Quelles sont les retouches possibles sur un costume ?
Poursuite aujourd’hui de notre série consacrée au costume, le « Suit Monday ». Après avoir listé l’ensemble des paramètres à prendre en compte avant acquisition d’un complet, les articles qui vont suivre s’attarderont sur les points importants après achat. Car avoir un beau deux pièces ne se limite pas à connaître le montage et le tissu utilisés ou bien l’occasion pour laquelle on va le revêtir, il faut savoir en prendre soin afin que ce dernier puisse durer le plus longtemps possible. Aujourd’hui, on s’intéresse à une partie quasi incontournable, celle des retouches. Comment les faire, où les faire, avec qui les faire, on aborde tous ces points dans ce Suit Monday #8 !
1. Les retouches possibles sur un costume de prêt-à-porter
J’espère ne l’apprendre à personne, le costume dans sa forme la plus basique se compose d’une veste et d’un pantalon. Si chacune de ses pièces sont complémentaires, elles peuvent également être prises individuellement et sont composées de parties qui leur sont propres. Ainsi, nous allons traiter en premier lieu de la veste séparément du pantalon et lister l’ensemble des retouches possibles sur chacune d’elles.
A. La veste
C’est sans aucun doute la partie du costume où les retouches sont les plus nombreuses. Comme un complet de prêt-à-porter sera toujours proposé dans une coupe standard et que chaque homme possède une morphologie qui lui est propre, une veste de costume ne sera pas forcément saillante dès l’achat. Et cela passe en premier lieu par le cintrage.
Le corps de la veste
La tendance de ces dernières années est incontestablement de porter les habits près du corps. Le costume ne déroge bien évidemment pas à la règle et si il se portait de façon ample il y a encore quelques décennies (le film « Le loup de Wall Street » étant sans aucun doute le plus parfait exemple de ce qui se faisait dans les années 80-90), ce dernier est aujourd’hui plus slim que loose.
Sélectionner une veste de costume de prêt-à-porter passe par la mesure du tour de poitrine divisée par deux. Par exemple, si notre tour de poitrine fait 96 centimètres, la taille de veste idéale est donc un 48 français. À ce stade, seule la carrure compte. Si les épaules ont un beau tomber, la veste est à la bonne taille. S’ensuit ensuite le cintrage (ou non si l’on possède la fameuse « taille mannequin »). Pour ce faire, la veste va être appuyée au niveau des hanches. On retirera donc de la matière au niveau des coutures de côté, parfois par celle du dos si le besoin se fait sentir. Pour une carrure sportive, on privilégiera une taille supérieure à celle portée habituellement car les possibles retouches viendront fitter la veste ce qui peut être disgracieux si cette dernière est trop étriquée.
Les manches
Ici, la partie difficile vient directement de la boutonnière. En effet, cette dernière doit toujours être bien placée afin de ne pas déséquilibrer la veste. Ainsi, pour toujours avoir une manche parfaitement montée, le plus simple est d’ajuster cette dernière par ce que l’on appelle la tête de manche. Elle est alors démontée par l’épaule, le surplus de matière est enlevé puis la manche remontée.
Une autre façon de faire est toutefois possible. Plus risquée (mais moins couteuse), elle consiste à jouer avec le bas de la manche. En fonction des marques, le créateur du costume aura laissé entre trois et quatre centimètres à l’intérieur de la manche. On pourra alors ajuster à sa convenance la longueur de cette dernière afin de toujours laisser dépasser le poignet de chemise (pour rappel entre 0,5 et 1,5 centimètre). Cette retouche, même si elle est possible, est fortement déconseillée du fait principalement du déséquilibre qu’elle peut provoquer avec la boutonnière. En effet, cette dernière est systématiquement placée entre trois et quatre centimètres du bas de manche et cette distance doit toujours être respectée. Enfin, sachez qu’une manche, au même titre qu’une jambe de pantalon, peut tout à fait se cintrer (retouche à faire absolument avant la longueur).
La longueur de veste
Comme dit plus haut, chaque homme possède une morphologie qui lui est propre. Ainsi, on peut être petit et trapu comme grand et fin et inversement. À moins d’aller dans des boutiques spécialisées « Big & Tall » par exemple, les vestes proposées dans des boutiques classiques auront toutes plus ou moins la même longueur, cette dernière étant bien entendu adaptée à la taille choisie. Mais il peut s’avérer que, parfois, il est impératif de la reprendre.
Premièrement, on parlera ici plus de l’évasement de la veste que de sa longueur à proprement parler. En effet, cette dernière s’arrête traditionnellement au bas des fesses (voire à la mi-fesses) et est difficilement retouchable. Il faudra alors veiller à scrupuleusement bien choisir la carrure de veste (sa taille donc) afin d’avoir la longueur qui correspond. Par contre, si on possède une carrure atypique (je pense notamment aux personnes petites mais très trapus), il sera préférable de se tourner vers une boutique proposant du sur-mesure.
Revenons à ce que l’on appelle l’évasement de la veste. Pour faire simple, cela comprend toute la partie se situant sous les poches de la veste, et/ou du dernier bouton. Ici, plusieurs placements de veste sont à observer et bien entendu à éviter. La première est sans aucun doute « je ne mettais jamais aperçu que j’étais le parfait sosie d’une bouteille d’Orangina ». Loin de moi de moquer cette morphologie (je suis loin de me le permettre et, entre nous, ça fait un peu gamin de tailler sur le physique non ?), cette « forme » de veste apparait lorsque cette dernière est étriquée dès le boutonnage. On a alors de bonnes épaules, un buste correct, des hanches trop serrées et la partie inférieure de la veste qui donne l’impression d’être trop large (vous visualisez la bouteille d’Orangina maintenant ?). On pourra donc jouer sur le positionnement du boutonnage par exemple pour éviter que ce dernier soit trop tiré et ainsi, empêcher cet effet visuel disgracieux.
B. Le pantalon
Si la veste possède de nombreuses façons de se métamorphoser afin d’épouser au mieux notre silhouette, le pantalon n’est quant à lui clairement pas en reste. Si ce dernier est parfois injustement délaissé de notre préoccupation car jugé plus simpliste que la veste, le pantalon mérite tout autant d’attention afin de parfaire notre tenue. Car un complet dont le pantalon n’est pas parfaitement ajusté, cela se remarque immédiatement. Voyons alors les points capitaux à prendre en compte lorsqu’on veut retoucher un pantalon de costume.
La ceinture
Paradoxalement, la retouche de la ceinture est à la fois l’une des plus importantes comme celle qui ne devrait que très rarement avoir lieu. En effet, la taille d’un pantalon s’adapte à celle de la veste, peu importe le drop utilisé. Ainsi, si la veste a été choisie correctement, le pantalon doit normalement être de bonne taille. Mais il peut s’avérer que certains préfèrent plus d’aisance.
Ici, deux façons d’ajuster la ceinture sont possibles. La première consiste à démonter la couture au niveau du sillon interfessier et d’enlever le surplus de matière souhaité. Cela peut venir jusqu’à la fourche du pantalon mais il faudra garder un oeil sur la quantité de tissu au niveau des cuisses (on revient sur ce point dans le paragraphe suivant). Un V d’aisance, situé juste au dessus de cette ceinture, est le bienvenu si par exemple le pantalon tombe juste au niveau des fesses et qu’une ouverture très légère est nécessaire.
Les jambes
La tendance actuelle veut que les pièces que l’on porte aujourd’hui soit plus cintrées, plus près du corps. Si cela peut s’appliquer quasiment dans chaque situation, cette retouche peut être plus ou moins obligatoire en fonction des morphologies (notamment pour les plus athlétiques d’entre nous avec cuisses et mollets développés).
La première retouche à prendre en compte n’en est, au final, pas vraiment une. En effet, il s’agit d’observer la quantité de tissu au niveau des cuisses. Pour cela, deux situations sont à reproduire. La première, et la plus basique, revient à se tenir debout devant un miroir et de voir si, esthétiquement, le pantalon est bien ajusté ou si il nous donne l’impression d’avoir enfilé un pantalon dix fois trop grand. La seconde situation est intimement liée à la première : s’asseoir. Cela peu paraître absurde mais il suffit de faire le rapport temps passé debout / temps passé assis pour ce rendre compte que ce deuxième cas de figure est prépondérant. Une fois assis, il suffit d’observer comment se comporte le tissu au niveau des cuisses. Celui-ci doit être tendu mais ne doit absolument pas gondoler au niveau des coutures (ou très peu). Si cela est le cas, le pantalon est trop juste.
En lien avec la « retouche » précédente vient le fuselage de la partie basse des jambes. Toujours en fonction des tendances actuelles (mais libre à chacun de les suivre ou non), on viendra serrer la jambe du mollet à la cheville. Attention toutefois à ne pas trop accentuer ce fit, il faudra absolument laisser de l’aisance au niveau du genou car le mollet aura tendance à faire casser le tissu en dessous de ce dernier. Enfin, la dernière retouche sur une jambe de pantalon est bien évidemment sa longueur. Cette dernière est à réaliser en dernier lieu et cela s’explique par un fait simple. Lorsque l’on va fuseler la jambe, cette dernière va irrémédiablement remonter. Si la longueur de jambes est alors touchée avant, le pantalon sera trop court et par conséquent importable.
2. Le choix d’un bon retoucheur
Connaitre les retouches possibles sur un costume, c’est bien, savoir reconnaitre un bon retoucheur, c’est mieux. Car ce n’est pas tout d’avoir acheté un beau costume encore faut-il qu’il le reste une fois parfaitement adapté à notre morphologie. Si la plupart des magasins possèdent désormais leur propre service de retouches en interne, voici toutefois quelques tips à garder en mémoire une fois la décision de retailler son costume prise.
A. Les pièges à éviter
L’avant retouche
Après avoir passé des heures dans une boutique à sélectionner le costume adéquat vient le moment de faire certaines retouches. On est épuisé, on a qu’une envie c’est de rentrer chez soi et de décapsuler une bonne bière, certes. Mais c’est maintenant que se joue le plus important. Il convient alors d’observer les moindres faits et gestes du vendeur : le temps qu’il prend à observer notre morphologie, sa concentration, si il se reprend plusieurs fois pour une simple longueur de pantalon, etc. En bref, ce dernier doit être rapide mais pas trop, prendre son temps mais pas trop. Et surtout, il ne faut en aucun cas accepter une retouche si cette dernière a été prise approximativement.
La fréquentation
Cela peut paraitre étrange, mais cela en dit long sur le professionnalisme de la personne. Comme pour le choix d’un tatoueur, sélectionner la personne qui s’occupera de tailler une seconde fois notre plus beau costume peut passer par observer la popularité de cette dernière. On n’est pas en train de vous dire de rester en planque devant sa boutique une semaine durant mais cette information s’obtient de deux manières. La première consiste simplement à faire une prospection, soit auprès de connaissances ayant potentiellement déjà eu recours à l’enseigne ou bien directement avec le voisinage de cette dernière. La seconde, plus osée, consiste à demander si il est possible de retoucher une pièce lambda et de connaitre le délai pour que cela soit fait. Si notre interlocuteur nous répond « dans la journée », on s’est donc à quoi s’en tenir (ou alors nous sommes tombés par chance dans l’un des rares trous que son agenda lui octroie).
Le professionnalisme
Sans doute plus difficile à cerner de prime abord, connaitre le professionnalisme de la personne que l’on a en face de soi est primordial. Et ce dernier passe en premier lieu par son rapport avec la mode. C’est bête (et cela peut être mal perçu) mais si le retoucheur que l’on convoite porte un blazer avec des manches couvrant la quasi totalité de ses mains, il y a de fortes chances que les retouches effectuées ne soient pas celles espérées (et non l’adage « les cordonniers sont les plus mal chaussés » ne marche clairement pas ici !).
Avoir une certaine base de connaissance
Se tenir au fait des tendances et de ce qu’il est possible de faire sur un costume est un luxe que l’on peut difficilement se permettre d’éviter. J’en conviens, cela n’est pas une science que l’on acquiert en un jour mais cela fera pencher grandement la balance en notre faveur. Si la personne que l’on a en face de nous insiste pour réaliser une retouche que l’on sait inutile, mieux vaut changer d’établissement. Cela permettra également d’avoir une projection de ce que donnera notre complet une fois celui-ci retaillé.
B. Les prix, critère de choix indispensable
Si les autres points abordés sont sans aucun doute les plus importants, celui-ci est primordial. On est d’accord, le prix peut varier en fonction du travail effectué et de la complexité avec laquelle la retouche a été réalisée. Cela dit, les deux extrêmes sont à éviter. Prenons par exemple un ourlet simple de pantalon. Ce dernier nous sera en moyenne facturé une dizaine d’euros. Si on nous en demande plus, cela ne vaut pas le coup. Si on nous en demande moins, il y a fort à parier que la retouche ne tiendra pas. Pour être plus parlant, voici ci-après un tableau regroupant les retouches majeures possibles sur un costume et leurs prix respectifs moyens.
– Zelda Couture, 9 rue Mandar 75002 PARIS. 09.54.89.73.82
– Création Akbar, 22 rue Jules César 75012 PARIS. 01.43.41.78.51
Bordeaux
– Centrale retouche, 20 rue castillon 33000 BORDEAUX. 05.56.81.06.06
– Fil & Taffetas, 133 rue de Paris, 59000 LILLE. 03.28.52.38.46
– Pierre Arakelian, 43 rue Franklin, 69002 LYON. 04.78.37.12.31
Conclusion
En définitive, les retouches jouent un rôle primordial lors de l’achat d’un costume. Pouvant redéfinir la forme d’un complet, elles sont quasi indispensables afin de pouvoir parfaire et ajuster au mieux notre deux pièces. Elles sont légion et permettent parfois de se rapprocher de ce qui peut se faire en demie-mesure. Bien réalisées, elles mettront en valeur n’importe quelle pièce. Mais si elles sont réalisées par une personne peu compétente, elles ne vaudront rien. Le plus important à retenir est donc de savoir, lors de l’essayage, ce qu’il y aura à réaliser et d’essayer de visualiser le costume une fois retaillé afin d’éviter les mauvaises surprises.
Costumes
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