Costume de mariage sur mesure L’apiéceur : Test & Avis

Mon aventure parisienne a débuté il y a maintenant 10 ans et ce serait un euphémisme de dire que Paris est rapidement devenu mon terrain de jeu. J’ai vécu et travaillé dans plusieurs coins de la capitale, j’ai trinqué avec beaucoup de monde dans pas mal d’endroits le jour et la nuit, et, le plus important, j’ai fait des rencontres. Une nuit, une rencontre en particulier a tout changé, j’ai rencontré ma parisienne. Des années plus tard, j’ai demandé sa main avec en toile de fond la tour Eiffel qui scintille, et tout cela nous mène aujourd’hui à notre mariage. Il était évident pour nous de célébrer cette union en deux temps. Le mariage civil à Paris et la grande fête dans le sud, comme un symbole de nos deux histoires. Bon, maintenant que vous avez le contexte, on va parler sape, et de la tenue que je vais porter dans quelques jours à la mairie. Pour ce costume, j’avais en tête la couleur vert militaire et une inspiration orienté british, et j’ai eu la chance de me rendre en compagnie d’une partie de l’équipe chez L’apiéceur au 101 rue de Turenne dans le Marais.

Marque

L’apiéceur a été lancé en 2014 par Camille, qui après être passée par l’Atelier Chardon Savard et une formation de modélisme à l’AICP, a décidé de se lancer dans l’aventure du tailleur sur-mesure en y apportant une vision moderne. L’apiéceur réalise ses vestes de costume dans un montage semi-traditionnel, une technique qui nécessite de coudre entre le tissu et la doublure un plastron sur la partie haute de la veste jusque dans le revers. C’est cette méthode qui donne de la tenue à la veste tout en lui apportant une souplesse et un confort qui permettent de la différencier des modèles thermocollés. Chez L’apiéceur, les pièces sont fabriquées en Europe à partir de tissus fabriqués en Italie et au Royaume Uni. Les pièces sont fabriquées à la demande et la quantité de tissu est commandée en fonction de la morphologie des clients pour éviter le gaspillage de tissu. Les chutes de tissu sont d’ailleurs récupérées pour créer des accessoires comme des cravates ou des nœuds papillon confectionnés dans leur propre atelier à Paris.

Prise de mesure

Camille a pris toutes les mesures nécessaires à la fabrication du costume : tour de poitrine, taille, bassin ainsi que les longueurs. Dans un second temps, elle a continué de mesurer précisément les hauteurs d’épaules, la cambrure, les bras. Ces informations vont par la suite être confiées à l’atelier dans le but de réaliser un patron unique propre à ma morphologie. L’objectif étant de créer une veste croisée qui soit dans une coupe regular fit, ni trop cintrée, ni vraiment droite. La coupe du pantalon étant dans la continuité de la veste, j’ai demandé à Camille une coupe plus ample comparé au pantalon réalisé pour mon costume Samson. Elle a donc calé la largeur de la cuisse et du mollet à 1cm près, pour plus d’aisance.

Personnalisation

Chez L’apièceur, il y a une spécificité qui permet de se projeter au mieux dans la création et la personnalisation de son costume : un portant de prototypes qui permettent de voir concrètement le rendu de tel ou tel tissu. Déjà, ça aide ! Et si j’avais déjà en tête la couleur, la personnalisation du costume a véritablement été impulsée par l’essayage d’une veste croisée bleue à carreaux que Camille m’a proposé d’essayer. Je n’avais jamais essayé de veste de ce type, et le moins que l’on puisse dire c’est que ça m’a un peu bousculé. J’ai donc vite pris la direction d’un costume croisé dans les tons vert militaire. J’ai choisi un tissu Huddersfield fabriqué en Angleterre dont la matière est un sergé de laine super 120’s. “120’s” correspond au nombre de fibres tissées au centimètre carré. Ces fibres sont classées en fonction de leur épaisseur. Super 120’s équivaut donc à un diamètre de 17,75µm selon le tableau de classification de la Wool Textile Organisation. Un nombre “Super” élevé signifie donc que la fibre de laine est fine et le tissu a un touché doux et soyeux. La matière de la doublure est un satin de viscose très agréable.

Les revers sont fins pour une veste croisée (6,5cm) et avant de m’attirer les foudres de certains, je le répète, c’est totalement assumé. Je suis à peu près l’opposé de l’idée que l’on peut se faire de l’homme classique. Pourtant, je suis loin d’être réfractaire à l’idée de porter des vestes à revers larges à l’avenir. Simplement, dans la vie de tous les jours, je m’affranchis des codes, en me concentrant uniquement sur le plaisir de porter telle ou telle pièce. Il n’y a aucune raison que je change cet état d’esprit pour mes costumes de mariage. Je me suis donc laissé guider par mon instinct et mes goûts pour créer une interprétation personnelle de la veste croisée. La veste dispose également de deux poches droites à rabat et de boutons corne qui s’intègrent harmonieusement aux tons du costume. J’ai choisi le pantalon dans une coupe droite afin qu’il tombe naturellement sur des derbys noires Finsbury que je porterais le jour J et pour donner de la fluidité à la tenue.

Fiche technique

L’avis de notre styliste :

Une couleur tendance qui sort un peu de l’ordinaire, une silhouette classique mais des détails – les revers fins notamment – qui détonnent, Matthieu a fait un très bon choix. En plus, le tissu est très quali et la coupe est parfaite.

Essayage

J’ai été particulièrement satisfait du résultat lors de l’essayage final qui a eu lieu environ un mois après la prise de mesure. La veste était totalement conforme à mes demandes. J‘ai ressenti une sensation de confort immédiat notamment grâce au tissu Huddersfield et le sergé de laine super 120’s très confortable. Comme chez Samson, l’univers de la boutique a fortement contribué à faire de ce moment quelque chose d’exceptionnel et d’inoubliable, notamment grâce à la gentillesse de l’équipe, mais aussi grâce à la photo d’un certain Serge Gainsbourg juste derrière moi pendant l’essayage.

Prendre rendez-vous chez L’apiéceur

Photos : Aurore Fouchez