Boots Septième Largeur Moissac : Test & Avis
À n’en point douter, l’hiver est ma saison préférée de l’année. Déjà parce que, tel un chinchila, je fuis les grosses chaleurs et me met en quête du premier coin d’ombre venu lorsque le mercure dépasse les 25 degrés. Mais aussi parce que, stylistiquement parlant, je la trouve nettement plus intéressante que l’été. Que ce soit les layerings possibles ou les matières que l’on peut porter, il y a de quoi faire ! Mais plus que tout cela, c’est également l’occasion de sortir mon modèle de chaussures préféré : les boots. Qu’elles soient formelles ou non, en cuir lisse ou suédé, à semelle gomme ou en cuir, j’ai toujours eu un faible pour ce type de chaussures, que je trouve la plupart du temps franchement réussi. En cherchant un nouveau modèle, je suis allé faire un tour sur le site de Septième Largeur, une marque que j’affectionne. Et scrutant les modèles de la saison, je suis tombé sur la Moissac, une sorte de combat boots avec un détail qui a attiré mon attention : une semelle Vibram. J’ai pu la tester, voici ce que j’en ai pensé :
Fiche Technique
- Modèle : Moissac
- Coloris : marron chocolat
- Tige : cuir de veau Suportlo
- Laçage : 5 oeillets, 3 crochets et lacets plats
- Doublure : cuir de veau
- Semelle extérieure : commando Vibram
- Montage : Goodyear Stormwelt
- Fabrication : Espagne
Design
La paire est livrée dans la traditionnelle boîte grise floquée du logo 7L. À l’intérieur, on retrouve la paire, dont chaque pied est entreposé dans un sac de voyage. Une chamoisine ainsi qu’une paire de lacets de rechange accompagnent le tout. Une fois les bottes libérées, je peux les scruter sous tous les angles. Très vite, son côté boots de gentleman farmer se fait ressentir : le cuir semble épais et robuste et son système de laçage remonte haut et combine oeillets et crochets pour un maintien optimal. Sa forme générale me fait légèrement penser aux bottines d’équitation et il me semble que c’est une forme souvent utilisée par la marque. Bien évidemment, mes yeux dérivent rapidement sur la semelle Vibram. Plutôt fine, elle est dite commando du fait du design de ses crampons. De ce que je vois pour le moment, je dois dire que c’est à la hauteur de ce que la marque m’a habitué : une paire sobre, avec un certain caractère et bien terminée. Mais rentrons davantage dans le sujet !
Conception
Choisir une paire de boots passe irrémédiablement par bon nombre de points, et le premier est sans nul doute le choix du cuir. Ici, Septième Largeur a fait le choix d’un cuir de veau Suportlo. Vous vous dites sûrement « mais késsessé du cuir Suportlo ? ». Ne bougez pas, je vous explique. Cette peau est travaillée par les tanneries alsaciennes Degermann (rachetées en 2012 par Chanel). Tanné de façon végétale, ce cuir a la particularité d’être « gras ». Cette spécificité indique que le cuir contient au minimum 10% de son poids de matières grasses. L’ajout de matières grasses permet alors d’avoir un cuir plus souple, mais aussi plus résistant. Le cuir Suportlo a également la particularité de résister au soleil, au vent, au sel, à l’eau et au sébum, tout en se patinant de façon naturelle. Dernier point : sa finition aniline satinée lui donne un touché rond et soyeux, contrairement à un cuir gras classique, plutôt mat. Un cuir baroudeur en somme, qui n’aura pas peur de la pluie ou de la poussière !
En inspectant le cuir, je note que Septième Largeur a réalisé un bout rapporté. Je trouve l’idée sympa, car elle apporte une touche d’élégance à la pièce. De là, je me suis tourné vers le système de laçage utilisé par la marque. Sans aucun doute l’un des détails les plus baroudeurs de la paire, il se compose de quatre oeillets renforcés par des anneaux métalliques puis de trois crochets. Chose étonnante, et que je n’avais pas remarqué au premier coup d’oeil : un cinquième oeillet vient surplomber les crochets ! Autre détail qui a su attirer mon attention : la languette. Cette dernière est équipée de soufflets qui permettent, dans un premier temps, de bien la maintenir en place mais, surtout, de protéger le pied du vent et de la pluie. Plus je parcours cette paire, plus je me dis que Septième Largeur a voulu nous faire des boots en mode Defender !
Je jette un rapide coup d’oeil à l’intérieur pour constater que ce dernier est entièrement tapissé d’une doublure en cuir de veau couleur chair. Rien de transcendant, du classique, simple et efficace ! Je préfère passer à quelque chose de nettement plus intéressant : la semelle d’usure. Et avant de parler d’elle, il convient de parler de son montage. Ce dernier n’est autre que le fameux cousu Goodyear qui est présent sur bon nombre de souliers de qualité. Mais celui réalisé ici est un peu plus qu’un simple cousu Goodyear.
En effet, c’est un Goodyear Stormwelt. Vous allez me dire « mais késsessé un Goodyear Stormwelt ? » (bon j’arrête avec ça). Ce dernier a la particularité d’avoir une trépointe bourrelet, c’est-à-dire qu’une fine bande de cuir est ajoutée pour renforcer l’étanchéité de la paire. La semelle en elle-même provient de chez Vibram, une entreprise italienne spécialisée dans la fabrication de semelles solides et durables. Autant dire que je ne suis pas près de ressemeler la paire ! Bon c’est décidé, je les enfile et je vais sauter dans les premières flaques que je croise !
Essayage
Malheureusement, le jour du shooting de la paire, point de flaques à l’horizon, à mon grand désarroi ! Mais j’oubliais : étant coutumier de la marque, j’ai commandé la paire en 44, ma pointure habituelle. Je note que Septième Largeur précise que la largeur du chaussant est une largeur E qui, je cite, « chaussera parfaitement les pieds standards à larges ». Personnellement, j’ai un cou de pied relativement prononcé et ce genre de précision me facilite la tâche lorsqu’il s’agit de commander une paire. À réception, je dois dire que la pointure est correcte : j’ai assez de longueur. Par contre, pour ce qui est d’un chaussant large, on repassera : j’ai le pied un peu trop serré au niveau de la base du laçage, et ce même après l’avoir bien desserré. Ce n’est pas si contraignant que cela et j’imagine que j’aurai plus d’aisance une fois la chaussure faite à mon pied, mais j’ai été un poil déçu sur ce point ! Autrement, rien à signaler : le cuir est étonnamment souple et suit correctement mes mouvements. La semelle, un régal, encaisse sans broncher et offre un amorti des plus amortis de l’histoire des amortis et de l’amortissage.
Avis
Malgré un chaussant un poil trop juste, cette paire de Moissac présente plusieurs bons points, à commencer par le cuir. Provenant d’une tannerie renommée (française qui plus est !), ce dernier est spécialement développé pour subir sans broncher. Mais outre son côté « 4×4 offroad », c’est aussi son esthétique qui m’a plu. Je suis d’accord, un cuir gras peut rebuter certains mais je trouve que ce Suportlo présente un côté lisse et légèrement brillant qui me plaît beaucoup. Le fait que Septième Largeur ait ajouté des soufflets à la languette permet d’obtenir un chaussant quasi hermétique, un autre très bon point pour affronter la pluie et le vent sereinement. Enfin, l’utilisation d’une semelle Vibram, couplé à un cousu Goodyear Stormwelt, finit de donner à cette paire de Moissac un look baroudeur. Look qui est cela dit légèrement atténué par ce fameux bout rapporté. Une paire assez polyvalente au final, que l’on pourra aussi bien porter en ville qu’à la campagne, sans craindre de les abîmer ni d’avoir les pieds trempés.
les plus
- Le cuir Suportlo
- Le cousu Goodyear Stormwelt
- La semelle Vibram
- Les soufflets
les moins
- Un chaussant assez fin au final
- Un style de cuir qui peut ne pas plaire
Boots
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