Chelsea boots Kost Walter : Test & Avis
Richard Seff, Stéphane Després et Philippe Mimouni savaient-ils, alors qu’ils commençaient à griffoner “Rue déserte, dernière cigarette” sur un coin de nappe, qu’ils s’apprêtaient à envahir toutes les salles des fêtes de France pendant plus de 40 ans (série en cours) ? Certainement pas. Idem pour J. Sparks-Hall, cordonnier de l’époque victorienne souvent cité comme “l’inventeur” des Chelsea boots, qui ne devait pas s’imaginer qu’une centaine d’années après avoir révolutionné le monde la chaussure en créant cette bottine élastiquée, elle deviendrait le symbole vestimentaire de toute une génération bercée par les Beatles et The Who dans les années 1960. Aujourd’hui, sans perdre son âme Rock’n’roll, elle a réussi à s’imposer dans les vestiaires, même des gentlemen les plus chics, désireux de s’encanailler par les pieds. Bref, une pièce indispensable, dont il existe des centaines de déclinaisons aux catalogues de tous les chausseurs. Une offre pléthorique dans laquelle on peut se noyer si l’on y plonge sans se mouiller la nuque. Pas de panique : avant de remonter à la surface, on a pêché cette paire de “Walter” fabriquée au Portugal par Kost Paris qui, grâce à son bout arrondi, ses détails et son beau cuir noir nous a tapé dans l’œil.
Chelsea boots Kost
Fiche technique
- Modèle : Walter 45
- Coloris : Noir (existe en 9 coloris)
- Tige : Cuir
- Doublure : Cuir et textile
- Semelle intérieure : Cuir
- Semelle extérieure : Caoutchouc
- Assemblage : Soudé
- Fabrication : Portugal
Présentation
Ce n’est pas la première fois qu’on passe une paire de Kost sur le grill au Camion. Et c’est au tour de cette paire de Chelsea boots “Walter” de débarquer à la rédaction pour une inspection en règle ! Elles sont présentées dans un packaging simple, une boîte noire avec le nom de la marque en lettres miroir. À l’intérieur, les chaussures sont emballées dans un papier de soie classique, encore une fois au nom de la marque. Les deux têtes de loup du logo de Kost s’affichent sur le côté de la boîte, mettant en avant le slogan de la griffe : “Exclusive Elegance“. Les termes sont exposés.
Design
Il y a un détail en particulier qui a attisé notre curiosité, ce sont les petites perforations au niveau du talon. Réservée en général aux bouts fleuris des brogues, cette finition, ici en “étoile“, accentue le côté décalé et rock de cette paire déjà très marqué. Autre aspect intéressant, son bout rond. La Chelsea déchire ses fans (on exagère un poil), tiraillés entre le bout “pointu” et/ou élancé à la Dutronc et le bout rond et “trapu” repris par le workwear du bush australien. Ici, on est clairement dans le deuxième camp, celui d’une bottine costaude, dont l’aspect massif, mais pas mastoc est plaisant en ces temps hivernaux.
La partie élastiquée descend jusqu’à trois centimètres de la semelle, un tout petit peu plus que ce que l’on a l’habitude de voir sur des Chelsea boots, certainement pour éviter un aspect monolithique. Le cuir est de bonne facture, brillant juste ce qu’il faut. La semelle en caoutchouc, allié parfait de la saison, est légèrement crantée, sans pour autant que cela saute aux yeux, et surtout, elle est striée pour améliorer l’adhérence. Un point négatif tout de même, la languette est relativement courte et semble utilisée ici pour son aspect esthétique et respecter les codes de la Chelsea jusqu’au bout, mais sans grande utilité au moment de l’enfilage.
Conception
L’épicentre de la fabrication de chaussures en Europe se trouve entre Porto et la frontière Nord du Portugal et de l’Espagne, dans des ateliers qui peuplent les paysages chahutés des régions du Douro, du Minho et du Trás-os-Montes. Et c’est dans ce pays spécialiste du travail du cuir et des souliers que Kost a décidé de faire fabriquer cette paire de “Walter”. Et ça se voit ! Le cuir, de bonne qualité, est en plus bien travaillé. Il a une bonne tenue, notamment au niveau des chevilles, renforcée par les coutures sur le haut de la doublure qui permet de relier les deux pièces, et au niveau du talon, mais conserve une belle souplesse, agréable au toucher et au malaxage. Oui, on malaxe les chaussures ici, un problème ? Pour le prix, 150€, on s’attendait à un “montage” soudé comme c’est le cas ici, mais Kost a imaginé un subterfuge : un trompe-l’œil de surpiqûres enduites, qui donne l’illusion d’une semelle cousue.
Essayage
Bon, moment de vérité. On a décidé d’intégrer cette paire de Chelsea dans un look néo-dandy, accompagnée d’un pull col roulé, un magnifique manteau peignoir couleur sable et un jean droit foncé. Tout pour mettre en valeur nos nouveaux souliers. Cette silhouette volontairement “mode” est cohérente, démontrant la polyvalence des “Walter”, car qui peut le plus peut le moins, elle pourra ainsi envelopper nos petons peu importe la tenue (bon, avec un jogg ce n’est pas évident, mais vous avez compris l’idée). Le confort est optimal, grâce à la semelle intérieure en cuir, et la pointure, ici un 43, est conforme à la taille que l’on choisit d’habitude. La semelle extérieure, de son côté, permet d’éviter les glissades, certes, mais son amorti est surprenant, plus doux qu’espéré au premier regard. Dernier point positif après quelques jours de porté : le cuir “marque” très vite, offrant une belle identité et un caractère affirmé à cette paire de Chelsea qui en avait déjà beaucoup !
L’avis de notre styliste
Bon rapport qualité/prix sur ce modèle, avec plusieurs détails visuels : le motif perforé au talon, la languette arrière patchée, et l’impression argentée en semelle intérieure, lui donnent un look rock et dégaine.
Manteau Noyoco | Pull Paris Yorker | Ceinture BILLYBELT | Jean Octobre | Chelsea boots Kost
Photos : Emeline Hamon
Avis
Le bilan général de ce test est positif. D’abord l’aspect général de la paire, qui présage de sa polyvalence, puis son toucher, un cuir doux et souple, enfin son confort une fois enfilée, une réussite sur tous les points ! Si l’on aurait préféré un montage plus élaboré, on se rappelle ensuite qu’on a glissé un petit billet de 150€ pour des chaussures en cuir fabriquées au Portugal, et on se rend compte qu’un assemblage soudé permet au moins de réduire la note sans rogner sur la qualité générale et l’esthétique de ces Chelsea “Walter”. Le seul vrai bémol, c’est cette languette un chouia trop petite pour servir à sa fonction première : enfiler la chaussure. De ce côté cependant, aucun problème. Les grands élastiques permettent de sauter dans sa paire en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, sans se contorsionner.
les plus
- Le rapport qualité/prix
- Le toucher et la souplesse du cuir
- Le bout rond
les moins
- Une languette trop petite
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