domaine spatial et militaire, on obtient un tissu durable et extrêmement résistant. Dans le cas du modèle présenté, sa toile permet de protéger son porteur de l’abrasion suite à une chute à 70 km/h sur une distance qui peut atteindre jusqu’à 20 m ! Pour gagner en confort, l’Armalith 2.0 est désormais légèrement stretch, aidé par la présence de Lycra. Grâce à sa teinte à froid par 8 bains d’indigo, l’ensemble présage d’une très belle patine avec les années.
Parce qu’une toile avec ces arguments ne vaudrait pas grand chose sans être solidement reliée, on observe des doubles coutures rabattues réalisées en un passage (pour les 2 jambes). Celles-ci sont rendues possibles grâce à d’anciennes machines workwear dites « à bras déporté ». La marque a donc du rénover ces machines et faire développer son propre fil en France pour obtenir des coutures qui se révèlent encore plus solides que le tissu au test de l’abrasion. 7 rivets en cuivre viennent solidement maintenir l’extrémité des 2 poches avant. Celle de la coin pocket, mais également l’extrémité de la braguette. Concernant cette dernière, au-delà de prévenir d’un éventuel « craquage » bien connu à cet emplacement, celle-ci s’avère nécessaire sur ce type de toile épaisse. Pour la petite histoire, et comme un clin d’œil au pionnier du jean, ce rivet du bas de braguette était présent sur tous les jeans Levi’s. Par la suite, il a disparu en 1941 car les toiles étaient plus fines. Il fallait économiser le cuivre et cela brûlait (selon la légende) les « cojonès » des cowboys quand ils étaient autour du feu.
Enfin, Bolid’ster s’attache à produire de manière raisonnée. En effet, le tissage de la toile, réalisé à partir de coton grec certifié OEKO-TEX et d’UHMWPE, disponible qu’en Chine, est réalisé en Espagne. Depuis 2017, les opérations de coupe, de confection, de contrôle qualité, de conditionnement et d’expédition sont quant à elles assurées en France à Capbreton garantissant ainsi un circuit court.
Essayage
Le confort étant primordial lorsque l’on vient enfourcher une moto, je ne voulais vraiment pas me rater au niveau de la taille. Il m’a donc simplement fallu suivre les instructions du guide pour pouvoir viser juste. Un peu étonné du résultat, j’ai tout de même préféré prendre contact au préalable avec la marque avant de confirmer ma commande. Étant habituellement entre un 41 ou 42 FR, je suis finalement parti sur le 43. Mon essayage a validé l’exactitude de leur guide, même si le jean est un peu serré (ce qui reste tout à fait normal lors du port d’un jean neuf à la toile épaisse). Je ne ressens aucune gêne au niveau du bassin ou de compression anormale à l’entrejambe ou aux cuisses. Je trouve qu’il a une belle teinte indigo, et à aucun moment, je ne m’aperçois qu’il s’agit d’une toile technique d’Armalith. Il est même plus confortable et plus souple que certains de mes jeans selvedge.
Chemise Octobre | Jean Bolid’ster | Boots Ypsons
Pour avoir du recul, j’ai souhaité porter ce Bolid’ster quelques mois avant d’en faire la revue. Je voulais lui faire subir des journées de déplacements à pieds, en deux roues, et au moins effectuer un premier lavage. Les conditions sanitaires favorisant le télétravail, je dois bien avouer qu’il a plus connu le cuir de mon siège de bureau que celui d’une selle de moto. Il n’en reste pas moins qu’il a pu être éprouvé dans les 2 situations, et que celle d’être assis 8 heures par jour sur une chaise n’est pas forcément l’épreuve la plus simple pour valider l’examen du confort.
À la ville, le jean se montre très confortable. La toile s’est détendue jour après jour pour garder la juste dose de rigidité et de jolis plis sont en train de se former au fil des ports. Plus que mes autres modèles de jean, il a cependant tendance à s’ouvrir dans le bas du dos. Ceci laisse entrevoir l’élastique de mon slip kangourou et m’oblige à le porter systématiquement avec une ceinture ! Au-delà d’une taille plus ou moins basse conditionnée par la coupe, je pense que ce point doit certainement varier en fonction des morphologies de chacun. J’aime beaucoup le fait que des points plus clairs apparaissent sur la toile d’autant plus après le premier lavage. Cela donne un léger effet moucheté, mélangés à l’indigo, ils apportent un caractère singulier à la toile. J’avouerais être un peu moins fan des détails orange au niveau de l’ourlet et des poches que j’aurais préféré dans une teinte plus discrète. Cela me choque moins pour les coutures qui vont perdre leur côté “orange pétant” avec le temps.
Le confort ressenti au quotidien s’avère également bien présent au guidon d’une moto. Le simple fait d’enjamber la selle peut parfois se révéler compliqué avec des pantalons aux toiles trop rigides. Ici, cela se fait sans aucune difficulté ! Le mouvement est fluide et aucune gêne n’est ressenti. Vient ensuite l’étape de la position assise à califourchon qui peut parfois être extrêmement inconfortable. Il n’y a rien de pire durant un trajet en moto que de se sentir comprimé à l’entrejambe et tiraillé au niveau des hanches. Le Hip’ster arrive à s’affranchir de toutes ces contraintes et se montre à la hauteur.
Enfin, la flexion au niveau des genoux due à la position des pieds sur les cale-pieds peut également provoquer des tensions au niveaux des cuisses et des frottements à la pliure du genou. Rien à signaler de ce côté là non plus, le jean passe cette étape haut la main. Ma seule crainte venait de la présence du rivet sous la braguette à boutons. Présent pour renforcer la solidité à cet endroit, je me suis dit qu’il viendrait par contre obligatoirement frotter la selle ou le réservoir.
Dans mon cas, par rapport à cette moto et ma position sur celle-ci, il n’était en contact avec aucun des deux. La question pourrait éventuellement se poser pour les petits gabarits qui piloteraient l’entrejambe plaquée contre le réservoir. Et encore ! Tout dépendra de la forme de la selle et de celle du réservoir.
L’avis de notre styliste
Pour ce shooting, j’ai voulu constituer un ensemble efficace aussi bien sur un deux roues qu’à la ville. J’ai donc joué avec un camaïeu de marrons rappelant la selle de la moto et l’intérieur du casque. Le foulard rouge vif à motifs vient apporter de la couleur tout en restant très discret.
BMW R nineT | Casque Félix | Lunettes Oliver Peoples | Foulard AV08 | Blouson Daytona 73
Pull Frenchaholic | Jean Bolid’ster | Chelsea Boots Rudy’s | Gants Atelier Particulier
Merci à @allanploux pour le prêt de sa BMW nineT
Crédit photos : @mickael_auffret
Avis
Ce jean Bolid’ster est proposé au tarif de 325€, ce qui commence à représenter un budget conséquent pour ce type de pièce. Cependant, quand on prend le temps de s’attarder sur ses spécificités, ce prix se justifie. Si d’apparence il ressemble à un jean “ordinaire”, il a réussi ce tour de force de pouvoir se fondre dans la masse malgré l’étendue de sa fiche technique. Porté par sa toile exclusive en Armalith qui lui permet de résister à l’abrasion en cas de chute jusqu’à 20 mètres (et même 32 mètres pour certaines versions), on ne peut que souligner la volonté de son créateur de proposer un produit technique sans avoir à dénaturer l’esprit originel du jean. De plus, la marque n’oublie pas les enjeux écologiques et sociétaux en les intégrant à son processus de production, notamment par le choix d’une fabrication française. Bien que le choix de certains détails esthétiques peut être discuté, ces quelques mois de port me permettent d’affirmer que le pari est réussi : ce jean remplit ses fonctions, aussi bien au quotidien qu’au moment d’enfourcher son bolide. Amis riders, si le projet vous parle, vos gambettes vous remercient d’avance pour la protection que vous leur accorderez en passant ce Hip’ster au moment d’aller rouler ! La garantie décennale devrait en rassurer plus d’un sur sa longévité !
les plus
- Un jean au style universel malgré ses spécificités
- Une toile exclusive résultant de plusieurs années de recherche et développement
- Un confort dès les premiers ports
- Une pièce aussi confortable pour une utilisation quotidienne que pour sécuriser une éventuelle chute
- Une fabrication française couplée à une démarche écoresponsable
les moins
- Des touches oranges qui ne plairont pas à tout le monde
- Certaines coutures irrégulières et quelques fils qui dépassent à gauche à droite
Jeans
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