Caban Octobre Sheperd : Test & Avis

Le pilote de Formule 1 a besoin de tout un tas d’exercice pour être apte à conduire son bolide. Entrainement de ses réflexes, musculation, visionnage des courses ou encore entretiens psychologiques lui permettent de s’employer une fois au volant de sa monoplace. Je crois qu’une passion se nourrit de la même manière. J’aime la mode masculine, pour autant je ne peux pas simplement la porter ou la regarder pour écrire à son sujet. Il me faut moi aussi, m’exercer, faire travailler mon œil, ma réflexion par d’autres chemins. Les expositions, mais aussi les lectures ou plus récemment les podcasts sont un entrainement pour moi. C’est justement en nourrissant cette réflexion – tout en rattrapant un retard conséquent de vaisselle – que j’entendais un influenceur parler de sa peur de porter un manteau long. C’est bien connu, c’est réservé qu’aux grands ces trucs-là ! Moi aussi je pensais ça pendant longtemps. Mais il faut déconstruire un peu notre vision du vêtement et ce qui fait qu’il vous sied ou pas. Ce n’est pas le vêtement qui vous fait, c’est vous qui faites le vêtement. Au diable les préjugés, suivez-moi dans cette folle aventure qu’est le long manteau d’hiver ! Et pour l’occasion j’ai testé le “Sheperd” de chez Octobre, un caban long pour se la jouer Robert Pattinson, cœur seul perché sur son phare.

Fiche technique

Veste Gleeson Octobre : Test & Avis

Design

Si je fais référence à Pattinson dans mon introduction, c’est évidemment pour son incroyable caban porté dans le film Lighthouse. Récit au cours duquel la star hollywoodienne incarne un gardien de phare en compagnie de Willem Dafoe. Mais nous nous éloignons du sujet. Le caban, autrefois porté par les pirates puis intégré en 1848 à l’uniforme de la marine française, a traversé les époques pour revenir sur le devant de la scène tous les quatre à cinq ans. Investir dans cette pièce n’est donc pas un grand risque !

Comme toute pièce mythique, le caban respecte des codes bien précis qu’Octobre a en partie détournés pour en faire un manteau plus moderne. Si certains modèles d’origines disposaient de dix boutons, la norme est de six depuis bien longtemps. C’est le cas sur le “Sheperd“. Originalité du modèle, ces fameux boutons sont dorés mais gardent une ancre dessinée en relief sur leur face. On retrouve également un bouton à l’intérieur pour assurer une bonne tenue du drap de laine une fois fermé. Une poche est présente à l’intérieur, pour un portefeuille ou un portable.

Là où la marque française à fait une véritable proposition c’est sur la coupe du manteau. Il est bien plus long que ce dont on a aujourd’hui l’habitude en termes de cabans. Avec une descente jusqu’aux genoux, il reprend l’esprit des anciens modèles. Sans les boutons, on pourrait s’y méprendre avec un pardessus. Les poches à rabats remplacent les passepoils poitrine habituels par exemple. Enfin, le col est beaucoup plus échancré que sur les modèles que l’on retrouve dans la plupart des collections.

Conception

Côté conception, Octobre nous a habitué à une production européenne. C’est le cas pour 95% des pièces de leurs collections. Du reste, la marque indique que notre manteau est fabriqué en République de Moldavie. Pas de données sur la provenance du tissu, mais il y a fort à parier qu’il vient d’un drapier européen. En tout cas c’est l’objectif annoncé de la marque dans sa démarche de conception des vêtements.

Concernant la composition, Octobre annonce 75% de laine et 25% de polyamide. Vous imaginez ma déception à la première lecture. Le polyamide n’est pas un matériau très noble, il ne vieillit pas aussi bien que son pendant naturel et n’a pas les propriétés thermiques et respirantes de la laine. Après je ne vais pas jouer au vieux con, ce manteau se tient très bien avec cette composition et reste en dessous des 350 €. Pour du 100% laine attendez vous à casquer légèrement plus, souvent aux alentours des 500 €.

Essayage

C’est sur les quais de seine, entre deux nuages, que j’ai pu essayer le Sheperd pour la première fois. J’ai opté pour une taille 50, alors qu’habituellement je me réserve plutôt un 48 (je fais 1m80 pour 68 kg). Mais j’avais envie de jouer une mise légèrement oversized. Et j’apprécie beaucoup la longueur de ce caban. Pour en revenir à ce que j’exprimais au début de l’article : non, les manteaux longs ne sont pas réservés aux homme de plus d’1m85. J’aurais peut-être besoin de faire une légère retouche sur les manches, mais ça vaut le coup pour avoir une pièce qui tombe bien. Quoi qu’il en soit, le manteau est bien lourd, ce qui pour moi est un argument… de poids ! Il est chaud et facile à accorder avec des tenues aussi chics que décontractées. Je pense que je l’utiliserai essentiellement quand le temps sera doux pour le garder ouvert. C’est dans cette configuration que je l’apprécie le plus. Et s’il fait froid, j’ai largement la place de glisser une petite doudoune discrète en dessous.

Manteau Octobre | Chemise The Nines | Jean ASKET | Chaussures Dr. Martens