Baskets He Spring Roby : Test & Avis
Aujourd’hui, lorsqu’on ouvre le dressing d’un homme, il parait peu probable de ne pas tomber sur au moins une paire de baskets. Bien souvent, ces dernières sont issues des grands équipementiers sportifs. Si bien que, parfois, il paraît difficile de les détacher d’un style décontracté. Trouver le bon compromis qui apportera une légère touche de casual dans une tenue plus habillée n’est alors pas chose aisée. Partant de ce constat, de plus en plus de chausseurs tendent à trouver une alternative en proposant des pieds associant les qualités des deux styles. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’He Spring vient de sortir sa toute nouvelle paire de Roby :
La Marque
He Spring est indissociable de l’histoire d’Hardrige. Si cette dernière voit le jour en 1985, il faut toutefois retourner 30 ans en arrière afin de comprendre ses racines. À l’origine, Hardrige s’appelle « Les Chaussures du Dauphiné » et fabrique alors des chaussures de marche adaptées à l’environnement montagneux de la région. Dans les années 60, l’entreprise crée la marque « Le Trappeur », spécialisée dans la confection de chaussures de ski. Mais ce n’est qu’en 1985 qu’apparaît le nom Hardrige. La marque développe alors une double activité. D’un côté, elle réalise des chaussures techniques pour l’armée, de l’autre, elle développe sa toute première collection exclusivement destinée au grand public. Au fil des ans, la société a conservé son caractère familial (elle a été reprise en 2012 par les enfants du fondateur) et son savoir-faire pour réaliser des chaussures innovantes, élégantes et confortables ! C’est dans les années 2000 que He Spring est lancée. Elle se démarque de Hardrige par un positionnement plus large.
Fiche Technique
À partir de 1985, la gamme Hardrige est essentiellement composée de chaussures de ville. Le plus communément, cette dénomination englobe les richelieus, les derbies, les Chukka boots, etc. En somme, toute paire qui peut se porter avec un costume ou, du moins, avec une tenue relativement formelle. Mais avouons-le, la définition de cette notion paraît désormais obsolète tant de nouveaux pieds peuvent se targuer d’être des chaussures de ville. C’est le cas des baskets, dont l’essor ne cesse de croître depuis des décennies. Hardrige l’a bien compris et c’est pourquoi elle développe dans les années 2000 He Spring. Et ces Roby sont les dernières nées de la marque.
Si ce n’est pas le seul modèle de baskets de la marque, ces Roby se distinguent par un style que l’on pourrait qualifier d’hybride. Cela passe bien évidemment par deux parties bien distinctes. La première n’est autre que la semelle. D’un blanc immaculé (pour le moment) et relativement épaisse (environ 4 centimètres sur sa partie la plus haute), elle est très travaillée et est habillée de nombreuses stries, que ce soit sur sa tranche ou sur sa partie d’usure. La seconde correspond à l’empeigne de la chaussure. Recouverte entièrement d’un cuir lisse couleur chocolat, elle se distingue par quelques pièces de cuir cousues ici et là. Son laçage est également à noter. Composé de neuf oeillets métalliques, il accueille un lacet en cuir couleur café.
- Baskets montantes « Roby »
- Cuir lisse Oxford marron chocolat
- Semelle gomme texturée
- 9 oeillets
- Lacets en cuir
- Doublure en cuir de veau pleine fleur
- Montage final réalisé au Portugal
Test
La première fois que nous avons entendu parler de He Spring, ce fut par l’intermédiaire d’un test de richelieus one cut Hardrige. En ressortait alors un sentiment plus que positif, tant la couleur, la forme et la construction nous avaient séduits. Nous avions alors suivi avec plus d’attention la marque, jusqu’à vous proposer en début d’été dernier une de leur paire de richelieus dans notre Pack d’été. Aujourd’hui, on s’intéresse à leurs toutes dernières baskets.
Ces dernières sont livrées dans une boîte noire coulissante. La mention « He Spring » est cernée d’une bande de tartan coloré qui parcoure toute la longueur. Pas de doute possible donc, ces baskets font bien partie de la ligne casual chic de la marque ! Une fois ouverte, on découvre la paire soigneusement emballée dans un fin papier de soie également imprimé du logo de la collection.
Sorties de leur écrin, ces Roby marquent par leur singularité. Cela passe en premier lieu par cet imposant laçage. 9 oeillets, partant de la claque et courant jusqu’en haut des garants, accueillent un épais lacet en cuir couleur café. Indirectement, cette partie du pied fait penser à une chaussure de montagne et ramène donc aux prémices de la marque. Au toucher, le cuir est très agréable et lisse, même si on remarque ici et là quelques taches de teinture. Je note aussi le parfum qui s’en dégage, ces chaussures sentent vraiment le cuir ! Ce qui me conforte dans l’impression de qualité de celui-ci.
Si, de loin, l’empeigne de cette paire de Roby semble relativement uniforme, on remarque que, grâce à de subtils effets, He Spring a donné du relief à ses baskets. Au niveau du quatrième oeillet, de chaque côté du pied, la marque a collé et cousu de fines pièces de cuir ton-sur-ton. Le contrefort est également bien délimité. Entièrement collé au reste de la chaussure, il est habillé par trois épais fils de couture sur les quartiers. Le contrefort est surplombé par une tirette afin d’enfiler plus facilement la paire. Enfin, les revers sont eux aussi détaillés grâce à une pièce de cuir et une couture beige. Ces derniers sont par ailleurs rembourrés.
Cette vue d’ensemble nous conforte dans ce que nous avions déjà en tête : une paire qui sorte de l’ordinaire. Mais voyons maintenant ces baskets dans le détail, histoire de voir si l’on retrouve la qualité « Made in Hardrige » sur ces Roby. L’aspect général de la chaussure ainsi que l’image que dégage la marque nous poussent à penser que cette basket est de bonne facture. Cependant, en scrutant d’un peu plus près les coutures, on s’aperçoit ici et là que certains points manquent de précisions. Même si ça reste léger et que le rendu global des chaussures reste d’un très bon niveau.
Pour l’intérieur, He Spring a bien entendu choisi une doublure en cuir. Celle-ci est réalisée à partir d’un cuir de veau pleine fleur dont la spécificité première est d’être très souple. Sur le bas du contrefort, une pièce de cuir en peau retournée fait office de maintien pour le pied. Celui-ci ne glisse donc pas et reste bien à sa place. He Spring a également joué la carte du confort en insérant dans ces He Spring une épaisse semelle intérieure. De couleur orange et mouchetée de noir, elle procure au porteur un amorti certain.
Garantissant à coup sûr la qualité d’une paire de baskets, on termine cette auscultation par la semelle d’usure. Ici, He Spring a fait le choix d’un montage dit cousu latéral. Les points sont vraiment très bien réalisés, la couture parfaitement nette. Mais plutôt que de se limiter à une semelle blanche classique et sans saveur, la marque a choisi quelque chose de travaillé. Ainsi, sur son avant, le bout de la chaussure est habillé de fines stries. Pour le reste, le pourtour de la semelle se voit paré de plus larges lignes horizontales. Dessous, le rendu est vraiment original et alterne bandes horizontales et verticales.
Essayage
Connaissant ma pointure dans la marque, j’ai choisi cette paire en 44. Si leur laçage très haut donne à ces Roby une originalité certaine, il nous contraint malheureusement à défaire plusieurs oeillets afin de pouvoir y glisser nos pieds. J’avais une appréhension quant au choix de lacets en cuir. Si ceux-ci ont le net avantage de donner un look prononcé à la paire, ce type de lacets a, la plupart du temps, la fâcheuse tendance de se défaire plusieurs fois par jour. Ici, He Spring semble avoir étudié le problème car ils tiennent bien en place.
Lorsqu’on achète une paire de baskets, on attend de ces dernières qu’elles soient confortables. Ce n’est pas le cas immédiatement avec ces He Spring. Cela s’explique par l’utilisation d’un véritable cuir de qualité, bien épais. Si bien qu’il faut prévoir un temps d’adaptation comme pour une paire de chaussures de ville. Mieux vaut donc commencer à les porter sur de courtes périodes avant d’envisager de sortir ainsi chaussé du matin jusqu’au soir.
En attendant de les faire, il m’a fallu bien desserrer les lacets pour être à l’aise. Mais à long terme, notamment grâce à la présence d’une semelle intérieure moelleuse et agréable et de rembourrages au niveau des chevilles, ces baskets laissent présager un grand confort ! Sans doute mes futurs chaussons… En plus stylés !
Avis
He Spring nous propose sa paire de Roby à 199€. C’est un tarif qui peut sembler élevé, surtout si on se base uniquement sur le fait que ce ne sont « que des baskets ». Mais le choix du cuir, la construction et l’originalité de la paire justifient ce prix car il s’agit avant tout d’une véritable paire de chaussures de qualité. Elles se destinent à un public de connaisseurs, qui saura être patient avant que le cuir se fasse, mais qui pourra surtout profiter d’une paire de baskets solide et durable et qui s’embellira même avec un cuir qui va se patiner dans le temps. Avec ce modèle, He Spring démontre un véritable savoir-faire dans la fabrication de chaussures mais prend également le risque de nous surprendre avec un style qui ne laissera pas indifférent.
[MAJ du 13/10/2017] Suite à de nombreuses demandes pour essayer de négocier une réduction sur ce modèle, la marque a accepté de proposer une réduction de 20% avec le code « COMMEUNCAMION » valable pour les 3 coloris :)
les plus
- L'originalité
- La semelle
- Une qualité de cuir digne d'une chaussure de ville
les moins
- Le grincement du cuir
- Le prix (à nuancer)
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