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Tityaravy : à la rencontre de sa créatrice et de ses bijoux masculins

Dans le monde de la joaillerie, certaines créations ne se contentent pas d’être belles. Elles transportent, racontent des récits où se croisent cultures, traditions et émotions. La marque Tityaravy, créée par Titya Tin, incarne parfaitement cette vision. Lors de notre rencontre dans sa boutique située au 4 rue Chabanais à Paris, la créatrice nous a ouvert les portes de son univers, mêlant inspirations asiatiques et chic parisien. Une plongée dans l’âme d’une marque où chaque bijou est une passerelle entre passé et présent.

Tityaravy portrait avec Serge

Des racines personnelles au cœur de la création

« Tityaravy est née d’un drame », confie Titya Tin. En 2017, les parents de son mari Niven Soopramanien disparaissent à seulement quatre mois d’intervalle. Lors des cérémonies hindouistes qui suivent, elle est frappée par les couleurs vives des vêtements portés par la famille et les amis venus leur rendre hommage, ainsi que par la joie surprenante qui émane d’eux, malgré la douleur. « Lors de la première cérémonie, j’étais vêtue de noir, et j’ai rapidement compris que je n’avais pas choisi la tenue appropriée », raconte-t-elle avec un sourire nostalgique. Inspirée par ces rituels, elle commence à dessiner. « C’était ma façon de vivre ces instants et de me connecter à eux. » Elle réalise ensuite que cette démarche lui permet aussi de transmettre l’histoire de ses beaux-parents à ses enfants, qui n’auront pas la chance de les connaître. C’est ainsi qu’est née l’aventure Tityaravy, où les influences hindouistes – divinités, rituels et pierres précieuses – s’entrelacent pour donner vie à des bijoux uniques.

 

« Pour mes enfants, qui n’auront pas la chance de connaître leurs grands-parents, mes créations sont une façon de leur transmettre leur culture hindouiste. »

De la pierre au bijou : un processus créatif minutieux

Pour Titya, tout commence par une rencontre biannuelle avec ses fournisseurs de pierres en Inde. « Ces moments sont intenses. Nous passons trois jours enfermés à sélectionner les pierres », confie-t-elle. Elle est particulièrement séduite par l’imperfection de certaines pierres, qu’elle considère comme une source de caractère et d’unicité. Comme elle le souligne, une pierre parfaite peut valoir des milliers d’euros, tandis qu’un diamant piqué (présentant des inclusions visibles à l’œil nu) reste accessible. Cela lui permet également de proposer des bijoux à des tarifs raisonnables. C’est toujours à partir de la pierre que débute son processus créatif : imaginer des formes, associer des couleurs et laisser libre cours à son inspiration. « Je me passionne pour la colorimétrie, et j’ai probablement un don pour associer les couleurs », admet-elle avec modestie.

Tityaravy fabrication mains

Une fois les pierres sélectionnées et taillées, les perles en argent ou en or sont fabriquées, avant que toutes les pièces ne soient assemblées dans l’atelier parisien de la marque. Hormis quelques bijoux nécessitant une soudure ou un sertissage, 90 % des créations sont réalisées sur place. Les bijoux Tityaravy incarnent un dialogue subtil entre les origines cambodgiennes de Titya et son regard sur la culture hindouiste. « Chez mes parents, les colliers étaient omniprésents en décoration,  sur les statues. C’était une évidence d’en faire une signature pour mes collections. » Une influence que l’on retrouve dans l’art khmères : à Angkor Vat, le plus grand temple au monde, où de majestueuses statues portent des colliers ornés de pendentifs.

« Chaque bijou commence par une pierre et c’est dans ce dialogue entre forme, couleurs et héritage que mes créations prennent vie. »

Une première collection masculine : des débuts XXL

La collection masculine de Tityaravy, initialement pensée comme une simple adaptation des modèles féminins, a rapidement trouvé sa propre identité. « La demande est venue de mes amis, qui voulaient des versions masculines des bijoux que je créais pour les femmes. Au début, il s’agissait simplement de décliner ces modèles en version XXL », raconte Titya Tin. Mais elle a rapidement constaté une différence de goût notable : « Contrairement à mon père, qui adore les bijoux en or brillant et les pierres précieuses facettées – il est très bling bling ! – les hommes préfèrent des matériaux plus sobres et des finitions moins éclatantes. » C’est ainsi qu’elle a décidé de privilégier l’argent, travaillé sous forme de perles, pour tempérer le brillant des pierres semi-précieuses qu’elle affectionne. Le résultat ? Une ligne masculine élégante et audacieuse, qui joue sur des associations de couleurs soigneusement choisies, tout en répondant au besoin de discrétion et de raffinement de sa clientèle masculine.

Tityaravy colliers homme

« Avec la collection masculine, j’ai trouvé un équilibre entre audace et discrétion, offrant aux hommes des bijoux élégants qui reflètent leur personnalité. Cette première ligne sera bientôt enrichie de nouvelles créations, notamment des bagues. »

Tityaravy bracelets homme

Le 4 rue Chabanais : un lieu chargé d’histoire.

Quand Titya décide d’ouvrir sa première boutique, ce lieu, inoccupé depuis des années, s’impose à elle. Ancienne maison close puis bar gay « César » dans les années 1950, l’espace a été entièrement rénové pour devenir un écrin à l’image de la marque. « Ce quartier, c’est ma vie. J’y vis, mes enfants y sont scolarisés, il me semblait naturel d’y installer Tityaravy », explique-t-elle. La boutique devient aussi l’occasion idéale pour lancer une collection Art de vivre, un prolongement naturel de son univers créatif. Collectionneuse d’objets en faïence des Émaux de Longwy, Titya a eu le plaisir de collaborer avec cette manufacture d’exception pour concevoir des pièces uniques : un pot à bougie, cendrier et une boite à caviar inspirées de l’œuvre « Un léopard à table » de Morgane Rozel. Autre curiosité : un set de deux jeux de cartes, une passion familiale, où chaque carte est illustrée de motifs poétiques et floraux reflétant l’univers de la marque.

Tityaravy boutique Paris Facade

Une collection joaillerie et un rêve américain

Cette année marque un tournant pour Tityaravy. En avril prochain, la marque dévoilera une collection de joaillerie : bagues en or, diamants et autres pierres précieuses feront leur entrée. « Cette collection sera l’occasion de conquérir le marché américain. Soyez prêts, on arrive ! », plaisante Titya. Elle annonce également une ligne inspirée du rap US. On y retrouvera un ami à la peau tatouée, déjà aperçu dans les premiers visuels de la collection masculine, et peut-être même son père en guest star ! L’iconique bague Saï-7, avec son élégant jeu de fleurs, prendra vie dans une version joaillière entièrement habillée d’or (notez bien, messieurs, pour vos futures bagues de fiançailles). Pour accueillir ces nouveautés, un nouvel espace sera aménagé dans la boutique parisienne d’ici septembre. Une preuve que Tityaravy continue d’évoluer, sans jamais perdre de vue son essence : raconter des histoires à travers des bijoux qui touchent au cœur.

Titya Tin Portrait

Pour découvrir l’univers de Tityaravy, rendez-vous au 4 rue Chabanais 75002 Paris, sur le compte Instagram @tityaravy et en ligne sur https://www.tityaravy.com.

 

Bijoux

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Tityaravy portrait avec Serge
Chez Tityaravy

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