Derbies Kleman Padror : Test & Avis

La veste de charpentier. Le pantalon de peintre. La chemise de bûcheron. Le sac postier. On ne fait pas forcément attention au départ mais si on l’observe dans son ensemble, notre dressing renferme bien souvent des pièces empruntées au monde professionnel. Et il n’y a qu’à voir l’engouement pour le style workwear ces dernières saisons pour s’en rendre compte. Il n’est d’ailleurs plus rare d’observer des marques à l’origine spécialisées dans le vêtement purement professionnel proposer aujourd’hui des lignes pour tous les jours. C’est le cas de celle que nous testons aujourd’hui, Kleman. Initialement destinée aux travailleurs de l’armée, elle décline également ses collections pour un usage urbain civil. Pour cette toute première approche, on a souhaité voir ce que valaient ses Padror, derbies signature de la marque :

La marque

Les origines de la marque remontent en 1945. C’est à cette époque que René Cléon, alors artisan cordonnier-bottier, crée sa manufacture à La Romagne, en Anjou. Son activité se base sur la conception de souliers pour homme avec comme spécificité un cousu kneipp (ou sandalette), qui consiste à rabattre la tige vers l’extérieur sur la première puis de coudre l’ensemble. L’entreprise se concentre alors sur la production de modèles exclusivement destinés à une utilisation professionnelle. Ainsi, l’armée mais également les pompiers et les sociétés de transports de passagers deviennent les principaux clients des ateliers Cléon. En 1988, la firme crée Kleman, une ligne destinée au grand public. On y retrouve son savoir-faire ainsi que la quasi totalité des caractéristiques de ses pieds de travail sur des modèles destinés à être portés au quotidien.

Fiche technique

• Derbies Padror
• Tige en cuir
• Doublure en cuir et tissu
• Semelles en caoutchouc
• Laçage deux oeillets
• Sept coloris disponibles
• Fabriquées en France

Packaging

La paire est livrée dans une boîte en carton grise on ne peut plus classique. En lettres capitales noires, le nom Kleman est floqué au centre du couvercle mais aussi sur ses faces avant et arrière. On notera également la présence de la mention « Made in France », qui nous rappelle tout l’héritage de la marque. Une fois ouverte, la boîte laisse apparaître la paire, enveloppée dans un papier de soie blanc. Et c’est à peu près tout !

Design

Une fois la paire sortie de sa boîte, je m’attèle à son analyse. Et je débute par un tour d’ensemble, avant de rentrer davantage dans le sujet. Esthétiquement, ces Padror reprennent les traits de chaussures utilitaires démocratisées lors de la période d’après-guerre. Lorsqu’on la parcourt, trois adjectifs nous viennent à l’esprit : épuré, robuste et unique dans le sens ou, et même si Kleman la présente comme un derby, elle ne ressemble pas vraiment à ce qui se fait traditionnellement dans les styles de chaussures de ville.

Ces Padror sont très nettement divisées en deux parties : la semelle et la tige. Et c’est sur cette dernière que je vais me pencher en premier. Après un rapide coup d’oeil, je constate que chaque pied est composé de quatre pièces de cuir. En schématisant, disons que les côtés de la chaussure bénéficient chacun d’une plaque de cuir (cousues l’une à l’autre sur l’avant) et le contrefort également. La claque ainsi que la languette sont obtenues à l’aide d’une seule et même découpe de cuir. Cette dernière est ensuite cousue au bout de la chaussure mais aussi au garant. Cette partie possède une particularité, passons donc à la « Conception » !

Conception

Et difficile de passer outre cette spécificité tant elle est l’ADN de ce modèle ! Comme dit juste avant, la claque et la languette sont cousues au bout ainsi qu’aux garants. Pour ce faire, Kleman a utilisé une fine pièce de cuir joliment découpée ainsi qu’un fil relativement épais, qui me fait étonnamment penser à un cousu norvégien. Revenons maintenant sur les garants. Enfin, de ce qui semble être des garants puisqu’à proprement parler, il n’y en a pas. Ces derniers sont placés relativement haut et accueillent deux oeillets dans lesquels se glissent un fin lacet, blanc et rond. La totalité des revers est recouverte d’un liseré en cuir censé ralentir leur dégradation. Un ajout plus que bienvenue pour son double objectif : protéger au mieux la chaussure de l’usure et de la déformation et habiller intelligemment l’ouverture.

On est autour de l’ouverture, on passe naturellement à … l’intérieur ! (tu l’avais trouvé chez toi, tu suis, t’es trop un amour derrière ton écran). Concrètement, ce dernier est plutôt simple puisqu’il se pare de la traditionnelle doublure en cuir couleur chair. Le contrefort est bien entendu habillé d’une peau retournée afin de maximiser le maintien du pied. Sur l’envers de la languette, je remarque que Kleman y a collé une très fine bande de tissu semblable à du twill, sûrement à fin de maximiser le confort.

Ces Padror sont équipées d’une imposante semelle en caoutchouc véritable. En l’observant de plus près, je note ici et là quelques légères traces de colle, ce qui me laisse à penser que cette dernière est collée. Sur sa face d’usure, on note la présence de la mention « shock absorber » qui nous renseigne sur la relative capacité de la semelle à protéger nos pieds du relief.

Essayage

Ne connaissant absolument pas la façon de chausser de la marque, je me suis tourné vers son guide des tailles. Traditionnellement, je fais du 44, pour un pied qui mesure 28,5 centimètres. Si je précise la longueur de mon peton, c’est tout simplement parce que Kleman a la présence d’esprit d’exprimer ses pointures en millimètres. Ce qui m’a fait partir sur un 45 (qui correspond à du 28,7 centimètres). Comme quoi, mieux vaut toujours s’assurer du sizing !

Lunettes Kikies | Chemise FIGARET | Ceinture Atelier Particulier | Pantalon Carhartt | Chaussures Kleman

La première sensation une fois la paire enfilée est plutôt positive : le pied trouve instinctivement sa place, le chaussant le recouvre et le maintien sans le compresser. Chose étonnante, mais plutôt agréable, on sent nettement où la couture de la claque se situe. Point vraiment appréciable pour une personne qui a un cou-de-pied fort comme moi : le laçage. Vraiment haut, il permet de bien lacer la chaussure sans tout comprimer. Autre point positif, la relative largeur des chaussants : à aucun moment, j’ai eu l’impression de manquer de place.