Pull col roulé Norvégien Le Minor : Test & Avis
Saviez-vous qu’un français sur huit habite dans une commune du littoral ? Avec ses 20 000 km de côte, l’Hexagone est le deuxième espace maritime mondial juste après les États-Unis. On peut remercier l’outre-mer pour cette statistique. Cette anomalie fait aussi de notre territoire un réservoir presque inépuisable de marins. Beaucoup plus qu’en Slovaquie, au Tchad ou au Tadjikistan selon ma propre enquête. Au Camion on en sait quelque chose après avoir passé un peu plus de dix ans en Bretagne, dont quelques années au plus près de l’océan. De quoi être inspiré par le look des vieux loups de mer. Des hommes solitaires, leurs âmes chargées par les allers et retours au large. Et surtout – plus trivialement – des hommes (et des femmes !) qui vivent dans le froid et l’humidité. Alors quand il s’agit de s’équiper pour l’hiver, je garde toujours un œil sur les vêtements marins. Il sont réputés pour leur robustesse, leur pouvoir thermique et puis, disons-le, leur style. J’ai déjà une belle collection de vêtements issus de cet univers, mais trop souvent achetés en surplus de la marine. J’avais cette fois-ci besoin d’une laine un peu plus facile à porter dans mon quotidien. Je suis allé pour la première fois chez Le Minor, voici mon ressenti après une semaine de port intensif de leur col roulé norvégien.
Marque
Créé en 1922, la marque bretonne est un exemple de savoir-faire français. Fondé par Berthe Etui à Lorient, son objectif a toujours été de protéger les marins des affres des intempéries. À l’époque, l’entreprise s’appelle MBL pour Manufacture Bonneterie Lorientaise. Elle fournit de la maille pour les marins bretons qui partent outre atlantique pêcher la morue dans des conditions parfois extrêmes. En 1963, l’entreprise s’installe à Guidel, là où ses pulls continuent d’être confectionnés aujourd’hui. Quelques années plus tard, MBL remporte le marché de la Marine nationale et habille nos militaires jusqu’en 2010. Ce n’est qu’en 1982 que l’entreprise de Madame Etui rachète une marque de mode aux inspirations marines nommée “Le Minor”. L’entreprise que l’on connaît aujourd’hui résulte de la fusion du savoir-faire de l’un et de la vision stylistique de l’autre.
Fiche technique
- Nom du pull : le norvégien
- Disponible en : blanc cassé, bleu marine, camel, marine et blanc
- Type de col : col roulé
- Composition : 100% laine mérinos
- Fil : 3 fils
- Origine des matériaux : laine mérinos d’Océanie, filature italienne
- Bords-côtes : poignet, taille et col
- Coupe : droite
- Tailles proposées : XS au XXL
- Signe distinctif : tricotage jacquard
- Fabrication : française
Design
Petit point historique sur le design d’un col roulé. Celui que nous connaissons actuellement est très éloigné des standards des premières laines de nos ancêtres. On estime que les premiers à porter des pulls avec un col qui remonte jusqu’au menton sont les chevaliers de l’ère médiévale. Faut dire que la côte de maille à même la peau n’était pas franchement un plaisir à porter. Et puis allez vous battre face à un seigneur inconnu au fin fond de la Bourgogne un matin de janvier sans col roulé. Si ce n’est pas une flêche, c’est la maladie qui vous emporte !
Le col roulé est ensuite devenu un symbole de richesse au XVIème siècle, avec de volumineux volants amidonnés. Pour voir apparaître le design que nous connaissons du col roulé, il faut attendre le XIXème siècle. Il est adopté par le prolétariat et les marins pour ses propriétés thermiques. Bon, les joueurs de polo aussi l’ont arboré, mais ça mériterait un article entier pour raconter toute la fabuleuse épopée de mon pull préféré.
À la base, le col roulé est fait d’une seule pièce. Ici Le Minor propose un vêtement avec des manches montées comme sur l’ensemble des pulls de la marque. L’originalité du modèle réside dans son tricot. C’est un trois fils avec un point guilloché réalisé grâce à une technique jacquard. Le pull est proposé dans 4 couleurs, dont ce blanc cassé très réussi. Enfin, il possède des bords côte au poignet, au cou et à la taille.
Conception
On en parlait au début de l’article, mais Le Minor est un exemple de savoir-faire. La marque fête ses 100 ans cette année si l’on commence son histoire à l’ouverture de MBL (Manufacture de Bonneterie Lorientaise). Et en 100 ans, on en fait des pulls ! Installée dans ses ateliers à Guidel, la marque bretonne produit toute sa collection sur place.
Pour certaines pièces l’usage de machines anciennes est nécessaire. Le Minor forme, génération après génération, des couturiers et couturières à ce savoir-faire devenu si rare. Nous avions d’ailleurs visité les ateliers de la marque il y a quelques années. On en avait fait un article très détaillé dont je vous recommande la lecture !
Notre pull norvégien, lui, a été imaginé pour un hiver froid, dans un esprit très scandinave. Il en résulte une maille généreuse et épaisse mais aérée grâce à son tricot en jacquard. Le col, de son côté, avec ses côtes, contraste avec les autres panneaux qui constituent le pull. En résulte ce motif orné de traits en creux et entrelacés. Enfin, c’est une laine mérinos qui a été choisie pour la réalisation de ce pull. Le mouton mérinos garantit une laine très isothermique et qui ne sent pas lorsque l’on transpire, un bon choix pour l’hiver donc.
Le Minor présente son nouveau pull en laine recyclée pour cet hiver !
Essayage
Je crois que si une personne dans l’équipe est qualifiée pour essayer un col roulé c’est bien moi. Avec une moyenne d’un col roulé tous les trois jours, je suis ce que l’on appelle un aficionado de ce type de pièces. J’en possède une petite dizaine, c’est presque mon uniforme de l’hiver. Lorsque j’ai enfilé celui-ci pour la première fois, j’ai d’abord été frappé par un sentiment de légèreté malgré ses 750 grammes, dû au micronnage du fil (1/28). Habitué des pulls marins dont le poids se rapproche plus de la côte de maille, j’ai apprécié me sentir moins écrasé par celui-ci. Pour autant, l’usage de la laine mérinos m’assure un bon maintien de la température corporelle. Je fais 180cm pour 68kg et j’ai pris le modèle en M. Le S aurait pu m’aller également. Mais le M me permet de le rentrer dans mon pantalon (comme les marins !) et d’avoir une coupe plus raccord avec les pantalons larges que je porte régulièrement.
L’avis de notre styliste
Une maille reliéfée compacte et très douce, pour un pull intemporel qu’on peut aussi porter à même la peau. Clairement un bon investissement sur du long terme !
Pull Le Minor | Jeans Asket | Baskets Pied de biche
Avis
C’était mon premier essai d’un pull Le Minor et je dois dire que je suis très satisfait du produit. Seul petit regret de mon côté étant la construction en panneaux. J’aime que mes pulls soient tricotés d’une seule maille. Mais c’est tout à fait subjectif. À 210 €, c’est un budget à prévoir, mais pour un pull fait en France, dans de bonnes conditions et qui vous durera 40 ans, c’est tout à fait honnête. Le motif jacquard est très réussi et se démarque franchement de ce que je peux déjà posséder. J’aime beaucoup cette originalité et je sens que c’est un pull qui va m’accompagner cette année et encore de nombreuses autres.
les plus
- Un savoir-faire ancestral
- Fabrication française
- Globalement un pull de très bonne qualité
les moins
- J'aurais aimé un col un peu plus ferme
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