Boots Malfroid Stelvio : Test & Avis

Si je devais ne choisir qu’une pièce dans le vestiaire masculin, je pense que mon choix s’arrêterait sur une paire de chaussures. Mais pas n’importe laquelle ! Cela serait probablement des boots. Habillées ou plus décontractées, en cuir lisse, grainé ou en veau-velours, montées sur semelle gomme ou en cuir, j’ai toujours été attiré par ce type de soulier qui, une fois bien maîtrisé, peut se glisser dans à peu près n’importe quelle tenue. Ma paire fétiche arrivant au bout de sa vie, je me suis mis en quête de trouver sa remplaçante. Et c’est en scrollant inlassablement Instagram que je suis tombé sur Malfroid, une nouvelle marque qui a attiré mon attention. Après enquête, cette dernière a été lancé en octobre dernier par deux français, Victor et Thomas. Le nom Malfroid est celui d’un bottier disparu dans les années 70. La marque vise à proposer des chaussures haut de gamme avec le meilleur rapport qualité/prix possible, en se concentrant sur l’essentiel. Notamment le fait de se fournir en cuir exclusivement auprès des tanneries françaises les plus prestigieuses, d’utiliser des semelles au tannage végétal extra lent et en assemblant ses souliers grâce à un cousu Goodyear de qualité. Après avoir parcouru leur offre, j’ai jeté mon dévolu sur cette paire de Stelvio, des bottines en cuir grainé couleur whisky :

Fiche Technique

• Bottines Stelvio
• Cuir de veau grainé provenant de la tannerie Degermann
• Teinte whisky
• Laçage quatre œillets + quatre crochets
• Doublure veau
• Semelle gomme doublée cuir
• Montage Goodyear cousu baraquette
• Montées au Portugal

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Test

Pour ce test, j’ai voulu voir ce que donnait la Stelvio, l’unique bottine à lacets proposée pour le moment par la marque. Livrée dans une élégante boite marine, j’ai choisi sa version en cuir grainé couleur whisky. Ainsi, la paire revêt une teinte oscillant entre le marron clair et le cognac, parfaite pour la saison automnale. Découpé dans le coeur de la peau, le cuir présente une qualité uniforme, du bout de la chaussure en haut des contreforts. Au touché, on sent chaque aspérité du cuir et on remarque d’ailleurs que celui-ci est assez souple sauf au niveau de la pointe ainsi qu’à la base des contreforts, là où le pied est renforcé.

C’est en parcourant le cuir que je me suis aperçu de la particularité de la pièce. Si on la regarde rapidement, on constate que cette dernière est montée avec différentes pièces de cuir (rien de bien original, donc). Mais c’est justement en s’intéressant à ces parties de peau, et plus précisément à leur découpe, que l’on comprend toute la richesse du montage. En effet, la marque a taillé le cuir d’une façon particulière si bien que l’on se retrouve par exemple avec une sorte de « V » au niveau des ailes de quartier par exemple. Les contreforts s’octroient également cette coquetterie avec une forme rappelant un sablier. Dommage par contre que certaines découpes et coutures ne soient pas parfaites car le résultat est vraiment original !

Je me suis ensuite intéressé au laçage de ces chaussures. Empruntant le système des commando boots, cette paire de Stelvio se pare de quatre oeillets métalliques auxquels viennent s’ajouter quatre crochets, tous en laiton et parcourus par un long lacet plat et ciré. L’ensemble, plutôt imposant donne à la paire un style bien particulier, légèrement rétro et non dénué d’un certain charme. À l’intérieur, Malfroid a joué la carte du classicisme (qui a souvent du bon en matière de chaussures) en misant sur une doublure en veau couleur chair. Et elle a glissé un petit coussinet au niveau du talon afin d’ajouter davantage de confort à la paire.

Terminons cette inspection en s’intéressant à la semelle d’usure. Là encore, Malfroid n’a pas lésiné sur les détails. En gomme, cette dernière est composée de petit crampon accentuant l’adhérence. La couture, apparente, nous confirme le montage sélectionné. Plus souple que du cuir, la gomme nous octroie un confort immédiat et certain. Si toutefois cela devait arriver, Malfroid a eu la présence d’esprit de la monter en double, c’est-à-dire de glisser une pièce de cuir afin de pourvoir ressemeler la paire. J’allais oublier l’information la plus importante ici, le montage ! Cette semelle est montée en Goodyear cousu baraquette. Sous cet étrange mot se cache le fait qu’elle soit entièrement cousue, même au niveau du talon ; fait de plus en plus rare. Aussi, le fil utilisé est poissé à la main : enduit de cire appelée poix, il devient alors plus résistant à l’eau mais également à l’abrasion.

Essayage

Si sur le papier, cette paire présente donc de nombreux atouts, mais rien de mieux que de les tester en conditions réelles pour se rendre compte de leur potentiel. Sur l’ensemble de sa collection, Malfroid propose deux formes de chaussant, la 361, plutôt ronde, et la 533, plus fine. Heureusement pour moi (j’ai un cou-de-pied prononcé), ces Stelvio font partie de la première catégorie. Ne connaissant bien évidemment pas le chaussant de la marque, je me suis référé à son guide des tailles. Chaussant habituellement du 44, j’ai commandé cette paire dans cette pointure, puisque la correspondance était bonne.

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À réception, pas de mauvaise surprise, la pointure s’est avérée être celle qu’il me fallait : j’ai un peu de marge à l’avant, mon talon est bien maintenu et j’ai pile ce qu’il faut d’aisance sur les côtés. Certes, je me sens un peu serré au niveau de la cassure (surtout au pied gauche, le plus fort des deux) de la chaussure mais nul doute que cela s’estompera au fil des ports. Je suis d’ailleurs assez bluffé par le fait que cette partie de la chaussure ne marque presque pas : difficile d’imaginer le cuir s’abîmer prématurément ! Pour ce qui est du style maintenant, il ne fait aucun doute que cette paire puisse se fondre dans à peu près n’importe quelle tenue : que ce soit avec un costume rétro ou une tenue plus casual, il paraît presque impossible de se tromper !