Richelieu In Corio Arthur : Test & Avis

En novembre dernier, on découvrait un tout nouveau chausseur, In Corio, lancée par des amis d’enfance, Charles-Louis et Guilhem. Tous deux passionnés de chaussures, ils souhaitent proposer leur propre vision du soulier de ville via des modèles classiques du vestiaire masculin. Ils axent leurs produits autour de trois points majeurs : un style intemporel, des matériaux de qualité et un confort exceptionnel. Pour ce dernier, Charles-Louis et Guilhem développent une première de propreté bien particulière puisque celle-ci est montée sur une mousse ergonomique semblable à celle présente dans une paire de sneakers. De plus, ils mettent un point d’honneur à travailler le chaussant de chaque pied afin que celui-ci soit le plus confortable possible. J’avais pu m’en rendre compte lors de mon test des Victor, ce qui m’avait littéralement bluffé. Aujourd’hui, je passe au crible des one cut de la marque, histoire de voir si cette qualité de port est également au rendez-vous :

Packaging

C’est donc mon deuxième contact avec la jeune marque. Celle-ci est livrée dans une belle boîte blanche immaculée. Sur le couvercle, on remarque que le nom de la marque est gravé. Contrastant avec sa partie extérieure, l’intérieur de la boîte se pare d’un joli bleu électrique sur l’envers du couvercle (on peut d’ailleurs y lire une expression d’Ovide, véritable maxime d’In Corio) et du logo (également bleu électrique). Les pieds sont soigneusement emballés dans du papier de soie. Les accompagnent une crème nourrissante incolore ainsi que des sacs de voyage, afin de les entretenir et de les protéger au mieux.

Fiche Technique

• Modèle Arthur
• Richelieus one-cut
• Cuir de veau pleine fleur (tanneries du Puy en France)
• Coloris : fauve
• Bout rond ciselé
• Laçage cinq oeillets
• Lacets plats
• Semelle intérieure en cuir sur mousse ergonomique en latex haute densité
• Doublure cuir de veau
• Semelle d’usure en cuir teint à la main
• Montage Blake
• Fabriquée au Portugal

Design

En créant In Corio, Guilhem et Charles-Louis n’avaient pas pour prétention de révolutionner le monde de la chaussure de ville pour hommes mais plutôt de proposer des modèles sobres et au style intemporel. Et ces Arthur en sont clairement l’exemple ! Arborant une teinte que la marque appelle fauve (on se rapproche d’un cognac sans être toutefois aussi lumineux), ces richelieus prennent les traits d’un type spécifique à ce modèle de chaussure : le one-cut.

Cette technique de montage consiste à réaliser l’intégralité de la tige (la partie supérieure de la chaussure) à l’aide d’une seule et unique pièce de cuir. Cette dernière est ensuite cousue au niveau du contrefort. Ici, le cuir est lisse et semble relativement souple. En mains, la paire est plutôt légère. Le laçage se fait à l’aide de cinq oeillets, tous renforcés grâce à des anneaux métalliques. Le lacet, plat et ciré, contraste avec la teinte de la chaussure puisqu’il est marron foncé.

Conception

Pour l’intérieur, In Corio a misé sur une valeur sûre. Ainsi, cette partie de la chaussure est entièrement tapissée d’une doublure en cuir de veau couleur chair. À l’arrière, au niveau du contrefort, de la peau retournée vient optimiser le maintien du pied. J’en arrive alors à m’intéresser à l’une des spécificités d’In Corio : la première de propreté. À première vue, cette dernière est on ne peut plus simple puisqu’elle est réalisée en cuir couleur chair et est gravée du logo de la marque. Mais c’est en appuyant dessus que l’on se rend compte du travail effectué. Vraiment moelleuse, on sent immédiatement la mousse utilisée par In Corio. Aussi, on remarque assez rapidement qu’elle a réalisé une forme bien particulière au niveau de la voute plantaire. Ces deux détails promettent des ports agréables mais avant de passer à l’essayage, attardons-nous sur la semelle d’usure.

La semelle, en cuir, est teinte de la couleur fétiche de la marque, à savoir le bleu électrique. Lorsque je la parcours, je note plusieurs détails intéressants. Et le premier concerne le cambrion. Pièce capitale à la structure d’une chaussure, le cambrion (en plastique, en cuir, en métal ou en bois) est situé entre la première et la seconde semelle et est destiné à soutenir la cambrure de la voute plantaire. Si généralement, cette partie est invisible, on remarque que la semelle d’usure en prend légèrement la forme.

Le talon est quant à lui clouté afin de maximiser son maintien. Sa partie extérieure est obtenue à l’aide d’un bonbout en caoutchouc. Cette spécificité nous permet de n’avoir à changer que cette partie du talon si cette dernière venait à être trop abîmée. On distingue aussi qu’un des angles du talon est biseauté, ce qui l’empêche de le bloquer et de l’abîmer en montant un trottoir par exemple.

Essayage

Si je suis plutôt habitué au monde sartorial, c’est bien la première fois que je passe une paire de one-cut. Et avant même de réceptionner la paire, j’espère pouvoir y passer les pieds : ayant un cou-de-pied fort, je dois choisir scrupuleusement mes modèles afin de ne pas tomber sur quelque chose de trop étroit. Connaissant déjà ma pointure In Corio, je commande ces Arthur en 10,5 UK. Et c’est sans surprise que je constate à réception que c’est ce qu’il me fallait : j’ai ce qu’il faut de marge au niveau du bout et mon pied est bien maintenu sans que celui-ci soit trop compressé.

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Une fois aux pieds, ces In Corio se font rapidement oublier et ce pour plusieurs raisons. La première n’est autre que leur poids, vraiment léger. Aussi, le travail réalisé par la marque sur la forme du chaussant ainsi que la première de propreté montée sur de la mousse expansive les transforment en véritables chaussons urbains ! Seul bémol pour moi : leurs semelles d’usure, très (trop) glissantes. En précaution, il faudra donc penser à poser un patin, soit directement après l’achat soit lorsque la semelle se sera tassée et aura pris sa forme définitive (pour le coup, cela dépendra de notre cordonnier car les avis divergent sur ce point).