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Mode et imprimante 3D : le futur du textile ?

Cela fait quelques années désormais que l’imprimante 3D fait parler d’elle. Cependant pour les individus qui n’ont jamais eu accès à cette technologie, le concept de l’impression d’un volume reste assez brumeux, tant du point de vue du fonctionnement intrinsèque des machines que de leur intérêt vis à vis de notre quotidien. Concernant la mode, l’outil semble en mesure de changer bien des choses. On imagine ainsi que n’importe quelle pièce ou accessoire puisse émerger d’une boite ajourée posée dans notre salon. Ces pièces seraient alors des copies de modèles manufacturés, des modèles spécialement prévus pour l’imprimante 3D ou des inventions pures et simples du possesseur de la machine. Sur le papier, pour le particulier comme pour le professionnel du textile, c’est donc un changement de paradigme majeur. Cependant la technologie pose aussi des contraintes et des limites, que ce soit dans son accessibilité, ses caractéristiques techniques ou les représentations qu’elle entraine. Nous allons donc tenter ici de tirer au clair ce que l’imprimante 3D est en mesure de changer (ou non) dans le domaine de la mode.

imprimante 3D mini

3D Printer Big

C’est quoi une imprimante 3D ?

En premier lieu, il convient de dire que malgré sa médiatisation plutôt récente, l’imprimante 3D est une technologie déjà vieille de plus de 30 ans. Brièvement, ce sont trois français du nom de Jean-claude André, Olivier de Witte et Alain le Méhauté qui vont déposer en 84 et 87 les brevets relatifs à la stéréolithographie et au procédé de frittage laser sélectif. Ces appellations barbares impliquent simplement qu’une machine va être capable d’additionner des couches de polymères pour créer un volume. Car l’impression 3D telle qu’elle se diffuse aujourd’hui c’est avant tout cela. Une machine qui à l’aide d’un laser vient poser des couches de matières (plastique, métal, argile, résine…) les unes après les autres pour qu’elles se solidifient tour à tour et qu’elle forment au final un objet en relief. Pour que la machine s’exécute, il faut créer cet objet virtuellement puis à l’aide d’un logiciel spécifique, le découper en de multiples couches pour que la machine puisse les répliquer.

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Une révolution industrielle ?

Si il est toujours très galvaudé de parler de « révolution », l’intégration massive des imprimantes 3D dans les industries textiles seraient en mesure de porter de vraies évolutions en matières de production et de confection. En premier lieu, cette technologie autorise un flux tendu comme rarement il en a été question dans l’industrie. La machine se lance lorsque le client confirme sa commande, pas avant, ni après. Cela autorise les entreprises à ne pas avoir de stocks et cela sans augmenter les délais de livraisons. En outre l’utilisation de l’imprimante 3D laisse également libre court aux possibilité de personnalisation. Si un client souhaite que son noeud papillon soit noir avec des taches blanches et un autre blanc avec des taches noires, la même imprimante sera en mesure de les fabriquer sans délais selon les fantaisies de la demande.

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Les vêtements intelligents, gadgets ou avenir du textile ?

Mais le principal atout, lié aux avantages mentionnés ci-dessus, c’est l’aspect très écologique de ce processus de production. Car à partir du moment ou la production est enclenchée directement par la demande : pas de stocks qui partent à la poubelle. De plus le fait que l’impression 3D soit très précise et contrôlée par ordinateur, fait qu’il n’y a pour ainsi dire aucune chute, aucune perte de matière première pendant la confection. Cela au contraire de la création d’un t-shirt ou d’un pull dont les chutes de tissus partent rapidement à la benne. Enfin, les matériaux utilisés ont le grand avantage d’être parfaitement recyclables et pourront être fondus pour créer de nouveaux objets. Lorsque l’on sait que l’industrie de la mode est la troisième consommatrice d’eau potable au monde, cet avantage n’est certainement pas à mettre au second plan.

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Des limitations techniques

On le perçoit donc, l’outil détient une myriade d’avantages pour l’industrie du textile. Mais ce sont également des avantages qu’il est nécessaire de nuancer aux vues des limitations actuelles des imprimantes 3D. La problématique majeure lorsque l’on parle d’imprimantes 3D et d’industrie du textile, c’est le textile. Car si cette technologie n’a aucun mal à additionner les couches de plastiques ou de résine, l’impression 3D de coton ou de soie est aujourd’hui impossible. Dès lors, il semble complexe d’imaginer une chemise souple et respirante à partir des matériaux mentionnés plus haut. Cependant tout n’est pas perdu puisque l’on constate le développement de nouveaux matériaux imprimables plus souples et plus pratiques à porter. Une seconde problématique réside dans la cadence imposé par la méthode de confection. Créer une branche de lunette couche par couche ne représente pas le même laps de temps que la faire sortir d’un moule créé spécialement pour elle. On imagine donc plus l’utilisation de l’imprimante 3D sur de courts segments que sur la création de produits à grande échelle.

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Une nouvelle forme d’art ?

Là où le temps de production et de confection n’ont plus d’importance, on retrouve le monde de la haute-couture. C’est dans ce cercle très fermé que l’on a retrouvé la première utilisation de l’imprimante 3D pour la confection de vêtements. Sa première grande apparition fut orchestrée par la styliste Iris van Herpen à l’occasion de sa présentation « Voltage » à la Fashion Week de Paris en 2011. Le Times citera d’ailleurs cette robe imprimée en 3D parmi les 50 pus grandes inventions de l’année. L’initiative a inspirée d’autres créateurs puisque l’on retrouve des créations issues de cette technologies chez de grandes maisons telles que Chanel ou Alexander McQueen. Ainsi il n’est pas étonnant chez ses créateurs toujours en recherche de nouveautés et d’extravagances de constater l’emplois de nouvelles techniques au service de leur imagination débordante. Seulement lorsque l’on sait qu’une robe imprimée en 3D fait monter les couts de production à 10 000€ l’unité, on comprend que ce type d’oeuvre tend plus vers le coup d’éclat que de la répercussion de ces modes de création chez le prêt-à-porter grand public.

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Créateur à la maison ?

Mais alors qu’en est-il de la création d’objets à la maison avec ce type de technologie ? En soit, il existe plusieurs facteurs qui rendent son expansion assez complexe. Dans un premier temps c’est un outil qui coute cher. En effet, il faut compter aujourd’hui entre 1000€ et 5000€ pour une imprimante 3D destinée aux particuliers. C’est beaucoup moins qu’il y a quelques années mais c’est encore une lourde somme, surtout lorsque l’objet à une visée récréative. « Non les enfants, pas d’imprimante 3D aujourd’hui, aller plutôt chercher la pâte Fimo ! ». Il existe cependant beaucoup de guides sur internet qui indiquent pas à pas la marche à suivre pour en construire une de ses propres mains, cependant l’exercice semble réservé aux bricoleurs de très haute volée. Cette nécessité de connaissances techniques est un second frein à l’adoption du produit par le plus grand nombre.

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Car même avec une imprimante 3D livrée chez soi et la possibilité de télécharger des fichier contenants toutes les informations nécessaires à la confection de tel ou tel produit, la réussite de la mise en place d’un tel produit demande de la patience et un minimum d’abnégation. Le prix et la nécessité de s’y connaitre un minimum sont donc des freins, cependant il y a plusieurs raisons de rester optimistes. Concernant le prix déjà, l’imprimante 3D devient véritablement de moins en moins cher. Si il y a quelques années il fallait déborder plusieurs dizaines de milliers d’euros pour obtenir une machine fonctionnelle, il est aujourd’hui possible de débuter avec des imprimantes à 1000€ (voir moins cher en occasion). Concernant l’aspect technique, la multiplication des plateformes qui proposent des modèles prêt à l’emploi et l’amélioration des interfaces utilisateurs, rendent de plus en plus facile la création de pièces maisons. Il est donc possible de concevoir une vraie démocratisation de l’outil si la technologie parvient à évoluer en adéquation avec les attentes du public.

suit 3D print

Alors, le futur ?

Le futur peut-être, mais pas tout de suite. L’imprimante 3D est un outil incroyable qui offre une multitude de possibilités que ce soit dans l’art, l’industrie ou chez les particuliers. Seulement pour qu’elle puisse devenir un acteur majeur de la mode, il lui reste bon nombre de défis à relever. Des défis tant au niveau technique que sur sa capacité à s’adapter aux besoins et aux modes de consommation. Car si elle est aujourd’hui très fortement médiatisée, il est évident que l’impression 3D n’est pas rentrée dans nos modes de vie et comme dirait Pablo Casals : « La technique la plus parfaite est celle que l’on ne remarque pas ».

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