Le Grand Dressing : Test & Avis
C’est un fait, notre rythme de vie s’est considérablement accéléré ces dernières années. Nous ne trouvons plus le temps de faire bon nombre de choses, soit par, et on ne va pas se mentir, « flemme », soit par réel manque de disponibilité. Ainsi, question shopping vestimentaire, certains d’entre nous délaissent les flâneries en boutique au profit des nouvelles technologies. Mais là, il s’avère que nombreuses sont les pertes de temps qui peuvent pointer le bout de leur nez : les multitudes de sites marchands aux infinies quantités de références, l’obligation de parfaitement choisir sa taille, etc… Pour palier à ce problème de plus en plus récurrent, certaines plateformes voient le jour. Il y a quelques années, Joe essayait l’une des pionnières en France, Chic Types. Aujourd’hui, on teste l’une de ses petites soeurs (mais qui propose toutefois un concept différent), et en détaillant ce qu’elle a à offrir aux flemmards hommes actifs que nous sommes.
1. Le concept
A. L’histoire
Le Grand Dressing voit le jour grâce à trois amis, Maxime, Chloé et Alexandre. Ce dernier, ex-client de feu Chic Types, était particulièrement friand de ce concept consistant à envoyer une malle de vêtements à domicile. Et ce malgré des contraintes, qui inhérentes à ce type de service, étaient tout de même importantes : obligation d’acheter ou de renvoyer les pièces que l’on ne souhaite pas garder, au final peu de possibilités d’association malgré un choix conséquent d’habits, etc. Il lance donc le Grand Dressing dès novembre 2016 et met le site en ligne dès janvier en y gommant les principaux défauts qu’il avait rencontré par le passé.
B. Le fonctionnement
Pour le client
À l’arrivée sur le site, Le Grand Dressing propose de personnaliser notre expérience. Cela passe par un questionnaire contenant pas moins de 23 questions. Ce dernier semble donc plutôt complet, commençant du plus basique (nom, prénom, âge) en passant par des questions concernant notre style de vie (le métier que l’on exerce, les moyens de transport que l’on utilise, etc). Arrive ensuite arrive la seconde moitié du questionnaire qui s’intéresse au pourquoi même de notre visite sur Le Grand Dressing : nos goûts vestimentaires !
Ici, tout y passe. Quel(s) type(s) de tenue(s) portons-nous la semaine ? En week-end ? Quelle(s) pièce(s) évitons-nous de porter ? Bref, tout est fait afin de cerner précisément ce que l’on souhaite et ce que l’on a l’habitude de porter. À première vue, Le Grand Dressing n’est pas là pour être notre Christina Cordula 2.0 mais simplement pour nous envoyer des pièces que nous aurions instinctivement choisies si on en avait pris vraiment le temps. Cependant, il y a une question qui, personnellement, est venue titiller ma curiosité : « qu’attendez-vous du service du Grand Dressing ? ». Plutôt intéressant, surtout lorsque l’on sait que certains d’entre nous aiment être conseillés.
Après avoir rempli le questionnaire, il nous est possible de choisir notre formule d’abonnement : un look, deux looks ou bien quatre looks, le prix étant bien sûr en corrélation avec ce que nous avons choisi. En fonction de son choix, le client reçoit par la suite un colis Le Grand Dressing chaque mois. Aucun engagement n’est pris et cet abonnement peut être arrêté ou suspendu quand on le souhaite. À réception des pièces, il nous est possible d’acheter le ou les produits que l’on souhaite conserver. Une petite étiquette prévue à cet effet est attachée à chaque vêtement et nous renseigne sur son prix, en moyenne 10% moins cher que celui de base. Ce dernier peut même d’ailleurs descendre à -30% en fonction des cycles de rotation qu’il a effectué ou bien de son usure. Depuis la création du site, environ un quart des pièces envoyées a été acheté par un client !
En interne
Le Grand Dressing fonctionne donc sur un important stock de vêtements. Si on peut tous les qualifier de produits d’occasion du fait de leur rotation entre les différents clients, on ne peut que souligner la très bonne tenue des pièces envoyées. Personnellement, celles que j’ai reçues m’ont parues neuves, seule la légère odeur de lessive trahissant leur(s) premier(s) port(s). De plus, et afin que les produits ne souffrent pas trop des multiples essayages et lavages, le site propose à chaque fin de saison des ventes privées proposant la plupart des pièces à des tarifs privilégiés.
2. Test
Une semaine après avoir rempli le questionnaire du Grand Dressing, j’ai reçu mon colis. Au déballage, première (bonne) surprise : la présentation. Ce n’est pas grand chose mais les pièces composant chaque tenue sont maintenues les unes aux autres par une fine cordelette, cela donne l’impression que notre colis a vraiment été préparé avec soin. Un petit mot manuscrit de la styliste du Grand Dressing nous en dit un peu plus sur les tenues préparées. Mais voyons tout cela plus en détails afin de se faire une idée.
A. Tenue n°1
La première tenue que l’on m’a proposé se compose d’un chino Ben Sherman, d’un pull Oxbow et d’une chemise Abbie & Rose. Ma première réaction a été : « Ben Sherman ? Oxbow ? ». Cela peut paraitre condescendant (ce qui, je vous assure, ne l’était pas du tout), mais j’étais plutôt étonné de voir ces marques. En effet, elles faisaient partie de mon paysage mode il y de cela quelques années (le site est peut-être équipé d’un scanner capable d’analyser les souvenirs de ma vie adolescente ?).
Le pull
Cette pièce vient donc de la marque Oxbow. Répondant au doux nom de « Marcuggio » (en référence à un torrent corse ?), il est composé à 79% de coton, le reste étant occupé par du lin. Sa particularité vient en premier lieu de sa matière, très fine et particulièrement agréable pour cette saison. Ensuite, Oxbow lui a octroyé un tricotage nid d’abeilles lui donnant un relief plutôt sympathique. On notera également les fins bords-côtes au niveau des poignets, du bas du pull et du col, plus là pour décorer que pour réellement cintrer.
Le chino
Là encore, cette pièce vient d’une marque qui fait écho à mon adolescence. J’étais toutefois un peu moins sceptique car j’avais en mémoire le fait que Ben Sherman propose depuis toujours des coupes bien ajustées. Et ce chino ne déroge pas à la règle. Réalisé à partir d’une toile kaki en coton (97%) et élasthanne (3%), ce pantalon jouit de plusieurs belles petites finitions : un liseré sur le revers de l’ourlet, le tartan caractéristique de la marque parcourant l’intérieur de la ceinture, une doublure blanc cassé, etc. C’est propre et, dans l’ensemble, bien réalisé.
B. Tenue n°2
Bilan à mi parcours : plutôt positif. Les pièces de la première tenue m’ont plu et même surpris. Voyons maintenant celles de la seconde tenue. Cette dernière est également composée de trois pièces : un sweat Petipon, une chemise Abbie & Rose (encore eux !), et un pantalon Selected. Si le premier look m’a séduit, je reste ici plus mitigé. Voyons toutefois de plus près ce que valent ces pièces.
Le sweat
Ce sweat vient donc de la jeune marque Petipon. Cette dernière baigne dans le milieu du football et inscrit donc sur ses pièces des mots phrases en référence avec ce sport. Cela tombe bien : je n’aime ni le foot, ni les vêtements à messages ! Mais peu importe, ici compte la qualité du produit. Et je dois dire qu’elle est au rendez-vous : le molleton quoique basique est agréable au toucher, la broderie est bien réalisée et le bleu chiné plutôt sympa. Au final, l’imposant « titulaire » au niveau de la poitrine ne me gêne pas plus que cela.
La chemise
La chemise que j’ai reçue est donc une Abbie & Rose, marque que l’on a déjà testé et que l’on suit depuis quasiment ses débuts. La marque a pour crédo de réaliser des chemises casual de qualité. Cette « Rowr » (c’est son doux nom) ne déroge pas à la règle. En effet, elle fourmille de petits détails comme un liseré au niveau de la patte capucin ou bien le dernier bouton de la gorge de boutonnage cousu avec un fil rouge. Des hirondelles de renfort sont réalisées à partir d’un tissu à motifs que l’on retrouve également à l’intérieur de la chemise et sur le revers des poignets.
Le chino
Cet autre chino vient de chez Selected. Composé à 98% de coton, ce pantalon arbore une teinte appelée par la marque « apple butter » et fait partie de la ligne « Heritage ». Il rassemble toutes les caractéristiques d’un chino classique : toile souple, poches à l’italienne, poches arrières poissepoilées, etc. L’intérieur est réalisé dans un tissu graphique gris alliant petits pois noirs et triangles blancs.
3. Avis
Après avoir pu apprécier pleinement les deux tenues, nous voici à l’heure du bilan. Clairement, Le Grand Dressing apporte une alternative intéressante au service de livraison de vêtements à domicile. De plus, et avec quelques idées ingénieuses, elle le rend moins contraignant et, de fait, plus facilement utilisable. En s’inspirant des pionniers du genre, le site a su proposer un service modulable et pouvant s’adapter assez facilement à chaque individu et ce principalement grâce à la proximité qu’installe l’équipe du Grand Dressing avec ses clients. Pour ce qui est des vêtements que l’on reçoit à proprement parler, je dirais que le système fonctionne bien. Certes, une seule des deux tenues que l’ont m’a envoyé m’a convaincu mais je suis persuadé qu’avec quelques menus ajustements avec Chloé, la styliste du Grand Dressing, il est possible d’obtenir des produits qui répondent parfaitement à mes attentes. De plus, le site propose, avant chaque fin de mois, un questionnaire permettant d’affiner les envois futurs. Assurément, Le Grand Dressing a une énorme carte à jouer sur le secteur de « l’homme actif super pressé », d’autant plus lorsque l’on sait qu’il est à présent l’unique enseigne sur ce secteur d’activités en France. Et pour ceux qui se demandent où est passée la première chemise, je répondrais juste qu’elle ne m’a tout simplement pas convaincu : j’aime bien les teckels mais de là à afficher sur une chemise mon amour pour ces petites saucisses sur pattes…
Les camionneurs sont à votre écoute. Notez juste que les commentaires sont modérés pour éviter le spam et que nous ne sommes pas toujours derrière nos écrans. ll peut donc arriver que la validation du commentaire et notre réponse prennent quelques heures avant d'être publiées (notamment la nuit quand on dort et le week-end).