La Timberland Yellow Boot : plus de 40 ans d’histoire
Un mythe qui est en fait une réalité. Une chaussure de couleur atypique conçue pour travailler dans la forêt plus que pour lâcher des lyrics dans la rue. D’ailleurs, qui aurait cru qu’une telle couleur jaune associée à ce modèle et renversant les codes du classicisme deviendrait aussi populaire ? Il n’y a qu’à consulter notre article sur la mode des années 70 pour s’en rendre compte, elle est sortie dans une décennie décadente, une décennie d’hyper-consommation. Imaginée pour des bucherons, portée sur les campus américains puis par les rappeurs de la Côte est des États-Unis, la Yellow boot de Timberland a connu son apogée dans les années 90 notamment grâce à l’explosion du mouvement hip-hop. Voici son histoire de sa création aux dernières collaborations.
Les origines de la Yellow Boot
Nous sommes en 1918 et Nathan Swartz commence à travailler comme apprenti cordonnier à Boston, dans le Massachusetts. De fil en aiguille, acquérant de l’expérience dans le monde de la fabrication de chaussures, il entre dès 1933 chez la Abington Shoes Company. En 1952, il est amené à acheter la moitié du capital de ce chausseur historique. Il en fait même l’acquisition trois ans plus tard, faisant également entrer ses fils dans l’entreprise. Une fois à la tête de l’entreprise, la famille Swartz va sans cesse chercher à baisser le coût de fabrication des chaussures. Car coudre les semelles aux tiges est un art qui coûte cher. En 1965, ils achètent une machine, une sorte de presse permettant le moulage par injection qui réalise cette opération de manière chimique. Ils se rendirent compte que le prix de revient d’une paire baissait et que celle-ci devenait imperméable par ailleurs.
En 1968, Nathan prit sa retraite et laissa les clés de son entreprise à ses deux fils qui déménagèrent l’unité de production dans le New Hampshire. Désormais, ils concentreraient tous leurs efforts à créer des boots imperméables capables de résister aux météos les plus extrêmes. Ils trouvèrent la réponse sous leurs yeux, voyant passer dans leur usine un gars de la maintenance qui portait de grosses bottes imperméables. Faites au Canada, elles étaient distribuées par la Dunham Company. Aussitôt, ils se procurèrent une paire afin de la disséquer et de la surpasser. Pour ce faire, les Swartz s’adressèrent à Goodyear (oui, la marque de pneus qui est aussi spécialiste dans le caoutchouc) pour la production d’une semelle qui résisterait aux éléments. Ils utilisèrent alors leur fameuse machine pour lier ces semelles en polyuréthane à des tiges en cuir. Après de nombreux tests d’étanchéité plus ou moins extrêmes, la Abington Shoes Company crée la première boot vraiment imperméable.
Cette bottine était conçue avec un nubuck pleine fleur, des semelles en caoutchouc crantées, des œillets en laiton et d’imposants lacets. C’est alors la naissance de cette fameuse botte jaune. De l’association des mots « timber » (bois) et de « land » (terre), les deux frères décidèrent de créer le nom Timberland, un nom qu’ils utiliseraient désormais pour leur marque et leur modèle. Comme logo, ils choisirent le symbole d’un chêne américain, en adéquation avec le nom qu’ils avaient choisi. Alors que le premier modèle de la marque ciblait les ouvriers, il eut un succès immédiat sur les campus du pays. La Timberland, cette botte qu’on appellera plus tard « Yellow Boot » était bien née, nous sommes en 1973.
Mais pourquoi une boot jaune ?
La Yellow Boot, comprenez « bottine jaune », est surtout connue et reconnue pour sa couleur. Cette couleur qui la rend reconnaissable au premier coup d’œil est ; si l’on en croit les « légendes », le fruit d’un pur hasard. En effet, selon les dires, quand les frères Swartz ont commencé la production de leurs premières boots, ils auraient gardé la couleur des bottes originales des boots sur lesquelles ils ont calqué leurs recherches. L’usine d’où elles provenaient fabriquait des bottes jaunes afin que les bûcherons soient vus et reconnaissables dans la forêt. Aussi, Jeffrey (fils de Syndey, un des deux frères), âgé de 10 ans à l’époque, aurait montré son scepticisme : « mais papa, personne ne voudra porter des chaussures de couleur jaune ! ». Le fait est qu’apparemment, les deux auraient omis l’étape esthétique dans la recherche de leur cuir, et ils ont bien fait vu que la couleur de leurs chaussures est devenue légendaire.
La Yellow boot devient une icône de mode
Une nouvelle fois, la Yellow Boot devait au départ être résistante et imperméable pour les travailleurs du pays. Mais il était évident que si tous les campus des États-Unis s’en emparaient, l’effet de mode serait conséquent. Ainsi, la Timberland fut un objet d’intérêt pour les grands magasins américains comme Bloomingdales et Saks Fifth Avenue. C’est également à ce moment qu’on commença à la nommer informellement « Yellow Boot ».
Après les États-Unis, Timberland se lança d’évidence à la conquête de l’Europe. Ce marché connaissait déjà les mocassins bateaux de la marque, mais au cours des années 80, l’intérêt était croissant pour tout ce qui venait d’Outre-Atlantique. Les distributeurs de la marque au chêne, après analyse, se rendirent compte que le nubuck qu’ils utilisaient sur la Yellow Boot était sans égal sur le vieux continent. Le modèle phare de la marque envahit alors les grands magasins de mode et de sport en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie. C’est d’ailleurs en Italie que les ventes ont d’abord explosé grâce au mouvement Paninaro. Un mouvement précurseur né au milieu des années 80 à Milan, qui rassemblait de jeunes adolescents vouant un culte aux grandes marques made in USA. En quelque sorte, ils étaient les leaders d’opinion de l’époque et leurs codes vestimentaires incluent rapidement la Timberland comme un accessoire indispensable.
La Yellow boot dans la culture hip-hop
Au beau milieu des années dorées du hip-hop, dans les années 90, le code vestimentaire des rappeurs américains se retrouve dans la garde-robe de tous les jeunes de l’époque. Hormis les baggys, les casquettes, les bandanas et les bijoux bling-bling, le style hip-hop présente également des baskets et des chaussures de style randonnée. Elles étaient portées sur la côte est et plus spécifiquement New-York où il pouvait faire très froid en hiver. Portée par plusieurs artistes hip-hop des années 90, comme Puff Daddy ou Nas, la Yellow boot de Timberland devient un symbole du style urbain. Aujourd’hui, la Yellow Boot est toujours aussi populaire chez les rappeurs, c’est une référence ! Notamment en référence à cette âge d’or du hip-hop.
Les collaborations autour de la Yellow Boot
En parallèle, des collaborations au centre de projets plus ou moins poussés voient le jour. Car notre époque voit l’alliance de noms se démocratiser et servir d’arguments marketing. D’autres projets plus audacieux voient le jour en utilisant la Yellow Boot comme support artistique. Le premier de ce genre est le projet Ginza qui a vu le jour en 2003 pour l’ouverture d’une boutique à Ginza au Japon. Cinq artistes ont revisité le modèle tout en gardant le caractère authentique de la chaussure. Cette collection comptait cinq modèles : la botte multicolore, la botte à poil, la botte nuage, la botte chien errant et la botte rouge. Un autre projet a été créé en 2007, dirigé par Jeff Staple prenant la Yellow Boot comme une œuvre d’art, comme une toile. Comme de coutume, on n’a pas résisté à vous faire une compil’ des meilleures collabs’ autour de la Yellow Boot. Enfin, si vous souhaitez en faire l’acquisition, pour toute interrogation concernant la pointure à choisir nous avons recensé les mesures précises dans ce guide des tailles Timberland.
Plus d’infos : http://www.timberland.fr
Boots
Découvrez dans notre rubrique consacrée aux boots l'ensemble de nos articles : des conseils, des tests, des dossiers shopping, les principales marques ainsi que les boutiques et les sites à connaitre pour dénicher vos futurs boots préférées !
Découvrez nos articles boots
Les camionneurs sont à votre écoute. Notez juste que les commentaires sont modérés pour éviter le spam et que nous ne sommes pas toujours derrière nos écrans. ll peut donc arriver que la validation du commentaire et notre réponse prennent quelques heures avant d'être publiées (notamment la nuit quand on dort et le week-end).