Chemise The Nines en popeline blanche : Test & Avis

Evidemment, il n’y a pas d’obligation, évidemment, ce ne sont que des habits. Codes vestimentaires ? Mode ? Business ? Formel ? Oui, pour certains ça sonne comme l’envie, et pour d’autres comme une concession à faire. Mais la chemise blanche, c’est autre chose. Un ami, pas des plus sartorial, vous l’aurez compris, m’a dit l’autre jour avec humour “J’ai une chemise blanche, la même pour les baptêmes, les mariages, les enterrements et le tribunal”.  Alors voilà, que l’on perçoive la chemise blanche comme le Saint-Graal de l’élégance masculine ou que l’on soit juste dans l’obligation d’en porter une, la chemise blanche règne, pièce maîtresse de la tenue formelle. J’ai eu moi-même du mal au début, très amateur de chemises noires, mais on prend goût à se confronter un peu, et essayer, affiner et tester. On va donc tester. Aujourd’hui, on parle chemise blanche, on parle col rond et on essaie un modèle de la marque The Nines. Je ne m’étale pas trop sur l’historique de The Nines, je laisse Tommy vous présenter sa visite de la boutique, rue de Rennes : bienvenue chez the Nines.

Fiche technique

• Chemise en popeline
• Col rond
• Coupe extra slim
• 100% coton
• Fabrication européenne
• Hirondelles de renfort
• Boutons en nacre cousus en croix
• Coutures anglaises 7 points au cm

Comment choisir une chemise pour homme ?

Tissu

Commençons par parler du tissu, une popeline 100% coton donc. La popeline est réputée pour sa douceur au toucher, c’est un tissu léger et confortable qui a aussi l’avantage d’être plutôt facile à repasser. Un peu d’histoire, je me permets de rappeler que l’origine de la popeline est française, de la ville d’Avignon, vers le 15ème siècle. D’abord nommée “papeline” c’est à dire, étoffe fabriquée sur les terres papales, les terres appartenant au Pape. Retenons surtout que la popeline est une technique de tissage dont la particularité est la suivante : les fils de chaîne sont deux fois plus fins que les fils de trame, le résultat de cette technique donne un tissu léger, fluide et doux. Sur ce modèle, en tissage double retors, on a la quasi-certitude d’avoir déjà un tissu de qualité parce qu’avant même de rentrer en détails, on a ces trois éléments : Popeline, 100% coton, doubles retors.

Conception

Vous l’aurez compris, parlons de la spécificité de cette chemise, son col rond ! Un pied de col de 36mm, plutôt équilibré, assez long et large pour marquer l’esprit et le caractère vintage du col club, mais assez discret tout de même pour éviter le too much d’un immense col Claudine qui nous donnerait des allures de Peter Pan. Le col est bien arrondi et évasé laissant la place et l’imagination pour différentes cravates ou noeuds papillon (pour ce test j’ai opté pour un autre choix mais on en reparlera). Dernier détail important, le col est rigide et dense, obligatoire sur les cols ronds, sur les cols tout court d’ailleurs et ça rassure, parce qu’il faut dire, sans une belle tenue, ce type de col pourrait virer au désastre. Sur ce modèle, The Nines a choisi une triplure thermocollée, soit plus épaisse qu’un thermocollant classique, afin de donner plus de raideur au col.

Autre élément intéressant, le choix des boutons cachés sur l’avant de la chemise. Si effectivement, il est vrai que j’apprécie de manière générale les chemises à boutons cachés, c’est l’association avec un col rond, ici, qui renforce l’esprit du juste milieu, chemise business, mais aux accents rétro, The Nines fait les compromis de mon incapacité à en faire et j’apprécie. On a déjà deux éléments visuels très esthétiques. Parcourons à présent la chemise à la loupe, malgré une décortication maniaque et névrosée je dois bien avouer que les coutures sont nettes, très bien réalisées, à l’extérieur comme à l’intérieur de la chemise, les surpiqures sont bien droites, sans discontinuité, rien à dire, l’ensemble est très propre et bien réalisé, coutures anglaises 7 points par cm, donc très peu visibles et élégantes. Un maniaque rassuré !

Sur le côté, on retrouve aussi des hirondelles de renfort, petits triangles reliant le pan avant et le pan arrière de la chemise, servant à renforcer la solidité, et préserver les coutures lorsqu’on tire sur la chemise pour la mettre dans le pantalon, c’est un bon point, car assez fréquent. Aussi, comme vous pouvez le voir sur les photos, les poignets sont arrondis, rappel du col, élégants et simples sur lesquels on peut enfin voir ces boutons à découvert, ils sont en nacre, avec un bel aspect brillant, et cousus en croix pour une meilleure solidité.

Essayage

Pour cette chemise, j’ai choisi une taille 39 extra slim et je suis conquis par la coupe (je rappelle que je mesure 1m83 pour 70kg). D’abord, je trouve le cintrage très juste, effectivement bien près du corps, de la poitrine et de la taille, c’est slim ! Deuxième élément, très important pour moi, la longueur de la chemise est parfaite. Mon goût pour les pantalons taille haute (en plus des bretelles qui n’arrangent rien) peut parfois devenir très problématique sur les chemises bien cintrées mais trop longues, le risque est de se retrouver avec trop de tissu à l’intérieur du pantalon créant des plis pas forcement esthétiques, et là c’est tout le contraire. Pour les épaules, la couture tombe parfaitement à la pointe de l’acromion (sommet de l’épaule), aucun problème non plus pour la longueur des bras. Niveau confort, le tissu est très doux, agréable à porter, il est vrai que, petit bémol, j’aurai préféré pour accentuer l’esprit vintage avoir un tissu encore plus épais, une chemise plus lourde, mais comme je l’ai dit, c’est sûrement dû à un manque de concession de ma part, et on perdrait le côté soyeux de la popeline, on ne peut pas tout avoir. Moi qui ai une sainte horreur des chemises transparentes, plus vulgairement nommées transpirantes, ce modèle The Nines est au contraire assez dense et opaque alors j’arrête de me plaindre.

Côté look, cette chemise sera parfaite sous un costume, c’est évident, elle fonctionne très bien dans l’univers business et cordial, mais c’est loin d’être une obligation. Le col club apporte vraiment une touche rétro intéressante, un peu dandy qui permettrait de la porter dans diverses tenues. Evidemment j’entends déjà hurler “encore ?” mais je ne peux m’abstenir aussi de citer “Peaky Blinders”, tellement la série a eu, j’imagine, un impact mondial sur le retour du col rond ! Moi, c’est mon jour de repos, alors des Brogues, un chino Prince de Galles et des bretelles pour accompagner cette chemise à col rond, m’éloignant tendrement du costume complet, mais tout de même en conservant un blazer parce que je ne suis pas mon ami cynique.

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Merci au Café Français pour son accueil. Crédit photo : Florie Berger