Manteau croisé Gant : Test & Avis
Lorsqu’on a besoin de renouveler son manteau et que l’on possède un budget assez élevé, c’est toujours une bonne idée de regarder dans les collections des grands noms du prêt-à-porter. Car ils ne lésinent jamais sur les moyens pour proposer des pièces toutes en beauté, notamment lorsqu’elles sont réalisées en laine. Souvent, on trouve des manteaux dans un style classique, et ça tombe bien, ils le maîtrisent parfaitement. Une fois ce cheminement fait vient l’heure du choix. C’est chez Gant que j’ai trouvé mon bonheur aujourd’hui avec un superbe manteau croisé en laine. Je vous propose de voir en détail ce qu’il en est dans ce test.
La Marque
Gant est une marque que l’on a tous le sentiment de connaître pour la croiser dans la quasi-totalité des grands magasins de France (voire du monde) mais sans jamais réellement savoir comment elle a construit une telle réputation. Son succès, elle le doit à un jeune ukrainien nommé Berl Gantmacher débarquant de son pays pour vivre le rêve américain à l’age de 17 ans, nous sommes alors en 1907. Très vite, il se lance dans le business de la chemise en fondant une première société fabriquant pour les plus grandes marques du pays. Ce n’est véritablement qu’après la Seconde Guerre Mondiale que Gant verra le jour. Une fois leurs études en marketing et en administration terminées, les deux fils de Berl, Marty et Elliot poussent leur père à lancer une marque pour commercialiser ses chemises directement au grand public. Gant voit ainsi le jour en 1949 comme une entreprise familiale spécialisée dans la chemise.
Au fil des ans, la marque deviendra reconnue pour sa qualité de coupe et de fabrication puis entrera dans le vestiaire des américains, notamment durant la période de l’Ivy League (voir : la mode des années 50). Aujourd’hui, la marque garde ce fort ancrage du pays qui a tout donné à son fondateur et continue de proposer une mode simple reflétant parfaitement le style casual d’Outre-Atlantique. A côté de cela, elle a pris une dimension « plus mode » en variant ses collections pour s’adresser à un public différent avec des pièces au style plus affirmé.
Fiche Technique
Cette saison au sein de sa collection, Gant propose un joli manteau long à boutonnière croisée dans sa collection. Sur le modèle d’un blazer ou d’une veste de costume, il arbore un col cranté et une boutonnière de type 6×2, à savoir qu’elle comporte 6 boutons et que deux seulement peuvent s’attacher. Le manteau est muni sur le devant de quatre poches : trois à rabat au niveau de la taille puis une dernière passepoilée sur le torse. Sur le papier sont annoncées des boutonnières aux poignets et on aperçoit une fente au dos. Il est réalisé est un drap de laine (80% laine, 20% polyester). L’intérieur est annoncé comme comportant une seule poche et doublé dans une matière 50% polyester, 50% viscose ce qui est assez surprenant pour une pièce dans cette gamme de prix, mais qui ne présage en rien sa qualité générale. Au final, en regardant la fiche du site, on ne sait pas grand chose sur ce manteau, mais vous allez voir qu’il dévoile bien des surprises.
Test
Rapidement, j’ai reçu mon manteau dans un gros carton. Il était emballé bien plié dans un plastique et livré avec son cintre estampillé du logo de la marque. C’est tant mieux, car il est assez lourd la première fois qu’on le soupèse et nécessitera certainement un cintre à la hauteur de son poids. Le déballage annonce donc de manière sous-entendue une première bonne nouvelle : lourd = laine épaisse = manteau chaud, si je puis raccourcir de la sorte. Visuellement, il est fidèle à l’image présentée sur le site et possède un côté très graphique comme c’est toujours le cas sur des modèles croisés équipés de 6 boutons. Au premier coup d’oeil, impossible de ne pas être séduit par l’aspect de cette laine choisie dans un gris moyen et offrant de très légers reflets noirs et blancs. Par ailleurs, j’aime beaucoup son col cranté dans un style typiquement américain et le fait que la marque ait prévu plusieurs poches.
En parcourant le manteau de plus près, on constate des boutons en plastique de couleur nacrée solidement fixés, ainsi que de belles coutures finement dissimulées pour un niveau de finition général excellent. Si l’on palpe la laine, on constate une épaisseur et une rigidité digne d’un manteau d’hiver de qualité. Par la même occasion, on remarque que les épaules ont été renforcées jusqu’au torse par des coutures plus épaisses et un léger rembourrage pour une meilleure tenue. Si on soulève le col, on a la surprise d’y trouver une doublure en laine gris clair ainsi qu’une bande de tissu permettant de suspendre le manteau par l’extérieur. Les poches quant à elles, sont doublées d’un beau tissu bleu à motifs. Une dernière surprise, cette fois-ci moins bonne, vient des manches dont les boutonnières sont fausses. Elles dévoilent néanmoins une superbe doublure…
Effectivement, rien n’est mentionné sur la fiche du site à propos de l’intérieur mis à part sa composition et la présence d’une poche. En ouvrant le manteau tel une caverne d’Ali Baba, on est immédiatement séduit par le contenu. Outre sa composition synthétique, la doublure principale a fière allure avec bleu satiné changeant de couleur selon la lumière et ses motifs blancs. Nouvelle caractéristique non annoncée : le manteau dévoile également la présence d’une seconde poche opposée à la première. Les deux sont passepoilées et finies avec une bande de tissu bleu ciel contrastant le tout. Par ailleurs, la doublure est subtilement cousue au manteau et se voit embellie d’une nouvelle bande de tissu bleu marine. Au cou, on constate la présence du traditionnel empiècement « spécial porte-manteau » ici choisi bleu et blanc rayé. Puis à l’intérieur des manches, la doublure a été voulue dans un tissu différent, blanc avec de fines rayures bleues et rouges que l’on peut apercevoir de l’extérieur. C’est toujours un plus agréable.
Enfin, alors que l’on avait peu d’information sur la composition générale du manteau, l’examen des étiquettes vient apporter un complément sur certaines inconnues. Les manches sont doublées en 62% viscose 38% polyester, puis le manteau est réalisé au Portugal.
Essayage
D’apparence fort jolie, je m’empressais d’enfiler ce superbe manteau. Je mesure 1m88, pèse 80kg et je l’ai choisi dans ma taille habituelle, à savoir M. Alors qu’aucun renseignement n’était fourni sur sa coupe, elle est droite, formant deux lignes parallèles de haut en bas. Aux épaules, le manteau me va correctement et je le remplis entièrement. S’il avait été légèrement trop grand, le rembourrage présent à cet endroit aurait certainement donné l’impression de combler le vide, ce qui est un bon point. Au niveau des boutons, le manteau plisse peu du fait de sa laine rigide. Ainsi, il ne donne pas une impression chiffonnée et garde un certain degré d’élégance. Par contre, cette rigidité donne un rendu moins réussi au niveau des hanches à cause des coutures des poches gardant le tissu bien droit et formant un effet légèrement bouffant à cet endroit.
La coupe des bras est également droite et si visuellement on ne s’en rend pas compte, il y a la place pour porter sa veste de costume sous le manteau. C’est d’ailleurs le choix que j’aurais pu faire ici, seulement j’ai préféré le présenter avec un pull et le pantalon de mon costume seul. D’une matière générale, j’aurais tendance à dire que c’est un modèle plutôt formel, même s’il peut également se porter de manière plus casual, avec un jeans et une paire de baskets minimaliste.
Avis
Si d’habitude ce manteau croisé est proposé au prix de 649€, il est une bien meilleure affaire lorsqu’il est soldé comme en ce moment pour un tarif de 389,40€. D’ailleurs, son prix semble être plus juste ainsi et on aurait été en droit d’attendre un niveau de prestation plus élevé si on avait du le payer plein pot. En effet, la doublure aurait mérité une matière naturelle, des boutonnières de manches réelles et de vrais boutons en nacre. Outre ces points, nous avons là un vrai beau manteau. Une pièce permettant de sortir lors de (très) froides journées et soirées d’hiver sans finir en glaçon tout en gardant un certain degré d’élégance et de raffinement. Son style que l’on pourrait qualifier de « néo-vintage » très affirmé parle pour lui même. Quoi qu’il en soit, il saura se montrer versatile pour être porté dans différents styles. Je voulais un beau manteau, je l’ai eu. Mention testé & approuvé.
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