Comment entretenir son costume ?
Lorsqu’on acquiert quoique ce soit ayant un tantinet de valeur, le premier réflexe que l’on a est de surprotéger ledit produit. On le cageole, le cloisonne avec une ribambelle de couches de protection, on le tient fort contre son torse de peur de le faire tomber, etc… Seulement, une chose s’installe systématiquement après quelques mois d’acclimatation à notre nouvelle acquisition : la routine. Et c’est souvent lorsque celle-ci est présente que l’on finit par abîmer l’objet en question. Afin d’éviter d’en arriver là avec votre nouveau deux pièces, on vous propose au travers de ce neuvième « Suit Monday » quelques trucs et astuces afin que ce dernier puisse durer des années (ou moins si jamais vous prenez 10 kilos en trois mois).
1. L’entretien à la maison
Étrangement, certains d’entre nous considèrent le costume comme une pièce particulière, voire étrange. Certes, on n’en consomme pas autant qu’un t-shirt et on ne va pas le porter uniquement pour « Netflix and chill » (au sens premier du terme) tout un dimanche après un dur et intense samedi soir. Mais la tendance actuelle veut qu’on le perçoive désormais plus comme un vêtement quotidien qu’une tenue d’apparat. Toutefois, maintenir un complet dans le meilleur des états nécessite davantage d’attentions qu’un vêtement dit « lambda ».
A. Lors d’un port régulier
Ici, on parlera d’un port quasi quotidien. Que ce soit par pure obligation professionnelle ou bien parce qu’on ne peut franchir le seuil de sa porte sans un complet sur le dos, il convient de connaitre quelques ficelles afin de solliciter au minimum ses costumes, surtout si leur nombre est réduit et, par extension, leur rotation plus importante.
Le choix d’un bon cintre
Cela peut paraitre idiot, mais garder un costume en bon état dans le temps passe par le choix d’un cintre de bonne facture. On oublie tout de suite les cintres fins en plastique ou, pire, en métal qui n’auront pour seul effet que de marquer et abîmer les fibres, au profit de modèles en bois. Mais plus que la matière, c’est la forme et la taille de ce dernier qu’il faudra bien évaluer. En effet, comme pour un embauchoir, un cintre se choisit en fonction de la taille d’un costume et doit s’y adapter. On préférera bien évidemment ceux avec un barre horizontale afin de pouvoir suspendre le pantalon correspondant à la veste. Et bien entendu, aucune superposition n’est permise : à un costume correspond un cintre.
Les gestes à avoir au quotidien
La pollution, les terrasses enfumées, la chaleur, la poussière, etc. Comme tout autre habit, un costume est soumis quotidiennement à des attaques en tout genre. Contrairement aux autres pièces de notre dressing, le complet nécessite plus d’attention et ce principalement à cause du fait qu’il ne passe pas en machine. Ainsi, plusieurs automatismes sont à avoir afin de le garder le plus longtemps possible dans le meilleur des états. Cela passe en premier lieu par l’aération du tissu. En effet, un costume retiendra plus facilement les odeurs qu’un vêtement classique, le plus simple sera donc de le laisser aérer près d’une fenêtre par exemple. Il faudra également éviter de le ranger directement dans un placard car l’odeur qu’il transporte pourrait se transposer sur les autres vêtements de notre vestiaire. Petite astuce : pendre son complet dans sa salle de bain lorsque l’on prend sa douche permettra aux fibres, grâce à la vapeur créée, de se détendre et ainsi de défroisser la toile.
Outre le fait de ventiler notre costume pour que les fibres respirent, l’entretien d’un complet au quotidien passe aussi par son brossage. Ici, on privilégiera bien évidemment des brosses en poils naturels et, surtout, souples, qui éviteront ainsi d’abîmer voire briser les fibres de tissu. Pas de technique prévalante sur une autre cependant, seules de la douceur et de l’attention nous seront demandées (je ne dis pas non plus qu’il faut murmurer à l’oreille de notre costume !).
En complément, l’utilisation d’une brosse adhésive peut bien entendu être envisagée mais attention à ce que la bande ne soit pas trop accrochante car elle pourrait arracher des fibres. Petite astuce de grand-mère donc si vous avez peur de l’utiliser (ou une irrémédiable flemme d’en acheter une) : prenez du gros scotch, enroulez en une bande autour de l’index et du majeur, le côté adhésif vers l’extérieur puis tapotez votre costume là où des saletés récalcitrantes se sont incrustées.
B. Lors d’un non port prolongé
Nos costumes ne sont plus de saison ou on a pris une année sabbatique afin de vivre tranquille sur une île paradisiaque en short et tongs ? Parfait ! Mais ce n’est pas une raison pour négliger nos costumes, bien au contraire. Le stockage d’un costume sans port prolongé est sans doute la période durant laquelle ce dernier peut se dégrader le plus facilement. Il convient donc de connaitre quelques astuces afin qu’il soit dans le même état que nous l’avons laissé quelques mois auparavant.
Le stockage en housse
À l’achat d’un costume, et quelque soit la gamme dans laquelle il se trouve, une housse nous sera systématiquement fournie. Presqu’à chaque fois, le vendeur nous la pliera afin que son port nous soit facilité. Le premier geste à avoir alors est à réaliser une fois rentré chez nous. Il faut impérativement déplier cette dernière, surtout, si le port du costume n’est pas immédiatement prévu. Dans le cas contraire, il se pourrait que le costume marque et plisse sans pour autant que ses marques ne puissent être enlevées.
Assurément, un costume ne doit rester dans sa housse que lorsqu’on décide de l’entreposer pour un temps prolongé. Si cette vérité est partagée par tous, deux écoles s’opposent quand à la housse en elle-même. La première consiste à laisser cette dernière à moitié ouverte (voir ouverte complètement) afin de laisser les fibres du costume respirer même au fin fond de notre placard. La seconde, à l’opposé, précise qu’il faut absolument la fermer complètement pour protéger au maximum notre complet. Personnellement, je penche davantage pour la première option tant le fait de laisser respirer un vêtement est primordial.
L’utilisation d’une steameuse
Ici on cherche à reproduire l’effet « costume défroissé grâce à la vapeur de la douche » mais de façon express. Un défroisseur vapeur est alors un outil de choix pour redonner une certaine fraîcheur à un costume. Cela se décompose alors en deux temps.
Bien évidemment, chaque pièce est nettoyée séparément. On déposera alors la veste sur le cintre prévu à cet effet afin d’en prendre pleinement soin. Une fois la steameuse chaude et crachant à plein régime de la vapeur, il suffit de passer la tête de diffusion par dessus le tissu (mais sans le toucher) afin d’enlever les plis du costume. C’est simple, rapide et efficace. Le second s’occupera bien évidemment du costume, où le process sera exactement le même.
L’utilisation d’une pattemouille
On arrive à l’un des entretiens les plus techniques que l’on puisse faire chez soi. Ici, on reproduira quasiment le nettoyage réalisé par un pressing professionnel. Cela passe donc par l’utilisation d’une pattemouille (une simple serviette éponge fine suffira) et d’une centrale vapeur, primordiale, qui permet d’éviter de ne pas rester trop longtemps sur une zone et de ne pas prendre le risque que le thermocollé ne se décolle. Cette dernière aura deux utilités : nettoyer son costume mais également le repasser. La première phase consiste en premier lieu à déposer notre costume sur une table à repasser. On le recouvrira ensuite de notre pattemouille mouillée. Enfin, on passera le fer à repasser en exerçant une importante pression. La vapeur créée va s’infiltrer entre les fibres, capter les saletés et les faire remonter qui seront ensuite capter par la pattemouille. Cette technique peut être risquée, mieux vaut alors se faire la main sur un costume que l’on ne porte plus ou, à défaut, un quelconque vêtement qui n’a plus de valeur à nos yeux.
2. L’entretien par des professionnels
Si l’utilisation d’une pattemouille nous permet un nettoyage plus ou moins en profondeur à domicile, le passage par des personnes spécialisées dans le nettoyage de vêtements particuliers devient, à terme, indispensable (car comme chacun le sait, un costume ne se nettoie pas en machine). Mais comme pour les retouches, sélectionner la personne qui prendra soin de notre précieux complet ne se fait pas à la légère.
Le pressing
Avant de voir en détails comment repérer si le pressing que l’on convoite est de bonne facture ou non, il convient de faire face à une triste vérité : y envoyer notre costume peut le fait mourir à petit feu. En effet, un pressing utilisera comme technique de lavage ce que l’on appelle un nettoyage à sec. Ce procédé, faisant la part belle aux produits chimiques, est agressif et peut par conséquent abîmer le tissu. Pour éviter l’effet néfaste qu’à le nettoyage à sec sur un costume au maximum, il convient de prendre quelques précautions.
Cela passe en premier lieu par une technique fourbe et espiègle qui consiste à questionner la personne que l’on a en face de nous. Pour ce faire, on lui présente un costume quasi neuf ou quasi propre (une pièce qui ne nécessite donc pas un nettoyage). Si la personne est attentionnée, elle examinera notre costume et nous dira que ce dernier n’a pas besoin d’être lavé. Si elle nous répond le contraire, la meilleure chose à faire est de reprendre gentiment son costume de lui sourire poliment et de s’enfuir en courant.
La seconde consiste à éviter au maximum le pressing ! En effet, un entretien régulier réalisé sérieusement couplé à l’utilisation d’un pattemouille suffisent à garder son costume propre et en bon état. Comme dit plus haut, le nettoyage à sec abîme le tissu et doit par conséquent être utilisé le moins possible. Cela est d’ailleurs d’autant plus vrai pour les costumes d’entrée ou moyen-de-gamme. En effet, ces derniers sont en grand partie réalisés en thermocollé. Soumis à un milieu ou la chaleur est reine, ces derniers risquent de voir leur doublure se décoller, ce qui provoquera irrémédiablement des bulles sur sa surface. En somme, le nettoyage à sec ne doit être réservé que dans des cas où il devient indispensable comme une tâche de vin par exemple.
En conclusion
Certes, un costume nécessite plus d’attention qu’un vêtement lambda. Le suspendre à un bon cintre, le brosser ou le stocker dans une housse pour un moment indéterminé sont autant d’étapes qui prennent plus de temps que de balancer nonchalamment son costume tel un t-shirt dans le panier à linges sales. Mais ces gestes sont nécessaires d’autant plus lorsque l’on sait qu’ils sont amplement suffisants dans la plupart des cas. En plus de nous faire économiser de l’argent, entretenir son costume soi-même lui permet de mieux durer dans le temps, si tant est que l’on prenne les différentes étapes de nettoyage au sérieux. On aurait pu parler dans cet article des différents services de nettoyage proposés par certaines marques prestigieuses. Mais ces derniers, souvent réservés à une certaine clientèle, sont la plupart du temps inaccessibles. Notre prochain (et dernier « Suit Monday ») se penchera fin août sur les marques à connaître afin d’acquérir le complet de nos rêves.
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