Comment choisir et porter le smoking ?
Objet de fascination, depuis son évolution sous sa forme moderne au début des années 1930, le smoking a toujours été considéré comme la tenue par excellence de l’élégance masculine lorsqu’il s’agit de se vêtir pour une occasion particulière. Par conséquent, alors qu’on le pensait réservé à une certaine élite de population du fait de sa rareté ou de son coût, plusieurs facteurs ont contribué à considérablement décomplexer les hommes sur le port de cette pièce. Le premier est bien évidemment l’évolution des moeurs et des styles d’habillement en ce qui concerne les cadres formels avec une tendance vers le casual. Puis la mode de consommation rapide « fast fashion » mettant à portée ce type de pièce à des prix bien plus bas qu’auparavant. Quoi qu’il en soit, de nombreuses règles perdurent quant au port du smoking. Nous allons vous les détailler ici.
Qu’est-ce que le smoking ?
En guise d’avant-propos, je vous propose de revoir quelques fondamentaux sur le smoking. Nous n’allons pas ici aborder son histoire puisque tout cela est détaillé dans un article à par entière (cf : l’histoire du smoking). Rappelons tout de même qu’il fut créé en Angleterre dans les années 1850 et se portait lorsque les hommes se retiraient au fumoir après le repas du soir pour couvrir leurs vêtements afin qu’ils ne sentent pas le tabac. Au fil des ans, il fut modifié pour finalement se porter lors des dîners, puis pour les certaines occasions exclusivement nocturnes. Si on peut distinguer la veste de fumoir (smoking jacket en anglais) de celle portée pour sortir, nous n’allons traiter que de cette dernière puisqu’elle a pris le pas dans notre époque. Ainsi, commençons par décortiquer tous les éléments de la tenue smoking de la tête aux pieds.
La veste
C’est certainement l’élément le plus important de la tenue, celui sur lequel tout repose. A vrai dire, à l’origine on ne désignait par smoking que la veste, puis au fil du temps on a nommé par ce terme l’ensemble de l’accoutrement. Nouveau rappel, on doit sa version moderne au futur roi d’Angleterre Edouard VII qui demanda à son tailleur personnel une version dérivée de l’originale qu’il pourrait porter lors du dîner. Une fois exportée aux Etats-Unis vers le début des années 1900, cette veste aurait pris le nom de tuxedo et se serait distinguée encore plus de sa version de base. Aujourd’hui, la veste de smoking demeure soumise à un certain cadre, ainsi, on peut trouver pour quasi-totalité des modèles des caractéristiques récurrentes.
Le col du smoking est par essence un col châle, seulement au fil du temps le col pointu est apparu en provenance des Etats-Unis. Ce sont les deux principales formes acceptées et acceptables, le col cranté générique n’apportant pas le caractère exceptionnel requis pour le port de cette veste. Cela dit, on trouve certains modèles possédant ce type de col sur le marché mais on vous le déconseille formellement. D’une manière générale, le revers d’une veste de smoking est toujours réalisé en soie ou en satin (à l’origine, cela permettait que la cendre glisse sans entamer la matière). Son épaisseur est variable et vous vous en doutez, les années 2010 ont eu tendance à la raccourcir pour affiner la silhouette. Il n’y a pas de règle générale quant au choix du type de revers de votre veste et on aurait tendance à vous conseiller de fonctionner à l’affect. Néanmoins, on pourrait raisonnablement penser qu’il pourrait satisfaire les fortes corpulences du fait de sa forme verticale, alors que le revers pointu renforcerait la largeur visuelle des épaules de ceux ayant un corps mince.
La boutonnière d’une veste de costume peut se trouver simple ou croisée avec tous les types de cols. Sachez que dans tous les cas, les boutons ne sont pas simplement nacrés comme sur une veste de costume générique mais doublés de la même matière ayant servi pour habiller le col. Sur les modèles à boutonnière unique, on ne doit trouver qu’un seul bouton (tous les autres éventuels sont superflus !) et sur les vestes croisées, le nombre varie de 2 à 6.
La coupe d’une veste de smoking doit être cintrée. A ce titre, elle ne possède pas de fente d’aisance en bas du dos même si on trouve parfois des modèles qui en sont munis de deux pour un meilleur confort. Dans l’idéal, une veste doit atteindre le sommet culminant des fesses (la partie la plus large).
Comme dit plus haut, les boutons doivent être recouverts du même tissu utilisé pour le revers ou le cas échéant noirs. Concernant les manches, elles en possèdent le même nombre que sur une veste de costume normale, à savoir 4.
La chemise
Si la veste de smoking est la pièce de cet ensemble dont le port est le plus « réglementé », la chemise n’est pas de reste. Il fallait s’en douter, on ne met pas une vulgaire chemise avec un smoking. Là aussi, cette dernière est soumise à de nombreux codes qu’il convient de respecter. Pas seulement pour faire honneur à la tradition, mais également pour garder une certaine harmonie dans votre tenue. A vrai dire, elle sera toujours blanche et se choisira quasiment de la même manière qu’une chemise habituelle (cf : comment choisir une chemise ?) mais certaines caractéristiques différeront :
Dans les règles de l’art, la chemise de soirée comporte un plastron, ce pan de tissu rectangulaire s’étendant quasiment sur tout le devant. On peut le trouver plissé, avec un tissu formant des lignes verticales, ou piqué, réalisé dans une matière différente que celle utilisée pour le reste de la chemise, généralement du coton piqué. Si ces deux restent des choix principaux lorsqu’on veut coller à l’ambiance, certains progressistes insistent seulement sur le fait de porter une chemise à beau tissu, peu importe qu’elle comporte un plastron.
Sur certaines chemises de soirée, on ne trouve pas de boutons. Ils sont remplacés par des trous afin d’y mettre des boutons amovibles qui doivent généralement être associés à ceux des poignets. Aujourd’hui, cette pratique semble perdue du plus grand nombre mais peut exister chez certains hommes très pointus.
Le pantalon
Au même titre que toutes les autres pièces de la tenue de soirée, le pantalon ne déroge pas à la règle et se voit une nouvelle fois servi avec des caractéristiques adaptées. Après tout ce que vous venez de lire, n’allez pas me faire croire que vous vous attendiez à un pantalon de costume générique. Plusieurs questions principales sont soulevées dans le cas du pantalon. Les deux plus importantes sont celle de sa couleur, puis de comment vous allez le maintenir.
Concernant sa couleur, elle peut être dépareillée mais le pantalon doit être en harmonie avec votre veste. Cela signifie qu’il doit être réalisé dans la même matière (outre le cas de vestes en velours). Dans la quasi-totalité des cas, il sera noir.
Sa coupe est droite et ajustée, le smoking étant une pièce sensée affiner la silhouette. Pour une optimisation du maintien (vous l’avez compris, c’est un point clé), on le choisira taille haute, ce qui permettra également le port d’accessoires indispensables à la taille de manière plus aisée (voir plus bas).
Les coutures du long de la jambe sont généralement cachées par une bande de tissu réalisée dans la même matière que celle du revers de la veste. Les poches verticales sont ainsi placées sur l’extrémité extérieure de cette bande.
Enfin, le pantalon peut comporter un pli ou pas, c’est selon votre préférence.
Gilet, bretelles et cummerbung
La transition est toute faite, on ne porte pas de ceinture en cuir avec un smoking. Si vous le faisiez, les puristes crieraient encore au scandale, aussi fine votre hypothétique ceinture serait-elle. Quoi qu’il en soit cette partie est intimement liée au port du gilet et à celui du cummerbung.
Le gilet est l’option numéro une lorsque son pantalon est trop lâche et qu’on souhaite porter des bretelles (ou tout simplement par préférence). C’est avant tout l’apparat traditionnel de la tenue de smoking et il diffère de celui qu’on porte dans un costume trois pièces. Le point principal est le devant coupé bas et large, permettant de ne pas cacher le plastron de la chemise. Par contre, il doit être assez long pour cacher la ceinture du pantalon, puis permet de couvrir les bretelles lorsqu’on en porte. Généralement, le gilet comporte un col châle et se voit taillé dans la même matière que celle de la veste (on peut même retrouver un rappel avec le revers par endroits).
Si traditionnellement, sa couleur était blanche, on préférera aujourd’hui le marier à la couleur de la veste si l’on ne veut pas prendre de risque du temps que cette dernière est en laine (exception faite pour les vestes de smoking à motifs pour lesquelles on le choisira noir, dans le même tissu que les revers, puis pour celles en velours pour lesquelles j’aurais tendance à conseiller de ne pas en mettre du tout).
Il peut se trouver dans des versions croisées ou non. A priori, on ne le mettra pas sous une veste de smoking croisée car celle-ci se porte fermée et dissimulera l’ensemble. Par contre, il siéra à tous les autres types de vestes et de cols.
Les bretelles se choisissent généralement noires ou blanches. Même si on ne doit pas les voir, évitez tout de même d’opter pour un tissu trop disgracieux (tout est dans la tête). Par contre, la seule règle à respecter en la matière est de ne surtout pas oser un modèle à fermeture en métal… vous abîmeriez votre beau pantalon !
Les chaussures
Le cas des chaussures n’est pas aussi épineux qu’il n’en parait concernant le smoking. Comme il est de mise pour ce type de tenue, elle doivent sublimer l’ensemble avec harmonie. On ne porte donc pas n’importe quelle paire car elle doit posséder des attributs minimalistes suffisants. C’est à dire qu’une semelle trop épaisse ou des détails trop prononcés (comme un bout fleuri) seront inadaptés. Néanmoins, gardez en tête que si vous souhaitez faire les choses bien, c’est dans une paire rarement réutilisable qu’il faudra investir. En effet, pour des événements informels requérant le port du smoking, la chaussure noire vernie est un premier choix pour les puristes. Et si au fil du temps certains écarts sont tolérés, on s’accorde à ne limiter le choix qu’à très peu de pieds.
Chaussure reine de toute tenue formelle, le port du Richelieu est le plus répandu avec un smoking. C’est noire et vernie qu’on choisira sa paire parmi ses deux versions les plus sobres et minimalistes : le richelieu one-cut, réalisé à partir d’une seule découpe de cuir, ou le bout droit rapporté. A défaut de posséder une paire de ce type ou de vouloir investir dedans, un cirage très brillant voire un glaçage pourront faire l’affaire.
Le noeud papillon
La tenue étant presque complète, ne reste alors qu’à ajouter les finitions. Au cou, vous n’aurez pas l’embarras du choix, la cravate étant destinée à un usage trop formel, et les ascots réservés aux cérémonies diurnes et formelles. Ainsi, c’est bien un noeud papillon vers lequel il faudra se tourner et évidemment, c’est vous-même qui le nouerez !
Une donnée est récurrence depuis le début de cet article, celle d’associer nombre de caractéristiques de sa tenue à celles du revers de sa veste. C’est encore le cas ici. S’il est satiné, alors on optera pour un modèle en soie. Pour une matière moins fine, on pourra alors aller vers du velours côtelé. Une chose reste à déterminer : la couleur. Si l’on voit sur internet de nombreuses images d’hommes tenter toutes les couleurs de l’arc en ciel pour leur noeud papillon, dites-vous qu’ils font fausse route. Une nouvelle fois, l’attention ne doit pas être attirée sur un point précis de votre tenue mais sur son ensemble. Ainsi, on choisira son noeud noir, voire dans des couleurs très foncées.
Les accessoires
De ce point, la tenue semble en elle même, déjà très accessoirisée. Toutefois, elle peut encore être plus complète à l’aide de certains accessoires bien entendu facultatifs. Si personne ne vous dira jamais rien en voyant votre poche poitrine vide, l’ajout d’une pochette sera évidemment un plus. Traditionnellement, on la choisit en soie blanche et son type de pliage n’importe peu.
Vous êtes fan de grosses montres de plongée diamètre 58mm ? Il vous faudra certainement résoudre à laisser votre bijou fétiche dans votre table de chevet car il pourrait venir ruiner tous vos efforts. Là encore, les possibilités de choix ne sont pas larges et on se contentera d’un modèle fin et sobre de ville afin de laisse toute la lumière sur ses jolis boutons de manchette.
Quand porte-t-on le smoking ?
Le smoking est une tenue dont l’usage est exclusivement nocture. Elle est informelle et ne se porte donc pas pour les grandes occasions par définition. Si vous pensez que vous serez le plus beau au mariage de votre cousine en portant un smoking, c’est raté ! Historiquement donc, on le réserve pour les dîners le casino et les cocktails dînatoires ou galas, toutes les autres occasions sont donc superflues. De plus, la convention veut qu’on ne le porte qu’après le coucher du soleil.
Le style
Nous voici arrivés à la partie qui fâche, celle du style. Souvent, cette catégorie met en opposition deux courants : les traditionalistes adeptes du smoking porté dans les règles de l’art et les progressistes, désireux de faire évoluer ce type de tenue en y ajoutant leur touche personnelle. Le débat fait rage notamment au niveau des accessoires.
Les premiers trouveront que « l’attractivité de cet uniforme réside dans son uniformité » et que les tentatives de personnalisation du smoking sont souvent bien périlleuses. On n’est souvent d’ailleurs pas très loin de la faute de goût et l’égocentrisme de cette décision est parfois jugé irrespectueux par les autres convives masculins de les priver de cette uniformité
Conclusion
En conclusion, on aurait tendance à vous conseiller de vous contenter de maîtriser les bases. Le smoking n’est pas une tenue que l’on porte souvent, alors autant lui faire honneur quand c’est le cas et éviter de passer pour un clown. Car c’est bien le risque principal avec une telle tenue, malgré qu’elle soit assez puissante, on ne peut s’empêcher de vouloir en faire trop, risquant l’impossible pour un résultat pas très glorieux. N’oubliez pas que cette tenue prône un maximum de sobriété afin de laisser éclater les couleurs que portent les femmes. Aussi, on aurait tendance à vous dire d’investir dans un bon smoking au lieu de le louer, mais on reste conscient du peu d’occasion que vous aurez de le porter. Quoi que vous décidiez, gardez en tête ce guide pour porter au mieux la tenue informelle la plus élégante qu’il soit ;)
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