Comment se raser avec un Coupe-Choux ?
Les barbiers font leur grand retour, c’est un fait. Durant une longue période, les progrès de la technique ont fait que l’homme moderne n’avait plus à se rendre dans ce lieu de sociabilité pour prendre soin de sa pilosité faciale. Mais finalement les tondeuses électriques et autres rasoirs à 10 lames n’ont pas eu totalement raison de nos chers « Barber Shop ». Il est vrai que certaines choses restent difficilement reproductibles au sein de nos foyers. Le dialogue chaleureux et viril avec l’artisan barbier, l’assise confortable des sièges amovibles ou encore le cadre délicieusement « Old School » de ce genre de salons. Cependant, il est vrai qu’il peut s’avérer complexe de se rendre régulièrement chez le barbier. Pour des raisons de prix autant que pour des raisons de praticité.
Il existe alors un moyen de conserver ce brin de nostalgie tout en menant son quotidien avec force et détermination : Le rasage à l’ancienne. Car oui, nous ne sommes pas passé directement du statut d’homme néandertalien à la tondeuse waterproof sans étapes intermédiaires. Aujourd’hui, nous nous penchons sur l’utilisation du rasoir droit ou « coupe-choux » ou encore « sabre ».
Dans quelle lame investir ? Comment obtenir un rasage impeccable ? Comment ne pas se trancher la carotide ? On en parle ici.
Le rasoir et ses indispensables
Plusieurs éléments sont indispensables pour bien aborder ce type de rasage, commençons par l’essentiel, le rasoir. Il se compose de deux éléments distincts. Tout d’abord le manche que l’on appelle traditionnellement « La châsse » qui peut être basiquement plastique ou dans d’autres matériaux plus exotiques tels que le bois ou l’ivoire. La forme peut légèrement varier mais elle reste relativement identique selon les types de rasoirs. Ensuite nous avons la lame, qui peut quant à elle arborer différentes formes et différents profils selon les utilisations ou les origines de l’objet. Pour ce type d’outils, il est vivement déconseillé de se diriger vers des produits bas de gamme. En plus de vous ruiner la peau, les rasoirs « low cost » ont tendance à s’oxyder beaucoup plus rapidement et à s’avérer finalement plus couteux que des pièces de meilleure facture. Il faut cependant savoir que pour acquérir un rasoir de bonne qualité il faudra débourser entre 100€ et 150€. Mais en contrepartie, c’est un rasoir qui vous suivra durant une décennie, facile !
Afin que votre lame ne s’émousse pas au fil du temps, l’achat d’un aiguiseur en cuir sera rapidement indispensable. Composé d’un manche en bois et de deux lanières de cuir, l’aiguiseur permet au rasoir de garder un tranchant effilé et rend ainsi le rasage plus fluide et plus agréable pour la peau. Pour un aiguiseur classique, il faut compter une quarantaine d’euros pour une période d’utilisation de 3 à 5 ans.
Enfin, pour un affutage plus efficace, il est également recommandé de s’équiper d’une pâte à affuter que l’on appliquera sur une des faces de l’aiguiseur en cuir. Pour le coup, une petit tube à 7€ pourra vous suivre durant 2 à 3 longues années, donc pas de panique.
L’achat d’un blaireau n’est quant à lui pas forcement lié à ce type de rasage mais je ne peux m’empêcher de vous le conseiller. Il permet une pose uniforme de la mousse ou du savon et autorise une meilleur pénétration de l’hydratant. De plus, c’est étrangement agréable de se badigeonner la peau avec des poils d’animaux.
Ainsi se lancer dans le rasage au coupe-chou représente un réel investissement. Puisqu’il faudra vous acquitter d’entre 150€ et 200€ pour un kit complet. Cependant, si vous parvenez à adopter ce type d’usage sur le long terme, vous pourrez effectuer de relatives économies en comparaison avec le rachat régulier de lames et de rasoirs classiques.
Se raser
Quand on commence à manier cette lame affutée, le maitre mot est : patience. Lors de vos premières tentatives, entre la préparation de la peau , la maniement précautionneux du « sabre » et le traitement après rasage n’espérez pas venir à bout de vos poils en moins 30 minutes. Mais on peut également envisager ce moment comme un petit temps de pause pour prendre soin de soi. Là encore, c’est une question d’envie.
Pour commencer, il faut ouvrir ses pores et rendre sa peau aussi souple que possible. Vous pouvez alors prendre une douche bien chaude ou appliquer une serviette sortie du micro-onde sur votre visage. C’est également une phase qui vous permettra de vous détendre et d’envisager sereinement votre rasage.
Ensuite, il faut préparer son savon ou sa mousse. Dans les deux cas, il est préférable de prendre un petit bol dans lequel vous pourrez faire monter votre mousse. Cela permettra également au blaireau de s’imbiber de mousse afin de l’appliquer d’une façon plus uniforme. Appliquez ainsi votre mousse sur les zones que vous souhaitez raser, n’hésitez pas à passer plusieurs fois afin de constituer une bonne couche de mousse.
Puis arrive le moment fatidique (et potentiellement effrayant) où vous allez faire glisser la lame contre votre visage. L’idée est donc de ne pas se précipiter et de garder un angle très faible entre le rasoir et la peau (De 20 à 30%). Commencez par le haut du visage et descendez méticuleusement, si votre rasoir est bien aiguisé, il ne sera pas nécessaire d’appuyer très fort sur votre lame. Le secret ici est de bien tirer la peau afin que la lame glisse le plus facilement possible. Rasez l’ensemble de la surface, appliquez à nouveau la mousse et recommencez le rasage dans le sens contraire du poil.
Une fois que le moindre poil a disparu de votre visage, rincez-vous abondamment la peau à l’eau froide afin de resserrer vos pores. Vous pouvez ensuite appliquer votre après rasage habituel en veillant à bien le faire pénétrer.
Ainsi vous voila frais comme jamais, fier d’avoir pu expérimenter les eusses de vos aïeux.
Une question d’envie
Ainsi , le « rasoir droit » présente ses avantages, puisqu’il est moins agressif pour la peau, car il nécessite moins de passages et donc moins d’irritations dues à la lame. Il permet également un rasage plus précis, mais également une coupe du poil plus ras, ce qui permettra un temps de repousse plus long. Mais le Coupe-Choux peut également s’avérer plus dangereux que la rasoir à lames (Que l’on appela à ses débuts le « rasoir de sécurité ») et qu’il nécessite un temps d’apprentissage plus important. Le rasoir droit peut également receler des problématiques insoupçonnées, j’ai par exemple essayé de prendre l’avion avec le dit-objet dans ma valise, les explications avec la sécurité furent longues et complexes, vous pouvez vous en douter.
Finalement c’est surtout l’état d’esprit dans lequel vous souhaitez vous raser qui sera déterminant. Si l’imaginaire gravitant autour des « barber shop » ou l’utilisation des coupe-choux dans les vieux films ne vous fascine pas plus que cela, il y a peu de chance que cette méthode de rasage soit une révélation pour vous. Cependant si vous parvenez à passer l’étape quelque peu désagréable des premiers rasages, vous éprouverez à coup sur une certaine satisfaction à la « pogotonomie » (L’art de se raser). Précisons enfin que ce type de rasage est uniquement conseillée pour la pilosité faciale, et que pour les parties intimes, je vous conseille plutôt de vous diriger vers cet article. Voir également notre sujet sur des conseils de rasage en général.
Si vous souhaitez débuter, je vous conseille de vous rendre sur le forum du « CoupeChouClub », une communauté de passionnés qui recèle de conseils et qui sera ravi de vous aider dans les prémices de votre nouveau lifestyle !
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