Costume Atelier Coqlico : Test & Avis

En avril 2017, Rennes voyait éclore en son sein une nouvelle boutique bien particulière : Atelier Coqlico. Lancée par Damien et Fabien, la marque se définit alors comme un atelier proposant costumes et chemises sur mesure. Uniquement masculine, elle souhaite démocratiser le port du complet et, surtout, apporter un service qui n’existe pas nécessairement partout en province. Le concept réussit rapidement à convaincre les rennais. Le succès (et la demande) est tel que les deux amis décident d’ouvrir un autre showroom dans une autre grande ville provinciale : Nantes. Située dans le fameux passage Pommeraye, il reprend les codes du magasin originel. Curieux de voir ce que vaut un costume Made in Breizh, je me suis donc rendu dans ce dernier afin de réaliser un costume. Voici mon expérience :

Fiche Technique

• Costumes trois pièces
• Tissu Loro Piana Four Seasons Super130s
• Revers peak lapels 10 centimètres
• Poches obliques à rabat
• Ticket pocket
• Gilet six boutons
• Ceinture rehaussée
• Pantalon double pince
• Montage semi-traditionnel

Comment (bien) choisir un costume ?

Personnalisation

Depuis tout jeune, je voue un certain culte au costume. J’ai toujours trouvé cet emblème du vestiaire masculin particulier, presque à part. Le fait qu’il obéisse à certaines règles m’a toujours plus et j’adore la façon dont il nous habille (si il est choisi correctement). Une autre de mes passions est l’Angleterre de la fin XIXème, début XXème. Je dévore tout ce qui trait à cette période, des photos/vidéos d’archives aux romans, en passant par les séries et les films. L’occasion était donc trop belle : ce costume se doit d’être le digne descendant des complets portés dans les rue de Birmingham au siècle passé !

C’est donc de ce postulat que je suis parti pour personnaliser mon costume. De fait, cela limitait plus ou moins mes choix, sachant que je voulais un rendu bien particulier. Je suis alors parti sur un costume trois pièces. Pour ce qui est de la teinte sélectionnée, j’avais en tête quelque chose de simple et de passepartout. Je suis alors tombé sur ce tissu Four Seasons Super130s de chez Loro Piana. D’un joli gris sombre, il se pare d’un Prince de Galles discret noir. Relativement fin, il est fluide et doux au toucher. Son port promet d’être agréable !

Une fois la base bien définie, je peux désormais personnaliser mon costume comme je l’entends. Et pour suivre la trame que je me suis fixée, j’ai bien entendu choisi des revers à cran aigu de 10 centimètres pour la veste (boutonnée via deux boutons), aussi appelés peak lapels. Toujours dans cette optique de complet à l’ancienne, j’ai ajouté une ticket pocket. L’histoire de cette poche est plutôt originale, puisque qu’elle aurait servi au début du XXème siècle à conserver ses tickets de métro mais également de Paris (on parle de jeu d’argent, pas de la capitale !). Quoiqu’il en soit, les poches de ma veste ont toutes trois des rabats et sont de biais. À l’arrière, et comme sur la plupart de mes costumes, j’opte pour deux fentes d’aisance.

Passons maintenant à l’intérieur. Si j’ai choisi un extérieur plutôt sobre, j’ai préféré partir sur quelque chose de plus original pour la doublure. Et c’est sans aucun doute sur la doublure que j’ai passé le plus de temps, puisque Atelier Coqlico propose un choix très (très) large de tissu. On souhaite un imprimé avec des petits toutous ? Ils l’ont. On préfère des bagues de cigares ? Pas de problème. On veut se la jouer Rambo avec un imprimé camouflage ? Ok, mais en quelle couleur ? Personnellement, j’avais envie d’une toile contrastante, plus claire que la Loro Piana. Après quelques minutes à éplucher minutieusement les échantillons de tissu, je suis tombé sur un imprimé floral dans les teintes bleues et blanches. Parfait ! J’ai donc fait tapisser l’intérieur de ma veste avec mais aussi le passepoil des poches ainsi que le dernier bouton des boutonnières au niveau des poignets. On retrouve également cette doublure au dos du gilet. À noter que je l’ai choisi avec une forme relativement traditionnelle puisqu’il se pare de six boutons et remonte donc de fait assez haut.

Pour le pantalon, j’ai souhaité innover et sortir de ce que j’ai l’habitude de porter. J’ai donc opté pour une coupe assez ample, afin de coller dans un premier temps avec l’esprit du costume mais également pour être le plus à l’aise possible. Pour accentuer ce côté rétro, j’ai ajouté des doubles pinces, qui donnent un tombé bien particulier à la pièce. La ceinture a également une spécificité puisqu’elle a été doublée. Sur les côtés, j’ai opté pour des pattes de serrage afin d’ajuster comme je l’entends la ceinture. Juste au-dessus des pinces de la jambe droite, une discrète coin pocket est fermée à l’aide d’un rabat et d’un bouton recouvert du même tissu que la doublure. Enfin, j’ai terminé le pantalon par un revers américain de trois centimètres.

Est venu ensuite le moment de prendre mes mesures. J’explique à Damien que je cherche une veste et un gilet relativement droits tout en étant légèrement appuyés sur les côtés. Je suis également parti sur un padding plutôt discret afin de ne pas accentuer plus que de raison ma carrure. Pour le pantalon, je cherche quelque chose que je n’ai pas l’habitude de porter. Il me propose alors une ceinture large à double boutonnage. Pour ce qui est du fit, je voulais que la partie haute du pantalon soit ample et que le bas soit plus fuselé.

Essayage

Trois semaines plus tard, retour au passage Pommeraye afin d’essayer mon costume. Comme tout second rendez-vous, celui-ci a pour but d’apporter les éventuelles corrections au complet. Pour ma part, nous avons retouché le gilet au niveau des aisselles afin qu’il soit davantage plaqué et le cintrage de la veste afin qu’elle soit plus appuyée. Aussi, j’ai préféré raccourcir la longueur du pantalon pour que je puisse le porter avec des bottines.

J’ai pu passer le costume une seconde fois une semaine plus tard, lorsque les retouches avaient été réalisées. Concrètement, ces dernières étaient bienvenues car elles ont optimisé le port de celui-ci. Une fois sur les épaules, ce dernier se fait vite oublier et ce principalement grâce à l’utilisation d’une toile fluide et légère en Super130s. Mais c’est surtout le pantalon qui m’a bluffé. Le fait de l’avoir pensé relativement ample avec une ceinture large le rend très agréable à porter. Au final, le résultat colle parfaitement à ce que j’avais en tête : un costume moderne mais au fort accent rétro. J’aime beaucoup le contraste entre la teinte de la doublure et celle de la toile extérieure, qui est accentué par quelques touches de ce fameux tissu bleu sur certains boutons.

Avis

Réaliser un costume trois pièces de ce type chez Atelier Coqlico nous en coûtera 1390€ (la marque débute ses prix à 750€). Des étoffes provenant des meilleurs maisons, un choix impressionnant de doublures et une personnalisation poussée. Clairement, et après presque deux ans d’existence seulement, Atelier Coqlico arrive à se placer sans problème sur un secteur de plus en plus concurrentiel. Délocalisant la mesure en province, Damien et Fabien proposent une vision moderne et décomplexée de leur activité. À l’écoute du client, il sera tout à fait possible d’y réaliser aussi bien un costume formel à porter tous les jours qu’une pièce plus personnelle et travaillée. Les deux amis ont su comprendre mes attentes mais, surtout, y répondre parfaitement et c’est sans aucun doute là que réside une des forces de l’enseigne. Le résultat remplit toutes mes espérances. Ce costume trois pièces à la sauce Peaky Blinders entre directement dans mon Top 10 de mes pièces préférées présentes dans mon dressing.

Le Guide du marié