Jean selvedge Paname Collections : Test & Avis
Un jean, c’est une pièce particulière dans un vestiaire masculin. Particulière, pusiqu’il s’agit là d’une pièce que l’on garde en moyenne bien plus longtemps qu’un tout autre vêtement. Il se patine, il s’adapte, bref, le jean nous suit dans la vie comme un meilleur ami. Un véritable indispensable, basique, classique, indémodable, intemporel, incontournable (vous avez compris ?), dont le choix semble donc important. Enfin on se calme, on ne sauve pas des vies hein ! Et naturellement, s’il s’agit en parallèle de l’une des pièces les plus polluantes de l’industrie de la mode, il est un enjeu pour bon nombre de marques pour toutes les raisons que je viens de citer. Une production plus responsable, qui n’influerait pas sur la qualité ou le style, tels sont les objectifs que s’est fixé Paname Collections. Créée en 2017, on vous parle régulièrement de cette marque, dont je vous présentais la collection hivernale il n’y a pas si longtemps. Appuyée sur des basiques masculins, la marque se développe via un savoir-faire européen, pour nous livrer des pièces sans intermédiaires, uniquement vendues sur internet. Un prix juste, pour une qualité souvent au rendez-vous, qui, on l’espère, le sera encore avec ce premier jean selvedge !
Fiche technique
- Modèle : Green & Red selvedge
- Couleur : Brut
- Matière : 100% coton biologique
- Poids : 355 g/m
- Coupe : Semi-ajustée
- Poches : Cinq poches
- Fabrication : Portugal
Présentation
Livré avec le fameux tote bag dont nous disposons tous en 173 exemplaires et auquel on ne pense jamais lorsqu’on part faire les courses, Paname Collections pose le décor : ici, on aime les petites attentions. Le jean, disponible en brut (que je vais essayer) et en stone washed (en bleu, ci-dessous) s’inscrit dans la continuité de ce que propose la marque depuis 2017 : des bons basiques. Pourquoi autant de temps avant de nous proposer un jean ? Pour la simple et bonne raison que Paname Collections a cherché le jean le plus qualitatif possible. Ce même jean est a d’ailleurs été “couronné” par deux certifications. L’un pour la culture de son coton bio, et l’autre pour sa teinture végétale. Et ne serait-ce que pour ça, on peut saluer le geste de Paname Collections, qui a réussi à dégoter la perle rare selon eux, parmi la gigantesque offre de toiles présentes sur le marché !
Design
On se retrouve donc ici face à un jean cinq poches, quel que soit le coloris, conçu dans une toile selvedge. Premier réflexe que j’ai, assez bête et méchant je vous l’accorde : je regarde si le petit liseré rouge – symbole du red selvedge – est présent à l’intérieur du jean. Car pour la petite histoire, ce terme “selvedge” est tout simplement la contraction de self-finished edge, ou “bordure finie”. Roulement de tambour : oui, évidemment, il est bel et bien là, ouf ! Blague à part (enfin pas tant que ça), la toile du jean brut est le genre de toile un peu rugueuse, qui donne instinctivement cet effet “patiné” à un denim. Sur celui-ci, on sent que le temps ne pourra avoir qu’un effet bénéfique sur cette pièce qu’on perçoit déjà comme hyper polyvalente. Mon choix s’est porté sur ce coloris pour la simple et bonne raison que j’ai déjà un jean bleu en ma possession (petite anecdote personnelle, je vous en prie). Et petit supplément d’âme : la teinture végétale, ce qui n’est pas à négliger !
Conception
Ce jean est donc un selvedge. Au fond, il convient de rappeler pourquoi il ne s’agit pas d’un détail, mais bien d’un élément à prendre en compte dans le test d’une telle pièce. Contrairement à d’autres modèles de denim, le selvedge est confectionné sur des métiers à tisser plus lents, donc moins rentables, mais qui apportent un tissage fondamentalement plus stable. C’est la raison pour laquelle on le retrouve souvent à des prix un peu plus élevés. Et pourtant, il est possible de trouver des jeans selvedge à des tarifs abordables, selon la toile choisie. Ici, Paname Collections nous propose une toile assez dense, à 355 g/m, pour un prix qu’on pourrait attendre plus élevé. L’absence d’intermédiaire et de boutique physique permet ce rapport qualité/prix manifestement optimal, et on n’est pas contre !
Je l’ai évoqué tout à l’heure, mais la toile ne se compose pas de produit chimique, ce qui est un point notable, qui me permet d’affirmer qu’on est là sur une toile “éco-responsable”. Mais rentrons un peu plus dans les détails. On aperçoit qu’il s’agit d’un jean cinq poches, dont la cinquième est toujours un mystère du quotidien non élucidé pour moi. Qui met réellement quelque chose dans cette mini poche, plaquée contre la grande ? Petit point historique (décidément, aujourd’hui, je ne me sens plus !), à l’époque, il s’agissait pour les clients de pouvoir y ranger leur montre gousset, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’on l’appelle la “poche gousset”. Aujourd’hui, on peut y ranger à la rigueur un briquet, de la monnaie, mais elle ne me semble pas indispensable au quotidien. Je vous laisse me dire en commentaire à quoi elle vous sert de votre côté !
Au-delà de cet élément iconique au demeurant, on retrouve une taille à cinq passants, une boutonnière assez classique, le fameux patch arrière estampillé du logo de la marque, bref, un jean somme toute basique, au sens positif du terme ! Reste à savoir comment il taille, et surtout, s’il est confortable. Place à l’essayage !
Essayage
Paname Collections place son jean sur l’échelle des coupes comme un “semi-ajusté”. Essayé en 39 (ma taille habituelle), je dois bien dire qu’elle a raison. En effet, si je sens une certaine réticence de la toile à vouloir accepter mes jambes, il n’en reste pas moins que le jean s’adapte très bien à ma morphologie. Malgré tout, je dois bien l’avouer, c’est probablement cette fameuse coupe “semi-ajustée” qui m’a donné du fil à retordre le soir lorsque j’ai dû retirer mes jambes du pantalon. Mais il paraît qu’il se détend au fil du temps, alors bon ! Ceci étant dit, le jean me va très bien, il correspond totalement à l’image que j’avais à l’esprit, à un détail près : la longueur. Je mesure 1,80m, et si faire un revers est dans mes habitudes, j’étais à deux doigts d’en faire un deuxième, pour la simple (et personnelle) raison que je n’aime pas quand un pantalon “casse” trop au niveau de ma cheville. Et ici, c’est un peu le cas, à voir selon les goûts de chacun donc ! À noter également la profondeur des poches avant, dans lesquelles je peux mettre ma main entière, on serait à deux doigts d’y perdre ses propres affaires !
Chemise Paname Collections | Montre Tissot | Jean Paname Collections | Baskets Converse
Avis
Vendu 115€ seul, ce jean selvedge est décliné en deux coloris, et impose un excellent rapport qualité/prix. Malgré une longueur de jambes quelques millimètres trop longue à mon goût (et encore, je chipote un peu), Paname Collections, grâce à sa démarche de transparence et de vente directe, réussit l’audacieux pari de proposer un “vrai bon jean” selvedge à moins de 120€. On y retrouve tous les codes d’un classique qui dure, à commencer par une toile dense et polyvalente. Encore une fois, la marque prouve que faire des basiques accessibles et qualitatifs n’est pas une mince affaire, mais qu’avec une bonne dose de travail, de savoir-faire et de patience, on arrive toujours à ses fins. Ce jean made in Portugal vient donc compléter un vestiaire de plus en plus étoffé, pour un public qui, on l’espère, sera de plus en plus large !
Crédit photos : Émeline Hamon
Et merci à la Patronnerie pour son accueil !
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