Veste Dao : Test & Avis

S’il y a bien un sujet sur lequel la mode se tiraille, c’est bien le denim. Alors que certains le portent partout, tout le temps, d’autres le perçoivent comme une matière iconique, qui se doit être choisie avec le plus grand soin, quitte à y mettre le prix. Car un jean, c’est, par essence, une pièce qui dure, que l’on va garder longtemps, et qui se doit d’être robuste. Cruel monde, où beaucoup sont appelés, mais peu son élus et rangés au rang de “bons” produits, et de “bonnes” marques. Mais la profusion de créateurs actuelle peut être vue comme une chance pour nous, consommateur, puisqu’elle va nous permettre d’affûter notre esprit critique et notre sens de ce que représente un “bon” jean selon nous. En ce qui me concerne, j’ai une consommation de plus en plus réfléchie des pièces que je vais tenter d’appeler “basiques” ; dont le jean fait partie. Désormais, je ne me contente plus d’acheter une veste en denim qui me plaît, mais bien d’en étudier les tenants et les aboutissants, notamment en ce qui concerne les valeurs de la marque. C’est plus ou moins ce que j’ai fait avec cette veste de chez Dao !

La marque

Dao a une histoire particulière, intimement liée à celle de son fondateur, Davy. Né à Troyes, alors qu’il est au collège, il se prend à dessiner ses premiers modèles, et même à retoucher les jeans de sa famille ! Peu à peu, il évolue professionnellement chez différentes marques de jeans, jusqu’à lui-même s’y spécialiser, et découvrir le travail des plus grands. En 2012, il entreprend un voyage au Vietnam, dont ses parents sont originaires, et fait la découverte du monde de la fabrication industrielle. Fort de cela, en rentrant en France, il se lance dans l’aventure à son tour, dans son studio de 21m2 ! 2014 marque l’année de l’ouverture de sa boutique, mais aussi du développement de son concept phare : les jeans personnalisés. L’entreprise se cherche encore un peu, et en 2016, la campagne de financement participatif qu’il réussit lui insuffle un vent de nouveauté. À présent, Dao propose des jeans made in France, que l’on retrouve dans différents points de vente en France. Le travail paie !

Fiche technique

• Veste selvedge en denim brut
• Toile Denim Stanislas
• 100% coton peigné
• Coupe droite
• Fil double retors en chaîne et en tram
• 13,5 oz – 32 fils au cm²
• 2 poches intérieures
• 3 poches extérieures
• Petit drapeau français à droite
• Disponible du XS au XXL
• Made in France (à Nancy !)

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Conception

La première chose que je me dis en voyant cette veste, c’est : “Woah, il y a vraiment beaucoup de choses à regarder !”. Bon, je ne sais pas si je le dis réellement comme ça, mais dans l’idée, cette veste comporte effectivement bon nombre de détails, à l’intérieur comme à l’extérieur. Inspirée de la veste de travail dans sa forme, on est là sur un Selvedge français, teinté, tissé et fabriqué à Montbéliard (en France, donc). Et cette fabrication française nous est rapportée sur la poche poitrine gauche Selvedge, marquée par un liseré tricolore. Dans l’absolu, je ne suis jamais très fan des marques de ce type, mais le drapeau français me dérange moins qu’un liseré fluo, en bon chauvin que je suis ! Et, à quelques centimètres, une petite étiquette avec le logo de la marque vient pointer le bout de son nez ! Enfin, au niveau de la poche droite, un petit drapeau français, cocorico !

Le tissu en soi semble réellement robuste, on sent qu’on est sur un vrai travail de la matière, mais pas que ! Car oui, comme je le disais, ce sont également dans les détails que Dao a décidé de miser. En témoignent les quatre boutons cousus en croix (pour plus de robustesse), ou le bas de veste arrondi, dont on sent qu’il a été renforcé à l’intérieur. Ce renforcement permet une meilleure tenue, mais contribue également à la solidité globale du produit. Par ailleurs, c’est là que j’aperçois la surpiqure courbée (que l’on peut voir sur la photo juste au-dessus), qui part de la poche extérieure pour faire tout le contour du bas de veste. Cette couture a pour effet d’apporter du dynamisme et, pour l’instant, ça me convainc !

Le montage est vraiment net, j’ai toutefois l’impression que les épaules seront un peu trop marquées à l’essayage, mais affaire à suivre ! Encore une fois, au risque de me répéter, on sent vraiment le travail de surpiqures, et la forme des coutures derrière le col, assez originale et en même temps très logique, ne fait que renforcer cette idée.

Quand à l’intérieur, c’est probablement là où il a le plus à dire, tant les détails sont riches. La délimitation se fait par des liserés bordeaux, qui, si on peut les voir à certains moments lorsque la veste est ouverte, sont très beaux, et renforcent évidemment la tenue globale du tissu. On retrouve donc deux poches, qui ne se trouvent pas à l’endroit exact où se trouvent les poches extérieures. Et la marque joue sur cette différence, en marquant bien les emplacements au fil bleu. On peut aussi et surtout voir que les poches intérieures sont plus petites que les poches extérieures.

Toujours à l’intérieur, c’est aussi le travail du fil qui m’a intéressé, notamment de la couleur. Par exemple, la poche poitrine de l’extérieur est marquée par un fil rouge, que l’on ne soupçonne pas forcément en la regardant rapidement. Ce fil rouge prend tout son sens lorsqu’on retourne la veste. Car oui, la couleur fait naturellement écho au bordeaux du liseré intérieur, bref, tout ceci s’harmonise à la perfection. Les bar tacks, quant à eux, sont relativement propres. Il auraient pu l’être un peu plus, notamment au niveau des emmanchures, mais on ne peut pas tout avoir ! Par ailleurs, à noter que certains sont marqués en ton sur ton à l’extérieur de la veste. On s’y fait très rapidement, mais au début, c’est peut-être le point qui m’a le moins plu au niveau du design. Mais je m’emballe, puisqu’on en parlera juste après !

Design

Je l’ai donc dit au début, mais cette veste est inspirée des codes de la veste de travail qui, à titre personnel, me plaisent beaucoup, tant sur le fond que sur la forme. Les différentes détails tricolore sont également à mon goût, même si le drapeau, le liseré sur la poche poitrine, et le logo de la marque font peut-être un peu beaucoup d’informations, si on prend en compte les détails annexes. Ces détails annexes sont, pour moi, la véritable force du style de cette veste, puisque les différentes surpiqures en courbe, à l’extérieur comme à l’intérieur, apportent un vrai dynamisme à un produit en apparence classique. De la subtilité, et du travail soigné, c’est déjà pas mal non ?

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Essayage

Pris dans ma taille habituelle M, la marque conseille de prendre une taille en-dessous si on souhaite porter la veste plus cintrée. En l’occurrence, toujours dans cette optique de porter une veste de travail, le M me convient parfaitement. Les épaules, qui me questionnaient au début, tombent finalement assez bien selon moi (elles auraient pu être un peu plus hautes, mais j’étais prévenu !), et le tissu est vraiment confortable. Si vous lisez de temps en temps mes articles, vous n’êtes pas sans savoir que les poches intérieures sont un détail que je regarde souvent, pour la simple et bonne raison que c’est là que je range tous mes papiers. Ici, je suis donc ravi, puisqu’il y en a deux, de taille tout à fait acceptable pour mon porte-feuille, mes clés, etc. !

Crédit photos : Florie Berger

Jeans Selvedge Dao : Test & Avis